Aller au contenu
Logo Caradisiac      

Téléchargez nos application

Disponible sur App Store Disponible sur Google play
Publi info
Salon de discussion

La Grande Guerre: Reportages et Témoignages


zygomard
 Partager

Voir la meilleure réponse Résolu par zygomard,

Messages recommandés

REPORTAGE: Parisener Kanone

 

canparis1.jpg

 

Les canons de Paris en allemand, sont sept pièces d'artillerie à très longue portée utilisées au cours de la Première Guerre mondiale par les Allemands pour bombarder Paris entre le 23 mars et le 9 août 1918. Elles tirèrent à plus de 120 km de distance et en un peu plus de 4 mois, 367 obus sur Paris et les communes environnantes, causant la mort de 256 personnes (source wiki)

 

Tout commence aux environs de l'automne 1914, le Grand état-Major allemand espère encore que l'armée va poursuivre son avance le long de la côte de la Manche au-delà de Calais.

 

Une telle avance offrait la possibilité de pilonner le port anglais de Douvres par l'artillerie de longue portée. La plus courte distance entre Douvres et la côte française se situe au cap Gris-Nez, au sud-ouest de Calais, où la largeur de la Manche est de l'ordre de 35 km. On envisagea donc d'utiliser des pièces d'artillerie navales de la Kriegsmarine modifiées pour atteindre de telles portées.

 

 

 

douille bertha.jpg

 

Au début de 1917, le haut commandement allemand réclame un canon à très longue portée qui pourrait, d'un point de la côte française, atteindre Londres et les quais de la Tamise. Et, pour faire d'une pierre deux coups, cette bouche à feu géante devait aussi pouvoir pilonner les ports français situés loin derrière le front, afin de perturber les opérations de débarquement des troupes et du matériel ou de gêner considérablement leur ravitaillement.

 

C'est le docteur Rausenberger, responsable du développement du canon chez Krupp, qui fut chargé de l'étude et de la réalisation du Wilhelmgeschutze (l'engin-à-Guillaume, l'arme-à-Guillaume), le nom officiel du Paris Kanone.

 

Si le professeur Rausenberger assumait la responsabilité générale du projet, sa direction technique relevait dans les faits du docteur Otto von Eberhard, appuyé par une équipe talentueuse qui maîtrisait parfaitement les techniques les plus avancées dans les domaines du génie mécanique et de la balistique interne.

 

Eberhard de 1916-1917 étudiera la possibilité d'utiliser un obus sous calibré à sabots.

 

 

grosse-bertha-reconstitution-obus.jpg

 

Rausenberger refuse cependant d'utiliser cette technique novatrice dans le Canon de Paris en affirmant que le risque était trop grand d'avoir recours à une technique non éprouvée, technique qui allait pourtant se révéler par la suite comme la voie de prédilection du développement de l'artillerie.

 

Pourtant, le premier tir expérimental, effectué sur le polygone d'Altenwalde, le 20 novembre 1917, démontre clairement les potentialités de ce type d'obus révolutionnaire. Des projectiles furent lancés à plus de 100 km. Malgré ces premiers résultats très encourageants, le directeur de l'artillerie de chez Krupp maintenait que l'utilisation de ce type de projectile allait soulever des problèmes insurmontables notamment parce que la séparation du sabot risquait de modifier la trajectoire de l'obus

 

Pour développer son canon le Dr Rausenberger prit comme base la pièce allemande à longue portée la plus puissante du moment, le Long Max sur lequel on monta un canon de calibre réduit mais à tube allongé. Lange Max ( long Max ) SK-L/45 était une pièce d'artillerie de marine montée sur rail. D'un calibre de 380mm pour une longueur de 17m, sa portée avec des obus de xxt était de 60 km.

 

 

longmax.jpg

 

 

Les tubes des canons de Paris furent construits à partir des 9 tubes de marine de 350mm destinés au croiseur ERSATZ FREYA dont la construction avait été suspendue. Les tubes de marine de 17m ont été réalésés pour supprimer les rainures. A l'intérieur des tubes devenus lices était fretté (mise en place par dilatation) un tube rayé de calibre inférieur ( 210mm ) mais beaucoup plus long ( 30m ).

Le canon fut encore rallongé par un tube prolongateur de 6m fixé à l'extrémité du premier. La longueur totale du tube atteinte était de 36m pour un poids entre 140 et 125T. La longueur et le poids exceptionnels du canon ont obligé les ingénieurs de la Krupp à concevoir un système de soutènement inédit en artillerie. Comme pour un pont suspendu des haubans et un mat central viennent rigidifier le long tube, l'empêchant de se courber sous son propre poids (plusieurs canons à long tube accusent d'ailleurs une courbe à peine perceptible que redresse momentanément la mise à feu). Après chaque coup de feu, le tube oscillait souvent plusieurs minutes.

 

 

fabrick krupp.jpg

 

De par ses dimensions hors norme le canon ne pouvait être acheminé d'une seule pièce. Après avoir été déplacé par voie ferrée en pièces détachées, le canon était assemblé sur place au moyen d'un pont roulant. L'affût était préalablement débarrassé de ses bogies ferroviaires avant d'être monté sur un plateau tournant, le tube et sa prolongation étaient ensuite montés sur l'affût et enfin on déployait les haubans de soutènement. Ainsi montée la pièce atteignait le poids de 750t.

 

 

presence du kaiser.jpg

 

Mais le secret des canons de Paris réside dans la trajectoire de l'obus. Avec une élévation égale à 50 degrés, le projectile est propulsé dans la haute atmosphère où l'air raréfié oppose moins de résistance à l'obus et accroît ainsi sa portée.

Le 30 janvier 1918 lors des essais finaux au pas de tir de la marine à Altenwalde le canon tira jusqu'à 126 km avec une assez bonne précision. Les obus ont atteint une altitude de 42 km à l'apogée de leur trajectoire.

C'est à l'époque la plus haute altitude au-dessus de la surface de la Terre jamais atteinte par un projectile lancé par l'homme. Le Canon de Paris conserva ce record de 1918 à 1939

 

 

tir d'essai.jpg

 

L’armée allemande prit pour objectif l’agglomération parisienne à 120km des positions de tir, avec au moins trois canons d’une taille jamais vue.

 

Ces pièces furent surnommées Grosse Bertha par les Parisiens.

Les Allemands désignant de leur côté, sous le même vocable, un canon différent (très gros calibre, très courte portée).

 

 

grosse bertha.jpg

 

Une polémique s’est engagée dès la fin de la guerre, qui perdure aujourd’hui, renforcée par le fait que tous les matériels et tous les documents ont été détruits avant l’entrée des alliés en Allemagne.

La réalisation même de ces engins a été mise en doute par certains auteurs bien que les documents officiels français et les témoignages des deux parties prouvent leur existence et leur efficacité.

En revanche le but réel de l’opération créer une psychose au sein de la population, de manière à influer sur la conduite de la guerre et amener le gouvernement français à la capitulation, n’a pas été atteint.

 

 

bertha2.jpg

 

 

Ses canons présentaient des caractéristiques hors du commun :

 

longueur du tube : 34 m, constitué de deux parties d’égale longueur vissées l’une à l’autre : un tube rayé classique 7, d’un calibre initial de 380 mm chemisé à 210 mm et prolongé par un tube lisse du même calibre de 210 mm, haubané pour éviter le fléchissement ;

chambre de tir : 5 m de long ;

diamètre extérieur au tonnerre : l m environ, l’épaisseur annulaire du tube atteignant à cet endroit 40 cm à peu près ;

poids total : 750 t dont 175 pour le tube ;

poids maximum du projectile : 125 kg ;

poids de la charge explosive : 8 à 10 kg ;

poids de la charge propulsive : 150 à 200 kg (selon la distance de Paris) ;

vitesse initiale du projectile : 1 500 à 1 600 m/s

Temps de vol du projectile : 180 à 210 secondes

 

 

Pariser Ferngeschütz.jpg

 

L'obus tiré atteint l'altitude maximale de 40 km à l'apogée de sa trajectoire. Ce fut longtemps le record d'altitude atteint par un objet lancé par l'homme (jusqu'à l'invention de la fusée V2 lors de la Seconde Guerre mondiale)

Le Paris Kanon multiplie par 4 la portée maximale de l'artillerie de l'époque, la passant de 30 à 120 km

des abris pour les officiers, le personnel, les générateurs électriques, ainsi que des communications abritées entre ces installations doivent être aménagés avant la mise en œuvre du canon

mise à feu électrique.

 

 

Kanonen.jpg

 

 

planqué.jpg

 

Les obus étaient numérotés de 1 à 65 ; Le 65e tiré, il fallait changer le tube, qui était alors renvoyé chez Krupp pour rechemisage et fabrication d'une nouvelle série d'obus.

Sept tubes ont été construits. Des auteurs donnent des renseignements différents qui ne sont justifiés par aucun témoignage : longueur du tube : 30 ou 40 m ; poids de l’obus : plus de 400 kg ; vitesse initiale 2 000 m/s.

 

 

en montage.jpg

 

Le Parisener Kanone n’était pas une pièce sur voie ferrée mais elle ne pouvait être transportée que par ce moyen. Le tube reposait classiquement par des tourillons sur une poutre, dite « balancier », portée par deux boggies de cinq essieux à l’avant, deux boggies de quatre essieux à l’arrière, soit 18 essieux. L’affût-truck et les wagons transportant le matériel annexe (de manutention en particulier) et le personnel constituaient un train complet (plusieurs photos parues dans des journaux présentent à tort des pièces à longue portée sur voie ferrée classiques comme des Grosses Berthas).

 

 

plan.jpg

 

Estimation. Il semble qu’aucun tir n’ait dépassé 126 km (aux essais, en Allemagne).

portée maximum : 130 km 9 ;

cadence maximum : 1 coup toutes les 15 mn environ.

 

 

Kanonen02.jpg

 

En 46 jours de tirs, 367 obus ont atteint la capitale et sa banlieue, selon la préfecture de police de Paris.

 

Si les dégâts matériels sont restés relativement limités, sauf à l’église Saint-Gervais dont il sera question ci-après, les pertes humaines n’ont rien d’insignifiant. Dès le premier jour de tirs (23 mars 1918), 18 obus sont tombés sur Paris et 4 sur la banlieue causant, selon le communiqué officiel qui reste imprécis, une dizaine de morts et une quinzaine de blessés.

 

 

grosse-bertha-vendredi-saint.jpg

 

Le 29 mars, un seul obus toucha Paris, en l’occurrence l’église Saint-Gervais pendant l’office du Vendredi-Saint, crevant la toiture et la voûte et détruisant la moitié supérieure d’un pilier. Plusieurs renseignements contradictoires ont été publiés sur le nombre de victimes pendant et après la guerre. Tenons-nous donc au libellé du monument commémoratif élevé dans l’église même : 91 tués (dont 52 femmes) et 68 blessés.

