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La Grande Guerre: Reportages et Témoignages


zygomard
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super hansi, je connaissais pas ce type de radiateur, je croyais aussi un emblème comme mercedes, si camionneur29 sait quelque chose là dessus, on est tout ouïe

 

pour ton petit mot sur le suspense, j'espère faire un beau reportage pour ce W.E, c'était complètement inconnu pour moi, la surprise totale!!

 

c'est long car je dois tout vérifier sur la traduction, le plus gros du support est russe, j'ai rien trouvé en français, pas mal en anglais et très peu en allemand

 

euh, en vérité, il y a de quoi faire plusieurs reportages...

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Invité §pie367dg

Il nous régale avec ses "reportages" le zygomard, en plus il y ajoute du suspens!

 

Au fait quelqu'un peut il nous renseigner sur la marque de ces autobus/camion?

Marque du camion.gif

Cette étoile me fait penser à une marque d'outre Rhin...

Camionneur 29 est il de temps en temps sur ce site?

 

 

Pour l'autocar/bus, je dirais un Rochet-Schneider sans en être tout à fait sûr.

Et entièrement d'accord pour les reportages, on finit par ne plus bien savoir où

donner de la tête avec en plus ceux de Jensen.

Enfin pour la "Wachkyrie" ça je ne l'aurais franchement jamais imaginé.

 

:jap:

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Invité §pie367dg

Bon là je vois que j'étais encore "en retard d'une guerre".

Ce doit être une tradition française.

Désolé

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REPORTAGE: Bombes!

 

0000-2a.jpg

 

 

Tomahawk d'aujourd'hui, les missiles de croisière et des bombes intelligentes sont considérés comme des inventions récentes, mais ils peuvent tous remonter leur lignée à 1914 au début de la Grande Guerre.

 

Beaucoup de progrès surprenants ont lieu en raison de l'urgence et le développement rapide rendue nécessaire par la guerre. Aucun pays ne peut se rattraper quand l'ennemi apparaît soudain sur le champ de bataille avec un meilleur armement.

 

Cela s'est produit de nombreuses fois au cours de la Première Guerre mondiale, des avions et sous-marins, de chars et d'armes chimiques. Les Alliés ont eu la chance que les missiles guidés et des bombes radioguidés en cours de développement en Allemagne n'ont pas tout à fait été prêt mais il était dans l'arsenal de l'allemand.

 

la bombe intelligente:

 

18 août 1917, l'ensemble de la machine militaire du Royaume-Uni a été alerté à propos de la réussite du raid allemand Zeppelin L-32 sur les locaux du constructeur "Armstrong Whitworth" à Newcastle-upon-Thoune.

 

Au-delà du simple dommages causés par les bombardements, ce raid était nouveau et quelque chose d'effrayant vis le jour: l’envoie de deux bombes dirigeables de gros calibre et elles ont toutes deux frappé le magasin d'usine avec une précision démoniaque pour l’époque.

 

Ce bombardement de précision était complètement inattendu - surtout compte tenu du fait que l'attaque a été menée dans la nuit et avec une altitude relativement élevée. Aucun des bombardements allemands précédent n'avaient donné, même à proximité, ce résultat.

 

Et c'est seulement quand est arrivé sur les lieux de l'attaque , les responsables de la Commission royale pour l’aviation, qu’ils ont trouvé dans l'un des cratères laissés par les bombes, des morceaux de fil d'antenne de stabilisation sur de la ferraille, le mystère a progressivement commencé à se dérouler. Il est devenu clair que les ingénieurs allemands ont développé une version de bombe aérienne sous contrôle radio …

 

 

zeppelin.jpg

 

L’histoire…

 

Tout a commencé en 1915, lorsque le commandant de la Division dirigeables Peter Strasser, pas satisfait avec les résultats actuels des opérations de bombardement adresse à la tête du groupe "Siemens", des questions sur la possibilité de créer une des bombes radio-commandés.

 

Malgré la bonne stabilité horizontale du dirigeable, le bombardement de précision dépasse lui, légèrement le bombardement de précision à partir d'avions. Il faut donc améliorer la précision des largages puisque les dirigeables sont forcés de gravir des hauteurs de plus de 2000 mètres, on bute déjà sur un travail plus compliqué.

 

Peter Strasser était familier avec les expériences d’Hammond et Tesla pour le contrôle avec radio sur les objets en mouvement et à distance, et il était intéressé par la possibilité d'utiliser le même principe radio-commander pour actionner les plans d’ailettes de contrôle d’une bombe.

 

 

strasser.jpg

 

Intrigué par la proposition, la compagnie "Siemens" a commencé à travailler sur le projet. Elle demanda comme un service qu'elle avait cette préoccupation, à fournir des données sur l'aérodynamique des zeppelin auprès du groupe du même nom.

 

 

Ferdinand von Zeppelin, s’impliquera mais pas personnellement dans le développement de la bombe, néanmoins , il suivra les travaux sur le projet et les conditions d’essais dans le laboratoire d'essais aérodynamiques.

 

 

strasser-eckener-comte zeppelin.jpg

 

Un échantillon de bombes converti en pilote automatique a été présentée en Décembre 1916, et au printemps de 1917 a commencé les tests dans l'air. Des bombes ont été larguées d’un ballon captif sur le lac de Baden et après quelques dysfonctionnement, en Juin 1917, une bombe a été officiellement accepté en service.

 

La robot bombe "Siemens-Zeppelin" était un projectile de 350 livres en forme de cigare. son arrière a été doté de stabilisateurs larges, où étaient fixés des paires de plaques dit: « gouvernails aériens ».

 

Autour de son nez a été installé un anneau de métal avec quatre pylônes d'antenne en saillie de montage, puis, quatre antennes de fil tendu du nez des pylônes vers les terminaisons des stabilisateurs arrière.

 

La commande de vol de la bombe a été réalisée en utilisant un équipement radio.

Quatre dispositif de réception, alimenté par une batterie à l'arrière, a pris quatre signaux indépendants et commutateur électro-actionné relié aux servos.

Pour réduire les interférences, servos étaient pneumatique, créée par surpression, deux Pitots dans les bombes.

Lorsque le signal de l'onde de l'une des antennes est activé, le signal correspondant, se ferme et ouvre la soupape de relais pneumatique du pilote automatique.

 

Le débit d'air entrant créé une pression sur le mécanisme de piston reliée à la plaque de direction, inclinant jusqu’à 10 degrés les ailettes par rapport à la position verticale.

 

 

soufflerie.png

 

Après l'action, un mécanisme à ressort ferme automatiquement le ressort de soupape et de la tige stabilisatrice de retournée à son ancien poste.

Il a été conçu pour les bombes, le suivi de vol de nuit, un signal flash de magnésium solide avec un tube conçu pour 15 secondes de combustion.

 

C’est activé aussi quand le visibilité est mauvaise, c’est considéré comme suffisamment lumineux pour un suivi fiable jusque 3 000 mètres.

 

Les bombes guidées ont été utilisées en hiver 1918 contre Petrograd, le Marine Zeppelin L-71, dans la "campagne de bombardement en 1918," dont le but était de forcer le gouvernement bolchevik à la conclusion rapide d'une paix séparée.

 

Bien que le raid 21 Février 1918 était beaucoup moins efficace que les bombardements de l'été précèdent de Petrograd (qui a réuni jusqu'à 8 zeppelins), cependant, son rendement était très élevé: trois bombes ont été larguées sur le magasin d'usine Obukhov, et deux d'entre elles atteignent la cible, produisant la destruction de près d'un million de roubles-or. L'effet psychologique de cette force de frappe qui avant le bombardement sur Petrograd, fut de dispersés des tracts annonçant l'objectif prévu de l'attaque aérienne, dans laquelle était écrit : "pour garantir l'impossibilité d'opposition de la machine de guerre allemande."

 

le 12 mai 1918, le Zeppelin L-72 a largué avec succès une bombe QUI a endommagé le cargo français de 8000 tonnes vapeur "La Grande" au large des côtes de l'Egypte. Le paquebot a coulé le lendemain, avec une quantité importante de matériel militaire.

 

Jusqu'à la fin de 1917 a été livré 48 bombes, et d'ici l'été de 1918 à 140. C’est très peu, elles étaient d’un coup trop élevées

 

 

wrvu6kb51s-20121111010637.jpg

 

 

 

 

 

 

Les planeurs torpedo:

 

Les Planeurs Torpedo de Siemens Schuckert Werks étaient la création du Dr Wilhelm von Siemens qui est venu avec l'idée d'une arme filoguidé dès Octobre 1914.

S'appuyant sur une partie du travail plus tôt fait par son père Werner Siemens, Wilhelm a proposé une bombe télécommandée attachée à un planeur comme un moyen de délivrer des charges explosives contre des cibles ennemies.

 

Avec l'aide d'une équipe très créative à « entreprise de fabrication « de Siemens Schuckert, dès janvier 1915 , des tests ont été menés avec des petits modèles en utilisant des concepts du Dr Siemens.

