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La Grande Guerre: Reportages et Témoignages


zygomard
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Témoignage

 

 

Charles Penther est sergent à la 11ème compagnie du 19e régiment d'infanterie. Voici son témoignage sur l' attaque Allemande du 8 septembre 1914.

 

" Ma compagnie était placée, si on regarde vers l'est, à 300 mètres environ de la station, à gauche, en une excavation caractérisé par un passage de caniveau sous la voie ferrée. Vers 4 heures du matin, quelques obus nous sortent brusquement de l'état de léthargie où nous avait plongés notre immense fatigue.

Nous prenons rapidement position sur le talus de la voie ferrée d'où, bien qu'il fasse à peine jour, on découvre la plaine en avant de nous, entre Lenharrée et nous. Mais quoi ! C'est une cohue et la plaine grouille de troupes qu'il est impossible d'identifier. Des officiers près de moi commandent le feu : ils croient avoir reconnu les Allemands ; d'autres crient à la méprise et essaient de faire cesser le feu ; ils croient avoir reconnu des uniformes français.

A la vérité les uns et les autres ont raison, mais les ordres contradictoires jettent le trouble parmi nous. Je suis d'ailleurs amplement renseigné, car j'ai entendu distinctement, tant les Boches déployés en tirailleurs sont déjà près de nous, les ordres en langue allemande que lançaient les officiers. Dans l'intervalle, le jour s'est levé. Et la situation, déjà critique, achève de se gâter tout à fait.

vers 7 heures du matin, nous nous apercevons que des balles, en arrière de nous, au dessous de nous, font voler en éclats les pierres du remblai : des mitrailleuses Boches se sont insinuées à droite et à gauche à la faveur du désordre de la nuit, et nous canardent dans le dos. Plus de doute, l'ennemi a débordé les positions de Lenharrée.

Au moment où nos officiers s'aperçoivent que nous sommes cernés, deux solutions se présentent et j'entends, entre eux, tout près de moi, leur discussion rapide pour l'adoption de telle ou telle ligne de conduite :

la charge à la baïonnette pour nous dégager ou le repli vers les bois à travers 500 mètres de plaine.

La charge est d'abord adoptée car nous mettons baïonnette au canon, et nous nous préparons à traverser la voie ferrée ; puis la deuxième solution l'emporte. Le 19e (et d'autres débris disparates de régiments qui composent la précaire défense de la voie ferrée) quitte sa position et se jette en plaine... Le Boche grimpe aussitôt sur le talus et, comme à la cible, tire à répétition sur nous. Un vrai massacre. Je ne sais comment j'y échappai, étant parti dans les tout derniers.

Le fait est que j'en fus quitte pour une simple balle dans le poignet et, à la distance où je me trouvais des tireurs, j'aurais pu tomber plus mal. Les bois devant nous étaient bombardés, mitraillés. Il pleuvait des shrapnells et des balles de partout. Ce pauvre Lenharrée, que nous avions victorieusement défendu pendant trois jours, l'ennemi maintenant en était maître. »

 

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BATAILLE DE LA MARNE

 

JOURNEE DU 9 09 1914

 

 

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Quand ce n’est pas avec le vin c’est avec le tabac que les hommes trouvent du réconfort.

Les accros au « perlot » forment une petite communauté reconnaissable à ses rites.

Le plus touchant est la communion du feu. La cigarette à bout d’or fraternise avec le mégot. L’officier et le soldat se rapprochent dans ce geste spontané.

 

Paroles de poilus

 

 

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Journal du jour:

 

Joffre continue à renforcer la VIe armée par des prélèvements à l’est.

Une menace pèse sur les arrières de la IIIe armée française car les Allemands atteignent la Meuse vers Saint-Mihiel.

Les Ie et IIe armées allemandes restent séparées par une brèche et von Bülow entame une retraite. von Kluck est isolé et doit également donner un ordre de retraite.

Au centre, les Allemands déclenchent une violente offensive contre l’armée de Foch mais Franchet d’Esperey lui vient en aide, ce qui sauve la situation.

L’armée belge entame une seconde sortie d’Anvers vers les lignes de communication de l’armée allemande.

 

 

 

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G.Q.G. français

 

Joffre sent la nécessité de renforcer la VIe armée. Il ordonne à la Ie armée (Dubail) de libérer un C.A. qui sera transporté à partir du 11 septembre vers Paris. Il renforce la VIe armée avec la 37e division d’infanterie, prélevée sur la Ve armée.

 

Joffre signe l’instruction particulière n° 20 à 22h.

- L’armée anglaise poussera vers le nord entre l’Ourcq et Château-Thierry.

- La VIe armée appuiera l’aile gauche des Anglais.

- La Ve armée accompagnera le mouvement des anglais par son aile gauche.

 

La 6e D.C. est transférée de Mirecourt à Brienne.

 

 

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IIe armée

 

- Les 20e et 16e C.A. attaquent pour empêcher les Allemands de porter leurs réserves plus au nord.

- La 70e D.R. attaque entre la forêt de Saint-Paul et les bois d’Haraucourt, la 39e D.I. vers Drouville.

- Le 16e C.A. dirige la 64e brigade sur Rosières-aux-Salines.

 

Le 20e C.A. réalise d’importants progrès et pénètre jusqu’au milieu de la forêt de Saint-Paul. Sur la rive gauche de la Moselle, la 73e D.R. réoccupe Dieulouard.

 

IIIe armée française

 

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La situation continue à être difficile sur les arrières de l’armée, vers Saint-Mihiel et Verdun. Sur son front, les Allemands ne gagnent pas un pouce de terrain et les forts de Troyon et de Génicourt tiennent encore. Vers 11h, le fort de Troyon, en ruine, cesse de tirer.

 

Les Allemands menacent alors la ligne de la Meuse vers Saint-Mihiel. Des batteries allemandes, établies sur le Mort-Homme, bombardent le fort de Bois-Bourrus. L’on craint que la IIIe armée soit coupée de la IVe, puis encerclée. Sarrail reçoit l’autorisation de replier sa droite le cas échéant mais se cramponne à Verdun. Il n’abandonnera pas le camp retranché tant que la Meuse ne sera pas franchie.

 

- 15e C.A. : L’attaque sur Vassincourt est reprise dès l’aube par la 57e brigade.

 

 

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- 5e C.A. : Le C.A. coopère avec le 15e en attaquant de Vassincourt à l’Ornain.

 

- 6e C.A. : Le ligne ne bouge pas.

 

- Groupe des divisions de réserve : Il ne se produit aucune modifications importante sur le terrain.

 

 

Un canon français de 75 et son avant-train.jpg

 

IVe armée française

 

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Les assauts par les armées de von Hausen et du duc de Wurtemberg ne parviennent pas à faire fléchir l’armée. Les Allemands sont signalés à Poivre-Sainte-Suzanne et à Mailly-le-Grand. Ces nouvelles arrivent au moment où la IXe armée est refoulée au sud de la ligne Semoine - Gourgançon. Malgré l’artillerie lourde qui la soutient au nord-est de Sompuis, la ligne saxonne finit par céder.

 

- 21e C.A. : A l’extrême gauche du C.A., la 43e division, après avoir réduit au silence l’artillerie allemande, s’avance vers le sud ouest de Sompuis. La 13e division française fait reculer la 23e divison saxonne. La 23e division chasse les Allemands d’Humbauville et bivouaque le soir au sud de Sompuis.

 

- 17e C.A. : Il réussit également à progresser.

 

- 12e C.A. et corps colonial : Le Mont Moret est l’objet d’assauts impétueux de la part des Allemands, qui leur coûtent des pertes sérieuses. Le C.A. ne cède pas un pouce de terrain.

 

 

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- 2e C.A. : la brigade Lejaille maintient les positions de Farémont, Favresse et Blesmes. Les troupes françaises ne parviennent pas à s’emparer de Domprémy.

 

Le 2e C.A. opère une poussée sur Sermaize et Andernay, appuyé par le 15e C.A. qui attaque sur le front Contrisson - Moynéville - Vassincourt. En fin de journée, la gauche de l’armée a progressé vers Sompuis.

 

La situation de la droite et du centre étant satisfaisante, de Langle porte à l’ouest de la Marne deux divisions pour y renforcer les 17e et 21e C.A. afin de venir en aide à Foch. Toutefois, sur le front de la IVe armée, on n’a pas l’impression d’avoir remporté une victoire.

 

Ve armée française

 

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Des reconnaissances d’avions signalent que les colonnes allemandes sont en retraite et Franchet d’Espérey pousse son armée en avant. Il met son C.A. de droite (10e C.A.) à la disposition de la IXe armée.

- Le 18e C.A. (de Maud’huy) est orienté vers Château-Thierry et s’empare de la localité ; le groupe Valabrègue reste en seconde ligne sur Artonges, au nord de Montmirail.

 

- Le 3e .C.A. se porte sur Montigny-les-Condé, au sud-est de Château-Thierry.

 

- Le 1e C.A. doit passer le Petit Morin et coopérer, sur le plateau de Vauchamps, à l’action du 10e C.A. vers Bannay, c.a.d. vers l’est. Vers 8h30, il borde le Surmelin.

 

- La 19e division (10e C.A.) arrive au nord de Boissy-le-Repos quand elle est arrêtée par des tirs de mitrailleuses vers La Morterie et le bois du Thoult. La 2e division reçoit l’ordre de déborder ce bois.

 

 

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La 37e division est rassemblée à Esternay et est embarquée à destination de la VIe armée, car Maunoury conçoit des inquiétudes pour son flanc gauche.

 

Franchet d’Espérey arrive vers midi au 1e C.A. et dit « Foch a été battu ce matin ; il contre-attaque à 16h ; il faut l’aider ; marchez sur Etoges ». Il est décidé que le 1e C.A. poussera une partie de ses forces dans la direction de Fromentières, Champaubert pour dégager la gauche de Foch, qui ne parvient pas à déboucher au nord du Petit-Morin, dans la région de Bannay - Baye. L’action destinée à prendre de flanc et à revers l’adversaire combattant la gauche de l’armée Foch sera menée par la 19e division. Celle-ci s’engagera sur Bannay et sur Baye.

 

De Maud’huy apprend dans le cours de l’après-midi que Château-Thierry a été abandonné par l’armée allemande et y envoie la 38e division.

 

 

 

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On apprend que la IXe armée a repris l’offensive. La 19e division traverse Soigny, Boissy-le-Repos. Douze batteries françaises tirent sur les convois d’un C.A. en retraite vers Bannay.

 

Vers 17h, le groupe est (1e et 3e C.A.) pousse par Champaubert et Vauchamps vers les plateaux de la rive sud du Surmelin. Château-Thierry sur la Marne est atteint en soirée par la 38e division (18e C.A.).

 

VIe armée française (voir témoignage qui suit)

 

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Le 9 septembre marque le point culminant de la bataille de l’Ourcq. Sous la pression de la VIe armée et l’avance menaçante de l’armée anglaise, la Ie armée allemande est obligée de se retirer de la ligne Etrepilly - Vareddes.

 

Dans la nuit, Maunoury rend compte à Joffre : ses troupes décimées, épuisées (par exemple, l’effectif de la 28e brigade a décru de moitié), paraissent difficilement aptes à reprendre la lutte. Tout en reconnaissant l’exactitude des faits, Joffre lui prescrit de tenir jusqu’au dernier homme.

 

Dans la nuit du 8 au 9, Galliéni envoie un détachement de zouaves, provenant des dépôts de Saint-Denis, vers Senlis et Creil. Son arrivée jette le trouble sur les arrières de l’armée allemande.

L’ordre d’opérations pour la journée du 9 prescrit simplement de garder les positions de la veille, tout en se tenant prêt à reprendre l’offensive.

 

 

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Les 7e et 61e divisions plient sous l’offensive du 4e C.A. allemand, qui enlève Nanteuil-le-Haudouin et Villers-Saint-Genest. La 8e division est rappelée de Meaux en toute hâte pour barrer la route de Paris. Il n’est pas question pour Galliéni de reculer.

 

La 5e D.C. se trouve aux lisières de Villers-Cotterêts, sur les lignes de communication allemandes. Cornulier-Lucinière donne l’ordre à la 5e division de gagner la région de Noroy. Elle s’y porte et de bons observatoires permettent d’installer des batteries dans des conditions excellentes. Pendant deux heures, les 75 canonnent les convois et les détachements en marche. Plusieurs avions d’observation allemands, un convoi automobile chargé de munitions sont détruits.

 

 

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Bridoux se porte, avec les 1e et 3e divisions, sur le plateau de Bargny où il couvre la gauche de la VIe armée. La 1e division se rapproche de Crépy-en-Valois de façon à pouvoir agir sur le plateau dans la direction de Gondreville - Bargny.

 

En raison du renforcement allemand face à l’extrême gauche de la VIe armée, Boëlle prescrit au 4e C.A. de se maintenir coûte que coûte sur ses positions. A Sennevières, la 7e division est renforcés par une partie du 103e régiment, débarqué à Nanteuil-le-Haudouin le 8 au soir (les 103e et 104e régiments ont été transportés dans les « taxis de la Marne »).

 

Au groupe Lamaze, au petit jour, une reconnaissance d’infanterie traverse Brunoy puis Etrepilly sans voir aucun Allemand. A la sortie du village, elle aperçoit une section en retraite vers Trocy.

 

En début de matinée, la VIe armée subit le plus violent effort qui ait été dirigé contre elle. Le 4e C.A. doit abandonner Boissy, Fresnoy, Villers-Saint-Genest et même Nanteuil-le-Haudouin.