 

 

st gervais.jpg

 

Au total, on a décompté 256 morts et 620 blessés. Une carte donnant l’emplacement des points d’impact a été publiée par L’Illustration dans son numéro du 4 janvier 1919.

 

 

Ce qui est certain. La philosophie et les prolégomènes de l’opération : la pièce Parisener Kanone, « la Grosse Bertha des Parisiens », a été utilisée exclusivement contre Paris et son agglomération, ce pourquoi elle a été conçue et réalisée.

 

 

coincy bertha.jpg

De plus, elle n’avait pas pour but premier de détruire mais de paniquer la population : c’était une arme psychologique. L’histoire de sa gestation jusqu’aux essais, ses caractéristiques techniques, celles de ses projectiles, de ses positions de tir et des tirs, telles qu’elles sont exposées ci-dessus, ne sont plus contestables .

 

c’était une pièce d’un calibre relativement modeste (210 à 240 mm) en comparaison des autres pièces à longue portée, et ce n’était pas une pièce sur voie ferrée.

 

 

coincy bertha 2.jpg

l’arme a été construite à sept exemplaires pour le tube et au moins trois exemplaires pour l’affût de tir.

 

deux pièces au moins ont été établies à Crépy-en-Laonnois (mont de Joie) et ont été mises en œuvre simultanément (aucune sur le mont de Joie proprement dit, mais seulement au pied).

 

 

coincy bertha3.jpg

l’une des pièces a été détruite par un incident de tir, sur le site de mont de Joie.

 

deux types d’embase ont été utilisés : une fixe en béton, une métallique démontable.

 

trois sites de tir ont été aménagés, dont deux (Bruyères et Beaumont) ont reçu des plates-formes métalliques.

 

tous les sites de tir sont situés dans le département de l’Aisne, à une distance maximum de 45 km de Laon et de 92 à 121 km de Notre-Dame de Paris.

 

 

grosse bertha4.jpg

Réussite technique allemande, ces canons mobilisèrent les premiers temps d'importantes forces françaises pour repérer leur emplacement et essayer de les détruire.

 

Mais leur fabrication et mise en œuvre furent aussi très coûteuses pour les Allemands et ces canons n'eurent pas l'effet escompté sur la population qui avec l'espacement des tirs s'y habitua et ils ne modifièrent pas le cours du conflit.

 

N’en déplaise aux Allemands et aux puristes de tout bord, dans la mémoire collective des Français, et particulièrement des Parisiens, la Grosse Bertha restera cette pièce extraordinaire qui a bombardé la capitale pendant plus de cinq mois, en 1918, car c’est sous ce nom qu’elle est entrée dans la légende, comme le cheval de Troie. source pilote: revue historique des armées puis d'autres sites dont des habituels en page1

 

 

je ferai certainement une suite...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

superbe obus et imposant d'un mortier de 420 et justement de la (les) grosse bertha

 

peu le savent, mais cet engin sera en action dès le début de la guerre en Belgique, ils avaient comme devoir de détruire les forts de Liège par exemple.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

A propos de gros canons, dimanche en surfant (oui je fais du sport) sur le net j'ai trouvé une minuscule photo d'un autre gros machin.

 

 

Canon US.jpg

 

Il est loisible de voir "USA" de marqué sur l'engin. Mais, comme les américains n'ont à priori jamais construit d'engin pareil, on se demanderait bien pourquoi, je reste dubitatif...

Est ce une construction faite après les hostilités de 14-18?

En tout cas, selon la photo, ce n'est pas très récent.

J'ai aussi trouvé un site où il est question de ces grosses pièces d'artillerie, sur rails "of corse".

http://deuxiemeguerremondia.fo [...] oie-ferree

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

A propos de gros canons, dimanche en surfant (oui je fais du sport) sur le net j'ai trouvé une minuscule photo d'un autre gros machin.

 

 

Canon US.jpg

 

Il est loisible de voir "USA" de marqué sur l'engin. Mais, comme les américains n'ont à priori jamais construit d'engin pareil, on se demanderait bien pourquoi, je reste dubitatif...

Est ce une construction faite après les hostilités de 14-18?

En tout cas, selon la photo, ce n'est pas très récent.

J'ai aussi trouvé un site où il est question de ces grosses pièces d'artillerie, sur rails "of corse".

http://deuxiemeguerremondia.fo [...] oie-ferree

 

 

 

superbe photo, certainement une prise de guerre, canon de marine sur rail comme savaient si bien les faire, les allemands

je dis canon car il a pas la forme d'un obusier

 

pour le canon long portée, seul les allemands et... français ont osé en fabriquer

 

là, la version française:

 

 

alvf1.jpg

 

 

alvf2.jpg

 

 

alvf4.jpg

 

 

alvf3.jpg

 

deux furent construit tout de suite après guerre, c'est dire que les parisener kanone (grosse bertha pour les parisiens) eurent

une empreinte psycologique importante après guerre

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Invité §pie367dg

A propos de gros canons, dimanche en surfant (oui je fais du sport) sur le net j'ai trouvé une minuscule photo d'un autre gros machin.

 

 

Canon US.jpg

 

Il est loisible de voir "USA" de marqué sur l'engin. Mais, comme les américains n'ont à priori jamais construit d'engin pareil, on se demanderait bien pourquoi, je reste dubitatif...

Est ce une construction faite après les hostilités de 14-18?

En tout cas, selon la photo, ce n'est pas très récent.

J'ai aussi trouvé un site où il est question de ces grosses pièces d'artillerie, sur rails "of corse".

http://deuxiemeguerremondia.fo [...] oie-ferree

 

 

J'ai agrandi la photo autant que j'ai pu et les uniformes sont manifestement ceux

de la première guerre, un canon conçu par les américains pour la bataille en

France ???

D'un autre côté je ne vois pas leur intérêt d'un tel matériel de l'autre côté de

l'Atlantique, même contre les méxicains ça ne se justifierait pas .

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Les emprunts « Défense Nationale » conséquents à la Grande Guerre.

 

Le nerf de la guerre, c’est l’argent et, l’or aussi.

À la veille de la Grande Guerre, avec 45 milliards de francs placés à l'étranger, la France apparaît comme le « banquier du monde », et, en plus, les Français sont de très bons épargnants.

Mais, dès les premiers mois des hostilités, et, bien qu’il était admis qu’elle ne durerait pas, le financement de la guerre posa problème. L’économie tournant très au ralenti, les recettes fiscales fondant comme neige au soleil, il devenait urgent de lever des fonds, c’est pourquoi, le gouvernement convoita pour ses dépenses militaires l’épargne de la population.

 

Le pouvoir entend donc forcer d’avantage l’implication de la population dans l’effort de guerre coûteux et meurtrier en l’encourageant à souscrire des emprunts, mais aussi à des bons de la Défense Nationale. Le devoir de l’arrière n’est il pas de seconder les efforts et les sacrifices endurés sur le front par les millions de mobilisés ?

L’Etat incite de fait à une participation financière, sous la forme d'emprunts pour la Défense Nationale.

Il en proposera quatre entre 1915 et 1918 et d’autres par la suite. A chacun de ces emprunts l'Etat récoltera plus de 10 milliards de francs.

Pour garantir un résultat, la propagande patriotique par voie d’affiche enlève tous les suffrages et assurera une levée de fonds sans précédent.

Emprunt 1.jpg

Ces campagnes sont proposées par voie d'affiche et l'on fait appel aux artistes patriotes reconnus pour en améliorer le rendement.

Par le biais d’agences bancaires, de notaires et autres organismes les dessinateurs, graveurs, peintres, caricaturistes rivalisèrent avec succès d’imagination pour créer des affiches afin de stimuler le patriotisme par une générosité ardemment souhaitée et bienvenue.

 

 

Emprunt 1_ versez-votre-or.jpg

Emprunt 1_ supreme effort 1915.jpg

 

Dès le lancement en novembre 1915 du premier emprunt la population souscrit massivement. Il est certain que cet emprunt à longue échéance à des conditions avantageuses (plus de 5% d'intérêts exemptés d'impôt) est, nonobstant la fibre patriotique, enclin à séduire les souscripteurs.

Ces braves épargnants achètent aussi des bons du Trésor, rebaptisés "bons de la Défense Nationale" avec un taux d'intérêt équivalent mais à court terme, et participent au succès de la levée de fonds.

 

Emprunt 2_on les aura_1916.jpg

 

Emprunt 3-2.jpg

 

 

Souscrire aux emprunts "Défense Nationale" et acheter les "Bons de la Défense Nationale" est avant tout un "geste patriotique" comme le souligne la propagande. En témoignent de nombreuses affiches, publication, cartes postales et diplômes de souscription.

 

 

Emprunt 3-1.jpg

 

Les emprunts de la Défense Nationale rapporteront 55 milliards de francs

Les Bons de la Défense Nationale eux rapporteront 50 milliards de francs

 

Emprunt n° 1 novembre 1915 13 milliards

Emprunt n° 2 octobre 1916 10 milliards

Emprunt n° 3 décembre 1917 10 milliards

Emprunt n° 4 novembre 1918 22 milliards

 

Emprunt n° 5 février 1920 16 milliards

Emprunt n° 6 octobre 1920 28 milliards

 

 

 

Emprunt 3-3_Hansi.jpg

 

1917 Emprunt 3_Diplome.jpg

 

L'endettement extérieur

Les impôts, les bons et les emprunts de la Défense Nationale, ce n'est de loin pas suffisant et, très vite, la France se doit d’en appeler à l'emprunt international, notamment auprès de la Grande-Bretagne et des États-Unis.

Les Britanniques fournissent au total 13 milliards de francs à la France, de 1914 à 1918.

Les États-Unis, jeune nation en pleine croissance, ne prêtent (craignant la victoire de l'Allemagne) que 3 milliards de francs entre 1914 et 1916. Mais lorsqu' ils prennent part à la Grande Guerre, en 1917 , Washington apporte sa caution à la France et verse l'équivalent de 13 milliards de francs de 1917 à 1918.

Immanquablement, la Grande Guerre marquera un tournant décisif pour l'économie nationale et internationale de la France. Car il faudra bien s'acquitter de ses dettes.

Une dette publique qui avoisine les 200 milliards en 1919.

Celle de l'Allemagne est, quant à elle, multipliée par 28 !.

"Le Boche paiera !", se rassurent les Français.

Mais comment faire payer un pays plus appauvri, encore, que le sien?

Ceci est une autre histoire…

 

L’ennemi aussi a procédé au lancement de 9 emprunts ce dont nous parleront ultérieurement au sujet de l'affiche ci dessous.

