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La Grande Guerre: Reportages et Témoignages


zygomard
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REPORTAGE: Bataille des frontières

 

Bataille de Longwy: Fillières, Ville montois, Pierrmont, Doncourt...

 

 

22 08 1914, longwy.png

 

 

Bataille de ville au montois/Fillières

 

Rappelez vous, dans le précédent reportage, nous avions quitté le 154è RI qui se dirigeait vers Ville au montois sur le flan droit du 150è RI (centre du dispositif) du 155è RI, protégé par des canons de 75 éparpillés sur une crête de Joppécourt que nous avons pût lire précédemment.

 

 

joffecourt-fillieres.jpg

 

Voici les forces en présence dans le secteur de la bataille de Fillières:

 

Synthèse: Forces en présence le 22 août 1914 à la bataille de Fillières,

Ville-au-Montois, Bazailles, Joppécourt, ferme du Chanois

 

Armée française

12.500 fantassins

0 cavalier

24 canons

 

Armée allemande

28.000 fantassins

1.800 cavaliers

90 canons

 

les unités qui ont combattu à Joppécourt et à la ferme du Chanois étaient engagées dans la bataille de Fillières. Par exemple, le 154è RI du 40è division d’infanterie est pour 3 000 hommes

 

Rapport du 154è de cette journée:

 

Le régiment déboîte le 22 à 3 heures ; il doit se porter sur Fillières à quelques kilomètres du

Luxembourg : la mission est d'arrêter tout ennemi débouchant de la direction Fontoy — Thionville.

 

Il va faire chaud, la marche est longue et pénible, on arrivera très fatigué.

A la sortie de Joppécourt, quelques coups de fusil sont tirés par la 11e compagnie sur une patrouille de uhlans, ce sont les premiers de la campagne !

Qui pensait alors que le commandement de « Cessez le feu » ne retentirait que quatre ans et trois mois plus tard ? — Le mouvement continue.

A 8 h.30, deux, puis trois compagnies ennemies apparaissent sur la gauche dans la direction de la ferme de l'Écorcherie. Elles sont bousculées vivement, nous entrons dans Fillières.

 

images.jpg

Mais voici que des forces, importantes cette fois, sont signalées au nord et à l'est. Le colonel se porte en avant à cheval, salué par une grêle de balles ; il fait renforcer d'urgence la garnison de Fillières où nos éléments avancés sont bientôt ramenés par le feu des mitrailleuses.

Le nombre des assaillants croît de minute en minute, le village est violemment canonné par

l'artillerie allemande et l'ennemi cherche à l'encercler à la faveur des ravins et des bois.

La situation est devenue difficile, le régiment ne pouvant compter que sur ses seules forces, et le dernier bataillon disponible le 2e va être engagé à son tour dans une lutte inégale pour permettre le repli des défenseurs. Son chef, le commandant Beaufils, trouve à sa tête une mort glorieuse en l'entraînant sous la mitraille.

 

griflemen.gif

Malgré la vaillance de tous et de nombreux actes d'héroïsme, le 2e bataillon a perdu tous ses officiers et 50 % de son effectif — il faut évacuer la position. On se rabat derrière Joppécourt, où on se regroupe.

Mais la tâche n'est pas terminée, et le 154e reçoit dans l'après-midi l'ordre de tenir ce village à tout prix pour permettre le repli des corps voisins. Deux bataillons s'installent aux lisières, le troisième plus au sud en avant du bois des Hayes. L'ennemi, qui a lui-même subi des pertes sévères, arrose copieusement le régiment sans oser le poursuivre.

Quand tombe le jour, tout l'horizon est en flammes, les villages brûlent au nord, à l'est et au sud, il ne reste plus vers l'ouest qu'un étroit couloir..... Partir ou tomber aux mains de l'ennemi, il n'y a pas d'autre alternative.

 

pieces_75_avant_attaque.jpg

La mission est depuis longtemps du reste largement remplie.

La retraite a lieu par échelons successifs dans la direction générale d'Étain, retraite pénible où, après d'être heurté à Xivry-Circourt déjà occupé, il faut prendre de nuit à travers champs, traverser des marais, le ruisseau profond de la Pienne, et échapper à l'étreinte d'une ennemi tout proche.

Ainsi finit cette rude journée où malgré les plus durs sacrifices, fidèle à sa devise : « Je ne recule pas d'une semelle », le 154e, assailli de front et de flanc, avait tenu jusqu'à complet

accomplissement de sa tâche. Un pèlerinage à ce premier champ de bataille a permis de constater qu'il avait eu affaire à cinq régiments allemands.

 

Voyons le rapport 150è maintenant :

Prenant part, avec la 40e division, à l'action générale, offensive menée par la 3e armée en

direction d'Audun-le-Roman, le régiment se porte, le 21 août, sur Norroy-le-Sec et, le 22, il

reçoit le baptême du feu dans la vallée de la Crusne, autour de Joppécourt.

Les bataillons sont engagés dans des actions séparées qui prennent immédiatement un caractère de vif acharnement.

 

150è.jpg

Au nord de la Crusne, le 2e bataillon, couvrant la droite de la 42e division, occupe Ville-au-Montois mais ne peut en déboucher ; il défend le village contre des masses compactes qui encerclent la position et ne se replie que le soir, après avoir subi de très lourdes pertes, lorsque sa retraite est déjà menacée.

Au sud de la Crusne, le 1er bataillon défend les passages et arrête la poussée ennemie

jusqu'à la nuit aux abords de la ferme Le Chanois.

Le 3e bataillon, soutien du 161e d'infanterie vers Mercy-le-Haut, défend obstinément la position de Higny. Dans la nuit, le régiment, cruellement décimé, se regroupe vers Spincourt.

 

 

 

le 155è maintenant et ce témoignage:

 

Parti de grand matin de la région Aflléville-Bouligny, le régiment, suivant le 154e, marche sur Joppécourt, où il s'arrête momentanément, tandis que le 154e est engagé dans un combat violent et meurtrier à Fillières.

 

A la fin de la matinée, le 3e 155 est engagé entre Joppécourt et la Crusne pour recueillir le154e.

Dans l'après-midi, le 1er et le 2e/155 reçoivent l'ordre de franchir la Crusne au sud de Ville-au-Montois, de se déployer face à l'est et d'attaquer sur Fillières. Le 3e/155, à la fin de l'après-midi, se trouve engagé dans l'action sanglante que la 80e brigade et le 26e B. C. P.

continuent contre une division du XVI e corps allemand qui attaque la 10e D. I. dans son flanc droit.

 

tir.jpg

Il se conduit héroïquement au prix de pertes sanglantes, son commandant, le chef de

bataillon DETRÉ, est blessé d'une balle dans le ventre.

Le 1er et le 2e /155, après avoir franchi avec de grandes difficultés le marais de la Crusse,

entament leur action offensive. L'ordre de repli leur parvient à ce moment-là. Il n'était que

temps, car ils étaient complètement débordés sur leur gauche, les deux bataillons s'échappent dans le plus grand ordre par la tranchée du chemin de fer.

Le commandant Reboul rejoint avec trois compagnies de son bataillon le colonel dans

la région d'Étain, le 2e/155 et une compagnie du 1er sont aiguillés sur Nouillonpont par le

général HACHE, commandant la 40e D. I.

Ce premier choc a été dur pour le régiment.

 

Ordre de marche du 94è RI le 22 août:

 

Le 22, à 7 heures du matin, la marche en avant est reprise, vers Pierrepont, par Saint-Supplet et Han-les-Pierrepont. Le combat est engagé au nord de Pierrepont. Le Régiment traverse Pierrepont, Boismont, puis s'engage dans Bazailles, brûlé depuis quinze jours et où vingt habitants ont été fusillés. On doit attaquer Ville-au-Montois.

Comme à la manœuvre, successivement, vers 14 heures, les Bataillons se déploient et progressent vers le village, par bonds de section. Mais l'ennemi avait choisi son terrain et attend, couché dans les hautes avoines. En dépit de son tir très précis et de violentes rafales d'artillerie, le mouvement en avant se poursuit jusqu'à trois cents mètres du village.

 

29é BCP.jpg

Un Bataillon allemand, en formation serrée de colonnes par quatre, qui tente de sortir, est cloué au sol par nos mitrailleuses. Mais l'ennemi est en forces supérieures et dispose de moyens plus puissants. La situation générale est défavorable : au rebord d'un plateau, la Division risque d'être rejetée immédiatement dans la vallée de la Cruisnes et les points de passage sont peu nombreux.

A 19 heures, l'ordre de repli est donné. Sous la protection du 61ème Régiment d'artillerie, dont une reconnaissance du groupe Aubertin était venue jusqu'aux issues de Bazailles, et qui fait des hécatombes dans les rangs ennemis, le repli s'effectue en bon ordre.

 

combat.jpg20.jpg

Le Colonel Margot revient le dernier, au pas, fumant sa cigarette, indifférent aux balles et aux obus, digne chef d'une vaillante troupe qui commençait sa mission de sacrifice: retraiter lentement, retarder l'avance adverse par de coûteuses attaques continuelles.

En cette seule journée une vingtaine d'officiers et plus de 1.000 hommes étaient hors de combat; la plupart des tués et blessés en dépit d'efforts surhumains pour les sauver, tombèrent aux mains de l'ennemi

 

Cette bataille est d’une ampleur bien plus importante que Mercy le haut, l’objectif était Fillières mais les français ne pourront s’y maintenir face aux coups de butoir d’une partie du 16è corps allemand du général Von Estorff

 

Les Allemands pourront investir Fillières mais ne pourront en sortir que très difficilement du fait de l’artillerie adverse, il se feront même tailler en pièces au moindre mouvement, des pertes terribles!

 

Les Allemands touchent alors des renforts, des réservistes qui feront, de nuit, trente kilomètres pour aller rejoindre leurs camarades dans la clairière de Ville en montois, c’est le 5è corps

 

Il tombe en pleine bataille et marche en une colonne et derrière son unique brigade d’active

 

 

24.jpg

 

Comme l’on se bat aussi au nord de Ville, à Doncourt et comme la situation semble bloquée, les français vont contre-attaqués à Ville au Montois, 94è RI attaquera par l’ouest avec un groupement d’artillerie

 

Les Allemands contre-attaqueront en permanence la résistance des RI français mais recevront en récompenses des volés d’obus qui s’abattent sur eux à tout instant. Pire, il semble qu’ils aient été bombardé par leur propre artillerie.

 

Les français tireront jusque par manque de munitions, nous l’avons vu, que des 75 et quelques 120, les troupes allemandes vivront un calvaire, il y aura même un vent de panique dans un des régiments

 

Mais les mauvaises nouvelles de Mercy le haut commande au commandement français, le général Hache, de lancer un ordre de replis général

 

Il sera dure et compliqué et durera toute la nuit…

 

Les Allemands investiront tout les villages et n’iront pas plus loin, leurs états de délabrement est prononcés, les pertes sont impressionnantes, 4 200 tués et blessés contre 3 100 français!