 

 

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Le commandant du 7e C.A. demande au 4e C.A. d’avancer la droite de la 7e division au nord-est de Gueux et de la renforcer en artillerie pour arrêter une attaque éventuelle débouchant d’Etavigny. A ce moment, la 61e division tient le front Villers-Saint-Genest - Fresnoy. Betz est réoccupé par les Allemands.

 

L’artillerie allemande canonne Rozières, à partir du nord de la voie ferrée Crépy - Senlis. Un bataillon du 317e se porte vers ce village, renforcé par huit automitrailleuses.

 

Dans l’après-midi, l’artillerie allemande est évacuée du plateau de Trocy en direction du nord. Pour faciliter cette retraite, von Kluck fait violemment contre-attaquer par le 4e C.A. débouchant de Betz la gauche française qui plie sous le choc. Maunoury rappelle alors la 8e division de sa position au sud de la Marne et Galliéni lui expédie en renfort la 62e division., mais la situation reste critique à la gauche de la VIe armée, qui risque d’être tournée.

 

L’ordre général à la VIe armée prévoit pour le 10 une offensive partielle, les Allemands ayant évacué la rive ouest de l’Ourcq. Les 4e et 5e C.A. resteraient en place, le 7e ayant reporté sa gauche en arrière pour ne pas être en flèche. La 45e division et le groupe Lamaze se porteront au nord de la Thérouanne. La 8e division marchera sur Silly-le-Long.

 

 

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Des reconnaissances envoyées pendant la nuit font savoir que Trocy, La Plessis-Macy, May-en-Multien sont vides d’ennemis, que ceux-ci se retirent vers le nord.

 

Galliéni lance un ordre général. « 1. Après quatre journées de bataille, pendant lesquelles elle a contenu trois corps d’armée ennemis, la VIe armée a été obligée à la fin de la journée du 9 septembre d’infléchir sa gauche en arrière devant la menace d’un débordement de troupes venant de Villers-Cotterêts et Nanteuil-le-Haudouin. « A la fin de cette journée, elle occupait la ligne générale Silly-le-Long - Chèvreville - Puisieux - Etrépilly. « 2. En vue d’assurer la sécurité du camp retranché et de parer à toute éventualité, toutes les troupes de la défense devront être demain à 6h sur leurs emplacements de combat. »

 

IXe armée française (voir témoignage qui suit)

 

Von Bülow et von Hausen se ruent contre l’armée de Foch, avant d’entamer le mouvement de recul imposé par la retraite des armées allemandes de droite. Ils sont prêts de réussir mais l’appui de la Ve armée et une manœuvre de Foch rétablissent la situation.

 

- Le 10e C.A. est détaché de la Ve armée et mis à la disposition de la IXe. L’action du 1e C.A. sur le flanc allemand lui permet de progresser et de s’emparer de Corfélix à la tombée du jour. Il passe le petit Morin à La Thoult.

 

- La 51e division a relevé la 42e qui a combattu pendant quatre jours. Elle a l’ordre d’enlever Saint-Prix. Les têtes de colonnes arrivent à cette localité vers 23h.

 

- Dans le secteur du 9e C.A., les Allemands s’emparent de Mondement et Montgivroux. Une nouvelle progression de trois km leur permettrait de tomber dans le dos de la IXe armée, mais le général Humbert empêche toute avance et les rejette vers les marais.

 

- Le 11e C.A. est rejeté des hauteurs d’Oeuvy à 8h du matin et doit se replier sur la ligne Corroy-Salon.

 

Vers 16h, la 42e division entre en ligne et la situation change subitement. Von Bülow et von Hausen considèrent la partie comme perdue et commencent à prendre des dispositions pour la retraite.

 

Foch donne en soirée l’ordre qui suit : « La 9e armée étant fortement engagée par sa droite vers Sommesous et le 10e C.A. étant mis sous ses ordres, les dispositions suivantes seront prises le 9 septembre, à la première heure :

 

« Le 10e C.A. relèvera vers 5 heures la 42e division d’infanterie dans ses attaques contre le front Bannay, Baye, en particulier la route de Soisy-aux-Bois à Baye où il se reliera à la division marocaine qui tient le bois de Saint-Gond, Montgivroux et Mondement. Il aura en tout cas à interdire à l’ennemi, d’une façon indiscutable, le plateau de La Villeneuve, Charleville, Montgivroux, ainsi que ses abords nord.

 

« La 42e division d’infanterie, à mesure qu’elle sera relevée de ses emplacements par la 10e C.A., viendra se former par Broyes, Saint-Loup, en réserve d’armée, de Linthes à Pleurs, en prévenant de son mouvement la division marocaine ». Humbert donne l’ordre de bivouaquer sur place à Mondement.

 

L’armée allemande commence à rebrousser chemin tandis que le 9e C.A. progresse. Les 68e et 90e régiments refoulent les arrière-gardes de la Garde prussienne.

 

Joffre couvre la droite de l’armée au moyen d’un nouveau C.C. sous les ordres du général de l’Espée et comprenant les 6e et 9e D.C.

 

Armée anglaise

 

French décide d’accélérer la marche de son armée. Celle-ci franchit la Marne à Nogent-l’Artaud et atteint la route de Château-Thierry à Lizy-sur-Ourcq d’où elle canonne les colonnes allemandes qui retraitent vers le nord.

 

 

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En matinée Voici l’axe de marche des différents C.A. :

- 1e C.A. entre la route de Sablonnières, Hondevilliers, Nogent-l’Artaud, Saulchery.

- 2e C.A. vers Saacy, Méry, Montreuil.

- 3e C.A. La Ferté-sous-Jouarre, Dhuisy.

 

La marche reprend avant l’aube. Avec sa D.C., Allenby met la main sur les ponts de Charly-sur-Marne et de Saulchery, puis se porte sur le plateau au nord, de façon à couvrir le passage du 1e C.A. qui atteint Domptin.

 

A gauche, la 3e division (3e C.A.) s’empare du pont de Nanteuil et le franchit dans les dernières heures de la matinée. La 5e division passe à Méry. Le 3e C.A. à La Ferté-sous-Jouarre et la 8e division à Changis éprouvent des difficultés à passer la Marne.

 

 

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De grand matin, Pulteney engage le 3e C.A. au sud de La Ferté dont les ponts avaient été coupés. Dans cette région (coude de la Marne), la vallée est fortement encaissée. Les Allemands défendent vigoureusement le passage, appuyés par une forte artillerie tirant des hauteurs nord.

 

La 4e division capture plusieurs bateaux et les utilise vers 22h pour créer un pont malgré un feu très violent. Un détachement passe la Marne en amont, vers Chamigny, mais le gros ne franchira le pont de La Ferté que dans les premières heures du 10 septembre.

 

 

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La ligne de front passe par La Ferté - Bézu - Domptin, la cavalerie est en avant du front. Comme French voulait faire border simultanément la Marne par tous ses C.A., il avait freiné la gauche anglaise, ce qui a facilité la retraite de la Ie armée allemande. L’armée de von Kluck risque d’être prise en tenaille, surtout le 4e C.A.R. et le 2e C.A., qui sont pressés par le groupe de Lamaze.

 

coté allemande

 

Le représentant de von Moltke, Hentsch, part à 7h pour Q.G. de la Ie armée à Mareuil-sur-Ourcq (distance : 80 km). Il n’atteint cette localité que vers midi. Entre temps, la D.C. de la Garde s’était repliée sur la ligne du Surmelin, livrant aux alliés les routes conduisant à Chézy et à Château-Thierry.

 

Quand Hentsch arrive à Mareuil vers midi et demi, il n’y trouve que le chef d’Etat-Major, von Kühl. A 14h, l’O.H.L. prescrit un commencement de retraite. Le mouvement vers le nord de von Kluck a découvert la droite de von Bülow et provoqué de sa part un mouvement rétrograde. Ce mouvement découvre à son tour la droite de von Hausen.

 

Ie armée allemande

 

La Ie armée allemande lance une violente offensive vers Nanteuil-le-Haudouin et réussit à s’emparer de la localité. Maunoury vient à craindre que son armée ne soit battue.

 

La 5e division se porte à Trocy pour attaquer les Anglais en direction de Dhuizy, car ces derniers franchissent la Marne. Les Anglais sont stoppés à Mombertoin.

 

La situation de la Ie armée reste globalement favorable.

 

A ce moment, le lieutenant-colonel Hentsch, l’envoyé de Moltke, nanti des pleins pouvoirs, arrive et rencontre von Kühl, le chef d’état-major de la Ie armée. Le front sud, le long de la Marne, s’étend de Congis à Chamigny (3 km en amont de La Ferté-sous-Jouarre).

 

Les crêtes à l’ouest de Vareddes ont été évacuées pendant la nuit du 8 au 9 août par la 3e D.I. qui s’est repliée sur la ligne Etrepilly - Congis. Le 2e C.C. et cinq bataillons de chasseurs tiennent le cours de la Marne depuis Ussy jusqu’à Chamigny contre le 3e C.A. britannique qui s’emploie mollement à forcer le passage. Au-delà de Chamigny, la vallée de la Marne n’est pas défendue et il n’y a même pas une patrouille aux ponts.

 

 

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A 10h30, von Kluck apprend indirectement qu’une forte colonne d’infanterie et d’artillerie passe la Marne à Charly. Or, de Charly à l’Ourcq, il n’y a qu’une vingtaine de kilomètres et il ne dispose que de la brigade Kraewel pour barrer la route aux Anglais. Si la gauche de la ligne allemande à l’ouest de l’Ourcq reste sur place à Congis et à Acy-en-Multien, elle court le risque d’être canonnée dans le dos par l’artillerie britannique.

 

A 11h30, von Kluck donne l’ordre au général von Linsingen de porter la 5e D.I., restée en réserve vers Trocy, pour rejoindre la brigade Kraewel et l’aider à interdire le passage aux colonnes britanniques. Le plateau de Trocy est abandonné.

 

A l’aile droite de la Ie armée, la 6e D.I. attend pour s’engager que la 9e C.A. l’ait rejoint. La brigade Lepel (venue de Bruxelles) s’approche de Nanteuil-le-Haudouin. Hentsch et Kühl examinent la situation. Hentsch fait part de la triste impression recueillie lors de son passage au Q.G. de la IIe armée. Cette dernière aurait besoin de soutien. von Kühl refuse de la secourir avant d’avoir écrasé l’armée de Maunoury, ce qui est une question d’heures. Mais qu’adviendrait-il le lendemain, demanda Hentsch ?

 

 

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Von Kühl est bien obligé de répondre négativement. Hentsch déclare que dans ces conditions, la retraite s’impose. Il indique la direction que doit prendre la Ie armée et ajoute qu’il a les pleins pouvoirs pour prescrire à von Kluck de battre en retraite.

 

En effet, le recul de la IIe armée vers le nord-est laisse la Ie armée complètement isolée. Moins d’une heure après avoir appris la retraite de l’armée de von Bülow, il met von Kluck au courant de la situation, obtient son accord et expédie un ordre préparatoire prescrivant aux unités de l’aile droite de suspendre leur marche en avant et de prendre leurs dispositions pour se diriger vers l’Aisne, soit la ligne Gondreville - Crépy-en-Valois - la Ferté-Milon.

 

Cet ordre est daté de 14h. En ce moment, le 9e C.A. avait traversé la forêt de Villers-Cotterêts et s’apprêtait à foncer sur la gauche de l’armée de Maunoury ; la brigade Lepel arrivait vers Nanteuil-le-Haudouin et faisait naître un commencement de panique chez les Français. C’est au moment que ce succès se dessine que von Kluck doit abandonner son offensive.

 

Toutefois, sans cette retraite, l’armée de von Kluck risque d’être enveloppée sur son aile gauche par des forces supérieures et d’être refoulée loin des autres armées.

 

 

IIe armée allemande

 

Le groupement Kirchbach marche à l’attaque du front Connantre, Mailly-le-Camp.

 

Le corps de la Garde est maître de Mondement. La IXe armée (9e C.A.) reflue d’une dizaine de km, pour atteindre le nord-est de Sézanne. Fère-Champenoise est prise.

 

Vers 10h, von Bülow apprend que le 18e C.A. français et le C.C. Conneau se dirigent vers Chézy et Château-Thierry. A leur gauche, les 1e et 2e C.A. britanniques, précédés de la cavalerie d’Allenby, se disposent à franchir la Marne dans les environs de Nogent-l’Artaud. Les têtes de colonnes étaient à 9h à Nanteuil-sur-Marne, Citry, Pavant et Nogent-l’Artaud.

 

Vers 13h, les attaques de la Garde cessent et vers 17h, le groupement Kirchbach lâche prise.

 

A 14h45, von Bülow informe von Hausen par radio de la retraite de la IIe armée.

 

IIIe armée allemande

 

En apprenant par un message radio la retraite de la IIe armée, von Hausen ordonne à ses troupes de se retirer.

 

IVe armée allemande

 

Von Hentsch se rend au siège de la IVe armée. Le duc de Württemberg veut ramener ses C.A. derrière la Marne et le canal de la Marne au Rhin.

 

Ve armée allemande

 

Le Kronprinz ordonne une attaque de nuit sur un front de 25 km, avec deux C.A. et demi de Louppy à Souilly.

