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La Grande Guerre: Reportages et Témoignages


zygomard
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Donc, c'est forum avec article à la carte :wahoo:

 

En entrée, le 3

Ensuite le 4

Puis le 5

Pour terminer le 2

 

On se croirait au resto chinois! :tongue:

 

Et tu nem pas ?

 

sinon le 3, j'aime bien les gros bateaux !

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Invité §pie367dg

 

oui, la raison est la langue, bien que cela à changer depuis 1870, beaucoup de français de parlaient pas le français, d'où des bataillons formés par secteur

 

un breton de comprenait pas un berrichon, le lien était souvent l'officier, un instituteur, l'infirmier, le popote etc...

 

PS: pour le normand que j'ai pu entendre parfois très jeune, mon grand père disait qu'il était un mélange de vieux françois, de langue nordique, d'angle et même des mots d'espagnol

 

pour le courrier, je me suis posé la même question :jap:

 

 

Pour les langues/patois locaux je le sais pertinemment dans la mesure ou je suis originaire des départements du Nord de la France avec un grand-père

paternel qui parlait mieux le flamand que le français.

Ce que j'ai voulu dire c'est qu'il y avait un normand vivant en banlieue parisienne avec ce qui m'a interpelé.

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Invité §pie367dg

Pour le choix j'aurais bien vu le 1 en premier mais bon en démocrate je m'inclinerai devant la majorité.

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bah moi aussi, je m'attendais pas à ce résultat

 

je vais préparer le 3 mais le suivant sera le 1 car il est dans la pleine période du topic et je prendrais sinon du retard pour la suite.

 

à bientôt dusse81.gif.2c9d27b54ca7afc8c2f34a24b52aaba3.gif

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REPORTAGE: La sœur oubliée

 

 

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Le HMHS Britannic est un paquebot britannique construit par les chantiers navals Harland & Wolff de Belfast pour la White Star Line. Troisième navire de classe Olympic, sister-ship de l’Olympic et du Titanic, il devait à l'origine être nommé Gigantic.

 

 

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Construit peu après ces derniers, il est lancé le 26 février 1914. Il est alors conçu pour être le plus sûr et le plus luxueux des trois navires, en tirant notamment des leçons du naufrage de son grand frère, il ne verra cependant jamais le début de sa carrière commerciale.

 

 

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Il est en effet réquisitionné par la marine britannique pendant la Première Guerre mondiale en tant que navire-hôpital, et sert en 1915 et 1916 entre le Royaume-Uni et les Dardanelles où les alliés subissent un sanglant revers.

 

Lors de sa sixième traversée, il coule en mer Égée le 21 novembre 1916 en un peu moins d'une heure, probablement après avoir heurté une mine. Cependant, les causes exactes du naufrage restent à ce jour inconnues. Pensant à une attaque ennemie, la presse britannique profite toutefois de l'événement pour attaquer la « barbarie allemande ».

 

 

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Après guerre, le Britannic est remplacé au sein de la flotte de la White Star Line par le Majestic reçu en dommage de guerre. Son épave est localisée et explorée par Jacques-Yves Cousteau en 1975. Il s'agit de la plus grande épave de paquebot au monde. Bien que ce naufrage ait eu un impact moindre que celui de son sister-ship, il a tout de même donné lieu à la réalisation d'un téléfilm, Britannic, en 2000.

 

Le Britannic est le deuxième des trois navires de la White Star Line qui portent ce nom. Le premier débute sa carrière en 1874 et le troisième, entré en service en 1930, est le dernier navire à avoir arboré le pavillon de la compagnie.

 

 

10 Britannic-Logo.jpg

 

C'est en 1907 que Joseph Bruce Ismay, directeur général de la White Star Line, et Lord William James Pirrie, directeur des chantiers navals Harland & Wolff de Belfast décident de la construction d'un trio de paquebots aux proportions inégalées destinés à concurrencer les « lévriers des mers » de la Cunard Line (le Lusitania et le Mauretania) non pas sur le plan de la vitesse, mais sur celui du luxe et de la sécurité .

 

Les noms des trois navires sont décidés ultérieurement et montrent bien les intentions des concepteurs quant à leur taille : Olympic, Titanic et Gigantic. Les deux premiers sont construits dans un premier temps avant de laisser place au troisième.

 

 

8 Britannic-Build-.jpg

 

Les plans des trois navires sont réalisés par les architectes navals Thomas Andrews et Alexander Carlisle, et la construction des deux premiers commence en 1908 et 1909 . Leur taille est telle qu'il a fallu construire un portique spécial, le plus grand échafaudage du monde, pour les abriter. Seuls deux navires peuvent y être construits côte à côte. Les trois paquebots doivent à l'origine avoir une longueur de 270 mètres environ pour un tonnage de 48 000 tonneaux de jauge brute environ.

 

 

 

7 Britannic-Build-deck.jpg12 Britannic-Build-Engine.jpg

 

Ils doivent pouvoir transporter leurs passagers à une vitesse de 22 nœuds en moyenne, ce qui est en dessous des records des « lévriers des mers », mais permet tout de même de faire des traversées de moins d'une semaine.

 

 

11 Britannic-engines-turbines-assembled.jpg13 Britannic-Build-Boiler.jpg

 

 

Le 13 novembre 1915, le gouvernement britannique le réquisitionne conne navire hôpital.

Des ordres sont donnés pour apprêter le navire au voyage retour de soldats blessés, les agencements et installations qui devaient être mis pour le Britannic ont été stocké pour après

La guerre.

 

 

14 Britannic-Build-prop-shaft.jpg15 Britannic-Build-Turbine-Engine.jpg

 

Au lieu de cela, il a été aménagés pour être un navire-hôpital. Les salles à manger de premières ont transformé en salles d’opération et les autres quartiers en salles de repos. Le compartiment B abriterait les médecins et les autres membres du personnel. Le navire a été équipé pour transporter 3 309 personnes.

 

 

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17 Britannic-Launch-26-Feb-14.jpg18 Britannic-Launch-.jpg

 

Différence frappant d’avec le titanic, il a été conçu pour contenir 48 canots de sauvetage et c’était les plus grands canots jamais mis sur un paquebot, deux étaient motorisés et équipés d’une TSF, unique à l’époque.

 

En outre, sa coque a dû être peinte en blanc, il a été peint avec les couleurs internationale reconnue, une bande verte é été peinte au milieu brisée par trois croix rouges géantes et il reçu le n° de navire 9608

 

 

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Lorsqu'il est déclaré bon pour le service, le 12 décembre 1915, on lui attribue une équipe médicale constituée de 101 infirmières, 336 sous-officiers et 52 officiers, ainsi qu'un équipage de 675 personnes. Deux jours avant son départ, le Britannic se trouve à Liverpool où il est rejoint un temps par son jumeau l’Olympic.

 

 

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Ne pas oublié qu’en Juin 1915, l'Amirauté britannique a décidé de réquisitionner les grands paquebots pour utilisés comme transports de troupes pour la campagne de Gallipoli . Le premier à partir étaient les paquebots Cunard; HMT Mauritanie et HMT Aquitaine .

