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La Grande Guerre: Reportages et Témoignages


zygomard
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Invité §pie367dg

J'aime bien l'intitulé de ces photos "l'invasion des barbares"..... :D

 

 

Je l'avais noté aussi ;) mais je crois qu'il faut essayer de se mettre dans la mentalité des gens de l'époque, ce qui

nous est évidemment trés difficile.

 

Puisque tu es là ( petit HS ) en recherchant les CP de 14/18, j'ai retrouvé un carnet de CP de Marseille d'avant 1940

avec notamment le pont transbordeur détruit plus tard par les allemands, si ça t'interesse je te les passe en MP

 

Fin du HS

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petit intervention pour dire que je vais poursuivre le topic avec des poses de quelques jours (cause du taff) mais on continuera à causer de batailles

mais d'un point de vue de facilité, jour après jour est plus difficile à entretenir qu'on le pense :jap: (encore une fois, à cause du taff)

 

par contre, l'avantage est que je vais enfin me concentrer sur les témoignages et surtout les reportages sur la vie de tout les jours de cette guerre:

 

comme la maladie dans les tranchées, le 75mm, les médecins de guerre, la reconnaissance aérienne, hitler dans la WW1, castenault, les malouines,

des américains combattent en russie, les femmes combattent aussi, les bombardements, camps de prisonniers, la poste allemandes, gross bertha,

zeppelin dans les batailles, le salmson de reconnaissance, cheval de guerre, la CC sordet, escadrille lafayette, Foch et pourquoi les allemands avaient pas besoin de la guerre,

la somme et ses destruction, dixmude, lille et un certain général, on continuera les batailles navales, les sous mariniers, les cavaliers dans cette guerre,

un film de guerre allemand (bundesarchiv), jutland, etc...

 

c'est qu'une partie prévu :jap:

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REPORTAGE: Façonnage d'un tube de mortier (1918)

 

 

42GammaMorser.jpg

mortier de 420

 

 

A travers le bled, ou le long de boyaux plus ou moins tracés, plus ou moins profonds et d’autant moins sûrs, les hommes devaient veiller à ne pas renverser la soupe, malgré les éclatements d’obus et les éclatements d’obus et les fusées éclairantes, dont la lueur les jetait à plat ventre, sur le sol troué.

Au terme d’un périple parfois meurtrier, la nourriture est servie la plupart du temps froide. Mais les hommes ne rechignent pas et réchauffent leur pitance au moyen de lampes à alcool solidifié.

 

paroles de poilus

 

 

soupa1a.jpgsoupe1b.jpgsoupe1c.jpg

 

le reportage est extrait d'un film de la Bundesarchiv

 

 

01.png

Préparation des tubes de mortier dans l'usine d'aciérie, poids du bloc 1 650 kg

 

02.png

le bloc est amené via un wagonnet

 

 

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face au fours

 

 

05.png

il est placé sur une fourche comme celle d'une planche à pain

 

 

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placé dans le four via un palan à chaines, le bras sert de contre poids avec les ouvriers

 

 

07.png

le bloc chauffé est maintenant amené sous le marteau à vapeur d'une force de 6 tonnes

 

 

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même principe pour amené le bloc vers le marteau pilon

 

 

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10.png

placé sur un support de travail, le pilon descend avec force

 

 

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faisant tourner le bloc, le travail se termine

 

 

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ici, on coupe le trop de longueur avec la hache sous pilon

 

 

14.png

maintenant, l'autre coté est mis en forme

 

 

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15.png

l'autre coté est coupé aussi, la grosseur qui reste servira d'embase de fixation du futur tube

 

 

16.png

le bloc est maintenant amené vers un autre marteau pilon

 

 

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vers un emplacement vertical

 

 

18.png

la presse de 2 tonne est plus lente et plus forte

 

 

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mise en place sur un appuis guide

 

 

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premier choc!

 

 

21.png

on vérifie la taille de l'embase

 

 

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déplacement vers un nouveau pilon

 

 

 

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pilon de mise en forme, vérification de la hauteur d'embase

 

 

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26.png

le bloc est enfin prêt...

 

 

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... l'usinage

 

 

28.png

le bloc est placé dans un tour à alésoir...

 

 

29.png

la fraise est maintenant ôtée et il reste une âme d'acier au centre

 

 

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un coin...

 

 

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..et l'intrus est enlevé

 

 

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voyez la forme de l'embase en bas du tube

 

 

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le final

 

 

 

35.png

on amène le bloc sur un nouveau tour

 

 

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un nouvel alésage

 

 

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38.png

une sacré âme de tir, voyez celui de derrière, il est fini

 

 

39.png

un canon rayé bien sur

 

je pense que vous allez aimé ce nouveau type de reportage, dites le si on peut continuer sur cette voir là

 

merci d'avance à l'intérêt que vous portez à ce topic :jap:

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Invité §pie367dg

Aucun problême pour moi, continue.