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Témoignage de la VIè armée:

 

 

 

Alors que von Kluck voit s'écrouler ses rêves de victoire, la brigade Lepel, dont le mouvement n'a pas été suspendu, débouche au nord-ouest et donne son « coup de revers ›› sur Nanteuil-le-Haudouin

 

Son apparition provoque d ailleurs un commencement de débandade dans les rangs français. Les Allemands s'emparent de la gare, traversent la voie ferrée et

marchent vers la route 'de Paris.

 

Derrière les arbres qui la bordent, un convoi militaire français défile au pas de ses chevaux et se dirige paisiblement vers la capitale. Les Allemands s'élancent vers cette proie apparemment sans défense. Ils ne peuvent savoir que, depuis la veille, deux groupes du 44° régiment d'artillerie de campagne sont postés sur le versant qui, de Nanteuil, monte vers le sud-est en pente très douce vers le village de Chèvreville au lieu-dit la Çroix-du-Loup.

 

 

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Les artilleurs ont vu refluer les fantassins français et ils aperçoivent maintenant des « masses profondes d'infanterie ›› allemande qui progressent vers la route de Paris.

 

Mais voici qu'une voiture automobile arrive, s'arrête près des batteries un officier « coiffé d'un casque d'aviateur ›› en descend et se précipite vers le commandant du groupe.

 

Après quelques minutes d'entretien, celui-ci fait orienter les pièces et ouvrir le feu. Exaspérés par la fuite de l'infanterie et par la proximité des soldats allemands qui avancent comme si l'accès de la capitale leur était déjà ouvert, les servants vont déployer une activité frénétique.

 

« Les pièces sont des monstres hurlants, des dragons en démence qui, à. pleine gueule, vomissent du feu...

Les douilles s'amoncellent et fument... Ah! ils n'iront pas à Paris, ceux-là! ›› s'exclame un artilleur en refermant, d'un geste précis, la culasse d'un 75 qui expédie immédiatement les 8 kilos d'acier et d'explosifs sur les grenadiers des 71° et 72° de réserve.

 

 

Un canon français de 75 et son avant-train.jpg

 

Sous l'ouragan, les Allemands s'éparpillent, se disloquent, des hommes s'écroulent. Une partie des deux unités reflue vers les bois d'où elles sont sorties; l'autre se précipite vers l'abri qu'offre le talus de chemin de fer. Quelques groupes vont s'aplatir dans le fossé qui borde la route.

 

En proie à une sorte de rage, les artilleurs français s'acharnent à couvrir de « mitraille la plaine de betteraves où des hommes bougent encore ››. Quand le commandant fait cesser

le feu, les servants de plusieurs pièces sont tellement déchaînés qu'ils continuent à tirer. L'officier doit hurler pour obtenir enfin qu'ils s'arrêtent. « Les hommes s'épongent, rouges, suants. Les bras croisés, debout derrière leurs pièces, sans parler, ils contemplent ces champs dont pas un pouce n'a été épargné. ››

 

 

Die Schlacht von Tannenberg 1.jpg

 

En quelques instants, l'action de l'artillerie a brisé l'assaut de la brigade Lepel dont une partie de l'effectif est pour toujours étendue sur le sol.

 

Au même moment, le général allemand est informé qu'une action de cavalerie française (1f° division), appuyée par de l'artillerie, va menacer ses arrières. Isolé du reste de l'armée, dépourvu de réserve, son infanterie dispersée, menacé d'encerclement, Lepel n'a plus, en cette fin d'après-midi, qu'à rassembler tant bien que mal les débris de sa brigade

et a faire demi-tour; emmenant de nombreux blessés, il entame, en direction de Verberie, une retraite « extraordinairement pénible ››.

 

 

Si l'intervention décisive de l'artillerie n'est plus un fait nouveau, la mise en œuvre de celle-ci sur l’initiative de l'aviation, la rapidité et la précision avec lesquelles la coordination s'est effectuée, doivent être relevées, au même titre que de Montceaux-lès-Provins, comme le début d une ère nouvelle.

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Témoignage de la IXè armée

 

Bataille de Mondement

 

 

 

 

LE 8 SEPTEMBRE 1914 : La journée des malentendus

 

Le général Humbert a reporté son PC (poste de commandement) du château de Mondement au château de Broyes.

 

L'aile gauche de la 9° Armée de Foch tient farouchement les hauteurs de Mondement et de Soizy-aux-bois. Si l'ennemi ouvre une brèche, la 9° armée toute entière cédera. Le centre sera enfoncé.

 

Le général von Emmich de son PC de Baye, commande le XI° Corps actif. Il ordonne qu'un assaut de grande envergure se développe contre l'aile gauche de la 9° Armée et en particulier contre Mondement défendu par la division Marocaine.

 

Le soir du 8 septembre, le général Humbert transmet au Lieutenant-Colonel Fellert qui commande le 2° régiment mixte de Zouaves et de Tirailleurs : "La division du Maroc reconstituera sur le front : croupe du Poirier - Mondement - Corne Est du bois à 1 km au Sud de Reuves, le barrage qu'elle a mission impérieuse d'imposer à l'ennemi...

 

Le Régiment Fellert (3 bataillons) se tiendra entre Mondement et les boqueteaux de Montgivroux. La compagnie divisionnaire du Génie sera mise à disposition du Lieutenant-colonel pour la défense de son secteur.

On se retranchera solidement, on se défendra à outrance... Mais on aura soin de ne laisser personne dans le village proprement dit.

 

Disposez vos unités de façon à vous relier à droite avec le général Blondlat, à gauche avec la régiment Cros." Cet ordre va générer la suite des événements. Le lieutenant colonel Fellert considère qu'il ne doit pas occuper le village et le château.

 

Ce "malentendu" dans l'interprétation d'un ordre sera sévèrement critiqué par le général Réquin en 1930. Il écrira dans la revue militaire française :

 

"Le régiment Fellert aurait quand même pu et dû de lui-même occuper le bastion du château de Mondement. »

 

Le lieutenant colonel Fellert donne l'ordre aux zouaves du bataillon Modelon de creuser des tranchées en avant du village de Mondement et non dans le village.

Malheureusement, ce bataillon est à l'autre bout du champ de bataille à la crête du Poirier.

 

 

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Le lieutenant colonel Fellert l'avait prêté pour le 8 septembre au lieutenant colonel Cros qui, en accord avec la division a compris qu'il pouvait le garder aussi le 9 septembre.

Il y a un trou dans nos lignes à la hauteur du village et du château de Mondement. Seuls les tirailleurs et les zouaves se trouvent aux abords du village.

 

Il va résulter de tout ceci un chassé croisé d'ordres et de contre-ordres dont certains n'atteindront pas les destinataires. Sur ordre de von Bülow, le Général von Emmich, commandant le X° corps doit attaquer Soizy-aux-Bois, Mondement avec la XIX° et la XX° Division.

 

C'est le 164° Hanovrien qui est chargé de la prise du village de Mondement et du château.

Il fait Brigade avec le 79° sous les ordres du colonel von l'Estocq.

Le colonel von Lamsdorf remet au Capitaine Purgold, qui commande le 2° bataillon, l'ordre suivant :

 

"Son excellence von Emmich attache la plus grande importance à la prise de Mondement, et ordonne que le 164° hanovrien s'empare du village et du château à tout prix, quelles que soient les pertes."

 

Les malentendus vont aussi exister dans le camp allemand. Le colonel von l'Estocq qui commande la 39° Brigade dont dépend le 164° Hanovrien, prépare une attaque de nuit pour le 8 au soir à 23 heures.

 

 

 

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Devant l'état d'épuisement de ses hommes, il reporte l'attaque le 9 Septembre à 6 heures du matin. Mais il oublie de prévenir le 79°, dont 5 compagnies se mettent en marche à 23 heures. Le commandant Satchow qui commande le 79° apprend par un adjudant que le 164° est resté à Oyes. Il fait revenir ses hommes à leur point de départ.

 

Le 9 Septembre 1914 au matin : Prise du village et du château de Mondement par les Allemands. L'attaque allemande est reportée le 9 septembre à 5 heures du matin.

Cette fois-ci le capitaine Purgold qui commande le 2° bataillon du 164° Hanovrien est averti à temps. A son bataillon, sont attachés:

 

- la 11° Compagnie, la section de mitrailleuse insérée dans la 8° compagnie.

- les 5, 6, 7, 8 et 11° en première ligne,

la 7° en échelon, en arrière et à droite.Le 1er bataillon du capitaine Grave est à gauche avec la section de mitrailleuses, affectée à la 3° compagnie, les 1°, 2°, 3° en arrière et à gauche. Il doit soutenir l'attaque du 2° bataillon.

 

Le reste du régiment, soit 3 compagnies du 3° bataillon (capitaine Meyer) et une section de mitrailleuses, forme la réserve à Oyes avec le lieutenant colonel von Herzbruch, chef de corps du 164° Hannovrien. Enfin la 3° compagnie du 10° bataillon de pionniers se tient dans le village en réserve de brigade.

 

 

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Vers 2 heures du matin, le capitaine Purgold fait dire au capitaine Grave que, quelles que soient les circonstances, il partirait au lever du jour et qu'il comptait sur lui pour appuyer son mouvement. A son PC de Baye, von Emmich s'impatiente. Il faut briser la charnière de Mondement.

 

Le capitaine Purgold part à l'attaque un peu avant 5 heures du matin le 9 Septembre avec un effectif de 900 hommes.

 

A 500 m du village, il voit des zouaves, sortis de leurs tranchées qui se dégourdissent. C'est le bataillon Jacquot. Purgold fait ouvrir le feu. Des zouaves tombent, dont le capitaine Clos.

Aussitôt notre artillerie : groupe Goyot du 49° (en position à l'étang de la Petite Morelle) et le groupe Geiger en batterie au Nord du bois de Mondement pilonnent Oyes, Villevenard et Saint-Prix.

 

Le 79° et le 3° bataillon du 164° sont cloués sur place à Oyes, ils ne pourront jamais aller soutenir Purgold.

 

Les allemands installent des mitrailleuses au carrefour des routes de Mondement-Reuves-Oyes. De nombreux zouaves sont fauchés. Mais une fusillade partie des vergers ouest occasionne des pertes sévères : l'attaque allemande est bloquée à 500 m de Mondement.

 

 

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7 h 30 Le capitaine Purgold réclame un renfort et de l'artillerie. Les batteries allemandes à coups de 150, bombardent le château. Le lieutenant colonel Fellert est tué près de la ferme ouest de Mondement.

 

Nos canons de 75 font mouche sur les fantassins allemands.

 

Purgold fait transmettre un croquis de la situation et une note réclamant des renforts au colonel resté à Oyes, il termine en écrivant : " Je compte être en possession de Mondement dans une heure." Il est 7 h 30.

 

" En avant !" Le lieutenant Naumann atteint vers 8 heures la ferme nord-est du village. Le sous-lieutenant de réserve Dettmer arrive avec ses hommes au mur nord du parc du château, il franchit par les brèches l'enceinte.

 

 

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8 h 15 Mondement tombe aux mains du 164° Hanovrien.

 

Le sous-lieutenant Dettmer organise la défense du château et ferme les grilles. Le capitaine Purgold et une trentaine d'hommes se sont emparés de la grosse ferme au sud-ouest du village. Il fait mettre deux mitrailleuses en position dans le grenier.

 

La reprise du village et du château par les Français.

Le capitaine Clarion envoie une patrouille de 4 zouaves. L'ennemi les fusille à 50 m du château.

 

9 h 00 La patrouille Ceccaldi.Le capitaine Durand dispose ses zouaves à la lisière du bois d'Allemant. Il reçoit l'ordre de son chef de bataillon, le commandant Lagrue, d'attaquer le château. Celui-ci, d'après le lieutenant-colonel Lévêque n'est pas occupé par l'ennemi.

 

 

 

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Méfiant, le capitaine Durand déplace sa compagnie vers l'Ouest à 200 m du château et n'entend s'approcher qu'avec prudence.

Il envoie une patrouille: la 2° section du sergent-major Ceccaldi. Les zouaves sont accueillis par des coups de feu. La 2° section est décimée. Dans le repli, les survivants entraînent la 16° compagnie qui les appuyait. Les pertes sont sévères.

 

Le capitaine Durand va rendre compte personnellement au général Humbert de ce qu'il a fait et vu.L'artillerie allemande est déchaînée, elle bombarde les bois, hors de portée de nos propres batteries, nos pertes sont terribles.

 

C'est l'heure la plus tragique, l'ennemi, quand il voudra, pourra parvenir à Broyes et Allemant.

Le général Humbert appelle au secours. Le général Dubois va répondre avec sa 42° Division, le général Grossetti ensuite avec le 77° RI.

 

 

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L'attaque du 77° RI, colonel LESTOQUOI et de la 16°compagnie de zouaves du capitaine DURAND.

Le général Humbert communique au colonel Lestoquoi du 77° RI : "Toutes affaires cessantes, dirigez un bataillon sur Allemant, deux bataillons sur Broyes, je vous attend à Broyes."Le 2° bataillon du commandant de Beaufort, sous les ordres du colonel Eon 35è Brigade arrive à Allemant.

 

Le 1° bataillon du commandant de Merlis et le 3° Bataillon du capitaine de Courson de la Villeneuve arrivent à Broyes.

 

10 H 30 La 42° Division du général Grossetti a détaché les groupes Ménétrier et Aubertin des 2° et 3° batterie du 61° RAC (régiment d'artillerie coloniale). Ces groupes sont disposés à la sortie de Broyes vers Mondement. Le colonel Boichut qui a eu l'idée de prêter ses canons dirige le tir sur le château et le village.