 

bataille sur Doncourt

 

 

151è.jpg

 

À Doncourt au nord de Ville au montois, c’est 42è division d’infanterie, ils ont pour objectifs des villages au sud de Longwy, Mexy et villers la montagne

 

Malheureusement, elle a fournit tellement de renfort à sa gauche comme à sa droite qu’elle se réduit à une seule brigade mais avec une bonne artillerie

 

Face à elle, le 12è corps d’infanterie allemand, elle contourne justement la forteresse de Longwy par le sud, les deux protagonistes vont se rencontrer

 

Les combats s’en suivent autour de Pierrepont, Doncourt et Baslieux, de chaque coté, les renforts affluent tout au long de l’après midi

 

 

Doncourt_les_Longuyon.jpg

 

Pourtant, en fin de journée, les deux adversaires se séparent en même temps tout en ignorant que l’un et l’autre se replie

 

Pour les Allemands, la situation était devenue périlleuse et c’est pourquoi le général de division ordonnait un recul sur plusieurs kilomètres en arrière

 

Les français, eux, repasseront la Crusnes et se replie sur le flan sud

 

 

23.jpg

 

Là encore, les pertes seront nombreuses en morts, blessés ou prisonniers, 1 300 français et 2 150 allemands

 

mes liens:

d'abord l'incontournable livre de Delhez, tout les forums que je visite le mettent en avant et je suis d'accord avec eux

 

delhez.jpg25.png

 

Bonne lecture et...

toujours une suite

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que nenni cher Juluch

 

je prépare depuis au moins deux ans en gros, mis par sécurité sur deux ordis et des clés usb, le plus dur est de mettre en plus ce que je trouve encore sur le web, surtout les trucs qu'il faut traduire

 

heureusement, il y a mes livres qui me servent de guide, surtout celui que je cause tout le temps en ce moment, une vrai bible

 

pour la bataille de Longwy, encore un poste, et après? c'est terrible vu le nombre de morts déjà!!!

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j'ai remis à jour la page une avec un petit nettoyage aussi, il est plus facile de rejoindre les reportages maintenant, on rentre maintenant de plus en plus au jour le jour, j'ai pris un peu d'avance sur les événements d'août mais il y a eu tellement de combats....

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REPORTAGE: Bataille des frontières

 

Bataille de Longwy: Fillières, Ville montois, Pierrmont, Doncourt...

 

 

 

picpat54.gif.b1100e26b02a028a9648c0455028ad4b.gif Toujours intéressant ......d'autant plus que c'est pile poil chez moi , je suis près de Longwy :jap: ,et je connais mal ce qui c'est passé chez moi pendant la guerre de 14-18

 

merci pour cet éclairage sur ce qui c'est passé dans le coin picpat54.gif.bae5d28765fa2089a8849690eab99a2d.gif

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Invité §pie367dg

Je sais, je vais encore "pinailler" mais si le reportage est excellent, je trouve

dommage certains anachronismes comme les uniformes de 1915/16 pour

illustrer les batailles de 1914 qui étaient encore avec "le pantalon rouge" je pense à la photo des mitrailleurs français avec une Hotchkiss ou la photo du

151 rgt, pour le reste je maintiens ce que j'ai dit sur les témoignages directs

qui sont les plus proches de la réalité.

NB: j'imagine que les photos en uniforme de 1914 sont trés difficiles à trouver.

 

:jap:

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Invité §pie367dg

Est-ce que certains d'entre vous ont laissé des documents d'époque au site

dédié au souvenir de 14/18, je pose la question parce-que je possède des

plaques photos sur cette période mais je crains de les laisser et de ne pas les revoir.

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t'as pas faux pierleo car souvent difficile de trouver des photos de cette période, par contre, artilleur et chasseur à pied (BCP) n'avaient pas le pantalon rouge, j'ai aussi appris cela il y a pas longtemps. :jap:

 

en plus, j'aime bien quand tu "pinialle", ça stimule :p

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REPORTAGE: Bataille des frontières

 

Bataille de Longwy: Cutry, Lexy,

 

 

22 08 1914, longwy.png

 

 

Le 17 août, la 12e division se porte sur Étain, avec mission de s'y établir face au nord de Longwy, la 24e brigade, en tête. Le 54e cantonne au sud d'Étain (État-Major et 3e bataillon à Braquis, les deux autres bataillons à Ville-en-Woëvre moins une compagnie, au château et à la ferme d'Hannoncelet); le 18, les 1er et 2e bataillons se rapprochent d'Etain et cantonnent à Warcq et Saint-Maurice (deux compagnies du 2e bataillon).

 

3è armée.jpg

 

« La 3e armée (général Ruffey) concentrée primitivement à Verdun et en Woëvre avait été remontée vers le nord.

 

Le 20 août, elle tenait un front qui, de Monlmédy au nord d'Etain, passait par Longuyon en présentant en ce point un angle obtus.

 

Le 6e corps d'armée au nord de Spi Spincourt était en liaison, à gauche, avec le 5e corps d'armée et à droile avec l'armée de Lorraine.

 

Le 21 août, le 6e corps d'armée écrase à Fillières des formations du 16e corps d'armée allemand, mais, menacé sur son extrême droite par une attaque en direction de Spincourt, ne peut, en fin de journée, que se maintenir sur la Crusne. Le 24 août, le général en chef envoyait à la 3e armée l'ordre de ramener ses troupes sur le front Montmédy-Damvillers »

 

 

41.jpg

Le 21 août, la marche de la 12e division reprend vers le nord : on traverse des pays qui, déjà, portent la marque de la guerre : Étain, que la population s'apprête à évacuer, Spincourt, où des patrouilles ennemies ont déjà pénétré, coupant les lignes télégraphiques et téléphoniques.

 

Le 54e est en queue de la .division. La marche s'effectue sans incidents en colonne de route jusqu'à Ollières; la formation en lignes de sections par quatre est alors prise jusqu’à Pierrepont au sud duquel le régiment stationne toute l'après-midi : il arrive, à la nuit au cantonnement d'Arrancy d'où l'ennemi, le jour même, a emmené quelques otages. Au cours de la journée, les 3e et 4e compagnies en flanc-garde ont eu une escarmouche avec une patrouille de dragons allemands à Mercy-le-Bas, et lui ont tué trois hommes.

 

 

Arrancy-Place-du-Village.jpg

 

C'est le 22 août que le régiment reçoit le baptême du feu. De bon matin, toute, la division se porte à l'attaque : sa mission est de. déboucher par le nord de Longwy sur Aubange, Athus, en liaison avec le 5e corps d'armée à gauche ; elle marche sur une seule colonne, le 54e

à l'avant-garde; le 2e bataillon est tête d'avant-garde ; le 3e bataillon fournit deux flancs-garde ; à droite, 10e et 11e compagnies et 3e section de mitrailleuses, à gauche 12e compagnie.

 

 

54ri_1.jpg

 

Dès 7 heures, la flanc-garde de droite, après avoir dépassé Praucourt, reçoit des coups de fusil et de mitrailleuse venant de face et de flanc (région est et sud-est de Cutry). Elle répond par son feu.

 

La 10e compagnie pousse jusqu'à l'entrée de Cutry ; elle subit des pertes sensibles et deux de ses officiers sont mis hors de combat : le lieutenant CHAMPAGNE blessé, le sous-lieutenant DIEUDONNE tué. La 11e compagnie appuyant à gauche est déployée avec la 3e

section de mitrailleuses. Le sous-lieutenant DAIGREMONT est blessé. Les deux compagnies se maintiennent sous le feu de l’infanterie et de l’artillerie jusqu’à midi puis, se replient sur Cons-Langranville et Montigny sur Chiers.

 

 

42.jpg

 

Pendant ce temps, le gros de l’avant garde a atteint Beuveille, Ugny, Cons Langrandulle et la route de Cosnes, le plateau de Villers la chèvre. Dès qu’il a franchi le carrefour de la route nationale , vers 8h 20, le 2è bataillon fait face à droite et se dirige, les compagnies en lignes de sections par quatre à grands intervalles dans la direction de Longwy dont l’emplacement est indiqué par l’épaisse fumée des incendies.

 

 

bataille.jpg

 

A peine la route quittée, les premières balles sifflent et les premiers obus de 77 éclatent très haut. Le 54e reste pendant une partie de la matinée en réserve au sud de la cote 304; puis il prend une nouvelle position au sud-ouest de Cosnes;

 

il y subit son premier bombardement par « gros noirs » qui cause plus d'étonnement que de mal. La pression de l'ennemi devenant plus forte et la 10e D. I. engagée devant Longwy se repliant, le régiment reçoit à midi l'ordre de se replier par échelons et de se rassembler à Tellancourt.

 

 

210 sur longwy.jpg

 

Le mouvement s'exécute dans le plus grand ordre sous le bombardement, et le rassemblement se fait au nord-ouest de Tellancourt, près du cimetière. De là, le régiment, bien éprouvé en ce premier jour de bataille, gagne le hameau de Révemont, où il passe la nuit : il est couvert par le 2e bataillon vers l'est, entre la Chiers et 1e bois de Beuveillel...

 

 

 

 

rapport du 54è RI (plus précis que le rapport du 12è DI au-dessus)

 

Le 17 août, la 12e division se porte sur Étain, avec mission de s'y établir face au nord, la 24e brigade en tête. Le 54e cantonne au sud d'Étain (État-Major et 3e bataillon à Braquis, les deux autres bataillons à Ville-en-Woëvre moins une compagnie au château et à la ferme d'Hannoncelet) ; le 18, les 1er et 2e bataillons se rapprochent d'Étain et cantonnent à Warcq et Saint-Maurice (deux compagnies du 2e bataillon).

« La 3e armée (général Rufîey) concentrée primitivement à Verdun et en Woëvre avait été remontée vers le nord. Le 20 août, elle tenait un front qui, de Montmédy au nord d'Étain, passait par Longuyon en présentant en ce point un angle obtus.

Le 6e corps d'armée au nord de Spincourt était en liaison, à gauche, avec le 5e corps d'armée et à droite avec l'armée de Lorraine.

Le 21 août, le 6e corps d'armée écrase à Fillières des formations du 16e corps d'armée allemand, mais, menacé sur son extrême droite par une attaque en direction de Spincourt, ne peut, en fin de journée, que se main tenir sur la Crusne.

Le 21 août, la marche de la 12e division reprend vers le nord : on traverse des pays qui, déjà, portent la marque de la guerre : Étain, que la population s'apprête à évacuer, Spincourt, où des patrouilles ennemies ont déjà pénétré, coupant les lignes télégraphiques et téléphoniques. Le 54e est en queue de la division. La marche s'effectue sans incidents en colonne de route jusqu'à Ollières ; la formation en lignes de sections par quatre est alors prise jusqu'à Han-devant-Pierrepont au sud duquel le régiment stationne toute l'après-midi : il arrive à la nuit au cantonnement d'Arrancy d'où l'ennemi, le jour même, a emmené quelques otages. Au cours de la journée, les 3e et 4e compagnies en flanc-garde ont eu une escar mouche avec une patrouille de dragons allemands à Mercy-le-Bas, et lui ont tué trois hommes.