Une remarque, pendant la fabrication et l'usinage le tube parait beaucoup plus petit que quand le canon est

totalement fini, comme on le voit sur la première photo.

Pour ma part , si personne n'y voit d'inconvénient, je continue ma série de CP

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Invité §pie367dg

Comme la connexion n'est pas mauvaise ce soir j'en profite pour passer une série supplémentaire.

 

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Invité §pie367dg

voila , c'est terminé pour les CP relatives à la bataille de la Marne .

Dans le courant de la semaine j'essaierai de passer les articles avec les photos d'un magazine qui en 1968 à

l'occasion du cinquantenaire de la victoire de 1918, avait fait une rétrospective sur la guerre 14/18.

 

Pour Juluch, aucun problême, je mets ça sous le coude, je te demanderai seulement de patienter un peu.

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à mon tour, pa des CP mais des photos que je glane sur des sites étrangers:

50.jpg

Un soldat allemand tate des obus massifs pour les 38 cm SK L / 45, ou "Langer Max" tir rapide au canon de chemin de fer, env 1918

 

Le Langer Max a été conçu à l'origine comme une arme de navire cuirassé, monté plus tard des wagons blindés, l'un des nombreux types de chemin de fer d’artillerie utilisés par les deux camps pendant la guerre. Le Langer Max pouvait tirer un obus de 750 kg le projectile explosif montait jusqu'à 34 200 m dans sa courbe de tir

51.jpg52.jpg

Un train blindé autrichien en Galice, 1915

Ajout d'armure pour les trains remonte à la guerre de Sécession, utilisé comme un moyen de se déplacer en toute sécurité avec des armes et du personnel à travers le territoire hostile.

 

L'intérieur d'une voiture du train blindé, Tchaplino, Dnipropetrovs'ka oblast, Ukraine, au printemps de 1918, au moins neuf mitrailleuses lourdes sont visibles, ainsi que de nombreuses caisses de munitions.

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petit clin d'oeil, Soldat américain sur une moto Harley-Davidson, environ 1918

Au cours des dernières mois de la guerre, les États-Unis ont déployé plus de 20.000 motos Harley-Davidson à l'étranger.

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La légende originale se lit: « L'effondrement italien Venezia les Autrichiens, sans se soucier des Italiens ont capturé un canon lourd et gigantesque Tagliamento dans un village derrière Udine en Novembre 1917... ».

 

Sur la photo, un Obice da 305/17, un énorme obusier italien, l'un des moins de 50 produit pendant la guerre

 

 

 

 

 

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Invité §pie367dg

Bravo à tous les deux pour ces photos de la fabrication de ce canon et les cartes postales. 1068100773_martycosinus.gif.f7d9e5d265c55703cd075aa887c75a1b.gif

 

 

Merci Juluch et à Sierra également, il m'en reste quelques unes en rapport avec les évènements ultérieurs que je

posterai à la suite correspondante de Zigo, c'est son sujet aprés tout :jap:

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Invité guest527

Je trouve excellentes ces quelques photos !

Particulièrement l'énorme obusier italien qui mérite sa place dans le topic adéquat de jensen ...

 

Et l'intérieur du train, on a du mal à imaginer le vacarme que ça doit être à l'intérieur :buzz:

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prochain reportage, l'histoire d'un sergent yankee qui a participé à 17 engagements, il fut gazé et blessé 2 fois

 

hautement décoré, il est encore donné en exemple dans l'Amérique actuelle

 

 

et encore quelques photos:

 

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Invité guest527

Quel est ce baluchon que l'on voit au-dessus de la moto sur la 2nde photo et qui n'a rien de naturel ?

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c'est un ballon captif avec son panier en dessous où se trouve un observateur, une jumelle, des plans et un téléphone voir un appareil photo, un carnet et crayons

où les notes sont envoyées au sol via un sac lesté.

 

il est aussi munie d'un parachute en cas d'attaque car c'est assez long à ramener un ballon (treuil à vapeur)

 

il est couvert par une "flack" de canons de 77 et de mitrailleuses sur trépied

 

à ton service :jap:

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TEMOIGNAGE: Un sergent Yankee: STUBBY

 

 

 

 

Pour tromper l’ennui les hommes se raccrochent à des plaisirs simples : manger, boire, fumer.

Malgré le rationnement qui sévit surtout durant l’année 1917, le poilu ne meurt pas de faim. Pommes de terre, pâtes, riz, fayots et viande constituent la base de son alimentation. Délicate mission que celle des hommes de soupe en charge du ravitaillement de leurs camarades.

 

paroles de poilus

 

 

 

 

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Stubby (1916 ou 1917 - 16 mars 1926) est le chien de guerre le plus décoré de la Première Guerre mondiale et le seul à être promu au grade de sergent par le combat.