 

Mais sans ligne téléphonique, le tir est approximatif. Le colonel Boichut, le "virtuose du 75" dirige en personne mais vers 11h 15 une salve atteint une section du 16° bataillon de chasseurs prêtés par la 42° division. Déprimé par la casse que lui a causé cette salve d'artillerie, le 16° bataillon de Chasseurs replie ses avant-postes.

 

Dès lors, la bataille de Mondement va se jouer entre l'infanterie allemande du 164° hanovrien et l'infanterie française du 77° RI épaulé par les zouaves.

 

 

 

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13 h 15 Une patrouille conduite par le colonel Lestoquoi et le capitaine de Courson de la Villeneuve est accueillie par des coups de fusil tirés du village.

 

13 h 30 Le général Humbert transmet : "Instruction pour le 77° : S'emparer de Mondement, reconnaître la lisière nord-ouest du bois d'Allemant."Le colonel Lestoquoi demande énergiquement une préparation d'artillerie. La 2° batterie du groupe Schneider canonne Mondement, mais est vite à cours de munitions.

 

Les bataillons Lachèze et Lagrue du 1° Régiment de Marche des Zouaves sont sous le feu meurtrier qui part du château.

Le commandant de Beaufort du 77° RI tente d'avancer d'une cinquantaine de mètres. Les pertes sont sanglantes. Il décide d'utiliser la route Broyes-Mondement comme axe d'attaque par le sud.

 

Le général Humbert se dirige vers Mondement : - "Alors commandant de Beaufort, le château n'est pas pris? Qu'attendez-vous ?" - "Mon général c'est une forteresse, il faut un bombardement d'artillerie." - "C'est bon, nous allons faire donner l'artillerie et vous attaquerez, c'est l'ordre ! »

 

Il faut absolument reprendre le château.

 

"Dans le château, 250 hommes autour des sous-lieutenant Dettmer et Naumann et du lieutenant Lefevre et d'autres officiers ont reçu des cartouches et sont installés près des fenêtres garnies de matelas et de tables.

 

A 14 h 20, l'artillerie française pilonne le château pendant 10 minutes. Les canons de 75 provoquent 2 ou 3 brèches dans le mur du potager.

 

 

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A 14 h 30, le 2° bataillon partira : la 5° compagnie en tête, colonne par quatre, la 7° suivra à 400 m et la 8° se dirigera vers la droite pour essayer par le Nord-Est de prendre le château à revers.

La 6° compagnie restera à la lisière du bois. Les zouaves feront la liaison avec les autres bataillons du 77° RI qui attaqueront.

Le commandant de Beaufort charge le prêtre soldat Gallard de donner l'absolution à ceux qui le souhaitent.

 

 

14 h 30 La charge héroïque. Le lieutenant Génois part le premier avec dans sa compagnie de nombreux réservistes qui arrivent de Cholet.

Le commandant de Beaufort appelle à ses côtés le clairon Marquet, il met ses gants blancs, prend son bâton et s'écrie: " En avant, mes enfants, pour la France, chargez! »

 

 

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D'un seul bond la 5° compagnie, derrière son chef, arrive au mur du potager. Pas de coups de feu. Le lieutenant Génois s'élance vers la grille : "Rendez-vous!" crie-t-il ! Les tirs commencent, les autres compagnies arrivent sur la route.

 

Le commandant de Beaufort se dirige vers l'une des brèches, le clairon Marquet est blessé. Le commandant de Beaufort s'arrête près d'un arbre, il est tué net d'une balle en plein front.

Le fantassin Durand s'apprête à franchir la brèche, l'adjudant-chef Parpaillon " vieux médaillé " lui dit: « arrête, laisse moi passer. ». Une balle le touche en plein cœur.

 

Le capitaine Secondat de Montesquieu, ganté de blanc, le sabre au clair se dirige vers le mur avec le soldat Atle. Une même balle les tue tous les deux. Le sergent-clairon Marquet se dresse, porte son clairon à ses lèvres sanglantes et dans un suprême effort sonne les dernières notes de la charge et meurt.

 

Il n'y a aucun corps à corps, l'ennemi fait feu derrière les fenêtres. A l'Ouest du château, les 1° et 3° section qui restent de la 16° compagnie du capitaine Durand essaient d'escalader la grille. Ils tombent en tas ou restent suspendus tout sanglants aux barreaux de fer. Les ordres de repli sont donnés, la charge héroïque a duré 30 minutes.

 

 

16 h 30 Ordre de canonner le château. Le général Humbert transmet au colonel Lestoquoi: « reprendre l'attaque par tout le régiment. » Le colonel Lestoquoi exige d'abord des canons pour tirer à " la bricole " sur le château. Il surveille, abrité derrière un arbre les brancardiers qui se font tirer dessus.

 

 

 

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Il fait alors mettre la baïonnette au canon à ses hommes. Pendant ce temps, notre artillerie tire sur le village. L'artillerie allemande répond. Les documents ennemis, étudiés après la guerre, indiquent que les allemands ont pris les brancardiers pour des officiers entraînant leurs troupes. Ils appelleront cette escarmouche la 3° attaque française de 16 h 30.

 

 

17 h 45 Le capitaine Naud a fait amener 2 pièces de 75 et 2 caissons à 300 m du château, au Sud. Les troupes doivent s'élancer, une nouvelle fois à l'attaque du château à 18 h 30. Les 4 compagnies du premier bataillon marcheront sur le village. Le 2° bataillon s'élancera dans le potager. Les zouaves du capitaine Durand assureront la liaison entre les bataillons du 77° RI.

 

 

18 h 00 Un cinquième obus tombe sur l'aile sud. A la bricole, le colonel Lestoquoi fait tirer une trentaine d'explosifs. Tous ces obus à la mélinite portent. Les toitures flambent. Les allemands évacuent les étages supérieurs. Le capitaine Purgold de la ferme ouest apprend que son régiment a quitté Oyes et qu'il se replie vers Etoges.

 

Il est abandonné avec ses hommes. Il donne l'ordre d'évacuer le village et le château. Le lieutenant Lefevre quitte le château le dernier, n'y laissant qu'un seul blessé grave. Quelques instants plus tard, le colonel Lestoquoi, le lieutenant Courson de la Villeneuve, le capitaine Beziers franchissent la grille avec le 3° bataillon. « Je tiens le village et le château de Mondement. Je m'y installe pour la nuit. » annonce le colonel Lestoquoi au général Humbert.

 

 

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18 h 30: la fin des combats.

 

Les blessés du 164° hanovrien seront faits prisonniers à l'ambulance de Congy. Les autres soldats commenceront la retraite de la Marne. Les Français quitteront Mondement le 10 septembre après avoir enterré et rendu les honneurs aux morts et évacué les blessés sur l'hôpital de Sézanne.

 

Elie Chamard est un ancien du 77° RI où il a servi pendant les 50 mois de la guerre. Ennemi des légendes, il a recoupé toutes les informations pour publier son livre: " La bataille de Mondement" en 1939.

 

Il est entré en relation avec le capitaine Purgold, le lieutenant Naumann, le lieutenant Lefèvre qui commandaient les troupes allemandes du 164° Hanovrien à Mondement. Ceux-ci ont approuvé le travail d’Elie Chamard.

 

C'est son travail que nous avons retenu, après recoupage avec d'autres sources.

 

 

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Invité §pie367dg

On sent le passionné,

toutefois j'aimerais apporter quelques précisions au sujet de ce qui est sensé avoir motiver la retraite allemande

selon Georges Blond dans son ouvrage " La Marne "

 

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:jap: merci parce que cela éclaire un peu plus la panique... mais pas trop sur le terrain...

 

vers le 12 09 1914, je ferai un point en évoquant pourquoi les allemands en sont arrivés alors qu'ils avaient la victoire en main et largement

 

en gros des erreurs se sont accumulés...

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se soir, je ferai qu'un témoignage cause de fatigue, pas bon de vieillir :non:

 

PS: vous avez vu et vous verrez encore le mot "ambulance", la précision est que à cette époque, ce n'est pas la définition du

véhicule actuel que nous connaissons tous mais un bâtiment en dur fait pour cela (hôpital) ou en urgence, une grange, maison ou château

sur le terrain de l'après bataille.

 

Témoignage

 

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Capturé à Connantray… au « lazaret » saxon…

Quand mon aide-major eut succombé, je jugeai qu'il était de toute nécessité pour moi de rallier au plus tôt une ambulance pour m'y faire soigner. J'éprouvais des vertiges qui me faisaient redouter une syncope.

J’étais épuisé par la perte de sang qu’arrêtait mal le pansement compressif très sommaire que je m'étais fait au bras gauche en m'aidant de la main droite et des dents. Je voulus poursuivre sur Euvy, mais déjà les troupes allemandes me barraient la route.

Alors, prenant mon parti de la situation, voulant être utile à nos blessés jusqu'au bout, je recueillis un certain nombre d'entre eux et à leur tête j'atteignis Connantray. Chemin faisant, j'avais dû faire confectionner un garrot pour arrêter mon hémorragie.

 

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Le village était occupé par les Saxons de la IIIe armée allemande. Ceux-ci firent prisonniers les blessés que j'amenais et les mirent dans l'église du village qui donnait asile à de nombreux blessés, la plupart allemands.

Un officier saxon vint à moi, reconnut ma qualité de médecin militaire et me reconduisit au lazaret installé dans un groupe de maisons avec cours.

Je trouvai là 5 ou 6 médecins saxons qui m'accueillirent correctement mais me déclarèrent qu'étant très occupés ils ne me feraient de pansement sérieux que lorsqu'ils auraient soigné leurs propres blessés. Ils ne touchèrent pas au pansement tout à fait insuffisant que je m'étais fait.

Ils se bornèrent à le renforcer par une bande de toile très serrée avec atèle latérale en bois. Mon bras fut fixé à angle droit au moyen d'une petite écharpe maintenue par deux épingles. Une fiche (que j'ai conservée) indiquant mon nom, mon grade, ma nationalité et le diagnostic de ma blessure, fut épinglée sur mes vêtements.

 

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Je réclamai à un officier saxon le bénéfice de la convention de Genève, il me répondit que les instructions qu'il avait reçues n'en parlaient pas et qu'on verrait plus tard. Pendant toute la nuit du 8 au 9 Septembre et toute la Journée du 9, les Saxons amenèrent de nombreux blessés à Connantray à la fin de la journée du 9, il devait y avoir environ 300 blessés français et 600 allemands.

Je passais mon temps à secourir les nôtres et avec mon bras valide ; leur faire quelques pansements sommaires au moyen des paquets individuels qu'ils avaient encore sur eux. Il faut avoir vécu ces heures là pour sentir la force du lien qui unit les hommes d'un même pays en face de la douleur et de l'ennemi commun.

Les Saxons, ne me fournirent aucun objet de pansement mais me laissèrent circuler librement à travers les groupes de nos blessés. Je pus m'entretenir avec quelques officiers allemands.

 

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Ils reconnaissaient qu'ils avaient terriblement souffert. Un capitaine saxon m'avoua que sa compagnie était réduite à 97 hommes. Le lazaret de Connantray avait été bien organisé. Il était largement approvisionné en matériel de pansement. Les Saxons utilisaient quelques brancards français qu'ils nous avaient pris depuis le début de la guerre.

Le modèle allemand moins souple que le modèle français m'a paru cependant plus pratique surtout plus résistant. Les blessés les plus graves étaient placés sur des paillasses dont l'enveloppe était constituée par des draps de lit pris chez l'habitant. Les linges et les instruments de chirurgie étaient stérilisés avec soin.

Une voiture de pharmacie très bien comprise complétait la formation. Les allemands firent devant moi quelques opérations d'urgence ; deux amputations de bras, une de jambe, une de pied, quelques ligatures, etc. Le chirurgien en chef était excellent mais ses subordonnés me parurent bien inférieurs à la moyenne de nos médecins français ; en général leurs interventions étaient trop larges parfois inutiles.

 

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Les Allemands ne s'occupèrent que de leurs blessés. Aucun des nôtres, même parmi les plus graves ne fut soigné par eux. Moi-même, malgré ma qualité de médecin et mes demandes réitérées, je ne pus obtenir d'être pansé. Je souffrais cependant beaucoup du bras, je laisse ce fait à l’appréciation du corps médical français.

Le 9 septembre, vers 21 heures, un officier supérieur saxon suivi de quelques officiers subalternes arriva à cheval au lazaret et demanda à haute voix en très bon français où se trouvait le médecin militaire français blessé. Je me levai et j'allai à lui. Alors à ma grande stupéfaction l'officier saxon me dit à peu près textuellement :

- "Je suis le commandant des troupes qui sont ici. Je dois vous avouer que l'armée allemande est battue. Je vais quitter Connantray cette nuit en abandonnant nos blessés ; vous allez vous engager sur l'honneur à les protéger et les faire soigner."

Je répondis au colonel saxon :

" Les médecins militaires français ne voient plus d'ennemis dans les blessés qu'ils soignent. Ils ont pour tous le même dévouement sans distinction de nationalité."

 

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Mais le colonel exigea de moi un écrit et je le lui donnai ; il le serra soigneusement. Il ne partageait sans doute pas le sentiment du chancelier de l'Empire allemand pour qui un engagement écrit n'est qu'un chiffon de papier. L'officier saxon me remit en échange sa carte que j'ai conservée et qui porte : Oberstleutnant Blochmann - Riesa (Sachsen). M'ayant salué, le lieutenant-colonel et les officiers de sa suite se retirèrent.