 

 

21 Britannic-Hosp-.jpg

 

Comme les débarquements de Gallipoli s’étaient avérée désastreux et les victimes étaient pour le moins massif parmi d'innombrables pertes de l'Australie, la Nouvelle-Zélande et des soldats britanniques, en plus d'innombrables autres blessés comme cela avait été un champ d'abattage incroyable, il y avait un besoin désespéré pour les grands navires-hôpitaux pour fournir des traitements efficaces et pour aider à l'évacuation des blessés.

 

Pour cette raison, le transport de troupes, HMT Aquitaine deviendrait un navire-hôpital en Août, et puis le RMS Olympic devait prendre le relais du Aquitaine et de devenir un transport de soldats de Septembre de 1915.

 

L'équipage monte à bord. Son commandant est Charles Bartlett, capitaine respecté de la White Star Line . Le chef mécanicien est Robert Flemming, et le chef chirurgien est John C.H. Beaumont.

 

 

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Tous deux sont habitués aux navires de classe Olympic puisqu'ils ont servi à bord de l’Olympic et sont très satisfaits de leur nouvelle affectation. Beaumont déclare même que le Britannic est « le plus merveilleux des navires-hôpitaux qui ont jamais navigué ».

 

Le 23 décembre 1915, le navire quitte Liverpool pour rallier le port de Moudros sur l'île de Lemnos en mer Égée afin de ramener des soldats malades ou blessés.

 

Il rejoint plusieurs autres paquebots sur la même ligne tels que le Mauretania, l’Aquitania et même son sister-ship l’Olympic (qui contrairement aux trois autres, ne sert pas en tant que navire-hôpital mais en tant que transport de troupes ).

 

 

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Les quatre bâtiments sont rejoints un peu plus tard par le Statendam. L'équipe formée est ainsi en mesure de transporter près de 33 000 hommes de troupe et 17 000 blessés et malades.

 

Le Britannic fait tout d'abord une escale à Naples pour refaire ses stocks de charbon pour prendre ensuite le cap de Moudros et du front des Dardanelles, revenant en Angleterre le 9 janvier 1916 avec 3 000 soldats qui sont répartis dans les hôpitaux londoniens.

 

 

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Ce voyage est marqué par deux décès dus à la tuberculose et la disparition d'un homme tombé à la mer. Son deuxième voyage est de plus courte durée car il fait seulement un aller-retour vers Naples. Il passe les quatre semaines suivant son retour au large de l'île de Wight en tant qu'hôpital flottant.

 

Le troisième voyage a lieu du 20 mars au 4 avril. Le dernier jour, un homme meurt de diabète à bord. Après cette traversée, les services du Britannic et de ses compagnons ne sont plus jugés utiles, les Dardanelles ayant été évacuées en janvier.

 

 

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8 mai - Britannique est arrivé au chantier naval Harland & Wolff-être réaménagé en un paquebot une fois de plus. Il est officiellement libéré.

 

À la fin de son service militaire, le 6 juin 1916, il retourne à Belfast pour y subir les modifications nécessaires à son service transatlantique originel. La White Star est dédommagée par le gouvernement de 75 000 livres pour financer les travaux. Ceux-ci se déroulent plusieurs mois durant avant d'être interrompus, à un stade d'avancement inconnu

 

28 août - Le Britannique est réquisitionné une fois de plus par l'Amirauté comme un navire-hôpital et part pour Southampton.

 

24 septembre - elle quitte Southampton pour Mudros, en arrivant à Naples pour le charbon, le 29. il est arrivé à Mudros le 3 Octobre et a pris à bord d'un grand nombre de victimes, comme d'habitude. Il est revenu à Southampton le 11 Octobre.

 

 

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20 octobre - Britannique écarte Southampton pour une navigation directe pour Mudros. A bord, elle a le personnel médical supplémentaire et un grand stock de fournitures médicales qui doivent être utilisés dansMalte, Egypte et en Inde! Elle est arrivée à Mudros sur Octobre 28. Tout est déchargé et part dès que possible avec plus de blessés à bord et retourne à Southampton le 6 Novembre.

 

 

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La sixième traversée, également à destination de Moudros. Le Britannic est, comme durant les voyages précédents, commandé par Charles Alfred Bartlett, commandant réputé de la White Star Line. Se trouve également à bord Violet Jessop, hôtesse rescapée du Titanic mais aussi, elle était à bord du Olympic quand il est rentré en collision avec le HMS Hawke.

 

Elle put par la suite raconté son aventure dans ses mémoires : elle effectue sa première traversée comme infirmière à bord du navire-hôpital . Le voyage débute sans encombre et le navire fait une escale de 48 heures à Naples, son départ étant retardé d'une journée à cause d'une tempête. Il reprend ensuite sa route à travers la mer Égée.

 

 

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Après cinq voyages réussis au théâtre de la guerre et de transporter un nombre incalculable de soldats malades et blessés et d'autres, le Britannic a quitté Southampton pour Lemnos à 14h23 le 12 Novembre, 1916 étant son sixième voyage à la Méditerranée.

 

Le Britannique a passé Gibraltar vers minuit le 15 Novembre, elle est arrivée à Naples vers 7 heures le 17 Novembre, pour Naples était habituellement son arrêt ravitaillement en charbon et en eau, ainsi il est le premier port d'escale sur chaque voyage, sauf un.

 

 

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Cependant, une tempête arrête le navire de son départ jusqu'au dimanche après-midi, le 20, car il y avait une pause dans le temps et le capitaine Bartlett a décidé d’en profiter.

 

Au matin du 21 novembre, aux alentours de 8 h 12, le Britannic est victime d'une explosion entre l'île de Kéa et l'îlot de Makronissos, ce qui provoque l'ouverture d'une brèche à l'avant dans le flanc tribord. Au moment du choc, le personnel hospitalier se trouve dans la salle à manger pour le petit déjeuner.

 

 

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Violet Jessop note dans son récit que, contrairement à ce qui s'était passé lors du naufrage du Titanic, la prise de conscience de la situation a été presque immédiate. Pour le commandant Bartlett et son commandant en second Hume, qui se trouvent alors sur la passerelle, le danger est évident.

 

 

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il a souffert de graves secousses et des vibrations le long de sa coque. La cause réelle était encore inconnu, était-ce une torpille d'un sous-marin ennemi ou d'une mine. Cependant, comme il est avéré, le navire avait apparemment frappé une mine qui avait été mis à la mer la même semaine par le U-Boat - U-73 .

 

 

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Ayant touché les compartiments 3 et 4, l'explosion provoque également des avaries qui touchent les deux compartiments avant. Le couloir reliant la chaufferie 6 aux dortoirs commence également à s'inonder, provoquant de fait l'inondation de la chaufferie. En une ou deux minutes à peine, un volume estimé à 10 000 tonnes d'eau s'infiltre dans le navire : les soutiers et chauffeurs doivent évacuer les chaufferies avant .

 

 

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Pour que le navire reste à flot, il faudrait alors fermer les portes étanches situées au niveau de la chaufferie 6 mais celles-ci ne fonctionnent pas, ayant probablement été endommagées dans le choc. Cependant, les cloisons suivantes étant closes, le navire est théoriquement hors de danger.

 

L'arrêt de mort du Britannic est signé par le fait que nombre de hublots des ponts inférieurs sont ouverts au moment du drame pour aérer le navire. De plus, le navire accuse une forte gîte sur tribord, ce qui favorise l'inondation de compartiments jusque là épargnés, par le biais des hublots.