 

Voici son histoire:

 

Le chiot a été trouvé sur le campus de l'université Yale en 1917 par John Robert Conroy. Son nom en anglais signifie « trapu » ou « courtaud ». Il le nomme Stubby, en référence à sa queue coupée (« stub »).

 

 

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Stubby provenait d’un croisement entre un Fox terrier et un Pitt Bull.

Durant le temps passé sur le camps, Stubby sympathise avec les troupes, il devient très populaire auprès des hommes au point que son maître Conroy obtient l’autorisation de le garder à ses côtés à Yale.

 

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Au moment de partir pour l’Europe, Conroy ne peut se résoudre à abandonner son protégé. Il l’emmène alors avec lui, le cachant à bord des trains, des bateaux qui les conduisent à la guerre.

 

Une fois en Europe, le nouveau commandant découvre rapidement la présence de Stubby, mais accepte finalement sa présence, voyant à quel point il est aimé des soldats.

 

 

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Bien vite, Stubby fut adopté par tout le régiment après qu’il eût montré son talent en présentant quelques tours de cirque que lui avait appris son maître.

 

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Il entra dans les combats le 5 février 1918 au chemin des Dames au nord de Soissons (dans le secteur de Pargny-Filain et Chavignon) et fut constamment sous les bombardements, jour et nuit, pendant plus d'un mois.

 

Stubby accompagna le régiment sur le champ de bataille et participa à quatre offensives et à dix-sept batailles.. Il devint vite un véritable héros car le bruit de la mitraille ne l’empêchait pas de sortir des tranchées pour rechercher les blessés.

 

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Il fut lui-même blessé le 5 février 1918 par une grenade lancée par un soldat allemand. Transporté à l’arrière, il survécut et revint dans son unité où il participa grandement au maintien du moral de la troupe.

 

Il dut supporter une attaque chimique et après celle-ci, devint capable d’alerter très précocement les soldats de la moindre trace de gaz toxiques dans l’air ambiant !

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Un jour, un homme lui adressa la parole en allemand.

Stubby lui enfonça immédiatement ses crocs dans les chairs jusqu’à ce que des soldats saisissent l’homme qui se révéla être un espion.

 

C’est alors que le commandant de la 102e division lui donne la distinction de Sergent, chose encore jamais vue pour un chien de sa race.

 

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Après la guerre Stubby devint une véritable vedette. Il recevra de nombreuses médailles, défilera dans plusieurs parades, rencontrera différents Présidents des Etats-Unis.

 

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Il devient le chien de guerre le plus décoré au monde, un emblème pour son pays…

 

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Il mourut tranquillement en 1926 dans les bras de son maître, le caporal Robert Coroy. Son nom figure sur le monument dédié à la première guerre mondiale à Kansas City.

 

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En 2006, une petite cérémonie eût lieu devant ce monument pour célébrer le 80ème anniversaire de sa mort.

 

 

 

 

 

 

Voici ses décorations :

 

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3 Services Stripes

Yankee Division YD Patch

French Medal Battle of Verdun

1st annual American Legion Convention Medal

New Haven World War I Veterans Medal

Republic of France Grande War Medal

St Mihiel Campaign Medal

Wound Stripe, replaced with Purple heart when introduced in 1932

Château Thierry Campaign medal

6th annual American Legion convention

Humane Education Society Gold Medal

 

 

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j'ai adoré faire se sujet, vous devez vous en doutez :p

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Invité §pie367dg

Trés bien, surtout que j'aime les chiens ( même si je n'en ai pas ) j'ai toujours admiré leur fidélité

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Très beau témoignage! Sur tout pour moi qui en a 2, sa me fait penser à eux

 

 

je vous comprend tous, j'ai passé un bon moment à faire ce témoignage, je l'ai même passé avant

ce qui sera le suivant où, la bêtise humaine sera au centre du prochain sujet :??:

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Invité guest527

Très beau témoignage! Sur tout pour moi qui en a 2, sa me fait penser à eux

 

Bah on en a tous deux, normalement, non :??:

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Invité §ast107Vl

Bah on en a tous deux, normalement, non :??:

 

 

oui lol mais je parlais de mes 2 chiens^^

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TEMOIGNAGE: Fusillé pour l'exemple

 

Préambule écrit:

 

oostduinkerke_3juin1918.jpg

 

 

La justice militaire:

 

Toutes les armées en campagne disposaient d’une justice militaire et tous les conseils de guerre des pays belligérants prononcèrent des sentences de mort. L’évaluation du nombre de soldats fusillés n’est pas toujours simple ni assurée :

autour de 600 dans l’armée française , autour de 330 dans l’armée anglaise pour des condamnations spécifiquement militaires, autour de 750 pour les Italiens ; 48, selon les chiffres officiels, pour l’armée allemande, à prendre comme un minimum. Il y eut aussi de nombreuses exécutions dans l’armée russe.