C'est le 22 août que le régiment reçoit le baptême du feu. De bon matin, toute la division se porte à l'attaque : sa mission est de déboucher par le nord de Longwy sur Aubange, Athus, en liaison avec le 5e corps d'armée à gauche ; elle marche sur une seule colonne, le 54e à l'avant-garde ; le 2e bataillon est tête d'avant- garde ; le 3e bataillon fournit deux flancs-garde ; à droite, 10e et 11e compagnies et 3e section de mitrailleuses, à gauche 12e compagnie.

Dès 7 heures, la flanc-garde de droite, après avoir dépassé Praucourt, reçoit des coups de fusil et de mitrailleuse venant de face et de flanc (région est et sud-est de Cutry). Elle répond par son feu. La 10e compagnie pousse jusqu'à l'entrée de Cutry ; elle subit des pertes sensibles et deux de ses officiers sont mis hors de combat : le lieutenant CHAMPAGNE blessé, le sous-lieutenant DIEUDONNÉ tué. La 11e compagnie appuyant à gauche est déployée avec la 3e section de mitrailleuses. Le sous-lieutenant DAIGREMONT est blessé. Les deux compagnies se maintiennent sous le feu de l'infanterie et de l'artillerie jusqu'à midi, puisse replient sur Cons-Lagrandville et Montigny-sur-Chiers.

Pendant ce temps, le gros de l'avant-garde a atteint, par Beuveille, Ugny Cons-Lagrandville et la route de Cosnes, le plateau de Villers-la-Chèvre. Dès qu'il a franchi le carrefour de la route nationale, vers 8 h. 20, le 2e bataillon fait face à droite et se dirige, les compagnies en lignes de sections par quatre à grands intervalles dans la direction de Longwy dont l'emplacement est indiqué par l'épaisse fumée des incendies.

A peine la route quittée, les premières balles sifflent et les premiers obus de 77 éclatent très haut. Le 54e reste pendant une partie de la matinée en réserve au sud de la cote 304 ; puis il prend une nouvelle position au sud-ouest de Cosnes ; il y subit son premier bombardement par « gros noirs » qui cause plus d'étonnement que de mal.

La pression de l'ennemi devenant plus forte et la 10e D. I. engagée devant Longwy se repliant, le régiment reçoit à midi l'ordre de se replier par échelons et de se rassembler à Tellancourt. Le mouvement s'exécute dans le plus grand ordre sous le bombardement, et le rassemblement se fait au nord-ouest de Tellancourt, près du cimetière. De là, le régiment, bien éprouvé en ce premier jour de bataille, gagne le hameau de Révemont, où il passe la nuit : il est couvert par le 2e bataillon vers l'est, entre la Chiers et le bois de Beuveille.

 

 

rapport du 67è ri

Voici déjà quelques renseignements fragmentaires sur le 67ème RI en août 1914:

1) Le 67ème RI et le 54ème RI constituaient alors la 23ème brigade (général Ch. HUGUET), les 23ème et 24ème brigades constituant la 12ème division d'infanterie (DI) (général G. SOUCHIER) du 6ème corps d'armée (CA) de la IIIème armée ;

2) Le 21/08/1914, le 6ème CA se met en mouvement:

"Le 6e CA, marchant par divisions échelonnées la gauche en avant (12e DI), en arrière et à droite du 5e CA, s'avancera dans la direction générale de Spincourt, St-Pierrevillers, Beuveille prêt à faire face à toute attaque débouchant de Briey et plus au nord. (...) Les avant-gardes du 6e CA franchiront à 06h la voie ferrée Spincourt - Conflans. (...)" ;

3) Mission pour le 22/08/1914:

"La mission de la IIIe armée est de couvrir la droite de la IV armée qui marche vers le nord, de faire face à toute attaque venant du nord et de l'est. La deuxième partie de la mission incombe au 6e CA. Celui-ci disposant de l'AL 4T et de l'AL 4 en masquera avec une de ses divisions la position de Differdange (est de Longwy) et débordera cette position par Longwy avec une autre division. Il disposera pour cette mission de la zone comprise entre la Chiers et la limite sud-est du 5e CA"

Tandis que le 5e CA se porte sur l'ennemi qui lui fait face de Signeulx (Belgique) à la redoute du Bel-Arbre (ouest de Longwy), le 6e CA se porte vers Longwy et Differdange. La 12e DI est venue prendre contact aux côtés du 5e CA au moment où le VI CR allemand, marchant d'est en ouest, se heurtait à ses régiments en mouvement vers Longwy. La 12e DI se maintiendra sur le plateau ouest de Longwy jusqu'à 13h. Menacée par des forces débouchant de Cutry, elle se replie sur la Chiers... ainsi que tout le 5e CA!

en fin de journée, quand les allemands enclencherons une offensive d'ensemble sur le secteur, les français auront choisi de s'aligner sur les autres unités, les

allemands ne profiteront pas et s'enterreront sur Cutry où se trouvent de nombreux blessés (dont un connu: Maurice Chevalier) et donc prisonniers.

 

les pertes seront encore sévères en tués,blessés, prisonniers; 2 200 français et 2 500 allemands

 

*****************************************

 

encore un poste pour la Bataille de Longwy et nous auront atteint la moitié du front

 

à suivre...

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Invité guest527

Un dossier très intéressé dans le Nouvel Obs du mois dernier, je vais scanner ça pour le poster sur FA ...

 

Cependant, ça concerne principalement la 2nde GM ... Existe-t-il un topic // à celui-ci pour la WW2 ?

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Un dossier très intéressé dans le Nouvel Obs du mois dernier, je vais scanner ça pour le poster sur FA ...

 

Cependant, ça concerne principalement la 2nde GM ... Existe-t-il un topic // à celui-ci pour la WW2 ?

 

 

tiens Pollux, c'est ici et tu peux aussi répondre à la dernière question où tout le monde alors que c'est honteusement facile

 

Le topic 1939-1945

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Un coucou en coup de vent, avec une "vidéo" d'époque.

C'est tellement rare, même si c'est filmé de l'autre coté!

http://www.liveleak.com/ll_embed?f=f2dd352ebead

 

 

merci hansi, c'est d'un impressionnant incroyable :jap:

 

de mon coté, il faut que je retrouve le lien de la burdern-archive pour les films allemands, je sais plus où j'ai mis :??:

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Invité guest527

 

tiens Pollux, c'est ici et tu peux aussi répondre à la dernière question où tout le monde alors que c'est honteusement facile

 

Le topic 1939-1945

 

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j'ai fait au mieux :cyp:

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Invité §pie367dg

Si on parle de la photo de Munich où l'on voit " tonton Adolf " elle est effectivement archi-connue.

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REPORTAGE: bataille des frontières

Bataille de Longwy: bataille pour Longwy, romain, cosnes

 

 

22 08 1914, romain.png

 

pour cette "épisode" de la guerre des frontières, j'intègre la prise de la citadelle de longwy et la bataille par elle même de rescousse

de longwy par l'armée française, voici donc son histoire:

 

 

 

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La ville de Longwy occupe une position stratégique aux portes de la France. Le défilé de la Chiers depuis la frontière belgo-luxembourgeoise est le couloir principal de la trouée de Stenay et revêt une grande importance pour une armée d’invasion débouchant du Grand-Duché de Luxembourg. Une industrie lourde est installée dans la région et est intéressante pour un envahisseur.

 

Après la guerre de 1870, Séré de Rivières fortifie les Hauts-de-Meuse au nord, les côtes de Haute-Moselle au sud mais il laisse en avant de la ligne fortifiée la Woëvre et le bassin de Briey-Longwy à la merci de l’Allemagne : les gisements lorrains étaient inexploités à l’époque.

 

Longwy est à quatre km de la frontière de l’Allemagne. Longwy et Montmédy deviennent des places d’arrêt et des places d’appui pour les troupes de couverture et de surveillance des débouchés de la forêt des Ardennes en cas de violation du territoire belge. En 1913, la place est dans l’état où l’a laissée Vauban.

 

 

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Le 17 juin 1914, le ministre prescrit au commandant du 2e C.A. d’étudier le démantèlement de la forteresse mais le 30 juillet, un décret ministériel charge le directeur du Génie de Mézières de centraliser les préparatifs éventuels de la défense de Longwy.

 

Le 31 juillet, l’Allemagne adresse un ultimatum à la Russie et à la France. Si la France reste neutre, les Allemands réclament comme gage de neutralité la remise des places de Toul - Verdun qui seront occupées par leurs troupes.

 

 

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A 17h40 du même jour arrive le télégramme de couverture. Deux groupes constitueront la couverture, l’un à cheval sur l’Othain en avant de Marville, l’autre sur la Chiers en avant de Longuyon, couvrant la zone sud-ouest de Longwy.

 

Le corps de la place est une enceinte hexagonale de 250 m de rayon auquel on accède par la porte de Bourgogne au nord et la porte de France au sud. Dans cette enceinte est bâtie la ville haute. Il y a 2.500 habitants dans la ville haute qui doivent être évacués à la première alerte.

 

1(3).jpg

 

Comme la plupart des places de guerre, Longwy doit compléter son organisation défensive dès le premier jour de la mobilisation, d’autant plus qu’elle risque une attaque surprise vu sa proximité de la frontière

 

Il faut construire une ligne principale de résistance à 1.200 - 1.500 m des remparts sur les fronts nord, ouest et sud. Plusieurs redoutes extérieures doivent être remises en état (Bel-Arbre, Coulny, Tilleul, mont du Châ). Ces points d’appui permettent aux défenseurs de s’assurer la possession des hauteurs voisines de la forteresse. Une ligne avancée existe au sud de l’enceinte, contrôlant la vallée de la Chiers et le chemin de fer.

 

 

46.jpg

 

armement de la place :

 

- 12 canons de 120.

- 12 canons de 95.

- 12 canons de 90 pour le flanquement des fossés.

- 4 canons de 90 pour le flanquement de la vallée de la Chiers et de la Moulaine.

- 6 mortiers de 12.

 

 

canon__120__long.jpgcanon_forteresse.jpg

 

46 pièces de tir lent. Aucune pièce n’est abritée et elles fonctionnent toutes à la poudre noire. La garnison comprend 3.500 hommes. Le gouverneur de la place est le colonel Darche. L’armature de la défense est le 164e R.I.

 

 

 

longwy__haut.jpg

 

Le 31 juillet

 

Le 164e R.I. reçoit l’ordre de prendre ses avant-postes. Les éclaireurs sont répartis dans un rayon de 2 à 8 km du noyau central. L’ordre de couverture parvient vers 17h.

 

Les sapeurs-télégraphistes se mettent en œuvre pour installer des postes téléphoniques reliant la ville aux postes avancés.

 

 

 

48.jpg47.jpg

 

Le 2 août

 

Le bataillon territorial est armé et doit garder les remparts et les abords immédiats de la ville.

 

Vers 9 h, un détachement allemand, en marche d’Hussigny vers Herserange est signalé. Darche fait tirer le canon d’alarme. Fantassins et artilleurs occupent immédiatement leurs positions. Les ponts-levis des portes de Bourgogne et de France sont levés. En fait, il s’agit d’une fausse alerte.