 

 

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Aussitôt, un SOS est envoyé aux navires environnants. Le croiseur Scourge, alors occupé en mission de récupération d'un navire échoué après avoir heurté une mine, change sa route pour venir au secours du paquebot. C'est également le cas du HMS Heroic. Bartlett, sous-estimant les dégâts (il n'est pas au courant de l'inondation des chaufferies), décide d'échouer le navire sur l'île de Kéa, et met les machines en avant toute. Il parvient également à faire virer le navire. Cependant, en faisant virer le Britannic, il accélère l'entrée de l'eau .

 

Dans le même temps, le personnel hospitalier se prépare à évacuer : Bartlett a donné l'ordre, en effet, de préparer les canots. Il n'a cependant pas autorisé leur mise à la mer. Chacun se précipite sur ses effets les plus précieux avant de quitter le navire. Violet Jessop prend ainsi sa brosse à dents, se souvenant que, lorsque le Titanic avait coulé, c'est ce qui lui avait le plus manqué après coup.

 

 

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Le révérend du navire récupère quant à lui sa Bible. Les quelques patients présent à bord sont rassemblés par le lieutenant Schakelton sur le pont des embarcations. De même, toutes les infirmières sont regroupées par le capitaine Renton sur la partie surélevée de ce même pont. Enfin, le major Priestley rassemble son détachement du Royal Army Medical Corps à l'arrière du pont A et inspecte les cabines pour vérifier que personne n'ait été oublié.

 

Tandis que Bartlett poursuit sa manœuvre désespérée, le navire gîte de plus en plus. L'équipage commence à craindre que celle-ci ne devienne trop importante, et décide de mettre les premiers canots à la mer sans attendre les ordres. Mis au courant de l'ampleur de la situation dans les chaufferies, Bartlett envisage de stopper les machines le temps de mettre à l'eau les canots, puis de tenter à nouveau d'échouer le navire.

 

 

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Cependant, avant même qu'il n'ait pu agir, deux canots sont mis à la mer sur le flanc bâbord. Les hélices, qui affleurent à la surface de l'eau, créent un effet de succion qui aspire les embarcations et leur passagers, qui sont broyés. Parmi eux se trouve Violet Jessop, qui réussit à sauter à temps et à s'échapper (au prix d'un violent coup sur la tête en heurtant la quille d'un canot venu à son secours).

 

 

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Par coïncidence, deux autres rescapés du naufrage du Titanic, Archie Jewell et George Perman, en réchappent également. Bartlett, ignorant le drame, arrête finalement les hélices, sauvant par pur hasard un autre canot qui courait à sa perte.

 

 

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Sur les 1 125 personnes présentes à bord, 30 périssent et 45 sont blessées .

L'évacuation se poursuit dans un ordre plus ou moins apparent : si à bâbord, un officier parvient à maintenir une certaine discipline et à empêcher une foule de monter dans des canots qu'il serait trop dangereux de descendre, un groupe de soutiers indisciplinés prend l'initiative de partir dans un des canots du pont de poupe. D'autres comme le révérend Flemming guident de petits groupes pour les répartir dans les canots.

 

 

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Rapidement, le paquebot est déserté. Bartlett reste cependant à bord, décidé à sauver le navire coûte que coûte : il remet les machines en avant toutes dans l'espoir d'atteindre Kéa, avant de renoncer en voyant la proue en grande partie submergée. Le dernier canot quitte le paquebot à 9 heure 35. Bartlett est le dernier à quitter le navire, sautant du pont pour rejoindre un canot à la nage. Alors que la poupe émerge hors de l'eau, la proue touche le fond de la mer, profonde d'un peu plus d'une centaine de mètres. Un effet de levier fait alors chavirer le bateau du côté tribord et la poupe disparaît sous la surface de l'eau aux alentours de 9 h 35.

 

 

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Ce qui est étonnant est que tout cela a eu lieu dans un temps calme et à la vue de la terre et qu’il a coulé en seulement 55 minutes. il n'y avait que 30 décès, puis ces décès ont été malheureusement liée à ceux qui étaient dans les deux canots de sauvetage!

 

la principale cause de décès dans cette tragédie était, en fait, l'abaissement prématuré de deux canots de sauvetage, qui a été fait lorsque le navire se déplaçait dans une tentative d’échouage sur la plage, ces deux canots de sauvetage ont été abaissé avant que le fonctionnaire ordonne "abandon navire "et ils ont été tragiquement traîné dans les puissantes hélices et faisant des morts et des blessures à d'autres personnes. Finalement, la tentative d'échouage a été abandonné et le reste de l'équipage s’occuperont des canots de sauvetage. Heureusement, le navire transportait aucun patient au moment du naufrage, et donc l'évacuation a été rendue beaucoup plus facile!

 

 

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Le premier navire à arriver sur la scène avait des pêcheurs grecs de Kea sur leur Caïque, qui a ramassé de nombreux hommes de l'eau. L'un d'eux, Francesco Psilas, a plus tard été payé £ 4 par l'Amirauté pour ses services.

 

A 10h00 - le HMS Fléau a aperçu les premiers canots de sauvetage et dix minutes plus tard, arrêté a ramassé 339 survivants.

 

HMS héroïque était arrivé quelques minutes plus tôt et ramassé 494. Quelque 150 avaient atteint Korissia, étant une communauté sur Kea, où médecins et les infirmières du Britannic essayaient de sauver les hommes horriblement mutilés, en utilisant des tabliers et des morceaux de bouées de sauvetage pour faire des pansements.

 

Un quai leur servait de salle d'opération. Bien que les vedettes à moteur ont été prompts à transporter les blessés à Korissia, le premier bateau de sauvetage est arrivé là quelque deux heures plus tard en raison de la force du courant et de leur lourde charge. Il était l'embarcation de sauvetage de la sixième officier Welch et un homme inconnu. Ce dernier était capable de parler un peu de français et a réussi à parler avec l'un des villageois locaux, d’obtenir quelques bouteilles de cognac et un peu de pain pour les blessés.

 

Les habitants de Korissia ont été profondément émus par la souffrance des blessés. Ils ont offert toute l'assistance possible aux survivants et accueilli beaucoup d'entre eux dans leurs maisons en attendant les navires de sauvetage. Le HMS Fléau et HMS héroïque avait pas plus d'espace de pont à prendre d'autres survivants et donc ils ont vite quitté pour Piraeus signaler la présence de ceux qui restent à Korissia.

 

Violet Jessop approche l'un des blessés. "Un homme âgé, en uniforme RAMC avec une rangée de rubans sur la poitrine, restait immobile sur le sol. Une partie de sa cuisse avait disparu et un pied manquant; la teinte gris-vert de son visage contrastait avec son beau physique. Je pris sa main et l'ai regardé. Après un long moment, il ouvrit les yeux et dit: « Je vais mourir ». Il n’avait rien à lui réfuter, pourtant, j’ai involontairement répondu: « Non, tu ne vas pas mourir, parce que je viens de prier pour vous de vivre '. Il m'a donné un beau sourire

 

 

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Cet homme a vécu et chanté des chansons joyeuses pour nous le jour de Noël ".

 

11:45 HMS Foxhound est arrivé et après avoir balayé la région, il s’est ancré dans le petit port à 13h00 pour offrir une assistance médicale et de prendre à bord les survivants.