1918 Tank.jpg

 

Emprunt 4.jpg

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

yes! j'ai bien aimé ton reportage, fallait y penser mais tellement plausible

 

je suis en train de lire l'histoire d'un cargo qui fournissait du fret dès le début de la guerre, possibilité de chargement de 3 000 tonnes

et le bateau était loué 1 000 francs par jour!!! On comprend mieux les "emprunts"

 

peut être un reportage ensuite :jap:

 

j'attends avec intérêt celui sur l'Allemagne

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Invité §pie367dg

Les emprunts « Défense Nationale » conséquents à la Grande Guerre.

 

Le nerf de la guerre, c’est l’argent et, l’or aussi.

À la veille de la Grande Guerre, avec 45 milliards de francs placés à l'étranger, la France apparaît comme le « banquier du monde », et, en plus, les Français sont de très bons épargnants.

Mais, dès les premiers mois des hostilités, et, bien qu’il était admis qu’elle ne durerait pas, le financement de la guerre posa problème. L’économie tournant très au ralenti, les recettes fiscales fondant comme neige au soleil, il devenait urgent de lever des fonds, c’est pourquoi, le gouvernement convoita pour ses dépenses militaires l’épargne de la population.

 

Le pouvoir entend donc forcer d’avantage l’implication de la population dans l’effort de guerre coûteux et meurtrier en l’encourageant à souscrire des emprunts, mais aussi à des bons de la Défense Nationale. Le devoir de l’arrière n’est il pas de seconder les efforts et les sacrifices endurés sur le front par les millions de mobilisés ?

L’Etat incite de fait à une participation financière, sous la forme d'emprunts pour la Défense Nationale.

Il en proposera quatre entre 1915 et 1918 et d’autres par la suite. A chacun de ces emprunts l'Etat récoltera plus de 10 milliards de francs.

Pour garantir un résultat, la propagande patriotique par voie d’affiche enlève tous les suffrages et assurera une levée de fonds sans précédent.

Emprunt 1.jpg

Ces campagnes sont proposées par voie d'affiche et l'on fait appel aux artistes patriotes reconnus pour en améliorer le rendement.

Par le biais d’agences bancaires, de notaires et autres organismes les dessinateurs, graveurs, peintres, caricaturistes rivalisèrent avec succès d’imagination pour créer des affiches afin de stimuler le patriotisme par une générosité ardemment souhaitée et bienvenue.

 

 

Emprunt 1_ versez-votre-or.jpg

Emprunt 1_ supreme effort 1915.jpg

 

Dès le lancement en novembre 1915 du premier emprunt la population souscrit massivement. Il est certain que cet emprunt à longue échéance à des conditions avantageuses (plus de 5% d'intérêts exemptés d'impôt) est, nonobstant la fibre patriotique, enclin à séduire les souscripteurs.

Ces braves épargnants achètent aussi des bons du Trésor, rebaptisés "bons de la Défense Nationale" avec un taux d'intérêt équivalent mais à court terme, et participent au succès de la levée de fonds.

 

Emprunt 2_on les aura_1916.jpg

 

Emprunt 3-2.jpg

 

 

Souscrire aux emprunts "Défense Nationale" et acheter les "Bons de la Défense Nationale" est avant tout un "geste patriotique" comme le souligne la propagande. En témoignent de nombreuses affiches, publication, cartes postales et diplômes de souscription.

 

 

Emprunt 3-1.jpg

 

Les emprunts de la Défense Nationale rapporteront 55 milliards de francs

Les Bons de la Défense Nationale eux rapporteront 50 milliards de francs

 

Emprunt n° 1 novembre 1915 13 milliards

Emprunt n° 2 octobre 1916 10 milliards

Emprunt n° 3 décembre 1917 10 milliards

Emprunt n° 4 novembre 1918 22 milliards

 

Emprunt n° 5 février 1920 16 milliards

Emprunt n° 6 octobre 1920 28 milliards

 

 

 

Emprunt 3-3_Hansi.jpg

 

1917 Emprunt 3_Diplome.jpg

 

L'endettement extérieur

Les impôts, les bons et les emprunts de la Défense Nationale, ce n'est de loin pas suffisant et, très vite, la France se doit d’en appeler à l'emprunt international, notamment auprès de la Grande-Bretagne et des États-Unis.

Les Britanniques fournissent au total 13 milliards de francs à la France, de 1914 à 1918.

Les États-Unis, jeune nation en pleine croissance, ne prêtent (craignant la victoire de l'Allemagne) que 3 milliards de francs entre 1914 et 1916. Mais lorsqu' ils prennent part à la Grande Guerre, en 1917 , Washington apporte sa caution à la France et verse l'équivalent de 13 milliards de francs de 1917 à 1918.

Immanquablement, la Grande Guerre marquera un tournant décisif pour l'économie nationale et internationale de la France. Car il faudra bien s'acquitter de ses dettes.

Une dette publique qui avoisine les 200 milliards en 1919.

Celle de l'Allemagne est, quant à elle, multipliée par 28 !.

"Le Boche paiera !", se rassurent les Français.

Mais comment faire payer un pays plus appauvri, encore, que le sien?

Ceci est une autre histoire…

 

L’ennemi aussi a procédé au lancement de 9 emprunts ce dont nous parleront ultérieurement au sujet de l'affiche ci dessous.

1918 Tank.jpg

 

Emprunt 4.jpg

 

 

Trés interessant cet article sur les emprunts, dont certains m'étaient inconnus,

seulement il manque le plus célêbre " l'emprunt russe " , j'essaierai de remettre

la main sur un exemplaire qui traine quelque part, au vu de sa valeur ??

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Si tu possède un de ces papiers, il n'a plus aucune valeur si ce n'est de mauvais souvenirs de tes grands parents! :cry:

Il convient de traiter ce sujet "Emprunts Russes" bien à part car très différent de par sa destination et de par la durée de levée et d'émission (1870-1918) ainsi que par la suite donnée (!) suite que la mémoire collective française n'a pas oubliée.

J'attends avec impatience ton post sur cette ou ces fameuses arnaques.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

La photo, pas très connue, représente une vue sur une pyramide de casques allemands pris à des soldats pendant la Première Guerre Mondiale. Ce monument éphémère a été érigé dans la gare de Grand Central Terminal à New York en 1918, donc à la fin des hostilités. Gare "Grand central station" que Zygomar vous a présentée en page 1.

Pyramide de casques.jpg

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

REPORTAGE: Trouvez les Bertha!!

 

Montage01.jpg

[h3] Un Lange 21 cm Kanone in Schiessgerüst en essai réel au pas de tir sur le champ de tir de la Marine à Altewalde, près de Cuxhaven, au Nord de l'Allemagne [/h3]

 

 

En mars 1918 Paris fut bombardée, mais nul bombardier allemand ou zeppelin n'était en vu. Il s'avéra que les obus étaient tirés par canon. La surprise fut énorme.

 

"Quelques minutes après nous filions dans la direction de Paris.... Des Spads évoluaient à toutes hauteurs et nul allemand ne paraissait! Pourtant les parisiens restaient terrés et les sans fils annonçaient, à intervalles réguliers, la chute d'un projectile... L'après-midi, un message téléphonique annonçait que Paris avait été bombardée par canon, et chacun de rire tant la nouvelle paraissait invraisemblable... Il fallut pourtant admettre bientôt son existence et beaucoup de sceptiques de la première heure furent parmi les plus ardents protagonistes" - Capitaine Fonck - Mes Combats -

 

 

Montage02.jpg

[h3] Montage de l'arme sur son affut [/h3]

 

Les allemands avaient en effet créé un canon capable de bombarder Paris à 120km de distance. Baptisé Wilhelm Geschutz (canon de Guillaume), puis parfois le Long Max, les parisiens le baptisèrent Grosse Bertha, dénomination qui est restée.

 

 

Montage03.jpg

[h3] Fixation des haubans du tube [/h3]

 

Paris le 23 mars 1918, Vers 7 h 17 avec un fracas qui est entendu dans tout le centre de Paris, un premier obus tombe sur la place de la République. Quinze minutes plus tard, à la grande consternation des Parisiens, une explosion de même intensité secoue de nouveau la capitale. Le projectile est tombé cette fois-ci rue Charles-V. Puis un troisième obus éclate boulevard de Strasbourg, à deux pas de la Gare de l'Est.

Ce 23 mars fatidique était une magnifique journée de printemps. Le Kaiser lui-même vint inspecter, vers 13 heures, les engins qui pilonnaient Paris depuis le matin.

 

 

Montage04.jpg

[h3] L'arme complétement assemblée - L'escalier à l'arrière de la culasse est un aménagement construit pour ces essais sur le champ de tir - Il permettait aux officiels d'accéder facilement à l'arme - [/h3] [h3] Il ne sera bien entendu pas repris sur les armes engagées sur le champ de batailles [/h3]

 

exemple d'impacts:

 

7h20: 6 quai de seine

7h45: bâtiment de la gare de l'EST

8h13: 15 rue Charles V 1 tué

8h30: 68 rue François-Miron 4 blessés

8h45: Boulevard de Strasbourg, chaussée face à la gare de l'EST 8 tués et 13 blessés

8h00: passage du nord

9h15: 29 rue de l'Ourcq

9h35: jardin de l'avenue de l'observatoire

9h40: 2 rue Legouvé 1 tué

10h00: Vanves, 71 rue de 4 septembre

10h40: 22 rue de Liancourt 1 tué

11h10: rue Desnoyers

11h20: Pantin, 61 rue de Paris 2 tués 3 blessés

11h45: 13 rue de Flandre 1 tué

13h00: jardin des tuileries

13h15: Place de la république 2 tué 9 blessés

13h30: rue de st cloud

13h45: 57 rue Riquet

14h45: Pantin, près de la gare

 

 

Montage05.jpg

 

 

Dans les jours qui suivent, les journaux parisiens s'efforcent d'éclaircir le mystère et avancent diverses hypothèses. Pour certains, les obus sont tirés par des canons dissimulés dans des carrières abandonnées ou des secteurs densément boisés de la région parisienne. Pour d'autres, les projectiles sont tirés par un canon pneumatique silencieux installé au cœur même de la capitale! Des recherches furent d'ailleurs entreprirent dans la région de Paris par des journalistes et des militaires pour trouver où se cachaient ces fameux canons

 

 

Montage06.jpg

 

Cachés dans la forêt de Saint-Gobain, près de Crépy-en-Laonnois, au nord-est de Paris et 16 km derrière la ligne de front, deux monstres d'acier, en batterie à neuf cents mètres l'un de l'autre, commencent à pilonner la ville de Paris le 23 mars 1918 à 7 heures 15 du matin. Soit seulement deux jours après le début de l'offensive allemande contre la Cinquième Armée britannique à Amiens qui permit de conquérir les positions de tir. Une troisième bouche à feu se joignit à eux quelques jours plus tard. Les canons sont réglés sur le Palais de Justice sur l'île de la Cité dans le centre de Paris, pour une distance phénoménale de 121km. Une telle distance imposait d'ailleurs des calculs balistiques spéciaux incluant en autre la rotondité et la rotation de la terre. Une équipe de mathématiciens était spécialement venue de Berlin effectuer les calculs de pointage.