 

 

porte de bourgogne.jpg

 

 

Le 4 août

 

Les postes téléphoniques et la liaison optique avec Verdun sont prêts à fonctionner.

 

Dès 3 h, un escadron allemand franchit la frontière à l’est d’Hussigny, se dirigeant vers Thil, Tiercelet et Villers-la-Montagne. L’escadron du 19e chasseurs à cheval patrouille dans la région d’Hussigny - Crusnes - Joeuf - Homécourt - Audun-le-Roman.

 

Le 7 août

 

Les Allemands brûlent le village de Morfontaine et de Laix. Les Allemands lancent des reconnaissances pour déceler les avant-postes. Ils sont accueillis à coups de fusil par les groupes cyclistes du 164e R.I.

 

 

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Le 10 août : première sommation

 

Une sommation est remise, écrite par le baron von Hollen. Darche refuse catégoriquement. Les Allemands essaient une seconde fois et essuient le même refus.

 

Le 12 août

 

Dans la matinée, Villers-la-Montagne (7,5 km au sud de Longwy) est occupé par les Allemands. A 12h, le gouverneur prescrit de réoccuper Villers-la-Montagne et vers 16, la localité est reprise.

 

Le poste cycliste de Villers-la-Chèvre ouvre le feu sur une patrouille du 5e dragons (3e D.C. allemande).

 

 

Villers_La_Chevre.jpgvillers la montagne.jpg

 

Le 13 août

 

Vers 2h du matin, des forces supérieures obligent les petits postes du 164e R.I. en avant de Villers-la-Montagne de se replier sur le village.

 

Suite à une attaque par le 13e C.A., les Français se retirent sur Haucourt mais l’artillerie de Longwy bat la zone occupée. Vers 9h, les Allemands dirigent une compagnie vers Chenières mais le 164e R.I. les en expulse. A la nuit tombante, les Allemands évacuent Villers-la-Montagne.

 

 

 

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Le 16 août

 

La cavalerie allemande cherche continuellement à percer le réseau des avant-postes. Le 164e R.I. reprend sont action contre les Wurtembergeois qui occupent Villers-la-Montagne. L’artillerie de Longwy tire sur une colonne qui descend de Laix à Chenières.

 

Le 20 août

 

Mes Allemands deviennent plus pressants sur le front nord. Vers 13h, le gouverneur est informé que les détachements marchant d’est en ouest suivent la route Clémency - Messancy - Aix-sur-Cloye - Pétange - Rodange - Athus - Aubange. Ordre est donné d’ouvrir le feu à une distance de 6.400 m. Les troupes allemandes se retirent précipitamment vers Messancy. Le feu cesse à 12h45.

 

 

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A 15h45, les observateurs découvrent une batterie d’artillerie de campagne à hauteur de Pétange. Les canons de Longwy doivent tirer à une distance de 8.800 m et les Allemands finissent par abandonner la position. Pendant ce temps, un avant-poste est attaqué par deux colonnes d’infanterie qui progressent vers Saulnes. Les postes sont obligés de rétrograder vers le col de Longlaville. Vers 19h, un escadron allemand occupe le village d’Halanzy.

 

Darche avertit la place forte de Verdun que l’attaque est imminente.

 

Dans l’après-midi, la 23e brigade d’infanterie occupe les hauteurs de Rodange et s’ébranle vers Hussigny pour investir Longwy par le sud.

 

 

militaires_wurtembergeois.jpg

 

Le 21 août

 

Les Allemands occupent Aubange et se disposent à attaquer la ligne avancée. Vers minuit, ils descendent vers Mont-Saint-Martin après avoir franchi la frontière franco-belge. Un autre détachement se porte sur Piedmont. Le 14e/164e R.I. est attaqué par des effectifs supérieurs et munis de projecteurs. Aussitôt, la garnison de Longwy prend les armes et les artilleurs rejoignent leurs pièces.

 

A 4h du matin, un chantier est signalé au nord-ouest de Saulnes et une heure plus tard, l’artillerie de Longwy fait feu contre le rassemblement du 1e/10e régiment d’artillerie à pied (obusiers de 15 cm). L’artillerie allemande riposte énergiquement. Le tir est réglé par ballon d’observation. Les tirs s’abattent sur les bastions nord de la ville.

 

 

obusier de 15cm.jpg

 

 

Les canons de Longwy sont approvisionnés en poudre noire. Lors d’un tir, le canon dégage de la fumée et son emplacement est révélé. En revanche, les canons allemands utilisent de la poudre sans fumée. Les remparts sont bombardés à une cadence de 10 coups par minute. Plusieurs territoriaux qui se trouvent sur les courtines sont tués ou blessés.

 

 

poudre noir.jpg

 

Vers 5h 30, le feu provenant de Saulnes est tellement violent que les défenseurs des remparts doivent se retirer dans leurs abris. Peu après, le tir cesse et les territoriaux réoccupent leurs positions de combat.

 

Le bombardement reprend vers 6h30. Entre-temps, le 121e régiment wurtembergeois a repris sa marche vers Longwy. L’attaque s’étend vers Romain et le 122e régiment s’empare d’Halanzy, non défendu.

 

Des mortiers de 21 cm entrent en action dans la direction d’Halanzy.

 

 

bombardement_longwy.jpg

 

 

Toutes les communications téléphoniques sont coupées à Longwy et plusieurs plates formes d’artillerie sont hors d’usage. Les Allemands tiennent les courtines sous le feu de leurs mitrailleuses et celles-ci deviennent intenables.

 

A 8h, le bombardement recommence et les défenseurs rentrent dans leurs locaux. La poussée de l’infanterie allemande reprend sur le front nord. Près de 5.000 obus sont tirés sur Longwy en vingt heures.

 

A 9h, le clocher de l’église doit être évacué par ses observateurs. L’infanterie allemande occupe l’ouvrage de Coulmy. Les mitrailleuses parviennent à 200 m de la lunette 35. Le 156e régiment allemand se dirige d’Hussigny vers Villers-la-Montagne où il parvient à 11h30.

 

Les Allemands parviennent à portée de fusil des remparts et quelques obus tombent sur Longwy-Bas.

 

A 14h, le tir venant de Saulnes et d’Halanzy s’allonge. Une salve tombe sur l’ouvrage de Bel-Arbre. Celui-ci doit être évacué. Vers 15h, Ratencourt doit être abandonné. Comme le bombardement ne cesse plus, la ville devient un immense brasier.

 

 

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Dans la nuit, une avant-garde française annonce l’arrivée de la 10e division d’infanterie à Villers-la-Chèvre et la marche de la IIIe armée sur Longwy.

 

Vers 21h30, la canonnade reprend vigueur. Comme la ligne principale de résistance a été abandonnée, les Allemands sont à 600 m des fossés et les remparts sont en première ligne.

 

Sur ces entrefaites, la IIIe armée française est arrivée à l’ouest de Longwy et doit attaquer le lendemain. Le sort des défenseurs de la place dépend du succès ou de l’échec de l’offensive française.

 

 

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Le 22 août

 

Le bombardement continue. Les Allemands se sont rapprochés de l’enceinte à la faveur de l’obscurité sur le front nord-ouest et les tirailleurs et mitrailleuses sont à 500 m des remparts. Dès l’aube, l’apparition d’une silhouette au-dessus des parapets est immédiatement saluée par une fusillade.

 

Dans la matinée, la brigade von Teichmann se dispose à passer à l’attaque du noyau central, mais le projet est abandonné. L’attention se porte sur l’attaque du 5e C.A. français. Le bombardement de Longwy continue toute la journée du 22. Vers 8h, les troupes du génie ne quittent pas le souterrain et elles n’en sortiront que vers 18h.

 

 

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A la même heure, la brigade von Teichmann est libérée du souci causé par l’attaque du 5e C.A. et reprend ses opérations offensives vers l’ouest de Longwy. Vers 19h, l’artillerie allemande allonge son tir vers le sud et des mouvements d’infanterie sont signalés, laissant prévoir une attaque de vive force. Une fusillade est déclenchée et les Allemands n’insistent pas.

 

Le soir, Longwy-Haut n’est plus qu’un tas de ruines. Les français tiennent toujours des postes à Rehon, Mont du Châ et Longlaville.

 

 

Regardons du coté du 5è corps d’armée:

 

Au 5e corps, dès le 21 août au soir, les avant-postes des 9e et 10e divisions, établis au contact de l’ennemi au nord-ouest de Longwy, ont signalé des tranchées allemandes occupées par de l’infanterie à Mussy-la-Ville, Baranzy, et à Vaux, Warnimont, Romain. En particulier, Vaux, bien qu’ayant été l’objet d’une attaque, n’a pu être occupé. D’autre part, le bombardement de Longwy n’a pas cessé de toute la nuit.

 

L’ordre d’opérations du général Brochin, commandant le 5e corps, prévoit en conséquence deux attaques simultanées : l’une, de la 10e division, sur l’axe Gorcy Musson ; l’autre, de la 9e division, à cheval sur le ravin Baranzy, Gennevaux. L’attaque de droite ayant à traverser une zone boisée (forêt des Monts), qu’on sait avoir été organisée défensivement, et devant se couvrir en même temps sur son flanc droit, entre Cutry et Réhon, sera appuyée par un régiment de réserve et deux groupes d’artillerie de corps.

 

Les deux derniers groupes d’artillerie de corps et un régiment de la 9e division restent à la disposition du commandant de corps d’armée.

 

 

 

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Fixée à 5 heures, l’attaque est retardée et gênée par le brouillard qui empêche toute préparation d’artillerie.

 

La 9e division s’engage par brigades accolées, son artillerie en position sur les pentes ouest du massif d’Houdlemont.

 

Mais les unités de première ligne s’avancent en unités serrées et tombent immédiatement sous le feu d’une infanterie abritée et retranchée. Privées bientôt de munitions, par suite de l’encombrement du chemin de Buré-la-Ville, elles subissent des pertes sensibles, et, dès 7 heures 30, commencent à refluer sur Saint-Pancre.

 

 

bataille-frontieres-infanterie-avant-attaque.jpg

 

 

En outre, quand le brouillard se dissipe, l’artillerie de la division, exposée aux vues de l’adversaire, est en butte au tir de la contre-batterie allemande qui lui fait perdre deux batteries en quelques instants.

 

La situation devient ainsi très rapidement critique de ce côté, et on peut craindre que la forte position d’Houdlemont ne soit menacée.

 

C’est en vain que le général Brochin renforce la division du régiment et des deux groupes d’artillerie de corps dont il dispose, pour tenter un effort vers Saint-Rémy. Dissociées par les projectiles de l’ennemi, ses réserves fondent et se replient. Le dernier des régiments non endivisionnés du corps d’armée est dirigé sur Tellancourt, d’où la 9e division est définitivement rejetée à 11 heures.

 

 

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Obligé de refuser ainsi sa gauche, le général Brochin donne à la 10e division l’ordre verbal d’arrêter son offensive, et, en cas de nécessité, de s’établir sur le front, à peu près nord-sud, bois du Pas Bayard, bois le Moine. Mais il prescrit en même temps aux deux groupes d’artillerie de corps engagés avec elle de se replier sur la rive gauche de la Chiers. Et, vers midi, le commandant du 5e corps reporte lui-même son poste de commandement à 3 kilomètres environ au nord de Longuyon.