 

14:00 HMS Foresight un croiseur léger est arrivé. Le HMS Foxhound partit pour Piraeus à 14h15 avec nombre de survivants. La prospective est resté à organiser les obsèques du sergent sur Kea W. Sharpe, qui était mort de ses blessures. Deux autres hommes sont morts sur le Héroïque et un sur le remorqueur Goliath, français. Les trois ont été enterrés avec les honneurs militaires dans le cimetière britannique à Piræus.

 

Le dernier accident mortel était G. Honeycott, décédé à l’Hôpital Russe à Piraeus peu de temps après les funérailles.

 

Heureusement sur les 1066 âmes à bord. 1036 personnes ont été sauvées, tout en une trentaine d'hommes ont perdu la vie dans la catastrophe, mais seulement cinq ont été enterrés. Les autres ont été laissés dans l'eau et leur mémoire est honorée dans mémoriaux enThessalonique et Londres. Vingt-quatre hommes ont été blessés.

 

Les survivants ont été hébergés dans les navires de guerre qui ont été ancrés au port de Piraeus. Cependant, les infirmières et les médecins ont été hébergés dans des hôtels distincts à Phalère. Beaucoup de citoyens grecs et les fonctionnaires ont eu la gentillesse d'assister aux funérailles.

 

 

 

 

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Concernant les dégâts :

 

Le Britannic a bien été endommagé par une mine, puis qu'en remontant le chemin parcouru par le géant durant son agonie, on retrouvé l'ancre de l’engin qui la maintenait en place. Cela correspondait avec le schéma de "largage" des mines du U-Boat teuton passé par là quelques jours plus tôt.

 

La mine a créé un brèche de taille inconnue dans les cales N°2 et 3, mais a également crevé le conduit des soutiers qui leur permettait d'accéder aux chaufferies. L'explosion a aussi endommagé le système de fermeture de la porte reliant le tunnel à la chaufferie 6.

 

Les plongeurs l'ont retrouvé grande ouverte. Bien que l'on en soit pas sûr, il est probablement arrivé la même mésaventure à celles situées plus en avant, ce qui a fait que les 6 compartiments avant, le maximum que la navire pouvait supporter, se sont retrouvé inondé, avec une telle force, que l'eau a eu le temps de rentrer dans la chaufferie N°5 avant la fermeture des portes.

 

Sur ce point, les plongeurs n'ont pu aller la vérifier, car en s'aventurant dans la chaufferie 6, ils se sont retrouvés bloqués... par une brouette qui obstruait le passage entre deux chaudières. L'autre passage n'a pu être utilisé car dans l'urgence de la situation, ils ont remué tellement de sédiments, qu'ils ont eu du mal à quitter les entrailles du navire. Ils n'ont pu malheureusement reprendre leur "visite". La mort d'un plongeur en 2009 ayant calmé les ardeurs de certains, je ne sais pas si il y a eu du nouveau depuis.

 

En parlant de chaudières, il est intéressant voir remarquable de constater que malgré leur masse et presque 100 ans au fond de l'eau, dans un navire couché sur le côté, elles sont toujours en place dans leur berceau!

 

Comme l'a dit Cousteau quand il l'a exploré en 76 : "Here again, History has made a mistake"

 

.................

 

le sujet était fini quand j'ai trouvé sur un site anglais très bien caché, tout un montage photos, je vous le fait partagé avec un congloméra de plusieurs textes

 

Bonne lecture :jap:

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Invité §pie367dg

J'ai vérifié, mais apparemment le lieutenant Shackelton du " Britannic " n'est pas le même que son homonyme des expéditions dans l'Arctique, ce dernier

ayant tenté seulement en 1917 de réintégrer la marine britannique.

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U 73: Voilà le coupable qui a posé les mines

 

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Le journal de bord du 28.10.1916

Positions 12 mines in the Kea Channel. Designated as Minefield Number 32.

 

Et la suite

On 14.11.1916, the S/S Burdigala, of 12.380 GRT displacement, heading from Salonika towards Toulouse, sinks, probably from a mine, exactly at the point where 18 days before the U-73 had laid the Minefield Number 32.

 

Historical sources mention two versions regarding the sinking of the S/S Burdigala; the French states as cause a torpedo hit (see Auguste-Antoine Thomazi, p. 180), and the British reports a mine hit (see Paul G. Halpern, p. 253). The German sources (see Arno Spindler, 3rd Volume, p. 343), considers as the cause of sinking of the ship from a mine hit, but the Greek press of the time (see newspaper “Empros” on 2 and 3 November 1916, Gregorian Calendar) adopts the French version, and reports that the ship « Vordygála » was sank in the Kea Channel by a German torpedo.

 

Exactly one week later (21.11.1916) in the same area, the British hospital ship HMHS Britannic sinks from a mine hit, the largest ocean liner of the time (and sister ship of the Titanic) with a displacement of 48.158 GRT.

 

Extrait de; http://keadive.gr/submarine-u- [...] ical-list/

 

Un site en anglais qui ne traite que du Britannic: http://www.hospitalshipbritannic.com/menu.htm

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Invité §pie367dg

Deux devinettes,

de quelles nationalités sont les soldats sur ces deux photos?

D'accord, elles sont un peu floues (Mais à leurs âges on le sera aussi :lol: )

 

 

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Soldats suisses peut-être, qui je crois utilisaient les mêmes cartouchières au ceinturon que les allemands et les autrichiens.

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Bon bé c'est pas du tout ça.

Vous n'avez même pas reconnu ces braves soldats français vos ancêtres!

En tenue Detaille ou réséda, uniformes et casques qui ont, à tort, été refusés par les experts.

Faut dire que pour la tenue réséda (verte) un certain Detaille était membre du collège d'expert, c'est ainsi qu'il a eu l’opportunité de présenter l'uniforme qu'il avait dessiné!

Quelques photos, un peu dans le désordre.

 

1911 Essai de la tenue réséda en corps de troupes - Grandes manoeuvres 1911.jpg

 

1906 Nouvelle tenue d'infanterie en essai au 72eme Amiens.jpg

 

1912 défilé de troupes françaises avec le nouvel uniforme.jpg

 

1902 Reforme-uniforme-casque-artillerie.jpg

 

1912 The French 28th Regiment test out the uniform.jpg

 

1912 Tenue Detaille.jpg

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Invité §pie367dg

Evidemment très difficile, personnellement je n'en avais même jamais entendu parlé.

J'aimerais bien aussi que notre ami Hansi nous explique où il a trouvé ça et éventuellement pour quelle raison ( s ) elle a été refusée.

Combien de vies auraient été préservées probablement entre 1914 et 1915 si " on " ne s'était pas obstiné à conserver les pantalons rouge.

" rotenhosen " comme disaient les allemands.

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Évidemmenttrès difficile, personnellement je n'en avais même jamais entendu parlé.

J'aimerais bien aussi que notre ami Hansi nous explique où il a trouvé ça et éventuellement pour quelle raison ( s ) elle a été refusée.

Combien de vies auraient été préservées probablement entre 1914 et 1915 si " on " ne s'était pas obstiné à conserver les pantalons rouge.

" rotenhosen " comme disaient les allemands.

 

Moi itout je ne connaissais pas cet ou ces deux épisodes.

C'est en surfant et regardé des centaines de photos, pas toutes intéressantes d'ailleurs, sur le site des images de Gallica.bnf.fr de la bibliothèque nationale de France que j'ai trouvé cette photo.