 

 

02_midget_plane_1.jpg

 

Planeur en bois des premiers modèles de test de forme carrée

Les essais ont été effectués pour les lancements des modèles de: dirigeables, avions, ballons, bateaux, tests effectués depuis des tours, et même une piste construite sur le toit du hangar dirigeable Siemens.

 

Les systèmes d'orientation ont été installés sur les planeurs pour activer les surfaces de contrôle de queue sur l'ensemble du dispositif, eux même qui peut être contrôlé par un mince câble dérouler contre la « bombe » de planeur en tête pour sa cible.

 

 

03_1fe147cbd389.jpg

 

En 1916, Siemens a suggéré d'utiliser une torpille que le choix d'une bombe explosive. Planeurs transportant la torpille, la plupart du temps dans la conception biplan, ont été développés pour se divisé en deux par le milieu, éjectant ainsi l'arme juste avant de heurter l'eau.

 

 

Siemens-Schuckert 300kg Torpedo.jpg

 

La taille et le poids des planeurs augmente maintenant régulièrement et les essais de nuit ont commencé. Pourtant, l'armée allemande montre peu d'intérêt dans le développement de l'arme, pensant que la guerre serait gagnée avant que le projet soit devenu opérationnel.

 

Mais dès l'été 1917, après que plus de 75 vols d'essai ont été pris avec les différentes bombes planantes, les autorités militaires ont changé d'avis (sans doute, grâce à la stagnation sur les différents fronts de la guerre) et à condition que les Zeppelins testent le lancer le plus grand et le plus lourd de ses armes.

 

Des vols ont été faites portant 330 kg, 550 kg, et puis des bombes 1100 kg dans le planeur.

 

 

Siemens Schuckert missile 1.jpg

 

Le dirigeable Z XII à Hanovre et ceux de la Marine le PL35 à Juterbog et PL 25 à Potsdam ont été utilisés pour ces tests.

 

En Avril 1918, lors d'un vol d'essai avec le planeur suspendu au ventre de l'un des Zeppelins, la bombe du planeur s'est effondré et tous les tests ont été suspendus jusqu'à ce qu'ils puissent découvrir la cause.

 

Une fois qu'il a été déterminé n’être qu’un petit défaut de construction, les vols d'essai ont repris, la dernière aura lieu le 2 Août. Le planeur 1100 kg biplan contenant la torpille maquette a été libéré de 4000 pieds et a atteint son objectif en un peu plus de quatre minutes après avoir volé miles 4 et demi. Malheureusement, comme le planeur a survolé la cible à 200 pieds, le câble mince « contrôleur » a cassé et l’ensemble entier s’est tourné et s'est écrasé.

 

 

siemensflyingtorpedo.jpg

 

La Marine a donné la permission à l'équipe Siemens Schuckert de poursuivre leurs tests et les nouveaux modèles de monoplan ont été construits pour ces tests, dont beaucoup conçus pour être transportés sous les ailes des gros bombardiers de classe "R". Mais aucun d'eux n’a été jamais lancé et l'ensemble du projet a pris fin en Décembre 1918, après que la guerre soit terminée.

 

 

 

En tout, une centaine de planeurs, de différentes tailles et configurations, avaient été construits par Siemens Schuckert pendant la guerre. Aucun devenu opérationnel.

 

1fbe2b7c4160.jpg

 

En 1916 - 1918 années d'expérimentation avec des planeurs télécommandés ont été menées aux États-Unis, la performance des systèmes a été confirmée, mais avec la fin de la Première Guerre mondiale, ils ont tout arrêtés

 

En Angleterre, la première planification contrôlée pour torpiller a été élaboré en 1939, mais elle n'était pas en mesure de montrer des résultats satisfaisants et tous les travaux ont été arrêtés en 1942

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Invité §pie367dg

Bonsoir Zigomard, je suppose que ce reportage est issu d'un site étranger

parce-que cela ressemble à une traduction automatique et il me faut relire

plusieurs fois pour assimiler ( j'ai le cerveau-lent)

Toutefois ces bombes téléguidées et ces embryons de drônes sont vraiment

surprenants, pour ces derniers je savais que les anglais travaillaient déjà

dessus vers 1937/39, j'ai un article de Science et Vie de cette époque

quelque part, mais je ne savais pas du tout que cela avait été étudié avant.

 

:jap:

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moi aussi j'ai été surpris, l'homme de manque pas d'imagination pour tuer

 

pour les textes, c'est tiré de phrases en cyrillique pour 80%, j'ai mis une semaine pour mettre en "clair" le plus gros avec l'aide de sites anglais, mais eux, très légers sur les même données.

 

pour la petite histoire, le site principal russe m'a empêché de m'instruire au bout de 48h, je me suis retrouvé paniquer vu que je n'avais pas pris les photos, par détournement, j'ai quand même réussi, ouf!

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Bombes radio guidées à cette époque.............. axelay.gif.ebb310ae44703b82c80f1127017c2806.gif

 

Effectivement, les progrès et les avancées technologique sont employées en premier lieu par les armées et s'est "reversé" dans le civil bien plus tard...

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quand je vous dis que ce reportage était une bombe

 

radio guidés, filo-guidés et encore, c'est les allemands, ben, les anglais et les américains n'étaient pas reste non plus, j'ai découvert cela en chercher à confirmer ce que j'avais trouvé

 

ici, vous avez la version anglaise mais qui fut abandonné après 3 essais qui finir mal (casses) 1917, les militaires à l'esprit limités ont raté à mon avis, le coche!

 

 

Aerial Target left front.jpg

 

 

Aerial Target right side.jpg

 

et une maquette pour comprendre la formule

 

 

Sopwith Aerial Target artwork.jpg

 

 

Aerial Target three view drawing by the Royal Aicraft Factory.jpg

 

c'est engin qu'on appelle maintenant un drone était prévu pour détruire les zeppelins, des hauts gradés n'y ont pas crus, dommage.

 

maintenant, la version américaine qui elle aboutit mais trop tard pour entrer dans cette guerre

 

 

Kettering Bug left front.jpg

 

 

Kettering Bug 2 left rear.jpg

 

 

 

Kettering bug  right front.jpg

 

 

 

kettering-bug-1.jpg

 

 

800px-KetteringAerialTorpedo2.jpg

la bonne idée des américains fut d'inclure un système gyroscopique pour le contrôle de l'engin

En Novembre 1918, l'avion a été piloté automatique pour la première fois pour les représentants de l'armée américaine

ce fut la première version du missile de croisière...encore une fois, mes excuses pour cette lecture rapprochée sur le reportage d'hier :jap:

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On pourrai aborder la Marine avec ses innovations, les dreadnought, les sous marins, les batailles célèbres....

 

http://pages14-18.mesdiscussio [...] _936_1.htm

 

http://www.naval-encyclopedia. [...] ndiale.php

 

http://bigbrowser.blog.lemonde [...] -mondiale/

 

 

ok pour la marine, je produirai d'abord un témoignage sur homme exceptionnel, vous allez voir

 

ensuite pour les sous-marin, je travaille dessus depuis des mois, c'est formidable tout ce que nous apprenons, il me reste un livre à lire et c'est prêt, il y aura autour de cela aussi

des témoignages

 

les batailles, deux sont prêtes, je vais essayer d'en faire d'autres, il y a eu très peu quand même, je vous causerai surtout de l'histoire d'un cargo car eux aussi sont des hommes qui

ont fait cette guerre et sont totalement oubliés

 

PS: le site 14-18 est indispensable si on veut mettre en forme des reportages comme sources de débat et donné le fil des recherches, j'ai d'autres sites comme cela mais étrangers

 

merci à toi

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Invité §val578ee

Comme j'ai un peu de temps je traduis une autre lettre de mon aieul

 

07-1916 (le jour est illisible)

Ma chère femme

J'ai appris avec une peine extrême la mort de mon cousin Ulrich, comme tu le sait il était pour moi un frère, la rage et la haine des français ne cesse de me bruler comme ma tristesse.

Je suis cantonné pour mon plus grand malheur en ce moment sur la ligne de front, chaque jour qui passe est une épreuve, lors des combat nous ne comportons plus comme des hommes et même moi j'ai commis des actions terrible pour survivre

Je sais que mon destin est écris et que je mourrai ici.

(partie en majuscule et soulignée)

Je te demande d'aller voir le pasteur herbert (ou hervert) pour qu'il prie pour le salut de mon âme et qu'il demande au tout haut de laver mes terribles péchés

Lorsque tu apprendra la nouvelle de ma mort, je sais que tu es forte et que tu t'en remettra, soit attentive au chagrin de ma mère et de nos enfants.