 

 

Longwy - Champ de bataille et voiture a munitions.jpg

 

Ces décisions ont une répercussion immédiate sur la marche de la bataille :

 

Engagée elle aussi par brigades accolées : la 19e, sur le front Gorcy, Romain, la 20e, sur le front Romain (exclu), redoute du Bel-Arbre, la 10e division, comme la 9e, n’a pas pu être appuyée par son artillerie en raison du brouillard.

 

Ses attaques se sont heurtées également à des lisières de bois fortement occupées et ont été brisées. Cependant, l’ennemi, en butte au tir de nos batteries, entrées en action dès que le brouillard s’est levé, puis contre-attaqué par nos troupes, vers 9 heures 30, sur Romain, n’a marqué lui-même aucun progrès sensible. D’ailleurs, à partir de 9 heures, la 12e division (6e corps) est entrée en ligne au nord de la Chiers, par l’ouest de Longwy, et la 10e division lui a cédé immédiatement le terrain vers Cosnes.

 

 

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La situation n’est donc nullement compromise sur cette partie du front, quand, à partir de midi, soit qu’elles en aient reçu l’ordre, soit qu’elles aient agi en liaison avec les unités de la 9e division, les troupes de la 10e division refluent dans la direction de Longuyon, complètement mélangées et poursuivies par le feu de l’artillerie ennemie.

 

Le général Brochin intervient pour essayer de maintenir une tête de pont en avant de Longuyon. Il prescrit, dans ce but, à la 9e division, de s’organiser sur la position de la ferme Bouillon (2 kilomètres nord de Colmey), en appuyant sa gauche à Villette, sa droite à la grand’route de Longwy, et, à la 10e division, de tenir sur le prolongement de la 9e cette grand route ainsi que les hauteurs dominant Braumont à l’ouest.

 

 

 

site-baranzy-apres-la-bataille-du-22-aout-.jpg

 

 

Il ordonne en même temps à l’artillerie lourde et à l’artillerie de corps de prendre position au sud de la Chiers et de la Crusnes, pour battre les débouchés nord de ces vallées. Il prend enfin les mesures utiles pour regrouper entre l’Othain et la Loison les éléments des unités combattantes qui ont déjà repassé la Chiers.

 

 

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Mais ce n’est que sur l’intervention du chef d’état-major de l’armée venu sur place porter les ordres du général Ruffey, qu’une arrière-garde peut être établie à cheval sur la grand’route de Longuyon, à moins de 3 kilomètres de Tellancourt, sur le mouvement de terrain de la cote 367.

 

En fin de journée, le 5e corps parvient donc à se maintenir sur les hauteurs au nord de la Chiers, en liaison à Villette avec le 4e corps, et vers Viviers avec la 12e division du 6e corps, qui établie à cheval sur la Chiers, entre Viviers et Révemont, et plus à l’est, couvre Longuyon face au nord-est.

 

 

 

canon-75-10.jpg

 

 

Dès ce moment, la place de Longwy se trouve donc isolée et son gouverneur signalera bientôt que l’infanterie ennemie se rapproche pour tenter l’assaut.

 

 

Vers la fin de la journée, la IIIe armée s’est retirée à une courte étape de marche de ses positions du matin.

 

Le 4e C.A. jalonne le front Mont-Quintin - Dampicourt et le 5e C.A. a reflué vers la Chiers en direction de Longuyon peu après 15h.

 

La IIIe armée a subi un échec, car elle s’est engagée contre un adversaire sur lequel elle n’avait aucune précision. Alors qu’elle croyait tomber sur le flanc de la Ve armée en marche vers le nord-ouest, les colonnes françaises se sont heurtées à l’armée du Kronprinz marchant droit devant elle. Son adversaire était averti et supérieur en nombre.

pendant cette journée, les combats ont fait 1 300 morts, blessés ou prisonniers français et du coté allemands, 710 pertes

 

 

bataille-frontieres-prisonniers-francais.jpg

 

une petite suite demain pour le final de Longwy et les liens finaux

Bonne lecture....

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Invité guest527

Montez le son....Le jour d'avant

 

 

 

L'histoire du Caporal Peugeot 1er tué français de la Grande Guerre.......

 

http://www.republicain-lorrain [...] our-davant

 

Ah ben voilà ce qu'on devrait faire ici-même pour chaque histoire contée !!!

 

ça s'écoute comme si de rien n'était :rs:

 

J'aime beaucoup ce qu'il advient du dernier des cavaliers allemands, alors que tous ses camarades ont lutté... (enfin tous ... ) :cyp:

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Invité §Jes257LV

Ah ben voilà ce qu'on devrait faire ici-même pour chaque histoire contée !!!

 

ça s'écoute comme si de rien n'était :rs:

 

J'aime beaucoup ce qu'il advient du dernier des cavaliers allemands, alors que tous ses camarades ont lutté... (enfin tous ... ) :cyp:

Et c'est bien fait en plus :jap:

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Et c'est bien fait en plus :jap:

 

 

oui, je vais le mettre en page une, ce type n'animation est pratique pour la compréhension de fait de guerre, j'attend avec intérêt la même

chose pour la bataille de la Marne en Septembre

 

tout à l'heure, vous aurez droit à la fin de la bataille de Longwy (hors la citadelle) et le début de la bataille de Belgique comme je vais l'appeler

et surtout, une série de témoignages captivant de piou piou dans l'action

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Invité §Jes257LV

 

oui, je vais le mettre en page une, ce type n'animation est pratique pour la compréhension de fait de guerre, j'attend avec intérêt la même

chose pour la bataille de la Marne en Septembre

tout à l'heure, vous aurez droit à la fin de la bataille de Longwy (hors la citadelle) et le début de la bataille de Belgique comme je vais l'appeler

et surtout, une série de témoignages captivant de piou piou dans l'action

20kms de chez moi :jap:

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20kms de chez moi :jap:

 

 

tu penses voir des commémorations dans ta région?

 

je ferai un sujet général sur les atrocités dont ta région est particulièrement marquée, j'arrête pas de trouver des témoignages de civils...

 

je dis pas plus :non:

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Invité §Jes257LV

tu penses voir des commémorations dans ta région?

 

je ferai un sujet général sur les atrocités dont ta région est particulièrement marquée, j'arrête pas de trouver des témoignages de civils...

 

je dis pas plus :non:

Ca dépendra de mon emploi du temps :jap:

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REPORTAGE: La guerre des frontières

 

bataille de Longwy: fin et début de la bataille de Belgique

 

 

longwy 1914.jpg

 

dans le précédent reportage, la retraite général est ordonnée

 

 

Question? Pourquoi cette retraite du 5è corps?

 

La raison se passe entre Signeuls et Baranzy où le 13è corps allemand est opposé au 9è corps français

 

 

1914rue-détruite.jpg

 

Les deux armées se font face sans qu’elles le sachent et parce que Les ordres pour chacun sont les même, avancés droit devant, le choc ne peut qu’être terrible

 

En plus, le brouillard est de la partie, très dense dans le fond de cette vallée, il se lève que très lentement

 

C’est des milliers de soldats qui marchent l’un vers l’autre et les deux lignes finissent par se rencontrer.

 

 

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Chacun se fusillent à bout portant, les Allemands ont la supériorité numérique et bientôt, les combats à l’arme blanche commencent…

 

Le centre de l’armée française cède alors que ses ailes se déploient seulement, pire, l’artillerie reste muette faute de cibles (brouillard)

 

Le soleil pointe ses rayons et l’on découvre l’aile nord montant de la 9è armée et dans la ligne de tir des fantassins allemands

 

 

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Des centaines des nôtres tombent, les survivants se terre, une contre attaque est envoyé avec le dernier régiment de réserve, il est lui même bloqué en plein champs

 

Pire, les obus allemands commencent à tomber sur eux, l’artillerie française ne répond pas, elle est à tiré sur un autre champ de bataille (autre reportage)

 

Pour nos fantassins, c’est la fin! Elle a perdu la moitié de ses effectifs déjà et très partie de ses officiers, ils ne peuvent plus tenir et refluent vers Tellancourt

 

Les Allemands se découvre dans leurs poursuites à notre artillerie, nos 75 le criblent de projectiles mais ils leurs faut aussi partir et vite!

 

 

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Nombreux seront les canons à rester sur place

 

La retraite générale est engagée vers le plateau et tourne même à la débâcle, une ligne de défense sera organisé proche de Longuyon

 

 

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Les Allemands ne poursuivent pas, ils sont trop fatigués, ils grimpent les pentes des versants et restent en lisères des parties boisées, guettant les français

 

Parmi les victimes se trouve le fils unique d’un futur Maréchal; l’aspirant germain Foch, le Maréchal perdra aussi le même jour, son gendre

 

Les pertes tragiques , morts, blessé et prisonniers sont pour les français de 4 450 hommes et de 1 250 allemands

 

site-me-be-cimetière-800-sdts-francais-signeulx-baranzy.jpg80.jpg

les témoignages:

Voici un extrait du carnet du soldat E. SUINOT du 131e RI:

 

21 août 1914 :

« Après une bonne nuit, on nous réveille en hâte à 4h30, et vingt minutes après nous sommes équipés. On a juste le temps de faire tiédir le jus qui était fait de la veille. Comme cela arrive souvent après s’être bien dépêchés, il nous faut attendre jusqu’à 7 heures avant de partir.

L’artillerie nous précède ainsi que le 113e de ligne. Nous traversons le petit village de X… où se remarquent les traces de balles sur les maisons. Puis nous passons par Longuyon : ce pays qui avait eu les Allemands pendant plus de huit jours en était tout de même débarrassé depuis une semaine.

La population plaça sur notre passage des seaux d’eau, de vin, de grenadine, de café, et de même d’absinthe. Ce fut une joie générale et je fus de ceux qui purent, même en marchant, remplir leurs bidons.

La joie était grande aussi parmi cette population qui voyait enfin défiler nos régiments, et avec quelle gaîté ! Nous devions marcher sur Longwy mais, nous disent les officiers, Longwy est assiégé et nous obliquons à l’ouest. Nous ne faisons pas de grande halte et nous déjeunons en marchant.

Quand nous arrivons enfin à Saint-Pancré pour cantonner, il est 5h30 (17h30) et nous sommes suffisamment fatigués. Pour me remettre, je prends l’apéritif (un pernod !) et je trouvé à acheter un litre de kirsch, d’eau de vie, et un pot de fromage à la crème.

Nous touchons de plus une poule et la brave femme qui nous loge nous donne du lait. C’en était de trop, sans doute, car une heure après notre arrivée il y a alerte !

On emporte tout, naturellement, et je grimpe une formidable côte par un petit chemin caillouteux, moitié sous bois, avec mon pot de fromage d’une main. Mais jugeant que c’était une arme plutôt embarrassante, mais précieuse, s’il fallait charger à la baïonnette, nous le dégustons tout de suite tout en marchant.