 

 

Montage08.jpg

[h3] L'arme photographiée avec l'élévation maximale du tube - Les deux hommes donnent l'échelle - Cette photo permet de distinguer le tube en deux parties assemblée avec un manchon central [/h3]

[h3]Déviation de Coriolis du tir[/h3]

Un calcul simple permet d’estimer la déviation d’une trajectoire balistique due à la rotation de la Terre. Depuis les travaux réalisés par le physicien Coriolis (1792-1843) sur le sujet, on sait que le projectile dévie à droite dans l’hémisphère Nord et à gauche dans l’hémisphère Sud, de sorte qu’il est possible de mettre en évidence expérimentalement le pivotement diurne de la Terre. Ce théorème encouragea Foucault (1819-1868) à réaliser son célèbre pendule.

L’ordre de grandeur peut être obtenu en plaçant la pièce d’artillerie, non pas à Meaux, mais au pôle Nord, et en tirant dans la direction du méridien de Greenwich. En considérant g = 10 N/kg et V° = 1600 m/s, on calcule une portée maximale « dans le vide », i.e. en absence de frottements, - L° = 2 H° - de 256 km, portée théorique très supérieure à la réalité, et une durée - t° = 160.(2)½ - de 226 s, à comparer à la durée réelle de 176 s.

En appliquant la formule de Coriolis, on trouve aisément :

D(t) = -2/3.Ωt/\1/2.g.t² -Ωt/\V°.t

En décomposant V° en ses composantes verticale V1 et horizontale V2, on peut simplifier l’expression :

D(t°) = -Ωt°/\V2.t° = -Ωt°/\L° :

Ce résultat, tout à fait intuitif, est l’arc fois le rayon, où l’arc est celui décrit par la Terre dans son pivotement diurne, durant la durée du tir (on considère que la Terre est plate au Pôle sur 256 km de rayon) : 2π.L°.t°/T avec T = 86164 s.

L’application numérique donne 4,2 km (1608.226/86164), correction que devrait appliquer l’artilleur. En fait, ces calculs ne sont pas justes du fait de l’action de l’air sur un obus tournoyant, ce qui justifie le désarroi du commandant de batterie !

 

reconstitution-trajectoire.jpg

Montage09.jpg

[h3] Un 21/36 cm "Wilhelm Geschütze" au pas de tir sur le champ de tir de la Marine à Altewalde, près de Cuxhaven, au Nord de l'Allemagne - Remarquez le haubannage du tube pour assurer sa rigidité [/h3]

 

 

Le premier instant de stupeur passé, les services de renseignement français se mirent à l’œuvre pour déterminer la nature et l’origine des tirs qui atteignaient la capitale. Malgré l’environnement sonore qui accompagna les premiers tirs, les sections de repérage par le son ont très rapidement discriminé (selon l’acception en usage chez les radiotélégraphistes) l’onde d’une pièce unique tirant à une vitesse initiale de 1 500 m/s parmi la foule des autres projectiles qui débouchaient à une vitesse deux fois moindre.

 

 

Montage10.jpg

[h3] Travaux de construction d'un pas de tir en forêt de Saint-Gobain pendant l'hiver 1917-1918 [/h3]

 

Trente heures après le premier impact, l'emplacement exact d'une pièce est localisé et photographié par une escadrille du secteur. La 62 assure la protection rapprochée des Bréguet XIV A2 envoyés au-dessus du site. Quelques jours plus tard, les deux autres pièces seront à leur tour repérées. Les observateurs voient à diverses reprises plusieurs pièces en action.

 

Montage11.jpg

 

Or dès le lendemain du premier tir, soit le 24 mars « au moment où, sur la position du mont de Joie, le personnel des pièces trinque au succès des tirs de la veille, qui vient d’être appris par téléphone, un obus de 240 mm s’abat au milieu de la batterie, à 250 m du poste de commandement ». Plusieurs tués et blessés, selon Eisgruber mais les pièces sont intactes.

 

 

[h3] Montage12.jpg [/h3]

 

Le capitaine de corvette Kunsel, confirmé par Kinzel rapporte de son côté : « Les verres étaient à peine remplis une deuxième fois [le 24 mars en début d’après-midi] qu’un coup d’artillerie lourde tombe à 250 m de notre poste, en plein milieu de l’installation de la batterie, causant six blessés mais aucun dégât matériel. Quelques minutes plus tard, un deuxième coup à 100 m du premier. Pas de doute, nous étions repérés et on nous tirait dessus (…). Comment trente heures après notre premier coup, les Français avaient-ils pu, d’une part déterminer notre position, (…) d’autre part, mettre en batterie une pièce lourde à une distance de 25 km environ et ouvrir le feu avec une telle précision ? » Et le capitaine Kunsel de conclure, déniant le savoir-faire des SRS, que les renseignements ne pouvaient venir que des habitants…

 

 

Montage13.jpg

 

 

 

Pourtant, La découverte des "Paris Kanonen" vint par les observateurs de la SPA 62

 

C'est dans la matinée du samedi 23 mars 1918, vers dix heures, que vint à mon escadrille, le commandant de l'aéronautique de l'armée à laquelle j'appartenais. Le commandant nous apprit qu'une pièce boche à longue portée avait commencé à bombarder Paris à six heures quarante-cinq du matin et qu'il fallait coûte que coûte la découvrir. Il s'agissait donc d'aller photographier l'emplacement des pièces, mais où ? Personne n'en savait trop rien. Enfin nous décidâmes d'aller prendre des clichés aux environs de la forêt de Saint-Gobain. Je fus désigné pour accomplir cette mission avec comme observateur le lieutenant Emile Théry (observateur SPA 62) et comme certainement il devait y avoir du Boche en l'air, six avions de chasse devaient nous protéger. Après l'installation de l'appareil photographique et une rapide préparation de l'avion effectuée par mes vaillants mécaniciens, nous étions, mon observateur et moi, en tenue de vol, prêts à partir., nous décollions de suite...

 

Montage14.jpg

Arrivé à 5.000 mètres, par un signe convenu à l'avance, je fais comprendre à mes compagnons que nous prenons la direction des lignes. Nous voilà chez les Boches. Pas encore un coup de canon sur nous, c'est mauvais signe : il doit y avoir des patrouilles ennemies en nombre; puis tout à coup, au nord-est de la forêt de Saint-Gobain. La DCA boche commence à nous arroser copieusement d'obus qui nous arrivent bien exactement à même hauteur; aussi, pour me dégager, je joue avec les flocons noirs.

 

062_Kanonen02.jpg

[h3] Un 21/36 cm "Wilhelm Geschütze" de la forêt de Saint-Gobain vient d'être assemblé et entièrement camouflé [/h3]

 

Mon observateur a commencé à prendre les clichés et nous voilà au-dessus de Crépy et les batteries continuent à nous sonner consciencieusement. A un moment donné, les SPAD, qui ne m'avaient pas, lâché une minute, piquent au-dessus de moi dans la direction de six avions de chasse boches qui, après avoir descendu un des nôtres, se dirigent vers Marie. Est-ce un boche que je viens de voir descendre en vrille ou un français ? C'est ce que j'ai su cinq minutes plus tard, quand je m'aperçus, en passant nos lignes, que seulement trois SPAD me suivaient, mais j'avais encore espoir que notre camarade n'était que blessé. La mission est terminée et j'atterris le premier et, à mesure que chacun atterrit, nous accourons tous auprès de l'appareil afin d'avoir des détails. Quand tous les appareils furent au sol, nous constatons que c'est le lieutenant Pierre Lecoq (pilote SPA 62) qui manque et nous apprenons un peu plus tard que c'est bien lui qui a été descendu par six boches dans nos lignes et que son corps a été percé de nombreuses balles.

 

062_Kanonen01.jpg

[h3] Les servants d'un 21/36 cm "Wilhelm Geschütze" de la forêt de Saint-Gobain posent pour la postérité [/h3]

 

Les clichés n'étaient pas excellents, mais ils donnaient l'emplacement exact des "Berthas" et l'on put commencer à régler le tir de nos pièces d'artillerie destiné à la destruction des "kolossals canons". Au cours de cette expédition, un de mes camarades, l'adjudant pilote Charles Quette (Pilote et As de la SPA 62, dix victoires), a vu une lueur qui était bien un des départs des pièces de Crépy.

Quelques jours plus tard, de nouveaux clichés photographiques étant jugés nécessaires pour compléter les renseignements recueillis au cours de la première excursion et pour constater l'efficacité de nos tirs de destruction, je fus à nouveau désigné avec, comme observateur, le lieutenant Paul Brousse (observateur SPA 62) et avec un autre équipage. Le pilote était l'adjudant Fabien Lambert (pilote SPA 62), qui avait comme observateur le lieutenant Robert Brumault des Allées (chef observateur de la SPA 62). Malgré le temps défavorable, le barrage dense et précis des pièces antiaériennes, malgré la surveillance constante de l'aviation de combat ennemie, de nouveaux clichés ont été pris. Pendant cette mission, un des pilotes de SPAD, André Bosson (pilote SPA 62), abat deux triplans Fokker.

 

 

 

062_Paris_KanonenGT.jpg

 

[h3] Photo aérienne datée du 11 avril 1918 et révélant les 3 emplacements des 21/36 cm "Wilhelm Geschütze" installés par les Allemands dans la forêt de Saint-Gobain - Origine VIème armée [/h3]

 

 

 

062_Beaumont_photo.jpg

[h3] Photo du faux emplacement camouflé par les Allemands au Nord du bois de Corbie, le 5 juin 1918 - Altitude de prise de vue 4000 m - Focale de prise de vue 1,20 m [/h3]

Des bombardements aériens et des tirs de contre-batterie sur la forêt de Saint-Gobain par des canons de 320 mm montés sur chemin de fer de l'Armée française ne réussirent jamais à réduire au silence l'arme secrète.

Toutefois, après le début du pilonnage de Paris, un grave accident fit plusieurs victimes. Un obus explosa à l'intérieur du tube et fit éclater le canon.