Travaille a la ferme aussi bien que tu l'a toujours fait et élève nos enfants dans la crainte de dieu et dans l'amour des leurs

Ce soir l'officier nous a informé que nous attaquerions les positions des français

Leur barbelés, leurs bombes leurs "scies ??" nous taillerons en pièce avant d'atteindre leur lignes ou nous devrons nous battre au couteau et a la "hache ?" pour essayer de sauver nos pauvre peau

La peur a quitté mon cœur, je n'ai plus que chagrin et haine des français, si je dois tomber soit sure que nombre de ces "schwein" tomberons de ma main avant ma fin.

Si cette guerre doit encore durer des années fait en sorte que nos fils ne la fasse jamais, qu'ils partent dans les montagnes, notre sort la bas est bien trop dur et personne surtout pas nos enfants ne méritent ça

Adieu ma femme, embrasse nos enfants et ma mère et prie pour moi

 

Bon ben l'aïeul il s'est gouré ils est mort dans son lit a un âge canonique ;)

J'immagine que les corps a corps dans les tranchée ce devait pas être du joli vu comme il semble en parler, et dire qu'ils ont remis ça 20 ans plus tard :pfff:

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superbe le poste de valcyr, ce témoignage est dit long sur la dureté de la guerre, terrible!

 

as tu la souvenance qu'il avait la même haine après cette guerre envers les français?

 

me causes pas des traductions russes, leurs sites sont géniaux mais dur pour travailler ensuite, c'est un calvaire

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Invité §val578ee

superbe le poste de valcyr, ce témoignage est dit long sur la dureté de la guerre, terrible!

 

as tu la souvenance qu'il avait la même haine après cette guerre envers les français?

 

me causes pas des traductions russes, leurs sites sont géniaux mais dur pour travailler ensuite, c'est un calvaire

 

 

Lorsqu'il est mort, j'étais un enfant, et bien sur on ne discute pas de ce genre de chose avec un enfant.

 

Tout ce que je sais c'est que jusqu'à la fin de sa vie il a été un admirateur de Hitler.

Pourquoi ?

J'ai quelques pistes

 

-Hitler était lui aussi un combattant de 14-1_

-Hitler a vengé l'Allemagne, humilié par le "diktat", la deuxième guerre mondiale a pour moi commencée des la signature a Compiègne, on constate d'ailleurs le désir de vengeance des allemands, la reddition de la France a eu lieu dans le même wagon sortis du musée en 40

-Hitler a glorifié les combattants de la première guerre mondiale

 

D'après ce que je sais il n'était pas politisé, il habitait dans sa jeunesse dans les montagnes, près du tyrol les moyens communication et la propagande de Hitler était sans doute moins virulente la bas qu'a berlin

 

Quand a la haine des français, je pense qu'il n'a jamais pardonné, il a sans doute vecu des choses tellement dure et horible que le pardon était peut etre tout simplement impossible

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:jap:

 

De mon côté (pour mémoire, grand père st cyrien blessé aux chemins des Dames, jambe arrachée, puis déporté en 1944 pour résistance, survivant ...)(père né en 1920 ....) le haine du "boche" a été permanente .....

 

Je pense qu'une fois dépassé un certain degré de l'horreur, on a plus de "libre arbitre" ..... cela devient instinctif...

 

Cela a laissé des traces ... perso, j'ai travaillé avec des allemands en tant que militaire .... je reconnais avoir ressenti parfois ...... même si je l'ai combattu ;)

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Invité §val578ee

Je suis arrivé en France a l'âge de 10 après m'être évadé avec mes parents de DDR

J'appréciai pas vraiment la cour de l'école le lundi matin après le passage a la télé de la grande vadrouille ou du mur de l'atlantique

J'en ai bouffé du sale boche !!

donc plus de 40 ans après la haine du schleu était toujours bien présente

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Je suis arrivé en France a l'âge de 10 après m'être évadé avec mes parents de DDR

J'appréciai pas vraiment la cour de l'école le lundi matin après le passage a la télé de la grande vadrouille ou du mur de l'atlantique

J'en ai bouffé du sale boche !!

donc plus de 40 ans après la haine du schleu était toujours bien présente

 

 

je ne peux que te comprendre, j'ai des origines alsaciennes très profondes et mon épouse aussi, mes arrières grands parents ont quitté l'Alsace après la guerre de 1870 pour la normandie et formulé la haine du doryphore à ma grand mère et mon père, jeune, je n'arrivais pas à comprendre car dans la ville où nous vivions avec mon père, le jumelage avec Idar-oberstein, tout se passait pour le mieux avec nos amis allemands,je vis d'ailleurs la transformation très difficile de mon père d'admettre la nouvelle évolution des mœurs de notre jeunesse.

 

pour moi d'ailleurs, dès tout petit, l'ennemi était le soviétique

 

c'est plus tard que je compris que cette haine était quasi génétique dans ma famille mais se stoppera avec ma génération et ses échanges frontaliers, l'Europe avait enfin grandi, du moins, une partie à l'ouest

 

mais je pense que la haine du shleu est présent que pour les anciens :jap:

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Mon père né après la grande guerre a été résistant et déporté évadé.... il avait une haine du boche et de la fascination en même temps...... :non:

 

Toute mon enfance a été bercées par les récits de mon vieux.....jusqu'à la lie. :o

 

Le frère de ma grand mère maternelle a été tué en septembre 1914 après avoir chargé les Allemands avec son escadron, mon grand père paternel fut prisonnier...

 

De toute façon, toutes les familles que se soit chez nous ou de l'autre coté du Rhin, furent touchées par ce conflit.

 

Suffit de s’arrêter dans les villages et de voir les noms inscrits.....des familles entières furent décimées du père aux enfants.

 

D'ailleurs, la France n'a pu rétablir son équilibre démographique que bien des décennies plus tard....

 

A présent tout est oublié, les ennemis sont nos amis...................

 

...............Comme quoi :cry:

 

 

http://www.dailymotion.com/vid [...] cles_music

 

 

Il avait tout compris Brassens..........

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Invité §pie367dg

je crois qu'il faut essayer de se replacer dans les époques avec les mentalités correspondantes;

mes deux grand-pères ont participé à la première guerre, l'un en affectation

spéciale comme cheminot à la "Compagnie des Chemins de Fer du Nord"

( la SNCF n'existait pas 1937 ) et l'autre comme ordonnance d'un officier d'un régiment d'artillerie donc en arrière de la ligne de front, ils n'ont donc

pas vraiment connu les tranchées, mais ils avaient initialement cette haine

des allemands certainement entretenue par une forme de propagande.

A la seconde ils étaient déjà "trop vieux" et ils ont donc simplement été

occupés, mon grand-père paternel qui parlait mieux le flamand que le français arrivait à converser avec les allemands comme il l'avait fait avec les

anglais avant la débâcle.

Il n'était pas pour autant patisan du nazisme.

Il ne faut pas oublier non plus quà cette époque les départements du Nord

et du Pas-de-Calais ne faisait pas parti de la France, mais étaient administrés par le Gauleiter de Bruxelles, cela oblige à se montrer conciliant

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TEMOIGNAGE: Le Seeadler et le diable des mers

 

luckner.jpg

 

Je vais vous faire connaître une histoire, celle d’un homme et de son équipage, un homme capitaine d’un navire de guerre incroyable pour le XX siècle, un voilier!

 

Cet ensemble invraisemblable gagneront 16 batailles sans faire couler une goutte de sang. Et c’est seulement la nature qui auront raison d’eux!

 

Avec sa noblesse et respect de l’adversaire et témoignages tiré de son livre, de sites français, allemands, anglais, australiens, et néo-zélandais, un immense copier/coller, faut le dire, et j'ai vu que ce capitaine est un héros partout!!

 

 

le livre.jpg

 

Le Seeadler est un trois-mâts carré en acier, construit en 1888 à Glasgow, armé pour la compagnie Harris-Irby Cotton Company à Boston. Il naviguait sous le nom de Pass of Balmaha.

 

 

Pass_of_Balmaha 1901.jpg

 

Il fut capturé en 1916 par un U-boot allemand. En 1916 et transformé à Bremerhaven en navire corsaire, équipé d'un moteur auxiliaire de 1 000 ch.Il reçut aussi deux canons de 105 mm camouflés, deux mitrailleuses lourdes.

 

German_Submarine_U36.jpg

 

il est devenu sans doute le dernier voilier corsaire recensé à ce jour. L'équipage se composait de marins aguerris et motivés. Son commandant, le comte Felix von Luckner descendait d'une longue lignée d'officiers prussiens

 

Il prit la mer le 21 décembre 1916 sous l'apparence d'un transport de bois norvégien Irma. Il réussit à franchir le blocus britannique ,Une fois dans l'Atlantique, il endossa ses couleurs allemandes lors des combats.

 

Le Seeadler , (Sea Eagle en allemand) devin le plus célèbre croiseur auxiliaire allemand (Hilfskreuzer) pour la Première Guerre mondiale.