Nous sommes restés ensuite plus de deux heures à attendre en haut de la crête pendant qu’un duel d’artillerie, dont nous apercevions les éclairs, se passait près de nous. Quelques coups de fusil aussi sont tirés pas très loin de nous, mais nous rentrons à Saint-Pancré pour 11 heures (23h).

Nous dînons à minuit de poulet et pommes de terre avec un peu de salade que nous donna la fermière, et nous nous hâtons de nous reposer un peu sur le foin d’une grange.

22 août 1914 :

Après un repas de 3 heures, il nous faut s’équiper, et nous partons à 3h30 après avoir bu quelques quarts de lait que la fermière nous offre, froid et chaud. On repart par la fameuse montée et bientôt nous arrivons en Belgique.

Je vois un civil donner du tabac à un camarade au passage. Il est 5 heures et nous faisons la pose dans un champ où il nous est distribué 48 cartouches ; cela nous en fait 136. La canonnade et les coups de fusil se font entendre.

Nous marchons dans la direction de l’ouest à l’est, face à Longwy maintenant. L’ennemi étant signalé, nous prenons la formation de colonnes de section par quatre à 50 mètres d’intervalle. Nous approchons, et on demande un caporal et quatre hommes pour partir, en éclaireurs, garder la gauche de la section.

Je me propose, ainsi que Monteil, Gaillaux, Fleurier (Ndlr: le caporal du 131e RI Fleurier Ovide Charles est tué le 21/11/1914 dans la Forêt de Hesse …), avec le caporal Duteil. Nous traversons un champ d’avoine qui nous trempe complètement les jambes. Déjà les balles sifflent au-dessus de nous.

J’arrive au haut de la crête dans un champ de foin coupé et mis petits tas ; je me couche derrière un de ces tas de foin, car à ce moment les balles me sifflent aux oreilles, et je me vois seul. C’est bien là je crois ma première impression du danger, qui cependant ne me donne pas peur.

J’attends là derrière mon petit tas de foin qui, s’il me cache de la vue de l’ennemi, ne me protégerait pas des balles. Et je me demande pendant ce temps si je ne suis pas trop éloigné de ma section, que je n’aperçois plus. Je n’aperçois pas davantage l’ennemi, ceci en raison du brouillard. Et mes camarades ? Ils ne sont pas encore passés ! Lorsque je vois passer à ma droite une section de la 6e compagnie qui se couche en tirailleurs à 20 mètres devant moi.

Je les rejoins et j’y retrouve mes camarades ainsi que Leroy. Je cause un quart d’heure avec lui en blaguant pendant que les balles nous sifflent toujours aux oreilles. Par prudence, nous mettons notre sac devant notre tête et attendons en fumant une cigarette. Quand soudain, j’entends notre sous-lieutenant nous appeler. Nous regagnons notre section en courant et courbons le dos, mais déjà je m’habitue aux balles qui, du reste, passent au-dessus de nous puisque personne n’est touché.

Nous sommes un peu engagés sur la descente d’une crête que nous venons de dépasser, mais par le brouillard, nous ne voyons toujours rien, et ne pouvons pas tirer. Pendant ce temps, nous voyons à nos côtés des sections se replier, tandis que le feu ennemi se rapproche. Il est environ 8 heures et nous nous replions nous aussi de 50 mètres, pour nous aplatir à un endroit où se trouvait (est-ce un hasard ou est-ce le génie qui l’avait prévu ?) des abris en terre de 40 à 50 centimètres de haut. Hélas, toujours dans l’impossibilité de tirer !

Et nous apercevons, passant devant notre champ de tir, des soldats du 113 qui se replient, venant de la gauche et ayant encore baïonnette au canon. Alors la canonnade qui durait depuis ce matin se trouve dirigée vers nous.

Je me retourne pour regarder les obus qui éclatent à 100 mètres derrière nous. Beaucoup éclatent trop haut, et forment une fumée blanche dans l’air, mais ces premiers obus ne m’effraient pas du tout.

Je suis à côté de mon camarade Souchet, derrière le même abri, et nous sommes inséparables depuis le début de la guerre; tous les obus qui nous rasent d’un peu près au passage nous font baisser la tête, mais c’est en rigolant que nous la relevons.

Enfin, après une grande demi-heure de cette attente, nous commençons à tirer ; je dois dire, un peu au hasard, car il nous est impossible d’entendre les commandements. Un capitaine (paraît-il) qui se trouvait en arrière de notre section, crie à notre sous-lieutenant de tirer sur des troupes pouvant se trouver à 800 mètres et qui venaient vers nous.

Je ne peux, du reste, rien distinguer, mais notre sous-lieutenant prétend que ce sont des troupes françaises qui se replient. Je ne tire pas malgré que certains copains ouvrent déjà le feu. Le capitaine crie de tirer et jure. J’essaye de distinguer ce qu’il annonce être des troupes ennemies, et je tire dans cette direction avec calme, et en visant l’endroit indiqué.

Bientôt, sur la crête opposée à la nôtre, donc séparée par un ravin, des ennemis descendent, et cette fois, il n’y a pas de doute. Mais comme nous sommes environ à 1000 mètres, je ne distingue nullement la découpure de casques à pointes. Avec cette brume et le soleil qui vient d’en face de nous, on distingue simplement des soldats qui font des bonds en tirailleurs.

Enfin, le moment de faire un vrai tir intéressant est arrivé ! Pendant qu’ils étaient couchés ou abrités derrière un buisson, car ils utilisaient le terrain, j’approvisionnais mon fusil pour tirer à répétition pendant chaque bond qu’ils faisaient. Malgré cela, leur feu crépitait, s’avançait ; les troupes et les mitrailleuses surtout qui nous canardaient devaient être retranchées face à nous, mais d’une façon invisible.

Bientôt le tir venait de la gauche, qui nous était cachée par un petit vallonnement ; puis comme le 113e a reculé, ce tir se rapprochait. Des mitrailleuses venaient de prendre position à 300 mètres devant nous, mais toujours nous ne voyions rien. Et les balles nous sifflaient de plus en plus, quoique aucun de notre section, qui était bien abritée, ne fut encore touché ; et je peux dire que mon ami Souchet et moi n’avons jamais hésité à nous découvrir pour voir devant nous et aussi pour tirer, ce qui mettait le haut de notre tête au-dessus de l’abri, tandis que quelques-uns à nos côtés tiraient un peu au hasard pour ne pas trop risquer la tête.

Il est vrai que la fusillade et la canonnade faisaient rage ; les obus continuaient à nous faire toujours baisser la tête, car presque tous tombaient toujours en arrière. Il y en a un pourtant qui est venu tomber devant notre abri et nous a couverts de terre, mais d’après le bruit sourd qu’il fit il n’a pas dû éclater, sans quoi ?...

Une mitrailleuse aussi est venue soulever la terre sur une ligne courbe à 10 mètres à peine devant nous. Aussitôt ce feu passé, cela nous permit de tirer dans sa direction, car elle nous était aussi invisible. Malgré la vue de nos soldats qui se repliaient en longeant une route placée à notre droite et perpendiculaire à notre ligne de tirailleurs, nous ne pensions pas à la retraite, sauf certains peut-être, mais je pensais toujours que nous allions faire un bond à la baïonnette, car nous venions d’apercevoir une ligne de tirailleurs ennemis (une dizaine environ) qui se coucha à 50 mètres devant nous.

Ceux-là, j’ai bien vu leurs casques à pointes, mais j’ai eu juste le temps de leur envoyer deux pruneaux, car immédiatement comme à des pantins à qui on tirerait la ficelle, ils se couchèrent, et le terrain nous empêchait de les voir. Voilà un simple trait qui montre leur discipline devant le feu.

J’ai tiré encore quelques coups dans leur direction, puis peu de temps après le sous-lieutenant fit couper par un homme courageux, Renaud, les fils de fer bordant un champ qui se trouvait juste derrière nous, afin de faciliter la retraite. Ce fut ce qui arriva ; j’avais tiré environ 80 cartouches et j’avais mal à l’épaule car le tir dans la position couchée avec le sac sur le dos (pour se protéger des obus) était très fatiguant.

Je m’aperçus que la retraite avait dû être ordonnée lorsque je vis toute la section dont j’étais à l’extrême gauche fuir vers la route. C’était la débandade, et comme je me trouvais bien en arrière d’eux, je ne pus voir personne de la section que Souchet. Je le suivis, et je ne sais si c’était l’émotion, mais j’avais du mal à le suivre.

Je peux dire que c’est à partir de ce moment que le plus terrible de la bataille se présenta à mes yeux : dans ce champ d’avoine que nous traversions, il y avait de grands trous noirs faits par les obus, par endroits des hommes étaient étendus, à un autre endroit ils étaient un tas de rassemblés. Etait-ce des blessés ? Sans doute, mais comment s’y arrêter au milieu de cette fusillade qui nous poursuivait, et qui avait redoublé dès que nous nous étions levés ?

Nous traversions de plus cette zone si battue par l’artillerie et je dois avouer que l’affolement général me gagna. Je reçus un premier choc à la cuisse. Je crus que c’était un éclat d’obus, puis il me vint à l’idée que ce pouvait être une balle, car il m’avait été dit que les balles faisaient peu de mal sur le moment.

Un peu plus loin, un coup très vif à l’épaule gauche, coïncidant avec un gros obus qui venait d’éclater à ma gauche, me fit faire un petit saut à droite, mais je continuais ma course, ne voulant pas perdre de vue Souchet qui me précédait. Et pourtant, cette haute avoine me brisait les jambes et j’eus un instant l’idée de m’arrêter car mes forces me manquaient, mais la vue de mon camarade qui continuait toujours me décidait et m’entraînait à le suivre. Alors, j’arrivais après un effort à la route.

Je m’aperçus que ma capote était déchirée et je sentais le sang me couler sur le bras. Je pris le fossé de la route, mais les balles sifflaient davantage. Nous nous suivions tous en file indienne, ceux qui couraient dépassaient ceux qui ne pouvaient plus que marcher, qui eux-mêmes dépassaient aussi les pauvres malheureux qui se traînaient à genoux. Comment penser à secourir ses camarades : nous étions écrasés par le nombre, et aussi par la mitraille ; un énorme obus vint tomber à 10 mètres de moi de l’autre côté de la route, sur une maison en bordure, et il fît un bruit de tonnerre.

Je dépassai dans le fossé de la route notre commandant Brière (Ndlr : chef du 2e bataillon / 131e RI) : il était là, à la place qu’il avait toujours dû occuper pendant le combat, et regardait son bataillon fuir devant une telle mitraille.

Il paraissait, tout en souriant, ébahi mais impuissant, et pourtant il bravait encore les balles, ayant mis un sac de soldat sur son dos. Plus loin, je dépassai aussi notre capitaine Marlin (Ndlr : chef de la 7e compagnie du 131e RI) qui nous dit : « Dépêchez-vous », croyant qu’après avoir dépassé cette zone de la mort, il allait nous reformer, quand soudain je le vis se plier sur lui-même et rouler dans le fossé.