Lorsque le front allemand s'avance vers Paris durant l'offensive du printemps 1918, les canons géants suivent. Le premier mai 1918 les canons sont retirés de la forêt de Saint Gobain après avoir tiré 185 obus et sont transférés à Beaumont en Beine dans le bois de Corbie à 109 km de Paris. Du 27 mai au 11 juin 1918 les canons tireront 104 obus de cette position avant d'être démontés à nouveau et transférés à 15 km au nord de Château-Thierry, 200 m au sud de la voie ferré qui traverse le Bois de Bruyère-sur-fère à Fère-en-Tardenois et situé seulement à 91 km de la capitale. Cette position rapprochée entraînait une diminution de la puissance des charges propulsives et, par conséquent, de l'usure des tubes des canons. Cependant les Allemands furent rapidement délogés de cette position où les canons ne tirèrent que 14 obus entre le 16 et 17 juillet 1918. En effet devant la contre-offensive alliée (2ème bataille de la Marne) de juillet 1918 les canons furent précipitamment démontés et réexpédiés à Beaumont en Beine ou 64 obus furent encore tirés du 5 au 9 août 1918.

 

posbruyere.jpg

Photos aériennes du Canon de Paris dans le bois de Bruyère au sud du hameau de Val Chrétien

 

Au total c'est plus de 400 obus qui furent tirés dont 367 impacts recensés. 351 obus ateingnirent la ville de Paris pendant plus de quatre mois avec un épisode tragique le 29 mars 1918 à 16 h 27, lorsqu'un obus sectionna le deuxième pilier de la face nord de l'église Saint-Gervais près de l'hôtel de Ville, provoquant l'effondrement de la voûte, en plein office du Vendredi-Saint, causant la mort de 91 fidèles et en blessant 68 autres. Le 9 août, à 15 heures 30, le dernier projectile fut tiré en direction de Paris. Au cours de cette période, huit tubes furent utilisés sur les trois affûts. Les Canons de Paris auront tiré 351 obus sur la ville, d'une distance maximale de 121 km, causant ainsi la mort de 256 personnes et en blessant 620 autres.

 

plan.jpg

 

 

support principal et site formidable: http://albindenis.free.fr/ en oubliant pas la revue historique des armées

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

La photo, pas très connue, représente une vue sur une pyramide de casques allemands pris à des soldats pendant la Première Guerre Mondiale. Ce monument éphémère a été érigé dans la gare de Grand Central Terminal à New York en 1918, donc à la fin des hostilités. Gare "Grand central station" que Zygomar vous a présentée en page 1.

Pyramide de casques.jpg

 

 

impressionnant :??:

 

je vais tenté un truc, le canon de gauche est un 76, celui de droite, un 105

 

ce qui est drôle à chaque photo de cette époque, c'est le nombre de personnes dans les rues

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

REPORTAGE: Sur les lignes allemandes

 

images tirées de sites allemands, très difficile à trouver vu la difficulté de trouver des mots clès

je crois qu'aucune n'a justement été vu sur le web français

j'ai pris les plus nettes, les plus...vivantes

 

 

1.jpg

 

en attente face au gaz

 

 

2.jpg

 

en première ligne

 

 

3.jpg

 

en embuscade

 

 

4.jpg

 

un simple abris

 

 

5.jpg

 

les 2 hommes du milieu portent des Grabenpanzer (des armures tranchée).

 

6.jpg

 

Photo d'une position Allemande dans la forêt d'Argonne. août 1916

 

Bundesarchiv_Frankreich,_erbeuteter_englischer_Panzer.jpg

 

char anglais capturé. février 1918

 

Bundesarchiv_Bei_Cambrai,_erbeuteter_englischer_Panzer_Mark_I.jpg

 

 

Bundesarchiv,_Westfront,_erbeutete_englische_Tanks.jpg

 

 

7.jpg

 

après la soupe...

 

 

Bundesarchiv,_Warschau,_Einmarsch_deutscher_Kavallerie.jpg

 

entrée de soldats allemands à Varsovie. 5 août 1915

 

8.jpg

tranchée allemande près de la rivière aisne.

 

chasseursalpinsu.jpg

 

 

photo chasseurs alpins prisonniers de guerre

 

9.jpg

 

 

10.jpg

 

 

11.jpg

 

 

12.jpg

 

 

13.jpg

 

 

Flak truck in 1917.jpg

 

 

flak1918.jpg

 

 

conmaza.jpg

[h3] Sturmtruppen allemands (troupes d'assaut allemandes) [/h3]

 

 

German-U-Boat.jpg

 

je prends l'air

 

 

15.jpg

 

lance flammes

 

 

16.jpg

 

 

 

17.jpg

 

 

18.jpg

 

pêche à la carpe

 

 

19.jpg

 

soldats à la messe avant le combat

 

20.jpg

 

tracteur tirant un obusier

 

 

21.jpg

 

la grande lessive près de Laon, France

 

22.jpg

 

nettoyage d'une cuisine de campagne

 

23.jpg

 

retraite de l'armée allemandes, après le 11 novembre.village de Falisolle (Belgique)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Les emprunts « Kriegsanleihe » conséquents à la Grande Guerre.

En face aussi, le nerf de la guerre, c’est l’argent.

 

Comme moyen de propagande et d’incitation au soutien financier, les affiches furent utilisées massivement par toutes les nations impliquées dans la guerre confrontées au problème du financement de l’effort de guerre.

La guerre se prolongeant, les états lancent en effet la campagne la plus massive de la Grande Guerre, autour des Emprunts de la Défense Nationale en France, des "Liberty Loan" ou des "Kriegsanleihe" en Allemagne dont il sera question ici.

La confrontation avec les autres nations, l'Allemagne, l'Empire Austro-Hongrois, le Royaume-Uni, la Russie, les États-Unis et l'Italie, montre ensuite la diversité graphique. Cette variété s'exprime par des spécificités typographiques (écritures gothiques, romaines ou cyrilliques), et par les choix iconographiques.

 

 

_Kriegsanleihe 3.jpg

 

L'affiche utilise des images traditionnelles voire mythologiques, ou adopte au contraire une vision réaliste, en évoquant le quotidien du soldat et de l'arrière et des civiles de l’arrière.

Toutes les armes de la persuasion, voire de la culpabilisation, sont utilisées, en associant une image facilement décryptable à un texte court et direct, pour mobiliser l'ensemble de la population.

 

_Kriegsanleihe 7.jpg

 

Afin de rallier immédiatement le passant à l'effort de guerre collectif, les nations utilisent les figures symboliques caricaturant les ennemis ou exaltant les héros nationaux, les allégories et stéréotypes, et font appel à des sentiments aussi divers que la colère, la pitié, la crainte ou l'espoir.

 

 

_Kriegsanleihe 4.jpg

 

Les affiches placardées dans l’empire allemand diffèrent sensiblement de celles émises en France par leur graphisme pur, dur sombre et austère.

Les premiers emprunts n’ont pas eu le soutien d’affiches spécifiques. Seules des affiches banales d’information sont placardées.

Ce n’est qu’en septembre 1915 pour le troisième emprunt qu’apparaissent des affiches spécifiques pour l’emprunt en question.

 

Kriegsanleihe 3_1915.jpg

 

Kriegsanleihe 4_1916-1.jpg

 

Kriegsanleihe 6_1917.jpg

 

Mais ce n’est que pour le septième emprunt, en septembre 1917 que les affiches se multiplient dans une certaine diversité mais toujours de caractère austère.

 

Kriegsanleihe 7 1917.jpg

 

L’intérêt rémunérateur est de 5.5% comme en France

 

Pour le huitième et neuvième emprunt c’est à une multitude d’affiches différentes et variées faisant preuve d’une certaine recherche mais toujours avec la même solennité que les passants futurs souscripteurs seront confrontés.

 

Kriegsanleihe 8 1918.jpg

 

Les emprunts de guerre (Kriegsanleihe) rapporteront 98 milliards Reichsmark

 

Emprunt n° 1 septembre 1914 4.5 milliards

Emprunt n° 2 mars 1915 9.1 milliards

Emprunt n° 3 septembre 1915 12.1 milliards

Emprunt n° 4 mars 1916 10.7 milliards

Emprunt n° 5 septembre 1916 10.7 milliards

Emprunt n° 6 mars 1917 13.1 milliards

Emprunt n° 7 septembre 1917 12.6 milliards

Emprunt n° 8 mars 1918 15.1 milliards

Emprunt n° 9 septembre 1918 10.4 milliards

 

La parité du Franc germinal par rapport au Reichsmark était de 1 mark pour 1.235 franc

 

Kriegsanleihe 9 1918-5.jpg

 

Une des affiches françaises pour le dernier emprunt Défense Nationale n° 4 de novembre 1918 (22 milliards de francs) rappelle de manière flagrante l’affiche allemande de mars de la même année 1918 (emprunt 8, 15 milliards de marks)

Ces deux affiches représentent un char anglais Mark employé pour la première fois par centaines à la bataille de Cambrai fin 1917

Emprunt 8_1918 char.jpgKriegsanleihe 8_1918 Char.jpg

 

Clin d'œil au tropic des blindés

Mark_IV_tank.jpg

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Invité §pie367dg

Petite information sur les correspondances des monnaies, d'aprés le convertisseur de l'INSEE, 100 francs de 1914 correspondent à 33321 euros

actuels, à vos calculettes si vous voulez convertir les sommes indiquées plus

haut. :p

Je n'ai pas cherché les équivalences pour le reichsmark .

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

je suis d'accord juluch, surtout avec celle ci:

 

 

5.jpg

 

le visages sont marqués, ailleurs tellement pensifs, tu retires les casques et c'est des français!

en plus,tu es loin de l'image idyllique du teuton des images de Hansi, son poste est bienvenue pour contre-dire la réalité du terrain.

 

là, "Rosalie" aux canons, sont ils prêt à partir à l'assaut?

 

 

divers-kriegsanleihe-8-1918-img.jpg

cette affiche est d'une beauté et d'une surjection incroyable par apport à la photo précédente

 

 

pour les autres et surtout une, j'ai eu un flash de provenir d'une bière, c'est dire l'impact

 

as tu vu aussi les cartes postales et les messages subliminales qui en sortent souvent?

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Invité §pie367dg

je suis d'accord juluch, surtout avec celle ci:

 

 

5.jpg

 

le visages sont marqués, ailleurs tellement pensifs, tu retires les casques et c'est des français!

en plus,tu es loin de l'image idyllique du teuton des images de Hansi, son poste est bienvenue pour contre-dire la réalité du terrain.

 

là, "Rosalie" aux canons, sont ils prêt à partir à l'assaut?

 

 

divers-kriegsanleihe-8-1918-img.jpg

cette affiche est d'une beauté et d'une surjection incroyable par apport à la photo précédente

 

 

pour les autres et surtout une, j'ai eu un flash de provenir d'une bière, c'est dire l'impact

 

as tu vu aussi les cartes postales et les messages subliminales qui en sortent souvent?