Seules les autorités australiennes refusèrent l’exécution de leurs soldats. Dans toutes les armées ce sont les désertions et abandons de poste qui entraînèrent le plus de sentences de mort appliquées.

Fusille-guerre-1914-1918.jpg

Les soldats français étaient principalement exécutés pour abandon de poste en présence de l’ennemi (ce terme s’appliquait aussi aux soldats qui se mutilaient volontairement pour échapper au front), désertion, refus d’obéissance, outrages et voies de fait sur un supérieur (parfois même le meurtre).

Il y eut des évolutions tout au long de la guerre, différentes selon les armées et la situation militaire et politique.

Il convient d’ajouter à ces chiffres les exécutions sans jugement, qui laissent souvent peu de traces. Elles sont là aussi attestées pour l’ensemble des belligérants, sous une forme ou une autre.

Dans certaines circonstances, elles sont autorisées voire demandées par le commandement. Le général Boutegourd, sans mener d’enquête véritable, fit ainsi fusiller sept soldats du 327e régiment d’infanterie qui se repliaient, pendant la bataille de la Marne, le 7 septembre 1914.

Fusillés à la suite d’une sentence d’un conseil de guerre, fusillés sans jugement par un peloton d’exécution, exécutés par un officier ou sous toute autre forme... Doit-on voir dans tous ces cas des « fusillés pour l’exemple » ?

1914-1918-verdun-fusilles-exemple.jpg

L’expression est souvent utilisée manière trop générale. Son emploi tend à faire croire que les exécutions n’avaient pas d’autre justification que d’impressionner la troupe pour renforcer la discipline. Le colonel Campagne distingue bien deux sens de l’expression en dénonçant les campagnes d’après-guerre : « Qu’est-ce qu’une « condamnation pour l’exemple » ?

Si on entend par là qu’une peine doit servir d’exemple, c’est exactement le but que se propose la répression : punir le criminel et dégoûter les candidats au titre par la crainte salutaire d’un pareil châtiment. Je ne poursuivrai pas cet embryon de cours de droit pénal, car ce n’est pas de cela qu’il s’agit.

On insinue tout bonnement que les chefs militaires ont pratiqué la « condamnation pour l’exemple » comme une sorte de retour à l’usage barbare de la décimation, les victimes d’une discipline inexorable étant en quelque manière désignées à l’aveuglette et fusillées au hasard. »

La notion d’exemplarité, dans le premier sens, qui glisse parfois vers le second, guide la stratégie disciplinaire des officiers dans toutes les armées. Selon un commissaire rapporteur (français), évoquant le cas de deux soldats qui avaient quitté leur poste et avaient été retrouvés en civil et sans armes, en 1914 :

« En temps de guerre, dans l’application de la peine, il faut envisager le point de vue de l’exemplarité comme infiniment supérieur au point de vue du châtiment. Il s’agit moins de punir un coupable que d’empêcher par la sévérité de la répression la contagion du mal . »

Ce principe conduit à faire passer en conseil de guerre des soldats dont l’attitude ne prête pas plus à inculpation que celle d’autres qu’on ne juge pas, comme dans l’affaire de Flirey en 1915. C’est encore patent au moment des mutineries : il ne peut être question de juger et de condamner tous les mutins ».

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Voilà par exemple Franchet d’Esperey, qui, après les incidents de Blérancourt (77e DI), ordonne de faire désigner dix mutins pour le conseil de guerre ».

« L’exemple » aboutit aussi à des condamnations à mort tout à fait arbitraires. Il conduit encore, surtout au début de la guerre, à des procès hâtifs, où les droits de la défense sont bien limités.

L’exécution n’est pas une simple affaire de justice. Il faut insister sur cet aspect : les condamnations à mort et les exécutions s’inscrivent bien au sein de stratégies disciplinaires. Dans la mise en place de telles stratégies, la justice militaire est un outil relativement souple pour les officiers.

Il peut aussi être manié avec réserve comme en témoigne cette affaire du front d’Orient en 1915 : un lieutenant-colonel explique qu’il a fait établir, pour des hommes qui avaient cédé à la panique lors d’un mouvement de recul et abandonné la tranchée, une plainte en conseil de guerre spécial (pour abandon de poste devant l’ennemi, ce qui, en cas de condamnation, entraîne la peine de mort) mais qu’il ne donnera des suites judiciaires qu’après le prochain combat, pour laisser aux soldats l’occasion de réparer leur faute .

Il souligne que ces soldats étaient en ligne pour la première fois. À l’évidence, de nombreux incidents de cet ordre restent inconnus parce qu’aucune procédure formelle n’a été engagée, que les officiers aient glissé sur les manquements à la discipline par strict intérêt personnel, par solidarité avec leurs hommes, ou qu’ils les aient réglés par des voies « infra-judiciaires ».