Nous laissons à notre droite le village de Signeulx, puis arrivons, après un passage en dessous, sous une voie de chemin de fer, où s’étaient massés imprudemment une trentaine d’hommes, au village de Saint-Remy. Je ne sais s’il y avait du monde dans ce pauvre village qui devait plus tard être incendié par les obus.

Toutes les portes y étaient fermées, et je m’arrêtai sur une pierre avec Souchet afin de poser mon sac, car je ne pouvais plus le porter. Je retirai ce qui pouvait tenir dans ma musette : livret, chocolat, mouchoirs, serviette ; et nous nous orientons pour nous diriger vers l’ouest, vers la France.

Nous nous pansons mutuellement en marchant : pour cela, on fait une ouverture, avec un couteau, dans les effets, à l’endroit de la blessure, pour pouvoir introduire le pansement sur la plaie, et on le maintient en enroulant une bande au-dessus de tout. Après le village, les obus deviennent plus rares et nous constatons que nos canons de 75 tirent maintenant sur l’ennemi.

Nous escaladons une crête avec assez de mal, d’où nous dominons le champ de bataille que nous venons de quitter. Signeulx brûle. Nous descendons le versant opposé au champ de bataille, de la colline, lorsque nous apercevons une dizaine de cavaliers qui barrent le chemin en bas. Nous nous aplatissons et attendons, mais bientôt nous constatons que ce sont des Français ; heureusement pour eux car nous avions toujours nos fusils.

Que de mal pour enjamber les fils de fer barbelés qui entourent les champs que nous traversons pour arriver, après avoir traversé un bois, dans un village où nous sommes reçus à bras ouverts dans une ferme où déjà sept ou huit soldats blessés ou non étaient attablés. La fermière nous donne de la soupe, des œufs à gober, du pain avec du jambon et du vin.

Nous repartons aussitôt car nous tenons à être pansés. Après nous être arrêtés encore dans un café près de la douane belge, nous traversons un grand bois où l’on craignait à la sortie de tomber sur l’ennemi, quand enfin nous rejoignons la route de Longuyon. Ce n’est qu’un long ruban de convois divers, chargés de blessés, des hommes de divers régiments qui se sont échappés de la mitraille. Quel véritable spectacle d’une armée battue !

Je me hisse sur un caisson d’artillerie et nous arrivons à Longuyon vers 2 heures de l’après-midi. Un premier hôpital s’offre à nous et nous sommes tout de suite très bien pansés par une sœur. Je m’aperçois que ma blessure n’est qu’une balle qui me traversa le bras à hauteur de l’épaule. Nous montons nous coucher (dans un lit !) et je ne souffre pas trop maintenant que je suis pansé et que j’ai vu ma blessure, car je croyais que c’était un éclat d’obus qui m’avait brisé l’épaule.

Quand au choc que j’avais ressenti à la cuisse, je m’aperçus en vidant ma musette, que c’était une balle qui était venue se briser sur mon dernier paquet de cartouches dont cinq sur huit furent tordues et aplaties !

il a été publié par Jean-Claude DELHEZ dans son recueil "La Bataille des Frontières racontée par les combattants"

deux autres témoignages dans la soirée

bonne lecture

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REPORTAGE: Bataille des frontières

 

Bataille de Longwy: Autres témoignages

 

 

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voici deux témoignages pour terminer avec la bataille de Longwy, je reviendrai sur Longwy pour la fin de la citadelle

les témoignages sont lourds du drame que ses soldats allaient subir en cette journée du 22 août 1914:

 

Carnet d'un Prisonnier en Allemagne' par Hubert de Larmandie

 

 

J'ai passé la nuit du 22 août 1914 à la belle étoile. Des étoiles, à la vérité, il y en avait fort peu. Ma section était en petit poste à l'est du village de Ville-Houdlemond (près Longwy) dont nous couvrions le flanc droit. Le 21 août, à 17 heures, l'avant-garde de la division avait rencontré les Allemands.

Le 1er bataillon de mon régiment avait donné: c'était la première affaire. Pour gagner l'emplacement que nous occupions, vers dix-huit heures, nous avions croisé une charrette de blessés: il s'y trouvait précisément un de mes camarades atteint de trois balles.

C'étaient les premiers blessés que nous voyions: nous les regardions avec une sorte de curiosité émue. « Eh bien, comment ça va, mon vieux? dis-je à mon camarade. — Pas trop mal, me répondit-il d'une voix faible: j'ai une balle dans la poitrine, une dans la jambe gauche, une autre dans le bras droit.... »

Je n'oublierai jamais les impressions de cette nuit-là. L'engagement avait cessé avec le jour, et l'obscurité était tombée, nous apportant de loin les notes vibrantes de la charge, mêlées aux cris de nos camarades qui s'étaient hardiment lancés à la baïonnette contre les retranchements allemands.

Ajoutez à cela le bruit ininterrompu de la canonnade.... A notre droite, nous apercevions un arc de cercle lumineux, comme un immense brasier sans cesse avivé par les obus incendiaires de l'artillerie ennemie: déjà Longwy flambait sous nos yeux....

Nous étions sur une crête, dominant toute la vallée au bas de laquelle nos camarades se trouvaient à quelques centaines de mètres des Allemands.

La frontière était entre nous et les Allemands.

Parfois on entendait une voix se détachant dans le silence de la vallée, qui criait « Halte-là... halte-là... » Puis un ou deux coups de fusil, dix, vingt, trente, et le silence se rétablissait.... Soudain, dix minutes après, une autre voix, celle-là plus rapprochée, criait encore: « Halte-là... halte-là, ou je fais feu... puis pan... pan... pan.... »

Et l'immense brasier flambait toujours.

Vers 3 heures du matin, un homme de la compagnie vint nous chercher mous devions rejoindre le bataillon qui partait lui-même pour prendre son emplacement de combat.

Il est 4 heures: le jour se lève à peine; il fait un brouillard à couper au couteau: on n'y voit goutte. Nous occupons une tranchée faite hier par le génie. Nous sommes en réserve; les troupes de première ligne occupent la vallée et les pentes du versant qui est en face de nous.

Vers 5 heures, un crépitement se fait entendre, comme si on abattait des arbres à 300 mètres en face de nous, à 600 mètres peut-être. Le brouillard est intense et nous cache même les objectifs que les ordres nous indiquent.

Vers 6 heures et demie, un sifflement bien caractéristique nous signale les premières balles égarées qui passent au-dessus de nos têtes. « Cette fois, je crois que la guerre est déclarée, » dit un loustic.

Vers 9 heures seulement, le brouillard se dissipe. A 300 mètres de nous, la petite rivière; plus haut, un talus de chemin de fer: plus haut encore, une route bordée d'arbres, et enfin la crête que je repère à la jumelle: 700 mètres. J'aperçois les éléments du 1er bataillon déployés en tirailleurs qui occupent la crête.

En face de nous, à 800 mètres, des petits points gris à peine visibles se déplacent dans les avoines.

Un coup d'oeil à la jumelle: ce sont les Allemands. Le capitaine donne l'ordre d'ouvrir le feu: « Feu à volonté, à 700 mètres; point de repère: la maison de douane, un travers de main à gauche, dans les avoines.... Commencez le feu. »

Le crépitement de la fusillade se fait entendre et là-bas, de temps à autre, un petit point noir disparaît.

Une demi-heure se passe, puis le capitaine me crie: « Protégez la retraite des camarades. »

Diable! cela ne veut pas dire de s'en aller tout de suite.

Depuis un moment, les événements se précipitent: les Allemands occupent la crête. Sur notre droite, sur une crête située à 1 800 mètres, j'aperçois des masses d'Allemands qui avancent. Ce sont.les renforts qui leur arrivent. Il semble en surgir de partout. Les objectifs ne manquent pas, on fait de la bonne besogne: une colonne par quatre s'est présentée à nous, de flanc, sur la route. Nous l'avons laissée se dérouler, puis nous l'avons fauchée: elle a vivement disparu.

Voici bientôt une heure que nous sommes seuls, il va falloir songer à nous retirer nous- aussi.

Je fais battre en retraite ma section par petits paquets. Je reste seul enfin avec le.-six derniers hommes. « Mon lieutenant, plus de munitions. » Ça, c'est radical, il faut partir. Je donne les indications sur l'itinéraire à suivre, et nous bondissons hors de la tranchée.

Du Champ de Bataille à l'Ambulance

Les balles pleuvent de tous côtés, nous sommes pris sous le feu de trois mitrailleuses.

Au premier bond, trois hommes par terre. Au deuxième, une balle dans mon sac: elle a l'heureuse inspiration d'y rester. J'arrive près d'un petit champ vert: le traverserai-je en rampant ou en courant? Il faut être prudent; je commence à ramper. J'ai à peine fait deux mètres, je sens une vive commotion dans le dos, des fourmillements dans les jambes; dix secondes, vingt secondes, la douleur cesse, mais je veux remuer les jambes: impossible, je suis paralysé.

Un de mes hommes tente de me saisir: il reçoit une balle dans le bras. Je leur donne l'ordre de filer et je les vois s'éloigner.

Sapristi! les Allemands sont-ils loin? Je tourne la tête, je ne vois rien. On nous tire dessus de tous côtés, impossible de rien distinguer.

Mais un de mes hommes, voyant ses camarades s'en aller, revient vers moi: il ne veut pas laisser son lieutenant aux mains des Allemands. Il se couche derrière une haie, à l'abri de laquelle il me tend son fusil comme une gaffe à un noyé. Je saisis cette planche de salut, et en trois temps il me hisse jusqu'à lui.

Il se couche à côté de moi, je grimpe sur son dos et nous voilà partis vers le village qui est à 300 mètres, lui rampant et moi équilibrant tant bien que mal mon pauvre corps tout insensibilisé. A un moment, nous nous arrêtons, je n'en peux plus, et puis ça tombe trop fort.-sûrement, si nous continuons, nous allons trinquer.

Nous faisons le mort; pendant ce temps, comme il ne faut pas perdre le nord, je tends à mon sauveur mon bidon de vin et je vide une petite gourde d'eau-de-vie.

« Courage, mon lieutenant, me dit ce brave garçon.

Eh! lui dis-je, comme on donnerait cher pour être derrière cette petite grille! »

Elle était à cinq mètres.

Enfin nous repartons et nous réussissons à gagner le village. Mon homme me pose dans une grange vide et va chercher les brancardiers.

 

AVERTISSEMENT:

 

L’écriture est telle quelle, j’opté de pas faire de correction lui donnant plus de poids, nombre de nos soldats ne connaissaient pas le

français à cette époque

 

Fernand LELOUP appartenait au 131eme RI d'Orléans et fût blessé durant cette bataille et fut ensuite fait prisonnier par les allemands

 

 

Y prire part le 131eme et le 113eme et en entier 1 bataillon du 4eme Auxerre.

 

Vers 7h du matin le brouillard; parti ordre d'avancer. La section se trouve en première ligne pas bonne position étant toujours à mi-cote. Les boches en haut en masse d'infanterie et d'artillerie et nous un peu plus d'une demie brigade et eux peut être 2 corps d'armée bonne position et bien retranché.