 

devinette 1.gif

 

Je les avais, comme toi, pris pour des bavarois :mmmfff: mais non! Et j'ai cherché plus loin sur le net.

Cela m'a fait passer de bon moment à lire les textes qu'il faut bien chercher car, comme c'est pas un épisode glorieux pour les décideurs de l'époque, on en parle pas trop!

Y pas beaucoup d'explications du refus si ce n'est le pognon et surtout la gloriole de la couleur des uniformes des troufions de l'Empire qui trente ans avant avaient,rappelons le, perdu non seulement la guerre, mais l'honneur et une province et demi ainsi que 5 milliards de francs or.

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REPORTAGE: Deux hommes, deux livres, deux destins

 

 

germansoldiers.jpg

 

 

 

 

Adolf Hitler et Erich Maria Remarque, car il s’agit d’eux, ont lutté ensemble sur le front ouest.

 

C'est l'histoire inédite de deux jeunes soldats allemands combattant dans le même temps, sur le même front, peut-être même, dans la même tranchée. Tant l'expérience de la guerre est comme un cauchemar.

 

Les deux hommes sont aussi friands de chiens. Mais la ressemblance s'arrête ici. Lorsque la Grande Guerre est terminée, l'un d'eux devient le plus grand écrivain pacifiste du siècle. L'autre, se détermine comme le criminel de guerre le plus atroce du siècle.

 

 

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Histoire…

 

Jusqu’en 1916, Les Britanniques n'ont pas de charniers, mais proche du village de Fromelles, sur le front de la Somme, ils ont dû en faire un. En Juillet 1916, dans un délai de quelques jours, des milliers de soldats britanniques et australiens ont été littéralement déchiquetés. De ce qui restait d'eux il n'a pas été en mesure de mettre sur pied des cadavres individuels.

 

Dans la nuit du 14 Juillet, les alliés ont réussi à couper la communication allemande sur la ligne de front. Un coup direct britannique a rendu tous les téléphones de campagne allemands inopérant. De ce moment, les Allemands ont dû envoyer leurs messages par Meldegänger.

 

Ces « postiers » soldats couraient de poste en poste, "dans les yeux d'une mort presque certaine et bombardés par les obus sur chaque mètre de leur route". Cet allemand de 27 ans, qui porte le prénom d’Adolf, puise sa volonté dans les ordres donnés, écrira t’il plus tard.

 

 

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Chaque jour, ce jeune allemand court dans les tranchées. Quand un bruit hurlant annonce une batterie qui canarde dans les trous d'obus, les fossés, les tranchées. Un autre messager d’ordres s’effondre ,épuisé sur son chemin à travers les premières lignes. Adolf le saisit et l'entraîne vers un abri souterrain.

 

Cela lui obtient un insigne, pas son premier: il porte déjà la Croix de Fer de deuxième classe pour « courage ».

 

Pour tout ce que vous pouvez dire sur Adolf Hitler; il n'avait pas peur et n’était pas facilement effrayé. Tous les soldats qui ont servi avec lui dans les tranchées de la Somme, et plus tard en Flandre, ont témoigné de cela.

 

Adolf a peu d'amis sur le front occidental. Ce n'est pas seulement en raison de son caractère désagréable. Presque tous ses amis meurent dans l'action alors que Adolf, encore et encore, a miraculeusement échappé à la mort.

 

Après la guerre, il a dit G. Ward Price, un journaliste anglais, comment une fois qu'il mangeait son dîner avec ses camarades dans une tranchée.

 

« Soudain, une voix semblait me dire: « Lève-toi et va là-bas. » elle était si claire et insistante que j'ai obéi automatiquement, comme si elle avait été un ordre militaire.

Je me suis levé et me dirigeai de vingt mètres le long de la tranchée, portant mon dîner dans sa boîte de conserve avec moi.

Puis, je me suis assis pour m’alimenter, mon esprit étant une fois de plus au repos. A peine avais-je fait fini que perçu un bruit assourdissant venu de la partie de la tranchée que je venais de quitter. un obus avait éclaté sur le groupe dans lequel j'étais assis, et chacun de ses membres a été tué. »

 

De tous ses amis, reste que Fuchsl, son chien. Le petit terrier blanc, apparemment la mascotte de soldats anglais, avait chassé un rat dans la zone neutre. Le chien avait sauté dans une tranchée allemande où Adolf l’avait attrapé et gardé.

 

 

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A partir de ce moment, Fuchsl ne quitta jamais Adolf. "Je peux le regarder comme je regarde un être humain », écrit-il. Quand le coureur prend son dîner, le chien est assis à côté de lui. « Je suis fou de lui."

 

Hitler et deux de ses camarades ont pris une photo. Adolf insistait pour avoir Fuchsl à ses pieds.

 

En Octobre 1916, Adolf est à court de chance. Le massacre de la Somme est toujours en cours. Les alliés continuent à attaquer. En trois mois, ils ont perdu 600 000 hommes: complètement en vain, parce que les lignes allemandes tiennent.

 

Dans la nuit du 7 Octobre, Hitler dort dans un nouveau tunnel près de l’état major du régiment. un obus britannique tombe à ce moment près d’Adolf qui est atteint par un fragment dans une jambe.

 

Il demande avec anxiété son lieutenant. Après un coup d'œil sur la jambe du soldat, le lieutenant ordonne de transporter Hitler dans l’hôpital, à l’arrière du front.

 

Maintenant, le deuxième personnage principal, que fait il?. Dans le même temps qu’ Adolf disparaît pendant cinq mois dans un hôpital à Berlin, un jeune allemand s'inscrit dans l'armée. Son nom est Erich Paul Remarque.

 

 

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Remarque est le fils d'un relieur pauvres et dans les années à venir, il va traverser le chemin d’Adolf, une couple de fois. Il deviendra célèbre sous le nom de son grand-père - un nom qu'il aura lorsque la Grande Guerre est finie: Remarque.

 

Erich aime la musique et veut devenir compositeur. Il est enrôlé dans l'armée. Il ne se présente pas comme volontaire, pour lui, tout est calme sur le front occidental pourrait il penser. Mais ni lui, ni sa classe d'école, n’ont été incité à s'engager par un enseignant belliqueux ( faux sentiment du livre).

 

Il n'a pas 17 ans, comme il l'utilisera plus tard dans ses interviews, mais près de 19 ans. Mais il n'a pas l'esprit revêche contre sa conscription, au contraire, il est passionné, il se sent un vrai patriote allemand. « Nous allons sauver le monde", dit-il à ses amis.

 

 

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Dans les casernes de Caprivi, à proximité de son lieu de naissance Osnabrück, l'armée lui apprend à tirer et comment gérer une baïonnette. C'est le printemps 1917, les garçons veulent aller au front, mais ils devront attendre jusqu'en Juin.

 

Le 1er Mars 1917,Hitler, remis de sa blessure, revient dans le front de la Somme. Les deux parties sont tellement épuisés par la bataille qu’il y a une sorte de pause admise. Encore une fois, Adolf court avec des dépêches à travers les tranchées. Le 9 Mars, il reçoit une nouvelle décoration pour bravoure extraordinaire. Mais son rang est encore Gefreiter, quelque chose entre un caporal et un soldat de première classe.