 

Nicolas Offenstadt

 

Grande Guerre : fusillé, mais toujours bien vivant

 

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Il y a un siècle, le 7 septembre 1914, sept réservistes du 327e régiment d'infanterie étaient fusillés "pour l'exemple" dans la Marne. Cas rare, l'un d'entre eux a survécu à cette exécution et fut même renvoyé au front.

 

Il est bien difficile d’imaginer ce qui peut traverser l’esprit d’un condamné à mort à l’instant où il fait face au peloton d’exécution. Les morts ne parlent pas.

 

Dans des lettres bien réelles, François Waterlot, un soldat de 27 ans, raconte pourtant comment il a été fusillé le 7 septembre 1914 :

 

"On nous demanda notre mouchoir et l’on nous banda les yeux . J’étais placé le premier à droite et je commençais à compter le peu d’instants que j’avais encore à vivre avant de faire le grand voyage".

 

Ce réserviste du 327e régiment d’infanterie n’est pas un mort-vivant, mais le seul cas connu d’un poilu qui a réchappé à son exécution.

 

Cette incroyable histoire est restée totalement ignorée pendant des décennies. Ce n’est que dans les années 90 que l’historienne Odette Hardy-Hémery l’a découverte, un peu par hasard, en effectuant des recherches sur la région Nord-Pas-de-Calais, d'où était originaire François Waterlot.

 

Dans son livre intitulé "Fusillé vivant" (éditions Gallimard), ce professeur émérite de l'Université de Lille a retracé le parcours de ce jeune soldat, depuis les mines de sa ville de Montigny-en-Gohelle jusqu'aux champs de bataille de la Première Guerre mondiale.

 

Une exécution arbitraire

 

Au début du mois de septembre 1914, François Waterlot se bat dans le 327e régiment d'infanterie, dans la Marne, près de Sézanne, à une quarantaine de kilomètres d’Épernay.

 

Dans la nuit du 6 au 7, le soldat et ses camarades se trouvent sous le feu ennemi. "Ils quittent leur position sous l’effet de projectiles lancés par des autocanons allemands. Bien sûr, ils ne restent pas sur place pour se faire tuer et ils reculent", raconte à France 24 Odette Hardy-Hémery.

proces verbal du 6 eptembre.jpg

 

"Mais lorsqu’ils regagnent leur position, ils rencontrent inopinément leur général de division qui a été réveillé par le bruit".

 

L’officier, le général Boutegourd, est furieux, il les accuse de désertion : "Il ne les a pas réunis devant un tribunal, même pas devant une commission d’enquête. Il décide seul de leur exécution. Il les fait enfermer dans une grange sans même leur dire ce qu'il compte faire d'eux. C’est dramatique".

proces verbal du 7  septembre.jpg

 

Pour l’historienne, l’officier a commis une faute juridique :

 

"C’est un général qui avait l’habitude de commander des troupes coloniales. Il n’avait pas conscience d’avoir face à lui des citoyens. Il a pris une décision arbitraire qui a abouti à un assassinat".

 

Au petit matin, les sept malheureux soldats sont conduits devant le peloton d’exécution. Main dans la main, ils attendent la fin. Face à eux, une trentaine d’hommes de leur propre régiment se tiennent prêt à tirer.

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Au signal, les coups de feu résonnent. Plusieurs soldats font exprès de manquer leur cible. Alors que ses camarades s'effondrent, François Waterlot se fait passer pour mort.

 

"Tout à coup j’entends les balles siffler à mes oreilles et en même temps j’eus la figure inondée ainsi que ma capote du sang de mon voisin de gauche, mais je constatai que je n’avais pas été touché, et instinctivement sans penser plus avant je me laissai tomber puis je restai jusqu’à la fin sans bouger de place »

 

, a-t-il raconté quelques semaines plus tard dans un courrier à l’un de ses cousins. Par un incroyable concours de circonstance, le soldat survit aussi au coup de grâce :

 

"L’adjudant et le caporal qui étaient chargés de le faire ne l’ont pas fait. Le premier a dit au second que ça lui faisait trop mal au cœur et ils ont désobéi".

 

 

 

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De retour sur le front

 

Deux autres poilus réchappent également à cette exécution. L’un d’entre eux, Palmyre Clément, succombe finalement à ses blessures, tandis que l’autre, Gaston Dufour, est porté disparu.

 

François Waterlot, lui, se relève et rejoint son régiment. Ecœurés par la cruauté du général de division, ses chefs directs décident de le réintégrer :

 

"Ils vont négocier avec le fameux général Boutegourd la grâce de Waterlot, pour qui ils avaient de l'estime. On voit bien que ces sous-officiers sont très proches de leurs hommes".

 

Comme si de rien n'était, le "fusillé vivant" retourne donc sur le front. François Waterlot retrouve le quotidien de la guerre. Dans ses lettres, très nombreuses, il se garde bien de raconter à sa femme son exécution manquée. Il n’en fait mention que dans quatre courriers adressés à d’autres membres de sa famille :

 

"Il ne veut pas les inquiéter. Il est volontairement optimiste. Il est aussi très animé par le sentiment de l’honneur. À l’époque, c’était très important de faire son devoir et de rester fidèle à sa patrie".