 

 

Absolument d'accord, on change les uniformes et les armes et on aura certainement les mêmes têtes de l'autre côté.

Il faut également noter que le fond subliminal sur les photos ne date pas d'hier et

qu'il est toujours en vigueur aujourd'hui, il suffit de bien regarder les videos des

journeaux TV pour s'en rendre compte

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Petite information sur les correspondances des monnaies, d'aprés le convertisseur de l'INSEE, 100 francs de 1914 correspondent à 33321 euros

actuels, à vos calculettes si vous voulez convertir les sommes indiquées plus

haut. :p

Je n'ai pas cherché les équivalences pour le reichsmark .

 

 

Il y a une petite erreur :whistle:

 

http://www.collection-appareils.fr/divers/html/valeurfranc.php

Pour connaître la valeur de 1000 francs de 1914 en euros de 2008, il faut aller à la ligne de 1914 et multiplier 1000 par 3,12471, ce qui fait que 1000 francs de 1914 représentaient le pouvoir d'achat de 3124 euros.

Autre lien :

 

http://www.leparticulier.fr/jc [...] -monetaire

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Invité §pie367dg

 

Il y a une petite erreur :whistle:

 

http://www.collection-appareils.fr/divers/html/valeurfranc.php

Pour connaître la valeur de 1000 francs de 1914 en euros de 2008, il faut aller à la ligne de 1914 et multiplier 1000 par 3,12471, ce qui fait que 1000 francs de 1914 représentaient le pouvoir d'achat de 3124 euros.

Autre lien :

 

http://www.leparticulier.fr/jc [...] -monetaire

 

 

La somme de 33000 euros m'a parue effectivement énorme, mais c'est ce que

donne le convertisseur de l'INSEE et je n'ai pas vraiment la possibilité de vérifier :spamafote:

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

 

Il y a une petite erreur :whistle:

 

http://www.collection-appareils.fr/divers/html/valeurfranc.php

Pour connaître la valeur de 1000 francs de 1914 en euros de 2008, il faut aller à la ligne de 1914 et multiplier 1000 par 3,12471, ce qui fait que 1000 francs de 1914 représentaient le pouvoir d'achat de 3124 euros.

Autre lien :

 

http://www.leparticulier.fr/jc [...] -monetaire

 

ah oui, le livre que je lisais: "odyssée d'un cargo torpillé" était loué (le cargo) 1 000 Frs par jour, et si on faisait la connexion avec aujourd'hui pour causer taxes et charges sociales car rien à l'époque, on peut extrapoler bien plus

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

REPORTAGE:Le Portugal dans la grande guerre

 

president_portugais.jpg

 

bien qu'étant un allié traditionnel du Royaume-Uni depuis plus de cinq siècles, le Portugal n'entre en guerre au côté des alliés qu’en 1916.

 

L'assurance d'une guerre courte et d'une victoire rapide sur l'Allemagne avait convaincu le gouvernement britannique de négocier la neutralité de la nouvelle république lusitanienne. Il est vrai que les préjugés sur l'efficacité des troupes portugaises et sur la stabilité du nouveau régime de Lisbonne avaient la peau tenace en 1914.

 

Mais deux ans plus tard, les boucheries d'Ypres et d'Aubers ont convaincu les britanniques de faire entrer le Portugal en guerre.

 

Au début de 1916, L'Angleterre, confrontée à des difficultés de fret, sollicite fortement le Portugal pour la réquisition de dizaines de navires marchands allemands, réfugiés depuis le début des hostilités dans les ports du continent et outre-mer.

 

Le 24 février, le Portugal réquisitionne plus de 70 navires allemands et 2 austro-hongrois, la riposte ne se fait pas attendre: l'Allemagne déclare la guerre au Portugal

le 9 mars 1916, les relations diplomatiques avec l'empire Austro-hongrois sont rompues.

 

Les choses s'enchaînent alors très vite pour la petite république : en trois mois, une armée équipée et entraînée est opérationnelle au camp de Tucos. Elle défile le 22 juillet dans les rue de Montalvo... Par décret, les 17 janvier 1917, deux forces distinctes voient le jour : le Corps d'Artillerie Lourde Indépendant (CAPI) qui servira auprès de l'armée française, et le Corps Expeditionnaire Portugais (CEP) qui dépendra lui de l'état-major britannique..

 

 

 

 

 

départ de Lisbonne.jpg

 

Les premières troupes portugaises ainsi formées prennent la mer au début du mois de février 1917 pour la France. Elles débarqueront à Brest dans le plus grand secret au cours du même mois avant d'être envoyées dans des camps d'entraînement dépendant de l'état-major britannique, près d'Aire-Sur-la-Lys. Les arrivée de troupes se feront alors au compte-goutte jusqu'en novembre 1917.

 

 

debarquement brest.jpg

 

 

debarquement_brest.jpg

 

 

Les premières troupes portugaises ainsi formées prennent la mer au début du mois de février 1917 pour la France. Elles débarqueront à Brest dans le plus grand secret au cours du même mois avant d'être envoyées dans des camps d'entraînement dépendant de l'etat-major britannique, près d'Aire-Sur-la-Lys. Les arrivée de troupes se feront alors au compte-goutte jusqu'en novembre 1917.

 

longue marche.jpg

Puis, une longue marche jusqu'à la gare d’Aire-sur-la-Lys

 

Après un entraînement supplémentaire sur place, il rejoignait le secteur britannique, puisque était soumis au commandant en chef britannique, maréchal Sir Douglas Haig.

 

 

Soldat-portugais.png

 

 

La 1re brigade occupe le 30 mai le secteur de Neuve-Chapelle ; la 2e le secteur de Ferme du Bois, le 16 juin ; la 3e le secteur de Fouquinet, le 10 juillet. Le 23 septembre, la 4e brigade, appartenant déjà à la 2e division, entre en secteur. Finalement, le 5 novembre, le général Tamagnini de Abreu prend le commandement du corps d’armée portugais et la responsabilité totale de la défense des lignes, comme commandant subordonné à la 1re Armée britannique.

 

 

A la demande du gouvernement français un groupe d’artillerie lourde est mis à la disposition du haut-commandement français. Ce groupe sera employé selon le critère de ce commandement.

434f572c20fa286055d12b9cfd6369c2_L.jpg

 

 

acc-artillerie-jl1.jpg

 

Le Portugal ne possédant pas d’aéronautique militaire, un aviateur portugais, le lieutenant Monteiro Torres, est intégré dans les forces aériennes françaises. Il est abattu après un combat glorieux et meurt de ses blessures. Les Allemands l’ont inhumé avec tous les honneurs militaires parmi leurs propres aviateurs tombés dans le même combat.

 

 

 

monteirotorres.jpg

 

 

monteiro avion.jpg

 

Déjà, le 25 décembre 1917, Sir Douglas Haig donne par écrit son opinion sur les troupes portugaises : « Pendant l’année en cours, le corps expéditionnaire portugais prend sa place dans les lignes de feu et, pendant plusieurs mois, se charge d’un secteur du front britannique. Bien que n’ayant pas été engagé dans les offensives majeures, les officiers et les hommes du C.E.P., se sont montrés de braves et utiles soldats, pendant le déclenchement de plusieurs raids et actions secondaires. »

 

 

PortugueseLoadingStokesMortarWesternFront.jpg

 

 

Le manque de transports maritimes et l’éclatement d’une épidémie de typhus exanthématique parmi les troupes qui se préparaient au Portugal pour partir vers le front retardent la relève des effectifs du C.E.P., qui avait entre-temps subi de lourdes pertes.

 

La situation devint intenable et un accord est conclu entre les gouvernements portugais et anglais, prévoyant la relève des troupes portugaises par des troupes anglaises, à partir du 27 mars 1918. La grande offensive allemande du 21 mars va rendre impossible la relève ainsi accordée. Le 6 avril, le général Harking assume le commandement du XIe corps d’armée britannique et, ce même jour, visite les lignes portugaises ; voyant leur fatigue, il prend la décision de les faire relever à partir du 9 avril.

 

 

acc-reparation-267x267.jpg

 

 

cp032-267x267.jpg

 

Il n’en sera rien puisque à l’aube de ce même jour, les Allemands attaquent les trois divisions anglo-portugaises avec huit divisions en première ligne et quatre divisions en deuxième ligne, faisant porter l’effort maximum sur le centre, tenu par la 2e division portugaise.

 

 

Soldats-portrugais-au-front..jpg

 

 

tranchée.png

 

Ce combat sera nommé « la bataille de la Lys ».

 

 

Les troupes portugaises s’accrochent au terrain et tiennent jusqu’à la soirée du 9 avril. Dans les positions Les Lobes et Loisne, la résistance dure jusqu’au matin du 11 avril. Des troupes fatiguées, attendant à tout moment leur relève, sont ainsi soumises à l’attaque de forces très supérieures et essuient une défaite tactique avec enfoncement de leurs lignes, malgré leur tenace et héroïque résistance.

 

 

photo-allemande.jpg

 

 

Citons encore Sir Douglas Haig. Dans son rapport du 20 juillet 1918 on peut lire : « Je désire également exprimer ma haute opinion du comportement des troupes portugaises, lesquelles pendant tout l’hiver de 1918, se chargèrent d’un secteur de mon front, et qui, le 9 avril, durent supporter l’attaque de forces considérablement supérieures.«

 

 

lys-photos-allemandes-03.jpg

 

Dans son oeuvre le Ministère Clemenceau (Tome I, pages 180-182) le général Mordacq nous donne le témoignage suivant :

 

« De Béthune, nous allâmes, en auto, visiter le secteur occupé par les Portugais. Le président tenait tout particulièrement à parcourir ce front car déjà, à ce moment, couraient certaines légendes, qui depuis, surtout à la suite de l’échec subi par les Portugais le 9 avril 1918, n’ont fait que croître et embellir…

 

Nous parcourûmes successivement la première position, puis la deuxième (région de la Couture) ; nous fûmes très frappés des travaux qui y étaient exécutés. Partout des réseaux de fils de fer excessivement denses, ne répondant pas comme tracé et dispositif général à ceux en usage chez les Français et les Anglais, mais paraissant tout au moins aussi pratiques ; des abris camouflés et protégés pour le personnel, des emplacements de batteries bien organisés avec sapes pour les servants ; enfin, les villages et hameaux constituaient des points d’appui solides, flanquant très habilement et très pratiquement les tranchées intermédiaires. La deuxième position était en bonne voie d’exécution…

 

 

A Saint-Venant, nous fûmes reçus par le général Tamagnini, commandant du corps expéditionnaire portugais. La visite fut assez courte ; mais le président tint à faire part au général de la bonne impression qu’il emportait de sa tournée de la matinée…

 

C’est en effet ce qui arriva le 9 avril 1918 : on se rappelle qu’ils furent attaqués en pleine relève et complètement enfoncés. Prévoyant cette attaque, le commandant portugais avait demandé instamment, depuis plusieurs semaines, au haut-commandement anglais de faire relever les troupes épuisées par un trop long séjour dans les tranchées. Pour des motifs que j’ignore, on n’avait pu donner satisfaction à cette demande et, quand on se décida, les Allemands attaquèrent les Portugais qui, à bout de force, se défendirent vaillamment mais succombèrent après avoir subi de très lourdes pertes » .