 

 

hitler.jpg

 

Selon son lieutenant, Fritz Wiedemann, Adolf est un soldat ordonné, mais il manque de « qualités de leadership ». Hitler a souvent l'air nonchalant, il garde la tête un peu tordu et ses chaussures sont rarement poli. Il ne clique pas sur ses talons quand un officier passe. La promotion n'est pas une option.

 

Ypres

 

Juin 1917, le régiment de Hitler est déplacé à 50 km vers le nord, en Belgique, près de la ville assiégée de Ypres. Les Allemands ont obtenu des mots que les alliés préparent une nouvelle offensive ici.

 

C'est pourquoi que le régiment tout frais du soldat Erich Paul Remark est envoyé dans cette région aussi. Adolf et Erich ne se connaissent pas alors, mais ils servent, rapprochés. Il y a seulement quelques kilomètres entre Remarque et son régiment de la division de la Réserve Garde et le Régiment d'Hitler de la 10e division bavaroise.

 

 

zonnebeke.jpg

 

Remarque est face à la première ligne de front pour la première fois. Il est sapeur. La nuit, il doit construire des réseaux de barbelés sur le No Mans Land - un métier dangereux. Très vite son ami Christian Kranzbühler est touché par un obus. Sous un déluge britannique, Remarque l'entraîne vers les lignes allemandes.

 

Christian a à revendre une jambe. Dans Tout est calme sur le front occidental Remarque lui donne le nom Franz Kemmerich et lui permet de mourir à l'hôpital (après quoi Kemmerichs belles bottes vont à la prochaine soldat dans leur groupe). En réalité chrétienne reste en vie et causer beaucoup de problèmes plus tard Erich.

 

 

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Quelle que soit l'enthousiasme pour la guerre il l’a laissé complètement disparaître ici à Ypres. Erich voit un obus frapper un autre ami. "Je l'ai vu couché dans la boue, avec son ventre déchiré. Cette vue n'est pas compréhensible. »

 

En effet - bien plus tard - dans « à l’ouest rien de nouveau » (qui est sorti en 1929) et dans presque n'importe quel autre livre que Remarque écrit sur la guerre, il y a des scènes avec des soldats ou des animaux atteints, entrailles exorbités de leur ventre. Comme si seulement alors, bien des années après, une terreur complète avait vraiment prise à lui.

 

 

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odieuse

 

Cette troisième bataille d'Ypres, mieux connu sous le nom de la bataille de Passchendaele, dans laquelle Remarque et Hitler, tout les deux se battent, devient une horreur indescriptible de gaz, d’obus - et la pluie incessante.

 

Après cent jours de combats dans la boue flamande, les alliés ont avancé huit kilomètres. Cinq cent mille jeunes gens des deux côtés sont morts ou blessés.

 

 

passchendaele.jpg

 

La bataille a commencé le dernier jour de Juillet - les alliés attaquent avec tout ce qu'ils ont. Et encore, le Gefreiter Hitler se précipite à travers les tranchées allemandes. Il porte dépêches sur dépêches avec ordre de tenir, en dépit des pertes. Encore une fois, il semble être invulnérable. Un soldat lui dit: « Mensch, dich gibt es keine für Kugel", pour vous il n'y a pas de solution.

 

ce 31 Juillet, des soldats britanniques avancent vers le village de Langemark - et sont repoussés. Des soldats écossais tentent sur Frezenberg (une partie de Zonnebeke) - et sont repoussés. D’autres troupes britanniques s'emparent du village de Westhoek (près de Zonnebeke) - et sont repoussés.

 

 

1930_all_quiet-pg-horizontal.jpg

 

L'unité de remarque se bat près de la Totenmuhle, la Deathmill, à proximité du village de Saint-Juliaan (St Julien) et sur ​​la voie de Zonnebeke (photo aérienne). Remarque est touché par un obus britannique. Un des éclats pénètre son avant-bras droit - la fin de sa carrière rêvé dans la musique.

 

Un deuxième fragment d'obus frappe la jambe gauche, juste au-dessus du genou. Mais le plus grave est le troisième fragment: dans son cou. Remarque est emporté et quelques jours plus tard, il est transporté à l'hôpital de l'armée de Saint Vincentius à Duisburg, en Allemagne.

 

 

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Les chirurgiens réussissent à éliminer les fragments d'acier de son corps. Ensuite, il est amené à une maison de convalescence sur la montagne Klosterberg à Osnabrück. Ici, il sera soigné quatorze mois - jusqu'à ce que la guerre soit presque terminée.

 

D'Ypres, Adolf (photo: le soldat sur ​​la gauche) est toujours en train de faire de son mieux. Un de ses camarades dira plus tard, que Hitler dans cette période est devenu de moins en moins aimé: "Il a toujours été très sérieux, il ne riait jamais, il n'a jamais fait des blagues.".

 

Quand les autres soldats se plaignent de la guerre, Adolf diatribe sur le patriotisme et les responsabilités d'un soldat. "Nous l’avons tous maudit, il était une vraie douleur", dira un autre ancien camarade.

 

 

adolfhitler2.jpg

 

En Août 1917, le régiment battue passe au repos, Adolf est soulagé. Ils doivent aller en train en l'Alsace. Sur la station, un employé de chemin de fer, très heureux avec les cabrioles de Fuchsl, propose Hitler 200 marks pour le terrier. "Même si vous m'aviez donné 200.000 Marks, je ne le vends pas", répond Hitler.

 

Mais lorsque les troupes arrivent à destination et quittent le train, Fuchsl est introuvable. "J'étais désespéré. Le cochon qui avait volé mon chien ne savait pas ce qu'il faisait pour moi."

 

Dans ces mêmes jours, un autre « cochon » pince le sac à dos de Hitler avec ses dessins et ses peintures de guerre. Plus tard, ce sera une raison de plus d'un mythe de la superbe peinture d’art par Hitler.

 

 

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Au printemps 1918 l'Allemagne s'engage pour une dernière offensive désespérée. Remarque est toujours soigné à Osnabrück, mais Hitler est présent sur le front. Sur l'une de ses tournées de poste dans les tranchées près de Soissons en France, il voit quelque chose qui ressemble à un casque français.

 

Hitler se faufile vers l'avant et voit quatre soldats français. Il tire son pistolet et se met à crier sur eux, en allemand. Les quatre Français, comme épuisé par la guerre comme bien d'autres soldats, se rendent immédiatement.

 

 

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Pour cette réalisation Adolf reçoit le 4 Août - pour "bravoure et mérite généraux" - la première classe de la Croix de Fer. C'est un décor inhabituel pour un Gefreiter commun. Le reste de sa vie, il va porter la médaille.

 

L'officier qui lui a recommandé pour cet honneur était le capitaine Hugo Guttman, un Juif. Le reste de sa vie, Hitler gardera le silence sur lui.

 

De retour en Belgique

 

En Octobre 1918, à Osnabrück le soldat Erich Remarque a récupéré, il se prépare à revenir sur le devant en Belgique, Adolf Hitler est là aussi, de nouveau.

 

Sud-est de la ville d'Ypres se trouve le petit village de Wervik. En Octobre, les obus britanniques déchirent le sol ouvert. Entre les cris des fusants, les soldats allemands entendent des bruits sourds: explosion musterdgas! Pour la première fois, les Allemands ont un goût de leur propre médecine spécifique.