 

En 1916, les navires de guerre allemands avaient été bloqué par les Alliés dans la mer du Nord, et des ports de commerce d’europe et le peu qui ont réussi à sortir, manquaient de bases étrangères ou coloniales pour ré-approvisionnement en charbon. Cela a donné naissance à l'idée d'équiper un voilier à la place, car il ne serait pas nécessaire de charbonnage.

 

Le Seeadler était équipé d'un moteur auxiliaire de 1000 cv, salons cachés, logement pour l'équipage et les prisonniers, deux canons de 105 mm Des pavois à charnières basculaient pour dévoiler les canons.

 

 

en course.png

 

deux mitrailleuses installées d'ordinaire sur la dunette et le gaillard,

mais que l'on pouvait déplacer, de nombreux fusils Mauser et des pistolet "parabellum".

 

Il y avait aussi des grenades à mains et des mines fumigènes.

L’entrepont était aménagé pour recevoir 400 prisonniers.

 

Déplacement: 4500 tonnes (1571 tonnes jauge brute)

Longueur: 83,5 m

Largeur: 11,8 m

Tirant d'eau: 5,5 m

Propulsion: 1 arbre moteur diesel auxiliaire, 1000 ch

plan de Voile: 3 mâts, gréement complet, 2600 m2 de surface de voile

Vitesse: 9 à 10 nœuds

64 hommes constituaient l’équipage

Armement: 2 - 105mm armes

 

 

 

Déguisé en bâtiment de commerce neutre, il ne fallait aucune fausse note susceptible d’éveiller le doute chez l’adversaire. C’est pourquoi un marin allemand, que ses camarades avaient surnommé Jeannette, se promenait sur le pont à la vue de tout le monde, travesti en femme et portant une ombrelle, quand on approchait d'un adversaire, tandis que les hommes armés, tapis derrière les bastingages, étaient parés pour l’abordage.

 

Si l’ennemi avait des velléités de résistance, des mégaphones annonçaient le torpillage imminent, alors que le SEEADLER n’avait ni tube lance-torpilles, ni torpilles.

 

 

SEEADLER7.jpg

 

Le 21 Décembre 1916, elle a navigué sous le commandement de Kapitänleutnant Felix von Luckner. Le navire a été déguisé en un support en bois norvégien (Irma) et a réussi à franchir la ligne de blocus britannique en dépit d'être stoppé pour une inspection du croiseur anglais HMS Avenge. L'équipage avait été triés sur le volet en partie pour leur capacité à parler le norvégien.

 

Au cours des 225 prochains jours, elle a capturé 17 navires dans l'Atlantique et du Pacifique et a conduit les Marines américains et britanniques sur une joyeuse chasse.

 

 

sous le soleil des tropiques.jpg

 

Pour attirer ses proies, il simulait aussi un incendie ou demandait le temps chronométrique. Il commença par patrouiller dans la zone des alizés fréquentée par beaucoup de voiliers en coulant les bateaux rencontrés.

 

Puis il descendit vers l'Atlantique sud et mit trois semaines et demie à franchir le cap Horn.

 

Von Lückner fut un marin tout à fait atypique.

Formé sur les grands voiliers du début du siècle, notamment sur l’Anglais Pinmore qu’il coula, la mort dans l’âme,le 19 Février 1917, il se résolut à mener une guerre « propre ».

 

Il avait confié à son second et ami privilégié, Friedrich Lüdemann, après avoir coulé le cargo LUNDY ISLAND :

« Je crois que je suis en train de réussir notre pari : faire la guerre sans nous salir les mains »

Comme Lüdemann lui faisait remarquer que beaucoup d’Allemands souffraient de cette guerre, au moins autant que leurs adversaires, il avait répondu :

 

« Retenez bien ceci Lüdemann : nous n’avons pas su défendre autrement que par les armes notre bonheur sur cette terre. Un peuple qui cautionne ses chefs est aussi coupable qu’eux des horreurs qu’ils dispensent. Sur ce navire, nous ne sommes plus en train de faire la guerre, mais d’essayer de reconstruire l’avenir ».

Ce corsaire avait quelque chose de visionnaire dans son appréhension de l’avenir et de l'Histoire.

 

Parcours du SMS Seeadler 1916/1917

 

 

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Sur le SEEADLER, équipage et prisonniers vécurent en bonne harmonie.

La liberté de déplacement était totale, sauf lorsqu'une nouvelle victime approchait.

Beaucoup de marins avaient retrouvé des camarades prisonniers comme eux. Les officiers pouvaient se réunir dans leurs cabines ou le logement commun qui leur était affecté.

 

Les officiers anglais, en particulier, discutaient facilement avec les Allemands tandis que les marins fréquentaient volontiers les bordées allemandes qui étaient au repos. Le soir, on jouait ensemble de la musique...

 

Enfin, les marins qui travaillèrent sur le SEEADLER (car il fallait assurer le fonctionnement d'un navire transportant à la fin de l'odyssée plus de 300 hommes) furent rémunérés sur la base des salaires versés par leur compagnie.

 

 

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Seize navires, pour un total de 30 099 tonnes, ont été capturés par le Seeadler entre le 21 décembre 1916 et le 8 septembre 1917.

Ils ont tous été coulés sauf le Cambronne et le Lutèce.

 

09/1/1917 : Gladis Royle, charbonnier de 3 268 tonnes en route pour Buenos Aires.

10/1/1917 : Lundy Island, 3 095 tonnes avec du sucre en provenance de Madagascar.

21/1/1917 : Charles Gounod (trois-mâts barque français), 2 199 tonnes chargé de maïs venant d'Australie.

24/1/1917 : Perce, 364 tonnes, goélette canadienne.

03/2/1917 : Antonin (quatre-mâts barque français, Armement Bordes), 3 071 tonnes, avec du salpêtre venant de Valparaiso.

09/2/1917 : Buenos Ayres (voilier italien), 1 811 tonnes.

19/2/1917 : Pinmore, 2 431 tonnes, quatre-mâts barque anglais sur laquelle Felix von Luckner avait fait ses débuts en tant que mousse !

26/2/1917 : British Yeoman (voilier), 1 953 tonnes.

27/2/1917 : La Rochefoucauld (trois-mâts barque français), 2 200 tonnes, avec du salpêtre venant de Valparaiso.

05/3/1917 : Dupleix (trois-mâts barque français), 2 206 tonnes, avec du salpêtre venant de Valparaiso.

11/3/1917 : Horngarth, 3 609 tonnes.

21/3/1917 : Cambronne, 1 833 tonnes (trois-mâts barque français, Armement Bordes), capturé puis libéré avec une mature réduite

et les 263 prisonniers. Arrivé à Rio de Janeiro, le 30/3/1917.

14/6/1917 : A. B. Johnson, 529 tonnes, quatre-mâts goélette américaine.

18/6/1917 : R. C. Slade, 673 tonnes, quatre-mâts goélette américaine.

08/7/1917 : Manila (Manille), 731 tonnes, quatre-mâts goélette américaine.

05/9/1917 : Lutèce -

 

Douze navires ont été attaqués dans l'Atlantique par von Luckner en 1917, dont cinq battaient pavillon français ;

dans les dossiers des douanes versés aux Archives départementales se trouvent les dossiers de trois d'entre aux :

le Dupleix, le La Rochefoucauld et le Charles Gounod.

 

Les extraits des rapports de mer constituent des témoignages de première main de l'action de von Luckner.

On peut grâce à eux retracer avec exactitude son mode opératoire qui se reproduit de manière immuable.

 

Ainsi le capitaine du Charles Gounod, Henri Rault, décrit-il l'approche du Seeadler :

 

« J'aperçus un trois-mâts, pavillons norvégiens peints sur la coque, faisant route au Sud et laissant porter pour me passer sous le vent. Après avoir distingué le numéro, je hissais mon pavillon et le numéro du navire, aussitôt les pavillons peints sur la coque disparurent, le pavillon de guerre allemand fut hissé ainsi que le signal I.D.

 

« ordre de mettre en panne », appuyé d'une décharge de mitrailleuses dans la voilure.

Le navire allemand loffait et, toutes voiles masquées, se rapprochait de nous et virait de bord. Il avait un moteur ».

 

 

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Le capitaine du Dupleix, L. Charrier, poursuit:

 

« A 9 heures, un officier allemand accompagné d'hommes armés monte à bord, saisit les papiers, fait hisser le pavillon allemand à la corne, puis nous ordonne d'avoir à abandonner le Dupleix dans le plus bref délai, ce dernier devant être coulé immédiatement et son équipage interné à bord du navire allemand ».

 

 

Puis c'est l'abandon du navire, que décrit avec émotion le capitaine du navire La Rochefoucauld, J. Le Gloahec :

 

« A 10 H, l'officier me donna l'ordre de quitter mon navire, minutes pénibles. Je me rendis à bord où je rencontrai plusieurs capitaines ayant subi le même sort. Le pillage du navire terminé, il fut criblé de mitraille 33 coups de canon, mitrailleuses et fusils, ce n'est que 2 H. après ce bombardement qu'il disparut dans les flots ».