 

Le réserviste du 327e RI se méfie aussi de la censure :

 

"Des milliers de lettres sont ouvertes tous les jours. On ne peut pas tout écrire aux siens. C’est pour cela qu’il ne donne pas trop de précisions. Il ne veut pas non plus parler de la protection de ses chefs pour ne pas les compromettre".

 

 

 

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Des "fusillés pour l’exemple" réhabilités

 

Mais la chance finit par abandonner François Waterlot. Le 10 juin 1915, il tombe pour la seconde fois. Il meurt au champ d’honneur à Colincamps en Picardie, à une cinquantaine de kilomètres de sa région natale.

 

Pendant plusieurs années sa veuve et son fils, né juste après sa mobilisation, ignorent tout de son aventure. Ce n’est qu’au début des années 1920 que l’affaire des fusillés éclate. En 1926, après plusieurs années de lutte, la Ligue des droits de l’Homme et des organisations d’anciens combattants obtiennent la réhabilitation des sept réservistes du 327e RI devant la cour d’appel de Douai.

 

"L’opinion a été révulsée par cette exécution totalement arbitraire. Il y a eu des milliers de soldats qui ont reculé et qui ont repris leur position. S’il avait fallu tous les fusiller, il ne serait pas resté beaucoup de soldats", insiste Odette Hardy-Hémery, qui a pu établir précisément les faits grâce à ce dossier judiciaire.

 

Cent ans après, le souvenir du triste sort de ces hommes s’est toutefois estompé :

 

"Les descendants actuels des groupes de fusillés ne savaient pas ce qui c’était passé. Ils savaient vaguement que l’un de leurs ancêtres avait été fusillé, mais ils ne connaissaient pas du tout les circonstances", constate l’historienne.

 

 

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Aucune cérémonie n’est ainsi prévue le 7 septembre 2014 pour rendre hommage aux sept compagnons d’infortune. Mais depuis la sortie du livre "Fusillé vivant" en 2012, une plaque a toutefois été apposée dans le cimetière de Mœurs-Verdey dans la Marne, près du lieu de leur exécution.

 

"Elle porte leur noms avec la mention 'fusillés pour l’exemple'. C’est important car, au moins, il y a une trace qui reste dans le marbre", se réjouit Odette Hardy-Hémery. Même s’il a survécu au peloton, François Waterlot est aussi mentionné : "On ne pouvait pas ne pas le mettre. Il faisait partie de l’équipe".

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En 1922, la Ligue des Droits de l’Homme demande l’ouverture d’une enquête sur cette affaire au ministre de la Guerre. Les fusillés pour l’exemple du 327e RI sont réhabilités le 22 décembre 1926 après deux ans de procédure devant la cour d’appel de Douai. Leurs noms sont inscrits sur les monuments aux morts de leurs communes. Toutefois, le journal L’Humanité, s’il se réjouit de cet "éclatant succès", réclame une peine exemplaire pour le responsable : S’il y a des innocents, il y a un criminel, le général qui ordonna de fusiller. René Boutegourd n’a fait l’objet d’aucune condamnation.

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TEMOIGNAGE: héros si jeune

 

 

"Je ne me suis pas engagé pour faire parler de moi, pour qu’on dise celui-là est un brave, je préfère rester inconnu et je ne cherche que ma satisfaction personnelle du devoir accompli. […] La vie en elle-même n’est rien si elle n’est pas bien remplie."

 

C’est par ces mots écrits à son instituteur, alors qu’il était au front, que Jean-Corentin Carré a résumé modestement son envie d’être un "poilu".

 

 

 

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Jean Corentin Carré est né le le 9 janvier 1900, dans la commune du Faouët (Morbihan). Témoignant d’une certaine précocité intellectuelle, le jeune homme se montre plutôt doué pour les études. En 1912, son maître d’école le recommande au percepteur de sa ville, qui l’emploie comme commis aux écritures. S’ouvre alors une carrière d’employé de bureau, vite interrompue par la déclaration de guerre.

 

"C’était un élève brillant pour l’époque. Il a eu son certificat d’études à 12 ans avec les félicitations du jury et a ensuite été employé chez le percepteur", raconte Pierre Palaric, le président de l’association Mémoire du pays du Faouët, dont le propre père a côtoyé Jean-Corentin dans la cour de l’école communale.

 

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Le père de Jean Corentin, mobilisé, part pour le front. Son fils veut le suivre mais, à 14 ans, il est bien trop jeune et sa demande d’engagement volontaire est refusée. Le maire du Faouët, sollicité, refuse de lui fournir de faux papiers. Ce n’est que partie remise.