Vers 7 heures ordre est donné à la section d'avancée voilà le moment critique bapteme du feu entend les balles sifflé a nos oreilles impossible de tiré n'y vois rien ordre est donné de ravancé dans un champ de betteraves l'ont fait vite le bond d'environ 20m et couché de suite gros comme un hareng les balles siffle d'avantage surtout pendant notre bond l'ont n'y vois pas d'avantage mais les pruneaux redouble pas fier tire environ 8 balle (mon tir était fini)

Ordre du lieutenant de ravancer d'environ 30m pour occuper une petite cabane en planche celle du déversoir a peu près les balles redouble il faut pourtant partir il y a déjà des touché ou morts. L'on part je ne sais combien de l'escouade mais avant d'arriver à la cabane peut être 4 ou 5 m je vois mon caporal tombé mort frappé d'une balle dans la tempe d’où la cervelle s'écoulait.

Les balles pleuvait dru je regarde en haut et je vois les boches à 10m en grand nombre je regarde derrière moi pas un camarade vite je fais demi-tour et retourne en arrière les balles redouble c'est miracle de ne pas être touché quoique à un moment je sent une secousse dans le dos peut être une balle qui traversa mon bouteillon je n'ais pas regardé et je m'allonge à nouveau dans le champ de betterave en vitesse et toujours tout petit les feuilles vole vu les balles, y reste un peu de temps attendant les renforts mais rien ne vient si ce n'est les boches qui avancent toujours.

Plus de chef les soldats clairsemé et pourtant il faut encore se retiré malgré la pluie de balles si l'on ne veut pas être pris. En me retirant je me trouve dans la tranché des officiers commandants, capitaine et hommes de communication mais plus de place les boches avance toujours et pas de renfort. Le commandant envoi le capitaine s'informer et ordonne de se retiré un a un cela devenait triste pour tous officiers et soldat il fallait pourtant partir.

Je vois le commandant se retiré et je l'imite la tête face à l'ennemi couché à plat ventre sac au dos fusil à la main ne voyant ni camarade ni blessé ni mort si tellement l'ont se fait petit car les balles tombe toujours. Après avoir fait 5 ou 6 m dans cette position je sens tout d'un coup une douleur dans l'épaule droite et je dis "touché" aussitôt je remue mon bras et je me dis pas cassé, je me dis assez loin attends la mort la ou la délivrance, je met mon sac sur la tête et j'attends.

Combien de camarades était comme moi ou sauf ou morts je n'en sais rien, ce n'était pas le moment de regardé en amateur le paysage car les balles pleuvaient toujours et le canon grondait en même temps ainsi que les mitrailleuses..

Le temps que je suis resté dans cette position je m'en souviendrais toujours la face contre terre par une très forte chaleur suant à grosses gouttes vu le temps et les tourments (que de choses m'ont passé dans la tête femme, parents toute la famille)que je ne reverrais peut être jamais car étant plus près de la mort que de se sauvé. Le temps que je fus dans cette position je ne le saurait jamais mais il m'a semblé bien long, ma blessure ne me faisait pas trop souffrir vu que je ne bougait pas mais j'entendait de chaque coté de moi des camarades hurlé de douleur.

Enfin la fusillade pris fin j'entendis les boches poussé la charge passant et repassant a coté de moi retenant même mon souffle de peur d'être fini d'un instant à l'autre. Peu après les boches commencèrent a ramassé les prisonniers blessé et non blessé, j'hésitait a me lever craignant d'être fusillé comme on nous l'avais dit bien des fois, enfin n'y tenant plus engourdi je prend mon courage a deux mains et je me lève (n'ayant plus d'espoir de retour des français car nous étions battu) aussitôt 2 boches arrivent et me relève doucement je leur dit que j'était blessé au bras ou plutôt leur fait comprendre ils coupe tous mon arnachement et me mette debout avec précaution et m'emmene au poste de prisonnier situé a environ 1 kilometre le premier patelin belge de la frontière dont il ne reste que plus que la maison du poste de police toute les autres ayant été brulé ou bombardé ainsi que beaucoup de civils hommes femmes ou enfants tués vu a ce qu'ils ont dis que des civils avait tiré sur leurs blessés.

En rentrant au poste il me font retourné les poches mais ne môte que mont couteau laisse porte monnaie carnet et mon flacon d'eau de vie que je n'avais pas encore beaucoup touché.

Nous sommes tous placée dans le jardin de cette maison (du poste) des camarades y était déjà mais rien pour se coucher que la terre et rien pour le ventre qu'un quart de flotte et un morceau de jambon distribué par les gardiens. Arrivé aussi des soldats français beaucoup de civils hommes femmes enfants de tout age de 1 an à 80 même que j'ai vu une pauvre vielle amené en brouette par son homme.

Quelle nuit triste nous avons passé couché sur cette terre dur rien dans le ventre et très froid en songeant a ce que l'ont allait devenir car le soir nous avons vu trois belges fusillé sous nos yeux et défense express de se levé sous peine de mort tant pis s'y ont gèle vers 4h du matin les boches allument des feux vite l'ont se lève et l'ont va se chauffé jamais je n'ai eu si froid de ma vie, beaucoup de camarades grands blessé ne se reveille pas, entre mon sergent major de ma compagnie.

Enfin vers midi distribution de plusieurs quart de bouillon et cela nôte pas la faim du tout.

Enfin vers 4h du soir l'ont demande les moins blessés pour partir en autobus faire un voyage de plusieurs heures ou plus (30h il ne se sont guère trompé)…

 

longwyI.pnglongwyII.png

 

 

Nous allons passé la frontière maintenant d'où la suite de la Bataille des frontières que je nommerai: Bataille de Belgique

j'essaierai le plus possible de vous faire partager les batailles à venir par des reportages remplis de témoignages,beaucoup sont terrible!

je crains que à la suite de cela, vous compreniez pourquoi, dans nos écoles, la Bataille de la Marne est le début de cette guerre qui a mener à l'oublie

ses soldats.

 

pourtant, c'est oublié que des DIZAINES de MILLIERS des nôtres sont tombés en août, c'est oublié que des DIZAINES de MILLIERS

de soldat teutons sont tombés pour une tête couronnée, c'est oublié qui me fait mal.

 

Bonne lecture

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Invité guest527

 

Bonne lecture

 

C'est gentil mais j'aurais jamais le temps de tout lire :w:

 

Heureusement que j'ai Internet au bureau, sinon je ne serais jamais à jour :rs:

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Invité §pie367dg

Bonsoir, toujours aussi interessant, toutefois j'aimerais émettre une remarque,

:ange: cela fait plusieurs fois que je lis, " l'infanterie française essuie des tirs

d'artillerie mais qui éclatent trop haut " ce qui me surprend c'est que le 77 mm

allemand est un canon de campagne comme le 75 mm français et donc tire en

tir tendu contrairement aux " gros noirs " ( 105,120, 155 ou 210 ) qui eux tirent en tir courbe, au final je trouve curieux qu'ils tirent trop haut, à savoir qu'un

obus explosif est pire qu'une grenade défensive dangereuse dans un rayon de

50 m, donc ces obus devaient exploser à beaucoup plus de 50 m de hauteur,

Quelle est l'éventuelle réponse à un réglage aussi imprécis.

En ce qui concerne le dernier témoignage et son orthographe, je vois bien pire depuis pas mal de temps, tout en considérant que ce témoin n'avait

probablement que son certificat d'études à l'époque, ce qui n'est pas à

l'avantage de certains aujourd'hui ( je ne parle pas des membres du forum

évidemment )

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tiens, je me suis aussi posé la même question

 

dans ce que j'ai lu, le 75 est très largement supérieur au 77 allemand, après la bataille de la marne, j'ai l'intention de me pencher

un peu plus sur ses deux canons qui ont la même fonction, couvrir l'infanterie

 

par apport a ce que j'ai déjà déposé, je souligne que les 77 allemands étaient le plus souvent les mieux placés mais devaient tirer

à travers le brouillard qui se levaient tardivement, je comprend mieux les tirs au-dessus mais vers les 11h du mat, c'est autre chose.

 

les 75 français ne tiraient que si le brouillard était levé, on sent aussi, que bien servit, et c'est dans la majorité des cas, il feront des dégâts cruels

à travers les forces allemandes, surtout les ulhans qui seront le plus souvent décimés et quand les canons sont très bien placés, nos artilleurs

deviennent les rois de la bataille

 

problème le plus souvent, pas assez de ravitaillement et surtout, très souvent surclassés par le nombre de 77 adverses et pire, les allemands n'hésiteront

à emmener des 210 avec eux en contre-batterie contre nos rares 120

 

pour l'écriture, t'as pas tord :p

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Invité §pie367dg

tiens, je me suis aussi posé la même question

 

dans ce que j'ai lu, le 75 est très largement supérieur au 77 allemand, après la bataille de la marne, j'ai l'intention de me pencher

un peu plus sur ses deux canons qui ont la même fonction, couvrir l'infanterie

 

par apport a ce que j'ai déjà déposé, je souligne que les 77 allemands étaient le plus souvent les mieux placés mais devaient tirer

à travers le brouillard qui se levaient tardivement, je comprend mieux les tirs au-dessus mais vers les 11h du mat, c'est autre chose.

 

les 75 français ne tiraient que si le brouillard était levé, on sent aussi, que bien servit, et c'est dans la majorité des cas, il feront des dégâts cruels

à travers les forces allemandes, surtout les ulhans qui seront le plus souvent décimés et quand les canons sont très bien placés, nos artilleurs

deviennent les rois de la bataille

 

problème le plus souvent, pas assez de ravitaillement et surtout, très souvent surclassés par le nombre de 77 adverses et pire, les allemands n'hésiteront

à emmener des 210 avec eux en contre-batterie contre nos rares 120

 

pour l'écriture, t'as pas tord :p

 

 

L'étude comparative entre le 75 mm français et le 77 mm allemand doit être

certainement trés interessante et instructive, mais n'expliquera probablement

pas cette imprécision importante des canons allemands.

Il est d'autre part évident que les allemands avaient misé sur une artillerie plus

nombreuse et de calibre plus important, le 75 mm était une arme pour l'offensive

à " outrance " doctrine de l'armée française en 1914, seulement on avait un peu

oublié que derrière il fallait des moyens plus lourds en soutien :spamafote:

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Invité guest527

Pas beaucoup de boulot aujourd'hui, j'ai eu le temps de TOUT lire ! :sol:

 

 

Un grand coup de chapeau aux Belges qui se sont admirablement bien défendus :bien:

On apprend à l'école que la Belgique s'est faite traverser (= écraser), mais c'est pas vraiment le cas ...

"Heureusement" pour les Allemands qu'ils avaient du 420, du 305 et du 210, sinon ils ne seraient venus à bouts des bunkers/forts qu'au prix de très, très lourdes pertes humaines :o

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Invité §pie367dg

ww1-48-big.jpg

 

J'ai oublié, sur cette photo montrant des soldats français du génie occupés sur

des lignes téléphoniques, il y a assis à gauche manifestement un soldat allemand

certainement prisonnier, que faisait -il là ?

Généralement on ne montre pas même à un prisonnier les techniques que l'on

emploie.

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