 

Le Dupleix en train de couler

 

 

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Von Luckner a souvent été décrit comme un gentleman ayant pris grand soin de ses prisonniers mais on lit pourtant :

 

« Malgré que je fus malade et marchant avec difficulté, j'ai été traité sans le moindre égard » (L. Charrier) ou encore :

 

« La nourriture et l'eau laissèrent souvent à désirer tant au point de vue de la qualité que de la quantité », (Henri Rault).

 

 

« Tous les marins » (283) poursuit le capitaine du Dupleix « ont été transféré du Seeadler au Cambronne dont la mâture avait été avariée à dessein par les Allemands façon à lui faire passer le plus longtemps possible pour se rendre à Rio de Janeiro, lieu désigné pour notre nouvelle destination ».

 

 

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Le CAMBRONNE effectuait son dixième voyage du Chili sous le commandement du capitaine Arsène MATTHIEU.

Il avait quitté Antofagasta avec un chargement de nitrate le 28 Décembre 1916. Ayant franchi le Horn, puis passé le tropique du Capricorne le 20 Mars, il se trouvait au matin du 21 Mars par 20°10 S et 28° W lorsqu’il aperçut un grand trois-mâts carré faisant route à contrebord.

 

 

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Matthieu redoutait les corsaires allemands, sachant que le SAINT THEODORE avait été coulé par le MOEWE près de l’ile de La Trinité le 13 Février précédent. Mais zu Dohna-Schlodien entrait ce jour-là triomphalement à Kiel, et personne n’avait encore entendu parler des exploits de von Luckner.

 

Il mit le cap à l’ENE toute la toile dehors. Pourtant, malgré la faible brise l’autre navire infléchit sa route et commença à gagner sur lui. Il devint évident qu’il possédait un moteur et que c’était un corsaire ennemi.

 

A deux milles de distance, Luckner hissa ses couleurs de guerre, les appuyant d’un coup de canon sur l’avant du CAMBRONNE, et lui intima l’ordre de mettre en panne.

 

Une garde armée vint à bord, sous les ordres du lieutenant Priess, et celui-ci conduisit Matthieu sur le SEEADLER , car il s’agissait du trois-mâts corsaire, en lui disant :

 

« Monsieur, le comte Felix von Luckner, capitaine de corvette de sa Majesté Guillaume II, vous fait savoir qu’il n’a pas l’intention de couler votre navire ».

 

Luckner fait aussi scier les mâts de flèche et jeter à la mer la drome et les voiles de rechange afin d’éviter que le CAMBRONNE n’atteigne trop rapidement la côte brésilienne.

 

Avant de se séparer de ses « hôtes », il donne une fête au cours de laquelle il fait jouer par ses musiciens la Marseillaise et les hymnes anglais et allemand.

 

Puis se pose le problème du commandement du CAMBRONNE.

Sur le conseil de ses officiers, Lüdemann et Priess, il finit par choisir le doyen du « club des capitaines », l’Anglais John Mullen, ancien commandant de la PINMORE, dont le fair-play l’avait séduit. Luckner avait d’ailleurs effectué son premier voyage au long cours comme matelot léger sur la PINMORE.

 

Terriblement courroucé, le capitaine Matthieu finit par accepter la décision du corsaire et le pavillon britannique remplaça donc le pavillon français à la corne du CAMBRONNE.

 

 

Luckner n’en déclara pas moins à ses officiers :

« -Avec tous ces capitaines français, je suis plutôt heureux que ce ne soit pas moi qui eusse à commander le CAMBRONNE. Le brave Mullen aura besoin de toute son autorité pour se faire obéir ! »

Luckner, dont les intentions premières étaient de couler le voilier, s’était ravisé.

Il avait à son bord les équipages de onze bâtiments envoyés par le fond : 263 prisonniers .

Il avait déjà coulé 40 000 tonnes de marchandises.

« Nous n’avions plus assez de vivres et surtout d’eau douce ; il fallait songer à stopper cet accroissement de population »

a écrit plus tard von Luckner.

 

une vue du CAMBRONNE, mâts sciés, pris depuis le SEEADLER.

 

Il atteignit Rio en 9 jours au lieu de 48h

 

 

 

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le capitaine Le Glohaec, du LA ROCHEFOUCAUD, avait remis au consul de France à Rio un long rapport descriptif accompagné d’un plan du SEEADLER.

 

Ce document servit à diffuser le signalement du corsaire dans les rangs alliés.

L’Allemagne toute entière apprit alors l’existence de ce capitaine corsaire par la presse ennemie.

Lückner bénéficia d’une extraordinaire publicité, volant presque la vedette aux corsaires du MŒWE.

 

 

Note de renseignements établie par les services de renseignements de la Marine, publiée le 2 Mai 1917

par l’Etat-Major Général.

 

 

« Cette note a pour but de récapituler tout ce que nous savons à propos du corsaire allemand SEEADLER.

Ce corsaire est l’ancien trois-mâts PASS OF BALMAHA, 1498 tx, construit à Glasgow en 1888. Coque en acier.

Il a été pourvu d’un moteur Diesel à 4 cylindres lui donnant une vitesse d’environ 11 nds par beau temps calme. Avec forte brise, il pourrait atteindre 16 nds.

 

Il est armé de deux canons de 105 mm, l’un à tribord, l’autre à bâbord avant. Deux mitrailleuses de l’armée peuvent être fixées en différents endroits et sont d’ordinaire sur le gaillard et la dunette. Un télémètre sur le gaillard.

 

Il posséderait des torpilles, mais le fait n’est pas certain.

Fusils Mauser à chargeurs, grenades à main, appareils fumigènes fabriqués à la fabrique de couleurs de Hoechst.

Il est doté d’un dispositif qui lui permet de relever les émissions TSF.

 

Canons de 105 mm du Seeadler

 

 

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On doit également tenir compte des remarques suivantes

 

Il existe en réserve à bord du SEEADLER un gui et une corne probablement destinés à être mis en place pour changer la physionomie du voilier. Il faut admettre que de trois-mâts carré, le SEEADLER peut être transformé en trois-mâts barque.

 

 

On aperçoit toujours un homme de veille sur les vergues du grand cacatois.

Quand un navire est proche, la vigie simule un travail de réparation du grand cacatois.

 

Ne pas se laisser tromper par l’apparence pacifique que les Allemands essaient de donner au SEEADLER en jouant la comédie suivante :

 

Quand il est à moyenne distance d’un navire dont la qualité n’a pas encore été reconnue, le maître d’hôtel s’affuble de vêtements féminins et arpente la dunette à l’abri d’une ombrelle tandis que le commandant, le comte von Lückner, endosse un vêtement civil et se coiffe d’une casquette de voyage et se promène à côté de la fausse passagère sans s’inquiéter de la manœuvre qui est confiée à l’officier de quart.

 

Lorsqu’un navire est en vue, les manches à air en toile sont amenées.

 

Les pavillons norvégiens ( Norge) peints sur la coque grise sont parfois barbouillés de peinture, et ainsi dissimulés.

 

 

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Contre des navires armés:

 

Après un exercice fait en prenant le voilier LA ROCHEFOUCAULD comme objectif représentant un vapeur armé, la tactique d’attaque est la suivante :

 

- Approcher le plus près possible sans laisser reconnaître son caractère. Emploi d’un pavillon neutre.

Les officiers et les hommes dissimulent leurs uniformes sous de vieux vêtements civils.

- Par un tir très violent de fusils, pistolets, mitrailleuses, empêcher l’armement du canon du vapeur d’approcher de sa pièce

-Par un tir rapide du canon, détruire le poste TSF , mettre le canon hors service et, si le navire essaie de fuir, tirer sur la passerelle.

 

LA ROCHEFOUCAULD

 

 

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Venons en à la perte du Seeadler

 

 

 

Après avoir sillonné le Pacifique, von Lückner arriva le 1er Août 1917 devant un petit atoll du Pacifique qu’il nomme Mopélia (en fait Maupihaa) situé dans l’ouest de Bora-Bora, aux îles sous le vent. L’atoll a un diamètre de 8 km et la passe d’entrée n’était pas praticable pour le SEEADLER.

 

Mais Lückner voulait procéder à un nettoyage de sa coque, et surtout trouver des vivres frais pour combattre le scorbut qui menaçait son équipage.

 

L’ile

 

 

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Les profondeurs étant tout de suite importantes, il dut mouiller ses ancres à proximité du platier par des fonds de 30 m environ.

Mais le lendemain matin, une houle subite et très importante, peut-être due à un tsunami consécutif à un tremblement de terre sous-marin, souleva le voilier et le déposa sur le platier. Un incendie éclata à bord et il devint très rapidement perte totale.

 

 

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le récit du capitaine américain Andrew Petersen(otage prisonnier), de l'A.B. JOHNSTON, sur les circonstances exactes du naufrage du voilier.