La bonne volonté apportée par l'officier allemand m'expliqua alors certains faits que j'avais observés avec étonnement. Deux heures plus tôt au lazaret, les médecins saxons avaient achevé à la hâte les pansements commencés et fermé leur matériel tandis que les blessés allemands non soignés étaient transportés dans des granges.

 

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Ces préparatifs de départ avaient commencé le 9 septembre à 19 heures. Ce détail peut avoir une importance historique ; il indique à quel moment précis le commandement allemand donna des ordres en vue de la retraite

Evacuation de Connantray. Les blessés allemands sont confiés aux anciens « prisonniers »…

J'étais un témoin bien placé car il résulte du rapport de notre Etat-Major (publié dans le Bulletin des Armées de la République, du 5 décembre 1914) que ce qui décida de la bataille de la Marne, ce fut la manoeuvre audacieuse par laquelle la gauche de l'Armée Foch, se portant d’ouest en Est vers Fère Champenoise prit de flanc les corps saxons et la garde prussienne qui attaquaient au sud-est de cette localité? Or, je me trouvais exactement à cet endroit.

L'infanterie saxonne commença à se retirer de Connantray vers 23 heures. J’assistai alors à une scène inoubliable, les blessés allemands qui, en tant que soldats, n'avaient connu jusqu'alors que le succès et comprenaient maintenant qu'on les abandonnait, se livraient à un violent désespoir. Un très grand nombre d’entre eux étaient persuadés que Ies Français allaient venir les égorger.

 

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J'en interrogeai quelques-uns, j'en fis questionner d’autres par un sous-officier allemand possédant bien la langue française et j'acquis la conviction que Ies officiers allemands faisaient croire à leurs hommes qu'ils seraient exposés aux pires violences s'ils tombaient entre Ies mains des Français, Dans la nuit, je vis ce spectacle indicible de blessés, atteints de fractures et de plaies des membres inférieurs, se traînant sur le bord de la route, suppliant de les emmener, s'accrochant aux voitures et se faisant traîner par elles pour tâcher d'échapper aux Français. J

e dus rassurer ces malheureux et joignant le geste à la parole bien que souffrant cruellement de ma blessure, j'allai chercher de l'eau que je leur portai à boire. J'ai été admirablement secondé dans ma tâche par un père bénédictin aumônier volontaire de régiment, blessé au pied par une balle et conduit à Connantray par les Saxons.

 

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Je passai debout la nuit du 9 au 10 septembre, protégeant nos soldats blessés, s'efforçant de les soustraire aux mauvais traitements des allemands irrités d'être obligés de fuir. Je fus assez heureux pour empêcher les ennemis de mettre le feu au village ; je leur fis observer qu'il y avait des blessés allemands ou français dans toutes les maisons. Il me fut cependant impossible d'empêcher le pillage ; les Saxons emportèrent tout ce qu'ils purent et détruisirent le reste.

A 2 heures du matin l'infanterie et l'artillerie avaient évacué Connantray mais la cavalerie tenait toujours le village.

Le commandement français avait donc toutes raisons de croire que la localité était presque toujours occupée par l'ennemi. Les derniers cavaliers saxons ne quittèrent Connantray que le 10 septembre vers 5 heures du matin.

A ce moment l'artillerie française envoya quelques obus dans la direction de Connantray. Un autre danger nous menaçait. Il fallait prévenir notre commandement de la situation. Ayant fouillé le village, je trouvai un homme âgé qui n'avait pas fui devant l'invasion, je lui procurai une mauvaise voiture à laquelle fut attelé un cheval abandonné par les Allemands et je l'envoyai vers nos lignes porter un mot de moi.

 

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Au bout d'une heure mon messager ne reparaissant pas, je résolus d'aller moi-même au-devant de nos troupes. Je pus constituer un attelage de fortune et je me dirigeai vers Euvy. J'avais fait 4 kilomètres, lorsque j'eus la grande joie d'apercevoir nos soldats. Nos lignes de tirailleurs s'avançaient prudemment vers le village, en gardant comme otage l'homme que j'avais envoyé.

Un colonel étant venu vers moi, je lui exposai la situation et lui dis qu'il pouvait avancer sans crainte. Il donna des ordres et Connantray fut ainsi réoccupé rapidement. Je poursuivis ma route jusqu'à Euvy pour chercher du secours médical j'y trouvai mon médecin divisionnaire [18e division d’infanterie], le médecin principal Gruet et le mis au courant de la situation.

 

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Il se porta aussitôt vers Connantray avec une partie de son personnel et de son matériel pour recueillir et soigner les blessés français et allemands. Je pus enfin recevoir des soins mais ils étaient bien tardifs et ma blessure pour n'avoir pas été pansée quand je me trouvais aux mains des allemands, devait se compliquer d'une forme grave de tétanos.

Au moment où l'on me soignait, mon rôle de médecin militaire s'achevait, je n'étais plus qu'un blessé. Et tandis que j'étais emporté vers l'arrière je revivais par la pensée le drame sanglant qui venait de se dérouler devant moi, mais j'entendais aussi la voix du colonel saxon m'annonçant la déroute allemande et ces premiers échos de la victoire française que les blessés se répétaient tout frémissants d'enthousiasme faisaient oublier toutes les souffrances, consolaient de tous les sacrifices.

 

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je ferai certainement un reportage sur les hôspitaux

 

à bientôt

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oui, celui là est pas mal et pour les médecins, il y en aura d'autres ;)

 

pis un autre témoignage aussi à venir, d'un homme complètement inconnu, la mémoire et des faits sciemment

effacés dans son propre pays, vous allez tombés de haut, promis :)

 

 

 

je suis désolé aussi d'avoir laisser le topic sans suivis, un désagrément majeur... j'ai laissé tomber mon ordi au sol

mercredi, une maladresse qui a cassé les jonctions entre le clavier et l'écran, tout pendait. je viens de tout rafistoler avec de la

colle hyper rapide, cette ordi va rester à la maison pour le topic car pour le travail, c'est fini. me faut en acheter un autre

4 ans de loyaux services :jap:

 

je vous fais donc un résumé, et je mettrais aussi les liens du travail sur la bataille de la marne car nous allons

passé ensuite à ce que l'on appelle: la course à la mer et ses batailles

 

Condensé final de la Bataille de la Marne

(il y en aura d'autres, une synthèse des faits)

 

Conditions d’hygiène déplorables, aléas climatiques, promiscuité avec la mort, rien n’épargne le poilu. Pas même les attaques au gaz inaugurées par les Allemands en avril 1915, fruit d’une guerre industrielle à laquelle les Français sont mal préparés.

On criait sauve qui peut, nous sommes perdus !

Des hommes se roulaient à terre, convulsés, toussant, vomissant, crachant le sang. Et une terrible odeur, charriée par le vent, entra dans nos narines. La panique était extrême, on traînait des blessés, des agonisants se jetaient à terre et râlaient.

Dès lors, dans les tranchées de misère, vit un peuple reconnaissable à ses groins de cochon, les masques à gaz. Dans de telles conditions, de nombreux soldats perdent la tête, choqués par les éclats d’obus. Mais à l’arrière, les psychoses et névroses de guerre demeurent tabous.

paroles de poilus

 

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Vaincus sur la Marne, les Allemands opèrent une retraite systématique, sous le commandement de von Falkenhayn, et s’arrêtent sur un terrain qui leur est favorable pour résister, notamment le long de l’Aisne. Cette rivière est dominée par des falaises abruptes, creusées de galeries, offrant une position dominante sur un assaillant. Les alliés vont essayer vainement de les en déloger. Ils ne parviendront pas non plus à contourner cette position en s’emparant de Noyon.

 

La bataille de l’Aisne marque la transition, dans ce secteur, entre la guerre de mouvement et la guerre de tranchées.

 

Le prélude de la bataille

 

Après la victoire alliée de la Marne, les Allemands doivent opérer une retraite.

 

La VIe armée française (Maunoury) reste depuis le soir du 9 septembre maîtresse du champ de bataille de l’Ourcq. Von Kluck se replie vers le nord-est. La VIe armée a reçu mission de gagner le nord en appuyant sa droite sur l’Ourcq. Elle marche vers Compiègne - Soissons. Le 11, elle porte ses avant-gardes sur Pierrefonds - Chaudun.

 

 

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Le 12, la gauche de l’armée tente de franchir l’Oise à Verberie, la droite borde l’Aisne, assurant la liaison avec les Anglais. A 19h, le front atteint par l’armée s’étend sur le plateau occidental entre Aisne et Oise, vers Tracy-le-Mont - Moulin-sous-Touvent - Vingré - Nouvion et sur les bords de l’Aisne, de Fontenoy à Soissons.

 

Les Anglais sont arrivés à peu près à la même heure sur la rive gauche de l’Aisne qu’ils comptent passer entre Soissons et Bucy-le-Long. Le 1e C.A. (Haig) vise Bourg-et- Comin, le 2e (Smith-Dorrien), Vailly et le 3e (Pulteney), Bucy-le-Long. D’après certains indices, French se forme l’opinion que les Allemands ont suspendu leur retraite et se préparent à disputer le passage de l’Aisne.

 

 

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La Ve armée (Franchet d’Esperey) vient de bousculer le 9 septembre le 2e C.A. allemand autour de Montmirail et entame la poursuite, le 18e C.A. à gauche, le 3e au centre et le 1e à droite. Il a atteint la Marne à Château-Thierry mais la nécessité de soutenir la IX armée (Foch) l’a empêché de poursuivre vers le nord.

 

Le 11 au soir, le 18e C.A. arrive dans la région de Fismes. Franchet d’Esperey oriente le 3e C.A. vers Saint-Thierry et Thillois en direction de Brimont et le 1e C.A. vers Reims.

 

Dans la journée du 11, le 3e C.A. enlève les hauteurs de aint-Thierry, au nord-ouest de Reims et les 1e et 10e C.A. poussent leurs avant-gardes jusqu’aux faubourgs de la ville. Le 18e C.A. est arrêté à Fismes et doit ouvrir le passage pour pousser de l’autre côté de l’Ailette jusqu’au château de La Bove.

 

Les Français pensent que la résistance qu’ils commencent à rencontrer n’a pour but que de gagner du temps. Le 12, de Maud’huy porte sa 35e division sur Fismes et à 15h, les ponts sur l’Ailette sont enlevés et le 18e C.A. marche sur l’Aisne.

 

 

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Le 12 au soir,

 

- L’extrême gauche de Maunoury franchit l’Oise, les autres éléments ont passé l’Aisne, de Choisy-au-Bac à Fontenoy et l’extrême droite est arrêtée de Fontenoy à Soissons.

 

- L’armée anglaise garnit les plateaux au sud de l’Aisne, qu’elle compte passer entre Soissons et Oeuilly.

 

 

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- La Ve armée est dirigée vers le nord-est, son 18e C.A. peut déboucher entre Pontavert et Berry-au-Bac, son 3e C.A. est en face de Brimont, son 1e C.A. est dans les faubourgs de Reims et son 10e C.A. est en face de Berru et de la Pompelle.

 

Le 11 septembre, la Ie armée allemande (von Kluck) bat en retraite dans la direction nord-est, entre l’Oise et la ligne Braine - Laon. La IIe armée opère sa retraite à l’est de la Ie armée, sans parvenir à recréer la liaison.

 

Le 12, la Ie armée s’étend de l’Oise à la ligne de chemin de fer Soissons - Laon ; la IIe armée occupe les plateaux entre Soissons et Corbeny ; la IIIe armée (von Hausen) prolonge la IIe armée entre la région de Reims et la Suippe.

 

 

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Le terrain

 

Le Chemin des Dames est une crête de 30 km de long, entre l’Aisne et l’Ailette. Les falaises abruptes sont exploitées depuis très longtemps et comportent de nombreuses cavernes qui constituent de redoutables positions défensives, à l’abri des tirs d’artillerie. La plus connue est la Caverne du Dragon.

 

Joffre, connaissant le caractère inexpugnable des falaises de l’Aisne, est persuadé que cet obstacle doit être tourné soit à l’est soit à l’ouest. En fait, il fonde ses principaux espoirs sur la manœuvre vers l’ouest. Le massif sera tourné par l’armée de Maunoury (VIe) qui doit engager son gros dans la vallée de l’Oise.

 

 

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12 et 13 septembre

 

Ve armée française :

 

L’armée d’Esperey se trouve devant un coude du front : il lui faut faire face au nord et à l’est. Etant liée à la IXe armée, sa liberté de marche au-delà de l’Aisne est réduite.

 

Seuls Maud’huy et Valabrègue sont dans la bonne direction. Le premier a d’abord pensé s’engager dans la direction d’Amifontaine mais les Allemands paraissent s’installer sur le massif. Le 18e C.A. reçoit l’ordre de porter ses gros dans la région de Corbeny - Craonne - Pontavert - Roucy - Beaurieux. Le C.C. placé à sa droite est lancé vers le camp de Sissonne et le groupe Valabrègue doit s’engager dans la région de Juvincourt.

 

 

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A 14h, la 70e brigade, ayant passé l’Aisne à Pontavert, se dispose à attaquer Corbeny et Craonne.

 

A 15h, le 5e chasseurs d’Afrique enlève d’un coup de main le pont de Maisy avant que les Allemands aient eu le temps de le détruire et elle aborde les bois de Beaurieux et Craonnelle. Si elle était apparue cinq heures plus tôt, elle aurait trouvés abandonnés Hurtebise et le plateau de Vauclerc car les Allemands s’étaient jetés de l’autre côté de l’Ailette.