 

Adolf se cache dans une des tranchées à Wervik. Tout comme ses compagnons d'armes, il porte un masque à gaz, qui protège contre le gaz. Le bombardement continue encore et encore - toute la journée et toute la nuit.

 

 

germansoldierdog.jpg

 

Soudain, l'une des recrues à côté de lui devient fou furieux à cause de la peur et de l'anxiété; il arrache son masque à gaz au loin - et avale le nuage toxique mortel. Le garçon meurt en haletant. Ses camarades ne peuvent regarder.

 

Enfin, le feu du barrage s'arrête. Après un certain temps, Adolf et ses compagnons d'armes ôtent leurs masques à gaz et de prendre une profonde respiration de l'air frais du matin. Plock, Plock - un canon britannique tire un dernier tour de coquilles de gaz. La panique des soldats allemands: certains d'entre eux ne peuvent pas se rendre à leur masque assez vite et vont mourir. Les autres deviennent moitié ou totalement aveugle.

 

L'un d'eux est encore capable de voir. Il dit aux autres de saisir les mains des un des autres, et alors, il va essayer de les mettre en sécurité.

 

Parmi les soldats dont la vie est sauvé de cette façon, est Adolf Hitler, 29 ans, encore un Gefreiter. Pour lui, cette guerre est terminée. A moitié aveugle, il est amené à une clinique à Pasewalk, Allemagne.

 

 

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Le 10 Novembre 1918, un vieux pasteur vient à l'hôpital et annonce les nouvelles. Le Kaiser a fui, la Chambre des Hohenzollern a chuté, la patrie est aujourd'hui une république. Les généraux ont prié pour une trêve. La guerre est finie.

 

Le coup tombe lourdement sur ​​Hitler: "Il s'en est suivi de terribles jours de calvaire et des nuits encore pire, je savais que tout était perdu ..., dans ces nuits, ma haine a grandi en moi, la haine pour les responsables de cet acte. ».

 

C’est là où il décide de se lancer en politique.

 

Pour Erich Remarque la guerre est finie. Une semaine après, il a été déclaré bon pour le service, la guerre se termine. Et puis quelque chose d'étrange se passe. Lorsque le soldat Remarque déchargé d’obligation retourne à son domicile parental, à Osnabrück, il porte tout à coup un uniforme de lieutenant. Sur sa poitrine, il arbore la première Croix de Fer et de deuxième classe.

 

 

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il promène sa ville natale. Il a sa photo prise avec son cher chien Wolf. Il rend visite à ses anciens camarades. L'un d'eux, l'unijambiste Christian Kranzbühler - oui, le même compagnon d'armes qu’il a une fois sauvé du no man land- le signale à la police militaire. Il accuse Remarque de porter à tort, décorations et uniforme d’officier non mérités.

 

Remarque est arrêté, mais il échappe à une action en justice parce que l'Allemagne dans cette période d'après-guerre est dans la tourmente et le chaos. Dans un poste de police, il a signé une déclaration dans laquelle il admet qu'il n'est pas autorisé à porter un uniforme officier.

 

Il a droit à ses croix de fer mais, selon lui, dans le même communiqué, "parce qu'ils ont été attribués à moi par le Conseil soldats. J'ai dû remettre le document provisoire où cela est confirmé, pour obtenir une charte définitive. Cette charte je ne l’ai pas encore reçu ".

 

Remarque souffrait d'une maladie mentale? Peut-être le Shell Shock, aujourd'hui appelé le syndrome de stress post-traumatique?

 

Dix ans plus tard, en 1929, Erich Maria Remarque publie Neues Im Westen nichts, dans lequel il idéalise ses expériences de guerre. Il s'agit d'un livre anti-guerre d'un genre jamais écrit avant. La publication est également sans précédent - jusqu'à ce moment plus de 50 millions de livres sont vendus en cinquante langues.

 

 

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Adolf Hitler publie un livre dans lequel il raconte ses blessures et expériences de guerre : Mein Kampf, et tous ceux qui lisent les deux livres ensemble ne parviennent pas à voir que les deux écrivent sur ​​la même guerre, le même no man land, les mêmes tranchées, les mêmes soldats, la même souffrance et la mort.

 

Où Remarque accuse le Kaiser, les généraux, les fauteurs de guerre à la maison, Hitler, lui sait une autre cause: les Juifs.

 

Il a été dit beaucoup de choses sur le contenu de Mein Kampf. Mais la suppression de faits que Hitler n'a pas écrit dans ce livre. Par exemple, il ne mentionne pas la trêve de Noël, où lui et son unité ont participé. Cela s'est passé dans ces jours que les régiments de réserve bavarois, les 16e et 17e, ont vécu un assouplissement dans la ligne de front près de Messines (Belgique), où ils gardaient la vallée de la Douve.

 

mein-kampf.jpg

 

Le matin de Noël, après le petit déjeuner, tout à coup, il y avait environ quatre cents soldats des deux côtés, debout, fraternel, ensemble, sur le no mens land, les soldats de la Bavière d’Allemagne et du Cheshire et Norfolk d’Angleterre.

 

D'abord, ils se sentaient un peu mal à l'aise: FROHE Weihnachten et Joyeux Noël, les mains ont été secoués et quelques morts ont été enterrés; tout le monde a aidé. Puis, tout à coup, il y avait un ballon de football, en provenance de la ligne allemande. Quelque deux cent personnes ont couru, comme des jeunes chiens, derrière la balle, sans une trace d'hostilité.

 

Toute la journée, les hommes traînent entre les deux lignes de front. "Je n'oublierai jamais ce point de vue", dit le soldat bavarois Jozef Wenzl, compagnon d'armes de Hitler, il écrit à ses parents: « Un Anglais a joué le trombone d'un copain allemand, d'autres dansaient Quelqu'un était très fier de mettre un… casque allemand sur la tête. L'anglais a chanté une chanson et nous avons chanté « Silent Night » Il se déplaçait. Les ennemis jurés chantaient ensemble autour d'un arbre de Noël ".

 

Des événements comme ça, ne cadraient pas dans Mein Kampf et dans la façon de penser de Hitler. Im Westen nichts Neues trop n'entraient pas dans le cadre non plus - et l'auteur de ce livre, pas du tout. En 1933, moment que choisit l'Allemagne d'Hitler , désormais au pouvoir, il ouvre la chasse aux Remarque. Dans les yeux de Hitler son ancien compagnon d'armes a trahi la patrie.

 

Remarque fuit en Amérique. Il a déjà écrit deux suites à « à l’ouest, rien de nouveau » (The Road Back et Trois Camarades) et d'autres romans - et en plus, il devient encore plus productif.

 

Riche et célèbre en Amérique, on ne peut plus nuire à Remarque.

 

C'est pourquoi les nazis en 1943, sa sœur Elfriede, qui étaient restés en Allemagne avec son mari et ses deux enfants est arrêtée et emprisonnée. Après un court procès, elle est reconnue coupable de « porter atteinte à la moralité ».

 

 

Elfriede remarque.jpg

 

« Elle est déclarée coupable »,

 

comme son frère est hors de notre portée en ce moment.

 

Elfriede est décapité avec une hache, donc sur un ordre spécifique par Adolf Hitler.

 

******

 

Il a eu une certaine confusion sur le véritable nom de Remarque. Est-il Remarque ou Kramer?