 

"Le 31 Juillet 1917, dans la matinée, nous arrivâmes à Mopelia par calme plat, la mer ne brisant pas sur les récifs. Un canot fut envoyé pour sonder la passe et revint annoncer qu'elle n'était pas praticable. Le commandant nous fit alors appeler (les 3 capitaines américains) et nous demanda s'il y avait danger à ancrer son navire près des récifs. »

Etrangement surpris par une telle question qui ne pouvait être posée que par un homme peu renseigné sur la navigation, nous n'hésitâmes pas à lui affirmer que nous avions toujours l'habitude de procéder ainsi dans ces parages, et qu'il était d'usage courant de maintenir le navire par des amarres placées sur le récif et d'établir un pont léger faisant communiquer avec la terre.

 

Le capitaine Kling s'opposa de toutes ses forces à une pareille manœuvre, mais le commandant ne s'en remit qu'à nos informations. Dès lors, nous étions certains de la perte du navire à la moindre saute de vent.

 

Notre crainte d'être emmenés prisonniers à Hambourg, comme nous l'avait annoncé à plusieurs reprises le commandant, s'évanouissait donc.

 

Ayant aperçu trois indigènes sur l'atoll, il envoya le canot explorer l'intérieur du lagon.

L'après midi, il descendit lui-même avec le docteur faire une partie de chasse sur l'îlot situé à droite de la passe où il y avait beaucoup d'oiseaux.

 

Revenu à bord très heureux de sa promenade, il ordonna de mouiller contre le récif, du côté de cet îlot.

Le 1er Août dans la nuit, SEEADLER, mal ancré, dérapa et au petit jour, nous étions à 6 ou 7 milles de terre.

Décidé à reprendre son premier mouillage, il revint au même point, mais plaça préalablement une ancre à l'entrée de la passe pour laisser ensuite dériver le bateau qui vint de lui-même se ranger contre le récif.

 

Cette opération terminée sans incident grâce à l'état de la mer, il descendit dans la matinée à terre avec le docteur

et 5 de ses hommes pour explorer le pays.

A son retour, il se déclara enchanté de sa visite, disant que l'île n'était habitée que par trois Tahitiens et un jeune garçon,

qu'il y avait de nombreux porcs et poulets, et qu'il s'emparait de l'île devenue, la seule il est vrai, mais la plus charmante

colonie allemande.

Il était si satisfait qu'il nous invita le lendemain à un pique-nique qu'il organisait au campement des Tahitiens.

Le 2 Août, la nuit s'étant passée sans incident, nous partîmes avec le commandant et tous les officiers, sauf le lieutenant Preiss, désigné pour assurer le service à bord.

Cet officier exprima alors ses fortes inquiétudes quant à la sécurité du SEEADLER, et déclara qu'il déclinait toute responsabilité.

 

Le commandant lui répondit qu'ayant pris conseil des Américains, ses craintes n'étaient pas justifiées. Mais un quart d'heure après, alors que nous arrivions au campement tahitien, un coup de canon partit du voilier.

 

Nous fîmes demi-tour, lorsqu'un deuxième coup fut entendu.

Le commandant fit accélérer l'allure. Il était convaincu qu'un navire était en vue et se réjouissait déjà de sa capture.

Quelques instants plus tard, son enthousiasme tomba. Poussé par le courant dont la direction avait changé, le SEEADLER se mettait au plein et talonnait avec force.

 

 

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Sans nous adresser de reproches, mais certainement vexé d'avoir ainsi été trompé, il essaya de dégager son navire par des manœuvres complètement incompréhensibles.

 

Le moteur fut mis en marche, ce qui occasionna la mise hors service de l'hélice, brisée par les coraux.

N'obtenant aucun résultat, il demanda à nouveau notre avis.

Certes, il était possible de sauver le navire et des marins de métier y seraient sans doute parvenus, mais nous nous gardâmes bien de le renseigner.

 

Au contraire, nous lui assurâmes que le bateau étant en fer, il n'y avait, à notre connaissance, aucun moyen de le déséchouer. »

 

 

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Ce récit recoupe en grande partie celui du lieutenant Karl Kircheiss.

 

Les capacités de marin de von Lückner sont fortement mises en doute par les Américains, et même s'il peut y avoir exagération,

il est certain que ses décisions relèvent d'un grand manque de sens marin.

Le mouillage est la situation la plus ambigüe pour un navire, soumis à des forces diverses et en position très instable.

Le moindre courant, la moindre saute de vent, peuvent le faire déraper. La plus grande vigilance est donc de rigueur.

 

 

 

 

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Il est aberrant qu'un commandant quitte son navire en pareille situation, à fortiori quand il est tout proche de récifs.

Dans d'autres situations, on constate que Lückner laissait déjà à ses officiers le soin de manoeuvrer son navire, en particulier lors des attaques menées contre d'autres voiliers, préférant pour sa part se déguiser en passager...

 

 

 

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Mais Lückner n'avait pas eu réellement une formation d'officier de navigation.

Mousse ou matelot sur des grands voiliers, il ne prenait aucune décision. Sa formation à l'école navale de Lubeck, si elle en avait fait un officier de marine, n'en avait pas fait un bon manœuvrier.

C'était surtout un véritable aventurier, hors du commun et, il faut le reconnaître, ayant d'autres mérites et qualités.

 

 

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Il a certainement trahi la vérité dans son récit du naufrage en affirmant qu'une vague gigantesque avait balayé le SEEADLER comme un fétu, le jetant sur le récif et faisant tomber la mâture.

 

On sait que la mâture ne fut abattue que le lendemain par le lieutenant Preiss, car elle signalait très loin la présence du navire.

C'est d'ailleurs en faisant exploser de la dynamite pour la faire tomber que Preiss mit le feu aux vapeurs de gasoil qui s'étaient répandues dans la cale, ce qui entraîna l'incendie complet du voilier.

 

 

 

 

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L’équipage installa un camp à terre, ayant toutefois pu récupérer les deux embarcations de sauvetage.

Quelques Polynésiens et Français se trouvaient dans l’île. C’étaient des Tahitiens venus de Papeete ; deux fois par an, ils venaient sur l’île pour charger un navire de coprah et de tortues.

Outre les marins allemands, il y avait également les équipages américains de la goélette A.B. JOHNSON, de San Francisco, capitaine Petersen, capturé le 14 Juin précédent, K.C. SLADE, capitaine Smith, prise quelques jours plus tard et MANILA, capitaine Southard, capturé le 8 Juillet.

 

Les Allemands se montrant amicaux avec les autochtones, les relations furent plutôt bonnes.

Un véritable village prit naissance dans cette île paradisiaque. Mais les prisonniers, bien que libres de circuler dans l’île, étaient étroitement surveillés par les hommes du lieutenant Kling, plus rigoureux semble-t-il que son commandant.

 

 

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Le 25 Août, von Lückner quitta l’île dans l’une des embarcations de sauvetage gréée et armée du mieux possible pour entreprendre une longue traversée jusqu’aux îles Fidji.

 

Il avait renoncé à se rendre à Tahiti qu’il savait bien défendue depuis les exploits de Destremau contre l’Amiral von Spee. Il emmenait avec lui les officiers Lüdemann, Kircheiss et Krause, le maître Parmien et le timonier Erdman

.

Il laissait le camp de Mopélia sous les ordres du lieutenant Kling.

 

 

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Leur odyssée est digne de celle du capitaine Bligh, du BOUNTY, en 1789.

 

Le 28 Août ils atteignirent l’île d’Atiu, britannique, se faisant passer pour des Hollandais.

Lückner parlait avec le lieutenant Kircheiss en bas-allemand, langue que le résident anglais confondit avec la langue batave.

 

Le 31 Août, ils firent escale dans l’île d’Aitutaki. Le résident anglais était beaucoup plus méfiant ; bien que n’ayant pas été identifiés tout de suite, il préférèrent appareiller dès le lendemain.

 

Le 13 Septembre, il atteignirent l’île de Niué. Il n’y avait pas d’Anglais et la population autochtone se montra très accueillante.

Vingt deux jours après le départ de Mopélia, ayant affronté de dures tempêtes, il firent escale sur un ilot du nord des Tonga, anciennes possessions allemandes. Enfin, il atteignirent Wakaya, dans l’est de Suva aux Fidji.

 

Mais les Anglais, qui les avaient identifiés depuis leur passage à Aitutaki, les arrêtèrent.

Bien que fortement armés, les Allemands renoncèrent à engager un combat contre le jeune policier et ses quatre auxiliaires polynésiens venus, avec beaucoup d’imprudence et d'inconscience, les faire prisonniers.

 

 

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Arrestation

 

 

Ils seront internés en Nouvelle Zélande.Il tenta d'ailleurs plusieurs évasions, mais fut repris et ne rentra qu'en 1919 en Allemagne.

 

 

 

Pendant ce temps, à Mopélia, Kling avait décidé de quitter l’île avec le deuxième canot.