 

 

Trincheiras_La_Lys.jpg

 

 

westfront_18.jpg

 

 

 

westfront_19.jpg

 

 

prisonniers lys.jpg

 

 

Après le 9 avril, les troupes portugaises s’installent d’abord dans la zone de repos Desvres – Samer. Dès le 13 avril, les 1re et 2e brigades prennent position dans le nouveau front (Lillars – Steenberg), attachées aux XIVe et XVIe divisions britanniques. Le 16 juillet, toutes les troupes portugaises étaient regroupées dans une division qui servait de réserve au corps d’armée britannique. Cette division prend part à la grande offensive de Foch. Le général Tamagnini est remplacé par le général Garcia Rosado.

 

 

devil-267x267.jpg

 

Le 11 novembre, le Portugal avait sur l’Escaut 3 bataillons, 3 groupes d’artillerie légère, 11 groupes d’artillerie lourde, 3 compagnies de sapeurs-mineurs et 1 compagnie de sapeurs des chemins de fer. Cette unité, la plus avancée de toutes, se trouvait en Belgique.

 

Au total, les effectifs portugais qui se sont battus en France comptèrent 3.374 officiers et 51.709 hommes. La Croix Rouge portugaise a maintenu un hôpital de base avec 54 infirmières.

 

 

Flaucourt-267x267.jpg

 

Les pertes du C.E.P. ont été les suivantes. Morts : 74 officiers, 2.012 hommes ; blessés : 256 officiers, 4.968 hommes ; prisonniers : 270 officiers, 6.408 hommes ; évacués par raisons de santé : 439 officiers, 6.840 hommes.

 

Tous les morts portugais ont été réunis dans le cimetière de Richebourg l’Avoué. Ces tombes témoignent encore aujourd’hui du sang portugais versé pour la défense de la France.

 

 

richebourgportugal.jpg

 

 

 

 

plan.jpg

 

reportage allemand après l'offensive

 

 

lys-photos-allemandes-02.jpg

 

Un panneau d'avertissement allemand, placardé sur une porte à Armentières.

 

 

lys-photos-allemandes-04.jpg

 

Soldats du génie allemand réparant les voies ferrées à Armentieres.

 

 

lys-photos-allemandes-05.jpg

 

La place de la République et l'Eglise Notre-Dame d'Armentières pendant les bombardements anglais sur la ville en avril 1918.

 

 

lys-photos-allemandes-06.jpg

 

troupes allemandes sur la Place de la République à Armentières en avril 1918.

 

 

lys-photos-allemandes-07.jpg

 

Ingénieurs allemands réparant un pont détruit par les troupes britannique, sur la rivière Lys

 

lys-photos-allemandes-08.jpg

 

Pont provisoire bâti par les ingénieurs allemands, probablement au dessus de la Lys sur la route de Nieppe à Armentières.

 

 

lys-photos-allemandes-09.jpg

 

Le général von Quast, commandant l'armée allemande dans le secteur de la Lys, et son chef d'état major, le Lieutenant-Colonel von Lentz.

 

 

 

Le texte ci-dessous a été publié pour la première fois par la revue Historama, dans son numéro 335, d’octobre 1979. A mi-chemin entre un article historique et un témoignage (son auteur était un dirigeant de la Liga dos Combatentes portugaise)

source principale, site génial: http://grande-guerre.org/ puis de nombreux autres dont surtout un canadien

 

 

suite:[h3] témoignage du général Gomes da Costa [/h3]

[h3] Le désastre du 9 avril 1918 : [/h3]

 

Le jour du 9 avril 1918 eut des effets désastreux pour nos armées sur les champs de bataille de France. Nos troupes qui donnèrent durant de longs mois des grandes preuves de bravoure repoussant avec un courage jamais démenti les attaques successives des soldats ennemis, subirent dans ce funeste jour une dure épreuve qui fit un grand nombre de victimes valeureuses.

Mais, chose étrange et unique dans l’histoire de toutes les guerres, les Portugais furent vaincus, et leur déroute fut une des plus retentissantes victoires que l’histoire de cette terrible guerre devait enregistrer avec des louanges pour nos armées.

Un petit nombre de soldats portugais qui gardaient douze kilomètres de front, fatigués par le climat et meurtris par les conditions du terrain furent, à l’heure où le silence n’a pas l’habitude d’être perturbé, assaillis par d’énormes forces ennemies fraîches et connaissant le nombre réduit de forces qu’elles devaient affronter.

Toutefois cette poignée de braves vendit chèrement sa vie, se battant d’une façon telle qu’elle força le respect de ses propres ennemis, ne cédant le terrain qu’ils occupaient que lorsqu’ils étaient blessés ou morts par la mitraille continuelle que les Allemands lançaient sur eux. Ce fut une lutte gigantesque, épique, qui rappelle la bravoure des anciens portugais dans les guerres lointaines qui donnèrent tant de renommée à notre race, une race de héros déterminés et hardis qui impressionnèrent par leurs faits grandioses.

Nous ne pouvons pas décrire ce que fut la bataille de la Lys, car malgré tous nos efforts, il manquerait certainement la chaleur que pourrait communiquer une personne qui aurait assisté et gardé dans ses yeux, les brillants faits de nos malheureux patriotes qui succombèrent après une lutte héroïque.

Nous ne voulons pour cela que citer le témoignage du général Gomes da Costa, commandant intérimaire du C.E.P. (Corps Expéditionnaire Portugais – N.D.T.) que le brillant magazine Ilustração Portugueza, fut le premier à publier.

L’illustre officier de l’armée portugaise écrit :

L’objectif de l’attaque allemande fut la ligne : Bois Grenier – Fleurbaix – Lys –- Canal de La Bassée.

Dans la matinée du 9 avril, les Allemands avaient en première ligne, pour commencer l’attaque, les divisions suivantes :

  • 38e et 39e appuyées par la 11e ;
  • la 10e appuyée par la 42e ;
  • 1e et 8e appuyées par la 16e ;
  • 3e, 4e et 18e appuyées par la 44e ;
  • 81e comme réserve générale ;
  • et en deuxième ligne, les 8e, 240e, 48e, 12e et 17e.

Le front portugais, étendu sur 12 km, était garni par la 2e division (4e, 5e et 6e brigade) sous le commandement du général Gomes da Costa, dans le dispositif suivant :

  • 1re ligne : bataillons d’infanterie n° : 8, 20, 2, 1,17 et 10 ;
  • appuyés par les bataillons d’infanterie n° : 29, 11 et 4 ;
  • en réserve les bataillons n°: 3, 5 et 13.
  • Ligne des villages : les bataillons n° : 9, 12 ,14 et 15 (3e brigade de la 1re division).

La 3e brigade avait été retirée du secteur de Fauquissart le 8 avril et remplacée par la 6e brigade, de sorte que ni la 6e connaissait bien son nouveau secteur ni la 3e connaissait la ligne des villages. A cet inconvénient s’ajoutait le fait que cette division était en instance d’être remplacée par une division britannique, de manière que dans l’attente de ce remplacement, elle était relâchée ; il est évident que les Allemands connaissaient la situation grâce à l’espionnage.

Cet état de chose était encore aggravé par les affaiblissements de la division, où il manquait 139 officiers et 5.792 soldats.

L’artillerie allemande commença la préparation de l’attaque à 20 heures et 3 minutes le 8 avril 1918, battant continuellement les positions de notre artillerie et les 1re et 2e lignes de l’infanterie jusqu’au 9 avril, à 1h, heure à laquelle elle fit une pause.

Cependant à 4 heures 15 le feu recommença avec une grande violence, auquel répondit notre artillerie avec son brio habituel. Néanmoins la masse d’artillerie ennemie était formidable, avec une supériorité numérique dix fois supérieure, rendant inutilisable la plus grande partie de nos pièces, rendant absolument impossible le réarmement et battant de telle sorte les deux premières lignes de tranchées de notre infanterie, qu’à 7 heures elles n’étaient plus qu’une masse de décombres, de terre, de vêtements dépecés amalgamés avec les cadavres des garnisons !

Après cette formidable préparation, l’infanterie ennemie avança à couvert de son barrage, précédée par des nuages de mitrailleuses et de grenades, et gagnant nos lignes écrasées, elle vint se heurter aux restes de 8, 2, 1, 17 et 10 qui les reçurent avec baïonnettes, avec bravoure, jusqu’à ce qu’ils soient complètement écrasés par le nombre.

Sur notre flanc droit, une division allemande entière attaqua et pénétrât dans l’intervalle existant entre notre flanc droit et le flanc gauche britannique, et alors qu’une partie enleva nos premières lignes en les attaquant à revers, l’autre partie attaqua le quartier général de la 5e brigade, tuant ou faisant prisonniers tous ceux qui s’y trouvaient:

le colonel Martins, le brave lieutenant colonel Craveiro Lopes et d’autres ; et sortant de là, ils se heurtèrent au poste de la Couture, où le 13e et le 15e bataillons, avec quelques soldats anglais, ont résisté de manière que les Allemands ne purent s’emparer du poste tant qu’il y eut un homme vivant.

Sur notre flanc gauche, se déroula un épisode semblable avec le 8e d’infanterie qui s’opposa héroïquement à l’avance de l’ennemi.

Cependant, une fois ces résistances détruites, se produisit alors l’enveloppement ; la lutte à la baïonnette fut féroce et terrible, mais l’énorme supériorité numérique de l’ennemi vint à bout de la résistance qui lui était opposée.

La 3e brigade, qui devait occuper la ligne des villages, ne connaissait pas encore ses positions, parce que, comme nous l’avons dit, elle venait de s’y rendre, et ne pouvait les occuper à temps, et ainsi, l’ennemi ne trouva pas, sur cette ligne, la résistance nécessaire et l’occupa facilement.