 

 

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Ils avaient ensuite réoccupé les positions et après un violent combat, l’infanterie doit s’arrêter à la lisière nord du bois, au sud d’Oulches et de Craonnelle.

 

A 19h, Corbeny est enlevé, puis Craonne par la 70e brigade. Le reste de la Ve armée attaquent sur le front Brimont - Berru - Nogent-l’Abesse (3e et 2e C.A.)

 

VIe armée française :

 

Maunoury se trouve aux prises avec de grandes difficultés : le gros de ses forces, qui a passé l’Aisne les 12 et 13, est engagé sur l’énorme plateau occidental. Ebener et Vautier se heurtent à une forte résistance allemande, appuyée par l’artillerie lourde.

 

Le groupe Lamaze n’a pas pu franchir le 13 l’Aisne entre Fontenoy et Soissons. Sur le plateau occidental, les C.A. engagés avancent lentement. La 37e division a toutefois franchi l’Oise à Verberie ; le 4e C.A. cherche à franchir la rivière à Plessis-Brion, Pimprez et Ourscamp.

 

 

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Les divisions de Lamaze doivent tenter de franchir l’Aisne, la 56e à Pommiers, la 55e au sud de Pasly. La 45e doit se jeter sur Cuffies, en liaison avec l’armée anglaise. Le génie parvient à jeter des passerelles devant Soissons et, sur ces passages, la 45e division puis la 289e brigade de la 55e division atteignent la rive droite (nord) mais ces troupes se trouvent trop hasardées pour tenter d’attaquer des positions bien défendues.

 

Armée anglaise :

 

Le 2e C.A. de l’armée anglaise a trouvé devant lui des ponts détruits sauf celui de Condé, tenu par les Allemands. Le 1e C.A. a pu passer l’eau à Missy : une des brigades a pu s’établir à Sainte-Marguerite, au nord-est du Bucy-le-Long. Le 3e C.A. a devant lui le pont intact de Venizel et la 12e brigade a pu franchir la rivière.

 

on reprend la suite par des futurs reportages: course à la mer >>>> bataille de l'aisne

allez ici et cliquez sur: course à la mer

http://hist-geo.ac-rouen.fr/si [...] e/1914.swf

 

 

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TEMOIGNAGE: la retraite allemande

 

 

Carnet de campagne du Porte-drapeau Krukenberg

Le carnet de campagne du Porte-drapeau Krukenberg du Königs-Infanterie-Regiment (6. Lothringisches) Nr. 145 donne une idée tout à fait exacte des opérations acharnées qui se sont déroulées en Argonne, ainsi que de la cruelle déception que les Allemands ont éprouvée en se voyant obligés non seulement d’arrêter leur marche, mais de reculer devant les troupes françaises victorieuses.

 

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12 septembre 1914

Marche par un temps épouvantable, à travers champs, sans chemin ni sentier, dans la direction de Fleury-sur-Aire, sous une pluie incessante de balles. Cela se passa dans la plus grande cochonnerie que nous ayons jusqu’alors vue. L’obscurité était venue, la route était complètement détrempée, nous ne savions pas où nous allions, et les officiers étaient partis.

A droite et à gauche, des colonnes d’artillerie, toutes pêle-mêle, en désordre, nous sommes trempés jusqu’aux os, nous avions à peine de quoi manger; c’est effrayant. Alors, il était permis de s’abandonner au désespoir et perdre sa confiance dans le haut commandement. Enfin nous arrivons à Auzéville. Par bande, sans chef, chacun ne pensant qu’à soi désespérés, nous cherchâmes dans chaque maison une petite place sèche. Nous trouvâmes enfin, dans l’église, un petit coin avec de lit paille, où nous pûmes étendre nos membres fatigués, brisés. Nous ne voulons plus rien entendre, complètement trempés, transis de froid, mourant de faim.

13 septembre 1914

Varennes. A sept heures, nous devons nous remettre en marche, mais le village est plein de troupes, de colonnes et de convois que nous devons laisser passer. Enfin, vers midi, départ pour la jolie petite ville de Clermont, malheureusement presque entièrement détruite, où nous retrouvons le gros de nos officiers. Heureusement, le temps s’était amélioré, de sorte que nous pûmes un peu respirer ensuite, marche sans à-coup sur Neuvilly-Boureuilles.

Là, enfin, nous recevons quelques aliments chauds de la cuisine volante. Ce fut un réconfort sans pareil, puis marche sur Varennes, la vieille et célèbre petite ville encore assez épargnée, où déjà se trouvent quelques troupes et par où passent des convois considérables. Nous établissons notre cantonnement dans les petites maisons, et nous nous en accommodons.

14 septembre 1914

Nous espérions pouvoir nous remettre un peu ici des journées lamentables que nous avons vécues, mais au contraire, il nous faut continuer à marcher sans trêve ni repos. A 8 heures, nous sommes prêts à partir par une pluie battante, et à 2 heures nous sommes toujours ici. Enfin, à 3 heures, marche sur Cheppy par Montfaucon, où nous étions passés quelques jours auparavant et qui est presque entièrement détruit;

je trouvai encore une chambre avec les feldwebel, et nous nous y installâmes commodément, nous allâmes chercher de la graisse, de la viande a la cuisine roulante, et alors en avant la cuisine, et les côtelettes. Depuis longtemps, on n’avait fait pareil festin. Pour dessert, de la marmelade de pommes, du thé, du cacao nous nous couchâmes sur de la paille et des couvertures, bien reposés.

15 septembre 1914

Montfaucon. A 7 heures nous allâmes sur la hauteur en avant du village. Là, nous commençâmes à creuser des retranchements, profondes tranchées avec abris. Nous ne voyons pas pourquoi tout ce travail. Un certain mystère plane sur ces opérations, mais en définitive, en hâte, ils doivent savoir dans quel but et pourquoi. A quelque distance se fait entendre une forte canonnade.

A 12 heures, courte pause. A 2 heures, nous retournons dans les tranchées, où nous travaillons avec le concours du génie. A 7 heures, nous sommes enfin relevés et nous revenons avec le désir de passer une bonne nuit. Mais à 10 heures nous étions réveillés et nous devions retourner de suite à cette position par un affreux temps de chien.

16 septembre 1914

Montfaucon. Toute la nuit dehors, dans la crotte, sous la pluie, sans pouvoir dormir, transis de froid, affamés, c’était dégoûtant. Par-dessus le marché je dus aller en patrouille de 400 hommes, d’ailleurs sans résultat jusqu’à 9 heures nous eûmes un peu de repos, mais soudain, au S.-O. une fusillade française nous surprit, puis une pluie d’obus et de shrapnells jusqu’à 7 heures du soir.

Ce furent des heures pénibles. Notre position avait dû être trahie par la population civile, car les obus et les shrapnells tombaient tout près de nos tranchées, devant et derrière nous étions assis, courbés, serrés l’un contre l’autre dans les tranchées, la boue et les éclats d’obus nous arrivaient sans cesse. Une petite pause. Nous respirons et sortons nos têtes de nos trous, mais la canonnade reprend de plus belle. Cette cochonnerie dure jusqu’à la nuit.

18 septembre 1914

Je fus chargé de conduire une patrouille vers le bois situé en face, d’où part une fusillade ininterrompue. J’observais également des tranchées françaises. Nous ne fûmes relevés qu’à 17 h, on nous croyait déjà morts parce qu’on ne nous avait pas trouvés. Alors il pleuvait. Les hommes s’étaient déjà installés dans les tranchées, de sorte qu’il ne restait plus de place libre.

Ce fut la nuit la plus détestable que j’aie jamais endurée. A genoux dans la tranchée où l’eau allait jusqu’à la cheville, telle fut ma nuit. Le matin, je ne pouvais plus durer de fatigue et de souffrances, brisé, gelé, dans une situation lamentable et sans nourriture.

19 septembre 1914

Enfin, un petit rayon de soleil vient me trouver dans ma détresse et me réconforte. La poste m’apporte du pays des cigares, de la saucisse, du linge, toutes choses qui sont les bienvenues.

20 septembre 1914

Soudain, à 6 h, réveil causé par les obus qui tombaient dans le village. A 11 h, nous retournons dans nos tranchées, par une pluie battante. Espérons que nous n’y resterai pas si longtemps.

21 septembre 1914

Enfin, le temps s’améliore, d’après les derniers renseignements, la forêt, en face de nous, paraît vide d’ennemis sur les ailes, on entend une forte canonnade. Il doit se livrer en ce moment une grande bataille jusqu’à Paris espérons qu’elle sera décisive en notre faveur. Pour s’assurer que la forêt est libre de tout ennemi, on envoie une patrouille qui, à 50 mètres, fut accueillie par une fusillade nourrie et dut se replier en toute hâte. Panique.

22 septembre 1914

A 4 heures, marche vers l’ouest. A 8 kilomètres de là, nous comprenons que nous sommes en réserve de la division. Toute la nuit l’artillerie lourde avait tiré. Dès l’aube commence un combat meurtrier sur un vaste front. Vers midi nous avançons vers le sud. La forêt était fortement occupée et garnie de retranchements. La lutte était difficile dans ces bois épais. Jusqu’à 5 heures nous fûmes assez tranquilles.

J’étais occupée à écrire paisiblement, à lire le journal et à étaler de la graisse sur du pain, lorsqu’une pluie d’obus et de shrapnells tomba sur nous. Débandade générale. Désordre fou. Depuis quelques jours, notre régiment a été un peu régénéré par l’incorporation d’hommes de la landwehr. Aujourd’hui sont encore arrivées quelques recrues qui, en réalité, sont à peine instruites puisqu’elles n’ont pas encore tiré à balle. Cela leur est défend. Pareille chose ne devrait pas être permise. Nuit très froide. Il est très désagréable de coucher sur la terre avec seulement son manteau et sa tente.

23 septembre 1914

A 7 heures nous nous mettons en marche. Une rude journée s’annonce. Devant nous marche le 3ème bataillon dans la direction de l’ouest, nous devons protéger l’aile gauche de la 33e division.Soudain, arrêt, le 3ème bataillon est surpris par une violente canonnade et éprouve de grosses pertes. Triste spectacle. Nous avançons toujours en soutien jusqu’à 12 heures. En avant se livre un rude combat.

Soudain la panique s’empare de notre 2ème bataillon. Les obus et les shrapnells tombaient dans nos rangs. Remplis d’effroi, les hommes se débandent et courent en tous sens, en arrière, en avant, perdant la tête. Le désordre augmente les pertes. Les lâches coururent comme des lièvres près d’un kilomètre en arrière. C’était une atteinte de folie qui pouvait devenir rapidement contagieuse. Il fallait qu’un homme de « cœur »ramenât ces hommes en avant sans penser au danger.

Je me sens ce courage. A coups de crosse de fusil et de revolver, je repousse ces drôles en cognant sur eux et en menaçant de leur brûler la cervelle. Ce fut un travail bien difficile, mais enfin j’ai réussi et j’ai ressenti une grande satisfaction. Je crois et j’espère que la récompense ne se fera pas attendre. Jusqu’à 7 heures on ne s’était pas encore repris, bien que les obus ne frappassent pas directement nos rangs. Alors, à la nuit tombante, nous nous mettons en route, à la recherche d’un gîte, lorsque soudain, de la lisière du bois partit, comme dans un cauchemar de folie, une fusillade nourrie.

A nouveau, tout le monde perd la tête. C’est un désordre fou, un pêle-mêle insensé qu’augmente encore le tir de l’artillerie ennemie. Mais bientôt celle-ci se tut, et nous nous dirigeâmes vers le cantonnement, en suivant la route Montfaucon-Cheppy. A peine avions-nous préparé notre couche dont on avait tant besoin, qu’on nous donna l’ordre de repartir, et à minuit on se dirigeait vers le sud-ouest, jusqu’au pied du village de Vauquois, semblable à une petite forteresse, par une nuit sombre et dans une incertitude pénible, car personne ne savait à quelle distance se trouvait l’ennemi. Toute la nuit, on fit des retranchements. Pour mon compte, j’eus le souci d’être chargé de la conduite d’une patrouille de trois hommes.

24 septembre 1914

A 8 heures, nous avançons au sud de Vauquois, dans cette forêt qui devait nous attirer les plus rudes épreuves de toute la campagne jusqu’à ce jour. Nous traversons le bois qui était complètement vide d’ennemis. Mais devant nous, sur la hauteur, se trouvait une batterie infernale qu’il nous fallait emporter d’assaut. Après avoir erré ça et là dans cette forêt sans fin, vers 3 heures, la détresse s’empare de tous sous les aspects les plus terribles jusqu’alors j’avais eu assez de courage, mais maintenant je me sentais perdu, car les instants étaient trop effrayants, les obus et les shrapnells pleuvaient sur nos bataillons et c’est un miracle que j’aie été épargné;

le fracas des obus, le craquement des branches arrachées faisaient un bruit assourdissant. Nous étions étendus derrière les arbres avec la certitude qu’il était inutile de faire un mouvement. Lorsque le feu se fut calmé, j’allai chercher mon ordonnance et avançai avec lui dans la forêt et nous allumâmes du feu.Nous faisons cuire un poulet qui fut bien accueilli car la faim nous torturait. Quand il fit nuit noire, nous sortîmes enfin de cette maudite forêt en gagnant la lisière en face de Cheppy et de Vauquois. Là nous nous couchâmes, épuisés, comme à la belle étoile, remerciant le Créateur qui nous avait favorisés de sa grâce.

25 septembre 1914

Enfin, un jour de repos, après ces combats effrayants de jour et de nuit sans trêve ni repos, mais un aviateur français vient nous ennuyer.