 

 

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En avril 1915, il annonce à ses parents sa décision de quitter la France pour l’Amérique Latine. Mais s’il quitte bien le Morbihan, c’est pour se rendre à Pau. Là, il se présente au bureau de recrutement, où il déclare s’appeler Auguste Duthoy, né le 10 avril 1897 à Rumigny, dans les Ardennes. Ce lieu de naissance n’est pas anodin.

 

La ville de Rumigny étant située dans zone envahie, il est impossible aux autorités militaires françaises de contacter sa municipalité pour demander confirmation de l’état-civil du jeune homme. Ainsi dispensé de prouver son âge et son identité, Jean Corentin Carré est incorporé. Il est alors l’un des plus jeunes soldats de France, sinon le plus jeune.

 

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Il effectue son temps d’instruction militaire à la 29e compagnie du 410e R.I., dont le dépôt est à Rennes. Son niveau d’instruction le destine tout naturellement à suivre le peloton des élèves caporaux. Toutefois, il n’est pas encore titulaire du grade lorsqu’il part pour le front, le 20 octobre 1915.

 

C’est en Champagne qu’il découvre la guerre. Après un bref passage à Sainte-Menehould puis une période d’instruction à Sivry-sur-Ante, il prend les tranchées le 15 novembre dans le secteur du Mesnil-lès-Hurlus. Il ne pouvait rêver pires conditions pour un baptême du feu. Depuis l’offensive de septembre, le secteur reste très agité. Le froid et la neige n’arrangent rien…

 

Il est enfin nommé caporal le 25 janvier 1916, puis sergent le 19 juin suivant. En août, il part en permission et retrouve pour la première fois depuis un an et demi sa région natale. Soucieux de ne pas se faire démasquer, le sergent « Auguste Duthoy » avait fait établir son titre de permission pour une autre commune que Faouët, où les gendarmes auraient tôt fait de le reconnaître. Pourtant, son retour au pays ne passe pas inaperçu. Ses camarades de classe et son maître d’école le reçoivent en héros et sa réputation dépasse vite le cadre de la commune. Il est vrai qu’être soldat à 15 ans et sergent à 16 n’est pas banal !

 

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Revenu au front, il retrouve le front de Champagne. C’est là, au nord de Reims, dans le secteur des Cavaliers de Courcy, qu’il reçoit sa première citation et la Croix de Guerre, pour un prisonnier capturé le 15 novembre, un an jour pour jour après son arrivée dans les tranchées. C’est que le sergent « Duthoy » se fait remarquer pour son courage et son entrain. Toujours volontaire pour les missions périlleuses (selon l’expression consacrée, qui sera employée dans sa deuxième citation), il est également très apprécié de ses hommes. C’est à eux qu’il distribue l’intégralité du pécule accompagnant sa citation.

 

Le 29 décembre, il décide de jeter bas les masques et rédige une lettre à l’attention de son colonel. Il y confesse la supercherie, révèle son âge et sa vraie identité, demandant à pouvoir la recouvrer avant l’âge réglementaire de 17 ans. Ce faisant, il risque une lourde sanction, mais son chef de corps préfère le proposer pour le grade d’adjudant à compter du 1er janvier 1917.

 

Mais l’administration militaire ne l’entend pas de cette oreille. Elle exige que, pour respecter les textes officiels, l’adjudant Carré, que l’on commence à surnommer « le petit poilu de Faouët », abandonne son grade et souscrive un nouvel engagement comme simple soldat. Le 7 février, au bureau de recrutement de Châlons-sur-Marne, Jean Corentin Carré redevient donc homme de troupe, mais dans la plus parfaite légalité cette fois-ci.

 

Sur l’insistance du colonel commandant le 410e R.I., son ancien grade lui est rendu et, trois mois après la régularisation de sa situation, il a retrouvé la pleine jouissance de ses titres antérieurs.

 

 

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Le 16 juin 1917, il reçoit une autre citation, à l’ordre de la division cette fois-ci, qui mentionne notamment son « sang froid » et son « courage remarquables » . C’est son dernier fait d’armes dans l’infanterie. A la fin du mois, il est muté sur sa demande dans l’aviation. Avant de quitter le front, son général de division l’invite à sa table, preuve de la notoriété de l’adjudant Carré. Les tourments administratifs du début de l’année sont bien passés.

 

C’est à Dijon puis à Étampes qu’il effectue son temps d’instruction dans l’aéronautique militaire. Le 23 juillet, il reçoit l’insigne d’élève-pilote. Le 3 octobre, le brevet de pilote (n° 6642) lui est décerné, à l’issue d’un stage au camp d’Avord.