Des compagnies entières comme les 9e et 10e du 11e bataillon d’infanterie et autres se battirent même après avoir été encerclées jusqu’à ce qu’il ne reste plus aucun homme debout. Des compagnies, voire même des pelotons, isolés et décimés contre-attaquaient à la baïonnette avec furie, dans l’espoir désespéré d’ouvrir un chemin à travers les masses allemandes. Mais contre l’énorme supériorité numérique de l’adversaire, il ne fut pas possible de résister, et les bataillons encerclés, coupés, décimés furent mis hors de combat et anéantis.

Il est bon de savoir encore, pour comprendre la gravité de la situation de la division, que dans l’effectif il manquait près de 200 officiers ! Dans presque tous les bataillons il manquait des gradés : presque toutes les compagnies étaient commandées par des subalternes et les pelotons par des sergents de 2e classe.

L’effectif normal à déployer sur le front était chiffré à 1.083 soldats par bataillon or certains atteignaient à peine le nombre de 577 et 878 hommes !

Cette raison suffisait à expliquer le désastre de la 2e division et la perte de 327 officiers et 7.000 soldats.

La division fut battue, mais elle supporta durant 8 heures le plus violent bombardement qui eut lieu sur le front, sous l’attaque de 8 divisions ennemies. La division fut vaincue, mais avec une si grande disproportion des forces que cette bataille constitue une véritable gloire pour les Portugais parce qu’ils moururent mais ils comprirent leur devoir.

C’est le fait de guerre des portugais le plus notable dans les 50 dernières années et dont la division peut et doit s’enorgueillir. Après une année d’occupation ininterrompue des tranchées, exécutant et repoussant de nombreux raids avec des effectifs d’officiers réduits de 50 %, avec un front en disproportion avec ses forces, la 2e division ne pouvait faire plus, ni mieux contre 8 divisions ennemies.

Les commandants de bataillon et de compagnie restèrent presque tous là ; de tous les commandants de brigade à peine un s’échappa. Les quartiers généraux, y compris celui de la division furent détruits. La 2e division portugaise, vaincue, mérita bien de la patrie, car elle mourut à son poste, se battant pour la liberté et la civilisation. Elle ne vainquit pas car il était humainement impossible de vaincre dans de telles conditions.

Cette bataille conclut la première partie de la campagne pour nos portugais, il s’agit maintenant de nous préparer pour entrer dans la seconde partie. Notre effort doit aller jusqu’à la fin. Abandonner maintenant serait nous déclarer vaincus et perdre tous les avantages que notre entrée dans la guerre nous promettait. Nous ne pouvons et nous ne devons pas nous déclarer vaincus.

Battus, oui, mais avec gloire et honneur ; il appartient au gouvernement de la nation de reconstituer le corps portugais pour poursuivre la lutte jusqu’à la fin.

Gomes da Costa

Elle est édifiante la confession du brillant militaire que nous achevons de transcrire.

Inattentions et imprudences, déterminèrent cette défaite qui, si elle fut ruineuse pour nos forces militaires, constitua une page glorieuse supplémentaire pour notre réputation de braves guerriers qui se livrent seulement quand le dernier souffle de leur vie les abandonne.

Tomber ainsi, c’est tomber avec gloire, c’est un exemple de courage qui attestera pour toujours que la race portugaise n’a pas encore perdu le sang des héros qui ont tant combattu et vaincu dans la conquête du monde.

Et c’est dans cette guerre qui, malheureusement, n’est pas encore terminée, que nous espérons que les soldats portugais réaliseront encore des faits d’armes qui augmenteront la gloire de nos armes et enrichiront encore plus notre histoire qui est l’histoire des grands mouvements de la civilisation et du progrès.

Le texte ci-dessus est la traduction d’un article de l’almanach illustré de 1919 du journal portugais O Seculo. Il contient notamment le témoignage du général Gomes da Costa et offre une illustration de la perception par les Portugais de la bataille du 9 avril 1918, au cours de laquelle le corps expéditionnaire portugais a été laminé par l’offensive allemande sur la Lys.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Invité §pie367dg

Trés instructif cet article, d"autant plus que toute cette région, Bailleul, Armentières, Aire-sur-la-Lys,Fleurbaix etc est pour ainsi dire le berceau d'une trés grande partie de ma famille et je ne savais absolument pas que les

portugais avaient combattu dans la région, pour moi cela avait toujours été

les britanniques.

Une remarque;

dans les débuts de l'article, les premiers paragraphes sont doublés mot pour

mot, je n"ai pas bien compris pourquoi.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

j'ai rectifié, je sais pas pourquoi la fausse manœuvre

 

moi non plus je connaissais pas cette phase de cette guerre et leurs présences, en lisant d'autres articles, je sais une chose, ils ont fait honneur à leur nation

 

au moment de l'attaque, ils étaient à bout de force et même fait rare dans cette guerre, reconnu comme tel par des hauts gradés et pourtant, ils donneront que des leçons de courage à tout les combattants

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Comme Pierlo j'ignorais totalement de l'engagement des Portugais à nos cotés à la demande des britts....

 

Ils se sont battus vaillamment nos cousins du Sud. :jap:

 

Mais ils étaient pas préparés ou mal à cette guerre et je soupçonne les Anglais de les avoirs utilisé comme bouche trou et chair à canons à moindre coup.....

 

Ceci étant, hommage à ces soldats morts bien loin de chez eux dans une guerre qui les concernait peu.. :cry:

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

REPORTAGE: les contingents venus du monde entier

 

une petite suite non prévue qui risque de vous surprendre comme moi:

 

 

afrique noire.jpg

 

Afrique noire

 

 

Tirailleurs algériens.jpg

 

tirailleurs algériens

 

 

12.gif

 

tirailleurs marocains

 

 

regiment-tirailleurs-senegalais-14-juillet--1913.jpg

 

tirailleurs sénégalais

 

 

tirailleurs-algeriens-1914.jpg

 

spahis tunisiens

 

 

tirailleurstonkinois.jpg

 

soldats tonkinois

 

 

pendjads 117.jpg

 

soldats penjabs

 

 

105th_engineers.jpg

 

troupe américaine

 

 

14-18-miroir-australien.jpg

 

soldats australiens

 

 

14-18-miroir-portugais.jpg

 

CEP portugais

 

 

SoldatsRussesMarseille1914.jpg

 

Soldats russes

 

 

sarthe_article.jpg

 

soldats polonais

 

 

britanniques.jpg

 

soldats britanniques

 

 

Travailleurs-chinois---2..jpg

 

manœuvres chinois

 

 

14-18-miroir-indes.jpg

 

soldats indoues

 

 

14-18-miroir-indochine.jpg

 

troupes indochinoises (dites anamites)

 

14-18-miroir-fidji.jpg

 

soldats Fidjiens

 

 

14-18-miroir-canadien.jpg

 

soldats Canadiens

 

 

Greek_Parade.jpg

 

soldats grecques (surtout crétois)

 

 

soldat39.jpg

 

soldats belges

 

 

16_13_roumains_en_retraite.jpg

 

soldats roumains

 

 

Japonais1918.jpg

soldats japonais

 

 

Entente_on_the_Balkans.jpg

 

De gauche à droite : un soldat indochinois, français, sénégalais, anglais, russe, italien, serbe, grec et indien.

un petit final:

 

uniformes3.jpg

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Chiens d'Alaska massif du Bonhomme.jpg

 

D’Alaska en Alsace : Un article du quotidien L’Alsace m’incite à en savoir plus. Donc je cherche et tombe notamment sur un site qui raconte mieux que personne l’histoire de ces poilus qui aidèrent les Poilus dans le massif des Vosges.

 

« En Alsace, le front de 14-18 passait par le massif des Vosges. Pour ravitailler leurs tranchées enneigées, les Français ont eu l’idée de faire venir des chiens de traîneau d’Amérique du Nord. Quelque 300 « poilus d’Alaska » étaient stationnés au Breitfirst et au Tanet.

Ces poilus d’Amérique sont venus aider les Poilus de France avant les soldats américains. Ils ont débarqué d’Alaska fin 1915, alors que les États-Unis ne sont entrés en guerre qu’en avril 1917. Ils ont découvert les champs de bataille au terme d’un périple qui possédait les ingrédients d’un bon film d’aventures. Leur épopée a d’ailleurs fait l’objet d’un documentaire intitulé Nom de code : Poilus d’Alaska, diffusé sur Arte début 2012.

Écrit par Daniel Duhand, Michael Pitiot et Marc Jampolsky, ce film raconte la mission secrète du capitaine Moufflet et du lieutenant Haas, partis en août 1915 en Amérique du Nord pour constituer, avec l’aide du musher Scotty Allan (celui qui a inspiré Jack London), une meute de quelque 400 chiens de traîneau à rapatrier sur le front vosgien.

Ces animaux ont pris le train, puis le bateau, et traversé l’Amérique, l’Atlantique puis la France pour arriver en première ligne, aux portes de l’Alsace, à la mi-décembre 1915. Leur mission : assurer le ravitaillement des tranchées, mais aussi transporter des blessés ou des officiers. En période hivernale, ils suppléaient ainsi les mulets sur les sommets enneigés où la guerre s’était malignement figée. Mais ils étaient aussi utilisés après le dégel, en tirant des wagonnets ou des traîneaux équipés de roues.

 

Poilus d'Alaska.jpg

 

Poilus-dAlaska.jpg

Plus de détails sur les sites retenus...

Je vous conseille vivement de consulter les articles et photos de ces sites comme suite aux articles en page 4 consacrés aux chiens de guerre.

 

http://chiensdetraineau.free.fr/histoire/chron_WW1.php

 

http://pierreswesternfront.punt.nl/content/2012/02/route-des-cretes

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

oui, tu as raison, moi même j'en apprend pas mal dans mes recherches et pis, le topic a maintenant pris sa vitesse de croisière, ni trop, ni peu

 

merci à tous pour lui et surtout pour eux, pour pas les oubliés

 

Hansi, je vais essayer de trouver le lien vers le reportage d'ARTE, j'aimerai le voir

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
 Partager



Newsletter Caradisiac

Abonnez-vous à la newsletter de Caradisiac

Recevez toute l’actualité automobile

L’adresse email, renseignée dans ce formulaire, est traitée par GROUPE LA CENTRALE en qualité de responsable de traitement.

Cette donnée est utilisée pour vous adresser des informations sur nos offres, actualités et évènements (newsletters, alertes, invitations et autres publications).

Si vous l’avez accepté, cette donnée sera transmise à nos partenaires, en tant que responsables de traitement, pour vous permettre de recevoir leur communication par voie électronique.

Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement de ces données, d’un droit de limitation du traitement, d’un droit d’opposition, du droit à la portabilité de vos données et du droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle (en France, la CNIL). Vous pouvez également retirer à tout moment votre consentement au traitement de vos données. Pour en savoir plus sur le traitement de vos données : www.caradisiac.com/general/confidentialite/

×
  • Créer...