26 septembre 1914

 

Après une bonne nuit, nous fûmes réveillés par l’artillerie lourde de Verdun, qui tirait probablement, d’après les renseignements d’aviateurs, de sorte que nous dûmes lever le camp en toute hâte et prendre la direction de Cheppy où nous nous installâmes. L’après-midi, nous fîmes l’exercice, comme en temps de paix, pour tenir les hommes et ne rien laisser paraître à la population. Je pris les volontaires et les jeunes recrues, mais, oh! Horreur, quelle insuffisance d’instruction militaire et quelle incapacité. Après le travail du jour, nous nous préparâmes à passer la nuit dans les tentes.

28 septembre 1914

Après un repos trop court, réveil à 4 heures. Notre régiment a la mission de balayer l’ennemi hors du secteur de la forêt de l’Argonne, qui est en face de nous, et ensuite de revenir. Mais qui aurait pensé qu’on y serait si longtemps et que cela coûterait de si lourds sacrifices ? Forêt impénétrable, avec des gorges, des monts et des vaux au pénible séjour. Nous avançons en ordre dispersé sur un large front, mais bientôt toute liaison est rompue.

Les hommes se croisent, se confondent, personne ne sait plus quelle direction suivre, sur quel front sont les Français, et alors de tous les côtés commence la fusillade, personne ne sait d’où elle vient, ni que c’est nos propres troupes qui tirent l’une contre l’autre. On pousse des hourras, on s’arrête, etc., etc. Bref, une effroyable confusion. Il en fut ainsi jusqu’à la nuit, nous nous couchons sur un chemin, attendant les événements avec anxiété, sans manger ni boire. Une véritable « cochonnerie ».

29 septembre 1914

Toute la nuit se passe sans repos, continuellement on tiraille sur nous devant et derrière. Par-dessus le marché, la pluie.. Ce fut une véritable cochonnerie. Oh! Si nous étions sortis de cette forêt et tirés de notre incertitude! Alors nous continuons à marcher, toujours par petits bonds, en long, en large, en avant, en arrière. Soudain, accueillis par ta fusillade de tous les côtés, dans un désordre lamentable, nous nous fusillons réciproquement.

A nouveau, la nuit vient, après ces longues heures passées à errer de droite gauche, sans boire ni manger. Enfin, à quatre heures du matin, nous allons chercher loin, bien loin, un peu de nourriture, du pain, des biscuits, afin que nous ayons au moins quelque chose dans l’estomac. Mais moi-même, j’étais complètement rendu, mon estomac était délabré, je vomissais ce que j’avais absorbé. Nous nous étendîmes sans force où nous étions, au plus épais des fourrés pour dormir ; si on peut encore parler de sommeil! Tremblants de froid, harassés de fatigue, n’ayant plus qu’un espoir, sortir au plus vite de cette forêt.

30 septembre 1914

Ce fut encore une épouvantable nuit, tout le temps la fusillade sans savoir dans quelle direction. Quelle terrible souffrance, puis la marche reprise, hésitante et sans cesse arrêtée. Les blessés reviennent désespérés. Ils ont été traîtreusement fusillés du haut des arbres où ils ont risqué une attaque. Pas de but, pas de direction. Pendant des heures, on reste étendus en un endroit, personne ne sait pourquoi, puis on repart, dans quelle direction, dans quel but, tout le monde l’ignore.

L’après-midi, toutes les cinq minutes passent des blessés de la première compagnie qui était devant nous. Pertes sans égales, sans aucun rapport avec les résultats acquis. A nouveau, nous nous organisions un coucher au petit bonheur, à l’endroit où nous nous trouvons, dans une vallée étroite près d’une belle source Fontaine-Madame. On ne va pas chercher à manger, alors nous pouvons consommer des vivres de réserve.

1er octobre 1914

La nuit fut plus agréable, mais bien froide, dans ce vallon, près d’une source, dans le brouillard. A midi, je fus envoyé au poste de l’officier. C’était mon affaire. Avec un homme, je partis à la découverte. Mais bientôt celui-ci demeure en arrière, de sorte que je continuai à rester seul, sans souci à travers les fourrés, à la recherche des mûres et des noisettes. J’arrivai enfin à une grande chaussée forestière, partout le silence et le calme, j’obliquai à, l’ouest dans la direction de l’ennemi. Soudain, j’entends parler non loin de moi, je me glisse dans le fossé de la route.

J’aperçois devant moi, à deux cents mètres, un fort petit poste français occupé à établir des obstacles en travers de la route. C’est dommage que je sois seul. Je tire deux coups bien visés et je me retire lentement sans être vu ni touché, portant mon renseignement au commandant de compagnie. Le soir, je redescendis dans cette vallée avec du renfort, et dans la nuit profonde, je me mis à tirer comme un enragé, à droite, à gauche, en arrière partout la fusillade crépite aveuglément. C’est un vacarme enragé, feu d’artillerie, bombes explosives feu d’infanterie, tout ensemble dans un indescriptible sabbat. On a même tiré sur des sangliers…

 

Peu à peu le porte-drapeau Krukenberg retrouve un peu de-gaieté malgré son existence terrible dans les bois. Souvent il est chargé de conduire des reconnaissances où il déploie beaucoup d’adresse et de ruse et, plusieurs fois, il se flatte d’avoir fait des victimes parmi les Français.

 

A la suite de félicitations répétées, il est proposé, le 8 octobre, pour la croix de Fer. Le 13, son colonel lui remet cette décoration. Fou de joie, il fête, le soir, sa croix avec les officiers. Le 24 octobre il est tué.

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Invité guest527

Sympathique ces témoignages !

Surtout celui de ce médecin !!

Quel courage tout de même :bien:

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Sympathique ces témoignages !

Surtout celui de ce médecin !!

Quel courage tout de même :bien:

 

 

oui, tu as raison, c'est souvent émouvant, c'est promis, il y en aura de plus en plus car les combats vont se calmer

 

les gens, les soldats vont parler, écrire, souvent les faits de guerre, la vie de tout les jours, le coté atroce et répugnant des batailles

 

la camaraderie aussi et surtout

 

mais faudra à un moment parler aussi des atrocités allemandes, en France, nous avons connu Oradour, les belges eux, en ont connu

des dizaines! là aussi des témoignages que je tiens à ne pas laisser passer.

 

mais demain, un témoignage, un dossier d'un homme, encore un comme Bullard, von Luckner dont pourrions faire un film

c'est un Irlandais cette fois et de son histoire, une énorme surprise vont attend :D

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Invité §pie367dg

J'attendais que Zigomard arrive à la fin de la bataille de la Marne, maintenant je vous passe en plusieurs fois, par

série de cinq des cartes postales d'époque prises aprés la retraite allemande et mentionnant certaines exactions

de cette armée.

Ces CP sont de 1914/1915 donc à l'époque personne ne savait que la guerre se terminerait en 1918.

J'en ai plusieurs dizaines donc si ça vous "saoûle" dites le j'arrêterai.

 

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Invité guest527

Apparemment ce serait mieux en 1024

 

 

Je pense surtout qu'il serait intéressant (à l'aide de Paint ou de tout autre outil gratuit) de détourer tes cartes postales numérisées, et de ne poster que la partie sélectionnée ;)

 

 

Après, si certaines exactions gratuites sont accablantes, je ne pense pas que l'on puisse non plus trop charger le dos de l'armée allemande (je sens que je vais m'attirer les foudres de certains :cyp: ) ... C'était un peu une guerre quoi !

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Je pense surtout qu'il serait intéressant (à l'aide de Paint ou de tout autre outil gratuit) de détourer tes cartes postales numérisées, et de ne poster que la partie sélectionnée ;)

 

 

Après, si certaines exactions gratuites sont accablantes, je ne pense pas que l'on puisse non plus trop charger le dos de l'armée allemande (je sens que je vais m'attirer les foudres de certains :cyp: ) ... C'était un peu une guerre quoi !

 

 

quand tu verras des témoignages sur cette période, sur l'armée allemande, c'est édifiants :??:

 

j'ai réussi à identifié aussi pourquoi et c'est fou

 

ça répond aussi à la panique de 1940, on comprend après cela, pourquoi

 

mais le sujet est épais et très dur à lire comme à réaliser, je préfère prendre mon temps et j'ai acheté deux livres d'appoint

pour aller sur le web ensuite

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TEMOIGNAGE

Michael Patrick Keogh

ON POURRAIT DIRE DE LUI?: "QUE DE REGRETS"

 

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Quand Michael Keogh a commencé à compiler ses mémoires à la fin des années 1920, il avait encore beaucoup de choses à réfléchir. Sa vie avait été trop aventureuse depuis sa naissance dans Tullow en 1891.

 

 

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Ses ancêtres de Wexford ont été tuées dans la rébellion de 1798 en Irlande.

 

 

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Son grand-père Mathew Keogh a mené la résistance pendant les infâmes expulsions Coolgreany & Co. de Wexford en 1887.

 

 

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Son grand-oncle Myles Keogh était le second du commandement du colonel Custer et mourut à la bataille de Little Big Horn .

 

 

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Son oncle Jack Tynan était aussi un rebelle qui a tenté de faire sauter le pont de Westminster.

 

Son père Laurence Keogh était un officier de la Royal Irish Constabulary.

 

 

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Michael a grandi à Tullow et, à l'âge de 14 ans, a remporté une bourse du Conseil de comté de l'école séminaire du monastère de St Patrick. Entre 1903 et 1906, il a été membre de la Direction générale O'Growney de la Ligue gaélique dans Tullow et a participé dans le chant et la danse.

 

 

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En 1907, il s'embarque sur le Majestic pour New York pour vivre avec sa tante Mary Keogh. Il a rejoint la Garde nationale, est devenu un membre du Clan-na-Gael à New York et se lie d'amitié Sir Roger Casement.

 

 

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Leurs chemins se croiseront à nouveau en Allemagne pendant la guerre.

 

 

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En 1910, il a passé dix mois luttant contre la guérilla mexicaine à la frontière du Texas, mais a été obligé de quitter l'armée avec une blessure par balle à l'abdomen.

 

 

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Puis, il est allé travailler en tant qu'ingénieur sur le canal de Panama avant de revenir en Irlande en 1913 où il rejoint la Royal Irish Regiment et est envoyé en formation à Clonmel qui, compte tenu de sa formation aux Etats-Unis, qu'il considère comme plutôt superflu.

 

 

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Il affirme que sa raison pour s'enrôler dans l'armée britannique, était pour qu'il puisse recruter un personnel formé de soldats irlandais, de l'intérieur, à se joindre à la cause républicaine.

 

En Mars 1914, les officiers britanniques au camp de Curragh ont annoncé leur intention de démissionner en masse plutôt que d'obéir à l’ordre pour lutter contre les unionistes d'Ulster.

 

 

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L'événement a incité des réactions très chaudes de Keogh et, en mai, il a été jugé par une cour martiale, condamné pour "sédition" (c'est à dire: parler de politique dans les casernes) et condamné à 28 jours de cellule.

 

 

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Dès le début de la Première Guerre mondiale en Août 1914, il est allé avec la royale irlandaise en France.

 

 

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Son raisonnement est qu'il a toujours été de son intention de se rendre à des lignes allemandes. Pourtant il a reçu l’étoile à la bataille de Mons pour son service pendant la retraite de Mons dans les premiers stades de la Première Guerre mondiale.

 

 

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Ensuite, parmi d’autres,il a été capturé et emmené au Camp Sennelager en Westphalie en tant que prisonnier de guerre.

 

 

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Alors que dans le camp, Keogh a pris contact avec Casement qui était alors en Allemagne et dont l'opinion de Keogh le classait très haut. Casement était dans le processus de construction d'une Brigade irlandaise de prisonniers irlandais désireux de porter un uniforme allemand pour la lutte contre les Britanniques.

 

 

casement.pngsouche hotel berlin.jpg1916-feb-pass.jpg

 

Keogh a été placé à la tête de la campagne de recrutement pour la brigade irlandaise entre 1500 prisonniers irlandais dans le camp de prisonniers de guerre.

 

Un camarade de cette époque décrit Keogh comme « un homme énormément calme, de physique dodu et court, enclins à suivre la ligne de moindre résistance, mais possédait le don de faire avancer les choses ».

 

 

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Il était aussi connu pour aimer les dames allemandes et même une source rappelle comment Keogh a maîtrisé la langue allemande à l'aide d'un « dictionnaire humaine charmant qui a fait l'étude de la langue à un travail d'amour ».

 

Au début de 1915, le sergent-major Keogh avait seulement obtenu 56 recrues pour la brigade. Sur la suggestion de Casement, ces hommes ont été transférés à la Zossen, camp un peu plus haut de gamme au sud de Berlin.

 

 

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Cependant, les Allemands n'ont jamais pris la Brigade au sérieux et les recrues ont rarement été traités tout différemment des autres prisonniers de guerre. A la veille de la rébellion de Pâques à Dublin en 1916, Casement a été arrêté dans le comté de Kerry et accusé de trahison.

 

Son exécution ultérieure a sonné le glas de sa brigade irlandaise bien que Keogh passerait le reste de sa vie à défendre la réputation de Casement. Comme Kevin Keogh dit, « ma mère a vécu avec le fantôme de Casement pendant quarante ans."

 

 

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À l'hiver 1916, Keogh a pris en charge environ 30 des Irlandais chargé de l'installation d'un nouveau réservoir de gaz dans Dirschau, en Prusse occidentale (qui fait maintenant partie de la Pologne). « Ingénierie, j'ai beaucoup apprécié cette activité et une nouvelle vie", écrit-il.