Or le 5 Septembre se présenta la goélette LUTECE, 157 tx, capitaine tahitien Porotu.

C’était un ancien voilier allemand nommé FORTUNA, et capturé semble-t-il au début de la guerre.

Elle arrivait de Papeete, via Bora-Bora, pour reprendre les Tahitiens de Mopélia.

C’était inespéré pour les Allemands qui eurent vite fait de s’en emparer.

 

A bord de LUTECE se trouvaient :

 

- MMr Miller et Fain, propriétaires

- Porutu capitaine tahitien

- 1 subrécargue

- 8 hommes d’équipage, tous tahitiens

- 1 maître d’hôtel

- 1 passager pour Bora-Bora

- 2 Chinois de Niau

 

Propriétaire de la goélette, Mr Faïn, adresse un rapport au gouverneur de Tahiti.

 

Le 4 Septembre, nous arrivons devant Mopélia. Le capitaine Porutu préféra attendre le jour pour approcher de la côte.

Le 5 au lever du soleil, par faible brise, nous nous dirigeons vers la passe. Rien ne paraît anormal, mais le jour grandissant, il nous semble apercevoir une masse noire face à l’un des ilots formant Mopelia. C’est tout d’abord inexplicable, mais bientôt nous reconnaissons la structure d’un navire qui, selon toute apparence s’est échoué sur le récif. Notre première pensée est pour les naufragés qui attendent sans doute depuis longtemps du secours.

 

 

Nous approchant, nous voyons un canot dans le lagon, qui fait route sur nous. Il portaient 5 hommes différemment vêtus, ce qui confirma l’idée que nous avions à faire à des naufragés.

 

Sur l’avant de la barque, il y avait une sorte de trépied qui nous intriguait. Nous nous en demandions l’usage.

 

L’exclamation que nous poussâmes simultanément et le ton employé donnèrent la mesure de notre ahurissement :

« Une mitrailleuse ! »

 

Quelques secondes plus tard nous étions accostés et une quinzaine d’hommes , jusque là couchés dans l’embarcation, sautèrent sur notre pont, revolver, fusil ou grenade au poing.

 

 

Un officier, qui était le second, nous donna l’ordre d’amener nos couleurs, ce que nous refusâmes. Un matelot les descendit.

 

Il nous fit un petit discours sous une forme ironique :

 

« Je regrette d’être dans l’obligation de prendre votre bateau, mais puisque vous avez eu la gracieuse idée de l’amener jusqu’ici, je ne vous ferai pas l’injure de ne pas l’employer pour sauver mon équipage ».

 

Il nous donna une demi-heure pour prendre nos effets personnels.

 

Je lui répondis que peu nous importait d’avoir du linge propre pour se faire fusiller. Mieux valait l’être tout de suite sans plus de formes.

 

« Apprenez, Monsieur, que nous sommes des guerriers et non des pirates » me répondit-il.

 

 

Il m’assura que nous allions être bien traités, qu’il y avait des tentes pour nous abriter à terre et qu’on ne nous laisserait pas démunis.

 

 

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Nous arrivâmes à terre. Là se trouvaient les équipages des divers bateaux capturés qui nous envoyèrent des encouragements de la main. Nos figures piteuses montraient le peu de gloire à recueillir pour nous de cette aventure, sans parler de la perte grave pour notre maison.

 

Il nous conseilla avec insistance de publier le récit de notre capture dès notre arrivée à Papeete.

« -Une aussi sensationnelle aventure obtiendra un grand tirage et vous allez faire fortune » nous assura-t-il.

 

« - Je vois que vous êtes aussi bon commerçant que bon officier » lui répondit Mr Miller.

Mais la plaisanterie ne sembla pas de son goût.

En réalité, en insistant sur cette narration écrite de notre aventure, je pense qu’il souhaitait donner des nouvelles par voie de presse

à sa famille, ou encore à son commandant, le comte von Lückner, parti de l’île depuis 15 jours.

Peut-être voulait-il aussi prévenir un autre navire du genre de celui perdu qui se serait imprudemment attardé à l’attendre

à un rendez-vous fixé d’avance.

 

Le soir, Le capitaine Kling rassembla tout le monde pour les honneurs

à rendre au pavillon allemand. Mr Miller et moi évitâmes cette humiliation en nous tenant cachés jusqu’à la fin de la cérémonie, d’autant que nous savions par les Américains que toute personne présente devait enlever sa coiffure devant le drapeau.

 

Les Américains y allaient, mais pour tourner l’ordre, ils se présentaient tous nu-tête.

Le capitaine Kling fit un nouveau speech et nous nous approchâmes . Il déclara :

 

« J’ai l’intention de quitter cette île ce soir même. Je regrette d’être dans la nécessité de vous abandonner.

J’espère que vous vivrez en bonne intelligence les uns avec les autres.

Je vous recommande surtout les trois indigènes de Maupiti qui étaient dans l’île quand nous sommes arrivés.

Ce sont de bons enfants. Ne les brutalisez pas ou vous m’en rendriez compte personnellement si je revenais,

ou bien au gouvernement français, ou au gouvernement américain.

Je vous laisse trois mois de vivres. Il vous sera aisé de dépasser ce temps en utilisant les ressources du pays et l’apport

que vous fournira les animaux que nous abandonnons. Je vous fais cadeau de tous les médicaments qui sont dans l’infirmerie.

Je vous laisse aussi un canot, légèrement endommagé, mais que vous pourrez réparer.

 

Vous pourrez gagner avec une terre habitée. Le démontage rapide de notre installation radio ne nous a pas permis d’envoyer un message à Tahiti.

 

Le capitaine Southard, qui a montré beaucoup de tact et d’intelligence dans la direction du camp, sera votre chef, titre auquel son âge lui donne droit. »

 

Il nous dit « Au revoir » et serra la main de plusieurs prisonniers.

Mr Miller et moi refusâmes de nous prêter à cette manifestation amicale.

 

Il embarqua ensuite dans son canot les derniers bagages et les armes que ses marins n’avaient cessé de transporter

toute la journée et se dirigea vers le LUTECE. Quelques temps plus tard, il y eut trois explosions espacées de dix minutes.

Il avait fait sauter nos trois embarcations.

Après le départ des Allemands, le drapeau français fut hissé sur le camp.

Le capitaine Southard fut reconnu et accepté par tous comme chef. Il distribua les tâches à chacun et donna l’ordre de remettre

en état le canot laissé par Kling.

Les réparations furent rapidement faites et trois jours après sept hommes quittaient l’île pour chercher du secours à Maupiti :

le capitaine Southard du MANILA, le capitaine Porutu du LUTECE, Miller, Williams, (nota : probablement le subrécargue de LUTECE)

et trois marins tahitiens, Etura, Maru et Mauri.

Nous avions baptisé le canot DELIVER OF MOPELIA.

 

…. Mais ils échouèrent et revinrent

 

En Septembre 1917, quelques uns des hommes qui séjournaient sur l'atoll de Mopélia repartirent avec leur petite embarcation,

DELIVER OF MOPELIA, pour aller chercher du secours. Cette fois, ils parvinrent à franchir les 1080 milles séparant Mopélia de Tutuila,

aux îles Samoa, alors sous contrôle des Américains, ce qui représente un bel exploit nautique.

 

La goélette TIARE TAPORO, capitaine Winchester quitta Papeete le 4 Octobre à 12h00, avec à son bord l'Administrateur des colonies Chazal et le pharmacien aide-major de 1ère classe des Troupes coloniales Lespinasse.

 

Le 10 Octobre, elle était de retour à Papeete avec les Tahitiens, les Français et les Américains de Mopélia.

L'accueil fut triomphal.

 

Le capitaine Kling et ses 55 hommes partirent donc de Mopelia sur LUTECE, qu'ils avaient rebaptisée FORTUNA.

Mais le 4 Octobre 1917, cherchant un passage pour entrer dans la baie de Hangaroa, à l'île de Pâques, FORTUNA-LUTECE

heurta un écueil et s'échoua sur le récif.

Un navire arrivant de Valparaiso emmena alors les Allemands au Chili où ils demeurèrent en résidence surveillée jusqu'à la fin de la guerre.

 

Lutèce échouée

 

 

lutèce échouée.jpg

 

 

 

Plus tard, début Novembre, une expédition revint à Mopélia à bord du navire australien HMAS ENCOUNTER

afin de voir si le SEEADLER pouvait être remis à flots ou s'il fallait le détruire.

Mais c’était une épave irrécupérable.

 

 

Les marins australiens montent sur l'épave du Seeadler

 

 

 

marins sur le seeadler.jpg

 

 

Après avoir démissionné de la marine en 1922, Félix von Luckner reviendra en Polynésie à bord d’un yacht privé.

 

 

polynésie.jpg

 

Laissant son équipage à Papeete, il disparut durant de longues semaines sans laisser de trace...