 

 

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L’adjudant pilote Carré est ensuite affecté à l’escadrille S.O. 229. C’est avec elle qu’il combat dans le ciel de la Meuse. Le 18 mars 1918, il trouve la mort dans un combat aérien au dessus de Souilly. Cette action lui vaut sa dernière citation, à l’ordre de l’armée cette fois-ci : « Adjudant Carré Jean Corentin, du 410e Régiment d’Infanterie, pilote à l’escadrille S.O. 229. Attaqué par trois avions ennemis, le 18 mars, s’est défendu énergiquement jusqu’à ce que son appareil soit abattu, l’entraînant dans une mort glorieuse » .

 

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… Ainsi disparut, à l’âge de 18 ans, le « petit poilu de Faouët », l’un des plus jeunes soldats français de la Grande Guerre (le soldat Colin, du 92e R.I.T. était plus jeune que lui).

 

 

 

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"Le produit d’une époque"

 

 

Comment expliquer qu’un enfant puisse avoir une telle rage d’en découdre ? Pour Pierre Palaric, le "petit gars du Faouët" a certes un caractère bien trempé, mais il est surtout le produit d’une époque. Après la défaite de 1871, l’école républicaine a entretenu le souvenir d’une France vaincue et humiliée :

 

"Il y avait des bataillons scolaires. Il y avait aussi des livraisons de trois fusils par école, ainsi qu’une initiation à l’histoire géographie et à la morale. Ce n’était pas seulement au Faouët, mais dans toutes les écoles françaises. Son instituteur M. Mahébèze était un fervent patriote, et cela l’a peut-être influencé".

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Comme dans ses cahiers d’écolier, Jean-Corentin Carré se démarque aussi très vite sur le front. Dans son carnet de route où il consigne son vécu dans les tranchées, dans le secteur du Mesnil-lès-Hurlus dans la Marne, il raconte ses premières reconnaissances en novembre 1915 :

 

"Je sors tout seul, baïonnette au canon et cartouches dans les poches. Je traverse des tranchées démolies et pleines de cadavres que je suis obligé de piétiner. […] Je vois un Boche à cinquante mètres de moi courir dans la direction de ses lignes. Je tire, l’ombre continue à courir puis s’évanouit à mes yeux. […] Je rentre vivement et je vais rendre compte de ma mission au capitaine, qui me félicite."

 

Remarqué par ses supérieurs, il est nommé caporal puis sergent. Il est même cité à l’ordre du corps d’armée et obtient la croix de guerre.

 

 

Un héros national

En quelques mois, le petit écolier du Faouët devient un héros en Bretagne et dans toute la France. Deux biographies lui sont consacrées. À la demande du ministère de l’Instruction publique, une affiche est même réalisée en 1919 pour célébrer sa gloire dans les salles de classe.

 

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"Cette figure de l’enfant-héros avait déjà été utilisée pendant la guerre avec des livres d’images. Le but du gouvernement, ce n’était pas que tous les enfants fuguent pour rejoindre le front, mais que chacun reste à sa place. La propagande de guerre va exploiter quelques figures d’enfant-héros pour dire :

‘Vous êtes un peuple intrinsèquement héroïque, vous les enfants de France.

Mais votre héroïsme à vous, il faut le mettre en application à votre place, c’est-à-dire à l’arrière, en étant de bons élèves, de bons fils, de bonne fille" , explique Manon Pignot, auteur de l’enfant-soldat XIX-XXIe siècle.

Comme l'atteste cette historienne dans son ouvrage, l’histoire de Jean-Corentin Carré n’est pas unique.

Quelques milliers d’enfants-soldats ont tenté de participer aux combats. Parmi toutes les armées des pays belligérants, des exemples sont restés célèbres. En Grande-Bretagne, Jack Cornwell est devenu une figure historique après avoir été tué à seulement 16 ans, alors qu’il avait été embarqué contre l’avis de ses parents dans la Royal Navy. Le soldat du Faouët n’est pas non plus le plus jeune : "Il y avait un petit Italien naturalisé français Désiré Bianco, qui s’est engagé dans l’infanterie coloniale et qui est mort aux Dardanelles à 13 ans".

 

a voir: http://www.paquet.li/bd/catalo [...] t-soldat-1

 

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Une première plaque avait été posée à la mémoire de Corentin Carré au Faouët en 1929.

 

Elle a été remplacée par le monument actuel, inauguré en grandes pompes le 7 mai 1939 en présence du général Weiss de l’Armée de l’air et du général Treillard, ancien commandant du 410e RI où avait servi Carré pendant la guerre, et des enfants des écoles auxquels on voulait présenter Carré comme un modèle.

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Bien jeune.....trop jeune..... :non:

 

Faut dire que les livres scolaires après 1870 ont tous fait pour inciter les écoliers à faire la guerre.....

 

J'en ai à la maison venant de la famille......c'est extrêmement nationaliste....la Patrie, la loyauté, le sacrifice etc.

 

On préparait dejà la revanche.

 

Merci pour cet article Zygo. diabolik291.gif.8b7bad91e8244c18b194ea076d7fe1f7.gif

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