 

On suppose ces 30 hommes étaient tout ce qui restait de la brigade irlandaise de Casement.

 

En 1918, il avait rejoint l'armée allemande pour son offensive de printemps, pour lequel il a reçu la Croix de Hindenburg. Il commandait une compagnie de mitrailleuse avec les bavarois du 16e régiment d'infanterie à Ligny, à la frontière française.

 

 

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C'est là que sur le terrain, le lieutenant Keogh fut d'abord brièvement présenté à Caporal Adolf Hitler qui était dans le même régiment. Le futur dictateur était couché sur une civière en dehors d'un poste sur le terrain-dressing, remis d'une blessure à l'aine qui, Keogh indique, « il était impossible pour lui [c'est à dire: Hitler] pour devenir un père.

 

 

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Keogh a été frappé par la grippe espagnole à la fin de la guerre, mais a récupéré et a rejoint les corps francs, un groupe de miliciens de droite chargé de la tenue de laisser libre « Munich » des ignobles communistes.

 

 

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C'est à ce moment l'homme aux yeux bruns a épousé une infirmière bavaroise appelé Annamarie Von Seuffert avec qui il a eu trois fils et trois filles. Les fils ont été appelés avec des noms révélateur patriotiques:

 

 

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Roger Casement Keogh, Joseph Plunkett Keogh et, qui vit maintenant à Swords, Kevin Barry Keogh.

 

Un de ses camarades dans les corps francs était Jérémie O'Callaghan , « un boxeur utile » de Mallow, qui a épousé la sœur de Annamarie.

 

En Février 1919, une révolution marxiste d'inspiration bolchevique a conduit à la déclaration d'un éphémère République soviétique de Bavière à Munich.

 

Keogh était l'un des 30.000 corps francs envoyés à Munich pour annuler les Reds. Trois jours de combats intenses s'ensuivit, dans laquelle plus de 1 000 personnes ont été tuées, la plupart exécutés sommairement par les corps francs.

 

 

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Keogh s’occupe une formation de mitrailleuses pendant la bataille, pour lequel il reçut plus tard le Siegfried Dague d'honneur avec une dédicace personnelle de l'adjoint de son chef, Ernst Röhm .

 

Röhm a ensuite fondé les fameux Bataillon du Parti nazi, mais a été exécuté ensuite sur les ordres d'Hitler lors de la Nuit des longs couteaux.

 

 

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Un soir, quelques semaines après que la République de Bavière a été écrasé, Keogh était l'officier de permanence au caserne Turken Strasse à Munich quand les nouvelles arrivent d'une émeute avait éclaté dans le gymnase de la caserne.

 

Deux agents politiques de droite s’adressaient aux soldats dans le but de gagner leur soutien avant une prochaine élection municipale. Le discours n'était pas bien passé et c’est juste à temps que Keogh est arrivé avec un sergent et six soldats.

 

 

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Les deux agents avaient déjà été traîné sur le sol et qu'il avait été battu par une foule en colère de 200 soldats, y compris "certains des troupes tyroliennes difficiles. » Quand il a vu les baïonnettes brillées, Keogh a ordonné à la garde de tirer un coup au-dessus des têtes des émeutiers. l'agitation s'est arrêté

 

Il raconte comment il transporte le futur dictateur de la salle de gym "coupé, des saignements et le besoin d'un médecin ... la foule autour murmura et grogna, bouillante de sang."

 

Pendant qu'ils attendaient dans la salle des gardes, Keogh les interrogea. « Le gars avec la moustache a donné son nom rapidement: « Adolf Hitler ».

 

C'était le caporal de Ligny. Je ne l'aurais pas reconnu. Il y avait passé cinq mois à l'hôpital, dans Passewalk, Poméranie. Il était maigre et décharné par ses blessures.

 

 

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En Septembre 1919, Keogh a été renvoyé de l'armée allemande et retourna en Irlande. Il a rencontré Michael Collins, Arthur Griffith et Erskine Childers et a été impliqué dans la contrebande d'armes Mauser en Irlande vers Hambourg.

 

Il a également vu l'action sur le mont Leinster quand une partie de Black and Tans, par surprise, ont attaqué une session de formation IRA. Peu de temps après la trêve a été signée, il retourne en Allemagne pour recueillir sa femme et ses enfants et de les ramener à l'Irlande.

 

 

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Keogh a pas participé à la guerre civile, mais plus tard a servi comme ingénieur dans l'armée Free State.

 

De 1930 à 1936, la famille Keogh a vécu à Berlin, où Michael Keogh travaillait comme ingénieur dans le métro.

 

Ce sont les années où Hitler s'est assurée le contrôle de l'Allemagne. En Août 1930, il a participé à l'un des infâmes rassemblements d'Hitler à Nuremberg.

 

 

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Le Caporal de Ligny au devant de la scène sur une plate-forme inondé avec des drapeaux Swastika. « Il n'était plus dans le besoin d'un corps de garde pour sa sécurité », a observé Keogh sèchement.

 

Le mois suivant, le parti de Hitler a remporté 107 sièges au Reichstag et porté au pouvoir. A ce moment Keogh retourne en Irlande en 1936, le dictateur allemand amenait le monde dans le chaos total de la Deuxième Guerre mondiale.

 

 

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« Quand mon grand-père a vu de première main comment l’oppressive du régime nazi était devenu sur une base quotidienne, il a changé son point de vue. Il connaissait certains des soldats et des civils qui ont assassiné Röhms lors de la Nuit des Longs Couteaux et il est devenu un homme marqué.

 

Keogh a établi le contact avec des amis en Irlande et a commencé à chercher du travail là-bas, il pourrait se déplacer de son domicile de la famille.

 

 

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« En 1936, il a reçu une lettre de de Valera indiquant qu'un travail et la maison seraient fournis. Malheureusement, les promesses ont été brisées, mais il est retourné à l'Irlande de toute façon ».

 

« Après la guerre, lorsque les horreurs de ce qui s'était passé ont été révélé, il disait:« Si nous avions eu quelques minutes de retard dans la nuit où… Hitler aurait eu un peu plus de coups de pied à ses vieilles blessures ou il aurait été tiré dessus ... si nous n'avions pas intervenu et qu'il était mort….

 

" Lui et sa famille ont été choqués et horrifiés par le massacre des Juifs et les autres horreurs quand ils ont connus après cette terrible guerre. Mais il ne pouvait pas savoir que Hitler allait devenir un tel tyran."

 

 

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Retour en Irlande, il a été employé à la centrale génératrice de Pigeon House à Dublin et l'usine de sucre de betterave dans Carlow . Ses mémoires étaient encore inachevé quand Keogh est tombé malade en 1964 et amené à l'hôpital James Connolly Memorial Blanchardstown .

 

Il a apporté ses papiers avec lui et les gardait sous son oreiller. Mais son fils Kevin (maintenant âgés de 84 ans et vivant dans Swords) est venu pour retrouver son père dans un état ​​"très inquietant", appelant sur ses papiers qui avaient disparu.

 

Une infirmière a dit à Kevin que seul visiteur de Michael avait été un prêtre dont personne à l'hôpital avait vu avant. On suppose que Michael, décédé deux jours plus tard, dormait à l'époque et que le « prêtre » a retiré les papiers.

 

En 2005, le petit-fils Kevin Keogh Jnr de Michael, maintenant ägé de 52 ans, un entrepreneur en pavage de Ard na Greine, en surfant sur Internet quand il est venu sur une référence indiquant que les mémoires de son grand-père était dans les Archives de l’University College Dublin.

 

Pour sa plus grande surprise, ils ont été tenus avec les textes et, remis par Moss Twomey, ancien chef d'état-major de l'Armée républicaine irlandaise.

 

L'identité du prêtre et la raison pour laquelle les papiers de Keogh étaient cachés dans les archives de Twomey reste un mystère. Kevin Snr dit qu'il ne connaissait pas Twomey et qu'il n'a jamais entendu son père lui en parler.

 

La famille a demandé au père ( Keogh snr) si Michael aurait demandé un prêtre de sauvegarder ses papiers, mais il s'est mis à délirer et même oublié ce qu'il avait dit.

 

Mais Kevin Jnr rejette cette théorie. "Je pense que mon grand-père a fait confiance à mon père et sa famille au-dessus quelqu'un d'autre. Et sûrement, les documents mis dans un endroit sûr, la famille de Michael aurait été notifié à ce sujet, au lieu de tomber sur eux quarante ans plus tard "

 

« Je pense que le scénario le plus probable est que les documents ont été pris sous de faux prétextes, et certains d'entre eux ont été enlevés. Pour une raison quelconque?

 

Peut-être que nous ne saurons jamais? Non, sauf si quelqu'un vient avant ou si les documents manquants sont récupérés. Mais nous aimerions savoir quoi d'autre il a écrit ".

 

Kevin est particulièrement curieux de savoir ce qui s'est passé pour les écrits de son grand-père sur la période comprise entre 1920 à 1964.

 

« Nous avons récupéré des fragments qu'il a écrit pour le dimanche Chronicle en 1952 et une bonne partie du Bulletin catholique. Nous savons qu'il a été très critique de certains politiciens de 1922 jusqu'à 1964 et estimé qu'ils se mettaient d'abord en avant et pas pour le bien du pays. Je suis sûr que si il s'était allié aux grands politiques de l'époque, il aurait eu la poche plein d'argent, mais il avait toujours dit ce qu'il pense et c'est l'homme qu'il était.

 

 

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"Notre famille ne savait pas beaucoup de choses dans les journaux", dit Kevin.

 

« Mon père et ses frères et sœurs avaient entendu des histoires que lui et sa mère racontaient.

 

Ils savaient comment il avait sauvé la vie d'Adolf Hitler parce qu'ils ont vécu en Allemagne pendant les années 1930 et il leur disait.

 

Il était pro-allemand, mais il n'aimait pas les nazis. Il n'avait pas prêté beaucoup d'attention à la sauvegarde du cou de l'homme à l'époque mais quand Hitler est devenu dictateur, il se sentait différent à ce sujet.

 

S'il avait eu un éclair de l'avenir, je pense que mon grand-père aurait probablement tué Hitler mort cette nuit à Munich ".

 

 

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pendant la WWII, les allemands ont crée un corps francs constitués de prisonniers alliés pour combattre sur le Front de l'Est: la legion st Georges en premier nom et la SS british Free Corps ensuite.

 

mais ils furent pas nombreux, c'était plus de la propagande que du réel.

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Invité §pie367dg

 

Je pense surtout qu'il serait intéressant (à l'aide de Paint ou de tout autre outil gratuit) de détourer tes cartes postales numérisées, et de ne poster que la partie sélectionnée ;)

 

 

Après, si certaines exactions gratuites sont accablantes, je ne pense pas que l'on puisse non plus trop charger le dos de l'armée allemande (je sens que je vais m'attirer les foudres de certains :cyp: ) ... C'était un peu une guerre quoi !

 

 

Ce n'est pas une question de détourer les CP , le blanc que l'on voit autour est en fait le fond du scanneur, quand je

crée un aperçu en remplissant le cadre je n'ai plus cet effet, ensuite en 1024x 768 le résultat est meilleur.

 

Pour les exactions je suppose que l'on doit les retrouver dans toutes les armées du monde, mais en l'occurence ici

ce sont celles des allemands qui sont mises en exergue.

 

A partir de 1919 le comportement de l'armée française en Rhénanie-Palatinat n'a pas non plus été exemplaire

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Invité §pie367dg

Deuxième série, dans laquelle vous verrez la gare de Crépy en Laonnois, que j'ai utilisé de février 1970 à avril

1971 pour me rendre au quartier Mangin ( Couvron et Aumencourt 02 ) où était stationné le 6 RC

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super, encore des photos que connaissais pas, pourtant, j'ai plus de 10 000 dans mon disque dur :ange:

 

petit détail: la première, c'est noté: fuite du Konprinz

 

c'est vraiment tout l'inverse, lui voulait taper encore plus fort sur place et en plus, il en avait les moyens!

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Invité §pie367dg

super, encore des photos que connaissais pas, pourtant, j'ai plus de 10 000 dans mon disque dur :ange:

 

petit détail: la première, c'est noté: fuite du Konprinz

 

c'est vraiment tout l'inverse, lui voulait taper encore plus fort sur place et en plus, il en avait les moyens!

 

 

 

Oui, mais ça c'est la propagande de l'époque ;)

 

Série suivante

 

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Invité §pie367dg

Suite

 

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Cette dernière CP représente la même tombe que précédemment, mais réaménagée

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Reims, ville que j'adore, je crois que c'est la ville qui a le plus souffert de cette guerre

 

si tu as encore des photos de la cathédrale, je suis preneur, d'ailleurs, à part celles de la tombe, je ne connaissais pas les autres :jap:

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J'aime bien l'intitulé de ces photos "l'invasion des barbares"..... :D

 

 

je pense qu'à l'époque, comme nos lettrés étudiaient encore beaucoup le latin et le grec à l'époque, la signification voulant dire "étrangers", le mot sera mis à toutes les sauces surtout après

les atrocités en Belgique :jap:

 

je me pose la question de ceux qui venaient du monde entier, se battre pour la France, étrangers eux même ;)

 

ils me semble que sous Napolèon III, on les nommaient les "vandales" autre époque :p

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Invité §pie367dg

Non désolé, ce sont les seules CP avec la cathédrale que je possède

 

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