Il finira par réapparaître quelques temps plus tard en Allemagne où il se lança dans une restauration à grands frais du château familial... Farouchement hostile aux nazis, anti-conformiste et devenu anti-militariste, il poursuivra son existence en donnant des conférences, riche et adulé..

 

 

SEEADLER 6.jpg

.

A Papeete, il subsiste un vestige de la légende du SeeAdler, l’un de ses canons de 105, magnifique pièce rapatriée à Tahiti après la guerre. On peut le voir dans le parc Bougainville, sur le Front de Mer de Papeete.

 

 

canon de 105.jpg

 

von Luckner n'était peut-être pas un très bon marin, mais c'était un grand bonhomme ...

 

Luckner+Epu_.jpg

 

Le poignard du comte Luckner avec deux de ses médailles et son épaulette.

 

 

seeadler.jpg

 

 

http://archive.svbeachhouse.co [...] nderwater/

 

 

Mopelia_ancre.jpg

 

 

Mopelia_masse.jpg

 

 

Mopelia_vilebrequin.jpg

 

 

reportage dédié à tout ses hommes pour pas les oubliés

 

 

C gounod.jpg

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tu ne crois pas si bien dire, j'ai vu cela, une espèce de narcissisme contrôlé, il en jouait beaucoup,je pense qu'il aimait qu'on l'aime

 

comme les traductions allemandes sont très difficiles à mettre en état de compréhension pour tous, j'ai fait un petit résumé:

 

après la guerre, il s'apercevra qu'une aura germait autour de son odyssée, pas un seul mort pendant tout ses faits de guerre!

 

il produira un livre de ses exploits, voyagera aussi à travers le monde et rencontrera pas mal de personne comme: Henry Ford, la famille Rockefeller

et d'autres, et a reçu de nombreux prix. Par exemple, l'attribution de la citoyenneté d'honneur de la ville de San Francisco est mentionné.

 

pendant la montée du nazisme, eux, se serviront de ses exploits, lui refusa d'adhérer à ce parti, il est dit d'ailleurs que la gestapo feront courir des bruits

sur sa vie privé: acte de pédophilie envers sa propre fille!! Reinhard Heydrich avait ici sa main dans le jeu, on le sait aujourd'hui

il aurait aussi sauvé des juifs mais surtout une dont on a un témoignage pendant une émission télévisée aux états unis

mais être connu par ses exploits pendant la première guerre mondial ne le privera pas d'en faire un autre pendant la deuxième!

rappel du site allemand de la ville de HALLE

 

 

Rappel: 16 Avril 1945

 

Luckner a franchi la ligne de front pour rejoindre les troupes de l'armée américaine, qui avait déjà pénétré dans des combats difficiles

dans la banlieue de Halle. Leur commandant de la 104ème Division US, énervé en raison de la résistance du côté allemand (très nombreux snipers) pour finalement demander de s'emparer de la ville par tous les moyens militaires.

 

Cela signifiait l'utilisation de l'artillerie lourde et environ 1.000 bombardiers qui ont vite faites prêt. La ville est averti de se rendre ou de subir.

Graf Luckner réussi, accompagné par le Major Karl Huhold et le représentant de New Week, qu'il connait depuis les années 20,a dissuadé les Américains et de parvenir à un changement dans le combat.

Dans un délai de quelques heures, les troupes allemandes furentt en mesure d'effectuer le retrait partiel convenu.

des milliers de réfugiés, de blessés et d'habitants et la ville, furent sauver par ses hommes.

 

 

luckner Saale.jpg

 

 

luckner2.jpg

 

Le 19 Avril 1945 a pris fin exactement à 10,55 horloge de la deuxième guerre mondiale à Halle (Saale).

A l'initiative de notre Graf Luckner Société sonnent depuis 2010 chaque année à cette date exactement, à la même heure, les cloches de l'église Diei et la zone environnante pour commémorer ses lieux épargnés.

 

Graf Luckner est mort en 1966 à Malmö / Suède, la patrie de son épouse. Ses funérailles à Hambourg a ressemblé dans leurs dimensions à des funérailles d'État. des milliers de citoyens lui ont donné un dernier hommage, parmi les invités d'honneur ont été nombreuses personnalités.

 

 

 

 

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REPORTAGE: Les bornes Vauthier

 

les Bornes Vauthier? nous connaissons tous les bornes de Napoléon remontant de Frégus, les bornes de la N7, les bornes des GI tombés en Normandie (les bornes de la liberté), celles remontant du sud après le débarquement en Provence, celles de Napoléon3 sur la route du charbon, celles de la voie sacré, mais les bornes Vauthier?

 

 

 

bornelein1.gif

Ces bornes sont positionnées sur la ligne du front au 18 juillet 1918, de la Mer du Nord à la frontière suisse, marquant la limite extrême de l’avancée des troupes allemandes au début des contre-offensives alliées qui devaient mener à la victoire et à l’armistice du 11 novembre 1918.

 

 

 

bornes.jpg

 

Leur espacement est très variable, elles se situent le plus souvent à l’intersection de la ligne extrême occupée par les armées ennemies avec les routes nationales et autres qui traversent cette ligne. L’emplacement de certaines a été modifié.

En 1920, le sculpteur Paul Moreau-Vauthier (1871-1936) *, ancien combattant de Verdun, émit l'idée de commémorer la première guerre mondiale en installant une série de pierres sculptées le long de la ligne de front, de Nieuwpoort en Belgique à Moosch en Alsace (près d'Altkirch).

Il présenta son premier modèle cette année là à Henri Defert, président du Touring Club de France, qui, enthousiasmé, invita le Touring Club de Belgique à se joindre au projet.

 

CT-_inauguration_de_la_borne_marquant_l'arrêt_de_la_marche_allemande.jpg

[h1 id=firstHeading] inauguration de la borne marquant l'arrêt de la marche allemande [/h1]

Sollicité, le Maréchal Pétain établit une liste de 240 lieux (212 en France, 28 en Belgique), dans le but de matérialiser la ligne de front de plus de 700 km de long, telle qu'elle était lors de l'offensive victorieuse de la deuxième bataille de la Marne, le 18 juillet 1918.

Pour recueillir des fonds, les deux Touring-club, belge et français, organisèrent des souscriptions, et collectèrent de dons d'organismes publics, d'états, d'associations ou de personnes privées

(Pour exemple, dons du Portugal pour les bornes 22 à 28, du département du nord pour les bornes 35 à 42, de diverses associations d'Argentine des bornes 74 à 92, etc.)

Mais les fonds recueillis ne permirent d'installer que 118 bornes (96 en France, 22 en Belgique), de 1921 à 1927, dont 96 subsistent aujourd'hui encore (74 en France)

 

bornedom1.gif

 

 

La dernière borne sera installée en juin 1927 au Vieil-Armand (Hartmannswillerkopf) près de Cernay en Alsace

Toutes ces bornes en granit rose d'un peu plus d'un mètre de haut, sont surmontées d'un casque posé sur une couronne de lauriers, généralement français, mais parfois belge ou britannique. Elles comportent en façade le nom du lieu où elles ont été implantées, ainsi qu'une inscription, soit en français (« Ici fut repoussé l'envahisseur 1918 »), soit en anglais (« Here the invader was brought to a standstill »), soit en néerlandais (« Hier werd de overweldiger tot staan gebracht »).

 

hellfirecorner_nels.jpg

Sur la partie basse, est généralement inscrit le nom de l'organisme bienfaiteur et le numéro de la borne, qui permet ainsi de les identifier toutes depuis leur réalisation (mais ce numéro ne correspond ni à un ordre chronologique, ni a un ordre géographique). Les flancs de chaque borne représentent des éléments d'équipements : étui de masque à gaz, grenades à chaque angle, bidon.

 

Flirey Croix Rochas Borne Vauthier 5.jpg

M25.jpg

Paul Moreau-Vauthier (1871-1936), vétéran de Verdun, était né le 26 novembre 1871. Sa renommée de sculpteur fut acquise dès 1920 avec sa sculpture "La Parisienne" présentée à Paris lors de l'Exposition Universelle (1900). Paul Moreau-Vauthier mourra, le 2 février 1936, dans un accident de voiture à Ruffigny, près de Niort alors qu'il se rendait à Bordeaux, et repose au cimetière du Père-Lachaise

pensez à eux maintenant quand vous croiserez ses bornes, non, ses monuments en miniatures qui dénoncent la douleur qui sévit là bas, il y a un siècle

 

p1070810.jpg

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puré! je suis surpris que vous ne connaissiez pas :??:

 

j'ai appris cela à l'école, mais bon, c'est vrai que cela fait longtemps... :non:

 

pour la peine, le prochain reportage sera une bataille navale, la première de cette guerre :o

 

ensuite, un triple témoignage, un allemand, un belge et un français pour un drôle de boulot dans cette bataille géante

 

 

ensuite, un reportage où vous allez pas vous y attendre :p

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