 

Tels sont les faits: Erich Paul Remark est né le 22 Juin 1898 à Osnabrück, fils de relieur Peter Franz Remarque et Anna Maria Stallknecht. Son grand-père Pierre Aloys Remarque était le fils du cloutier Johann Adam Remarque, né à Aix le 28 Octobre 1789.

Le mythe que le nom de Remarque était « Kramer », découle de l'nazis qui, gêné qu'un « allemand » aurait écrit un livre comme "Tout est calme sur le front de l'Ouest », a tenté de reconstituer Remarque en tant que Juif, dont le vrai nom était Kramer et qui n'avait jamais été à la guerre.

 

Malheureusement, à l'occasion de la mort de Remarque en 1970, des dizaines de nécrologies sont apparues, beaucoup d'entre eux s'accrochent encore à la légende du nom de Remarque étant en réalité l'inversion de « Kramer ».

 

Fritz Wiedemann a rejoint le parti nazi allemand en 1934, devenant adjudant personnel de Hitler, et a souvent envoyé des missions diplomatiques officieuses. En 1939, il est venu à San Francisco comme consul général d'Allemagne. Après son expulsion vers l'Allemagne en Juin 1941, il a été nommé consul général d'Allemagne à Tientsin (Chine), qui occupe le poste d'Octobre de la même année, jusqu'à son arrestation par les Américains en 1945, Wiedemann, qui avait occupé le rang de SA- Brigadefuhrer depuis 1935, a comparu comme témoin au procès de Nuremberg où il a été condamné à 28 mois d'emprisonnement.

 

3) - En mai 1940, le Juif Hugo Gutman, sur recommandation dont Hitler avait reçu la Croix de Fer de première classe, a vécu à Bruxelles, en Belgique. Quand les Allemands ont attaqué le pays Guttman, 60 ans, a fui par la France et l'Espagne au Portugal. De là, il partit, avec sa famille, à la sécurité des États-Unis d'Amérique.

 

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Bonne lecture :jap:

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Invité §pie367dg

Je possède également " A l'ouest rien de nouveau "

Pour A H, il a toujours eu beaucoup de chance, non seulement dans les tranchées, mais également plus tard puisqu'il a échappé à pas moins de 42

attentats avant son suicide, une émission de RMC découverte était consacrée à cela hier soir .

Le grade de " gefreiter " est bien caporal, " oberschütze " pour première classe.

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42 fois?!!! je pensais pas tant, comme quoi...

 

pour EMR, je pense qu'on a tous lu le livre, il connu aussi Jean Gabin qui lui piqua Maria Magdalena von Dietrich avant de partir rejoindre la 2 DB...

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Très bel article Zigo :jap:

 

Curieusement je suis passé à coté du livre de Remarque! Mais vai y remédier.

 

Sidéré d’apprendre qu’il y aurait eu 42 attentats contre AH ! Mais effectivement, et Willi Berthold en a fait un livre qui n’a pas été traduit en français. Sur ce site la liste des attentats avec courte info

http://www.geschichtsthemen.de/attentate_chronik.htm

 

Au sujet des nouveaux uniformes et tenues militaires français deux liens intéressants que je voulais communiquer :

http://rosalielebel75.franceserv.com/reforme-uniforme.html

http://vlecalvez.free.fr/Hommes28eRI_Dechamps/Homme28eRI_Paul_Dechamps.html

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Invité §pie367dg

Très bel article Zigo :jap:

 

Curieusement je suis passé à coté du livre de Remarque! Mais vai y remédier.

 

Sidéré d’apprendre qu’il y aurait eu 42 attentats contre AH ! Mais effectivement, et Willi Berthold en a fait un livre qui n’a pas été traduit en français. Sur ce site la liste des attentats avec courte info

http://www.geschichtsthemen.de/attentate_chronik.htm

 

Au sujet des nouveaux uniformes et tenues militaires français deux liens intéressants que je voulais communiquer :

http://rosalielebel75.franceserv.com/reforme-uniforme.html

http://vlecalvez.free.fr/Hommes28eRI_Dechamps/Homme28eRI_Paul_Dechamps.html

 

 

 

Mieux que Gallica il y a au moins des explications même si elles sont parfois incomplètes.

Pour les attentats je n'en connaissais en gros qu'une dizaine, comme quoi dés le début il y a eu une opposition mais trop brouillonne et pas assez

structurée pour être efficace, il n'empêche qu'il a eu une certaine " baraka " pour y échapper en plus de sortir des tranchées pratiquement indemne.

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REPORTAGE-TÉMOIGNAGE: Son histoire méconnue

 

 

De Gaulle et ses trois frères (1919).jpg

 

 

 

Le général de Gaulle a laissé de volumineux souvenirs sur son action à la tête de la France Libre, les Mémoires de Guerre, et en tant que Président de la Ve République, les Mémoires d’Espoir. De son parcours lors du premier conflit mondial, il n’a rien fait publier de son vivant. Dans sa conception, livrer au grand public le récit de sa campagne personnelle n’avait aucun intérêt pour l’enseignement de la nation. Faire la lumière sur cette page méconnue de sa vie, nécessite d’examiner l’ensemble de la littérature non-officielle de Charles de Gaulle et celle de ses « camarades de front ».

 

Charles de Gaulle naît à Lille, le 22 novembre 1890. Sa vocation pour le métier des armes ne lui vient pas de son milieu familial mais du traumatisme de la défaite de 1870 et de la conviction d’une inévitable « explication armée » avec le Reich de Guillaume II. En septembre 1909, il est reçu 119e au concours d’entrée de Saint-Cyr et choisit de réaliser ses classes au 33e R.I. d’Arras.

 

 

charlesdegaulle_18ans.jpg

 

Le 15 octobre 1910, le jeune sergent intègre la promotion « Fez », de la prestigieuse école spéciale. Un an plus tard, promu sous-lieutenant, il la quitte, 13e, avec cette élogieuse appréciation : « A été continuellement en progressant depuis son entrée à l’école; a beaucoup de moyens, de l’énergie, du zèle, de l’enthousiasme, du commandement et de la décision. Ne peut manquer de faire un excellent officier. » Il retrouve le 33e R.I., dont le chef de corps est un certain Philippe Pétain, qui note ainsi le jeune sous-lieutenant : « digne de tous les éloges ».

 

La déclaration de guerre le trouve lieutenant à la tête d’une section du 1er bataillon du 33e R.I., au sein de la 2e D.I. du 1er C.A. Conformément au plan XVII, longuement mûri par le général Joffre, Lanrezac lance les troupes de sa 5e armée en avant, à la rencontre de l’ennemi. Sur le chemin de la Belgique, le 9 août 1914, Charles de Gaulle passe par la localité de Rocroi, dans le département des Ardennes. Ce féru d’histoire a certainement perçu comme un bon présage la traversé du champ de bataille où le Grand Condé sauva la France de Louis XIV, le 19 mai 1643.

 

Le 13 août, le 33e R.I. entre en Belgique, le spectre d’un conflit sur le sol de France, à l’image de celui de 1870-71, semble s’estomper dans l’allégresse. L’accueil chaleureux des Belges donne une immense confiance aux soldats français. Bientôt, le 1er C.A. reçoit pour mission de s’appuyer sur la barrière de la Meuse pour empêcher la I. Armee de von Kluck de déboucher sur Paris en empruntant les vallées de l’Oise et de l’Aisne. Le 33e R.I., en compagnie d’autres régiments de la 2e D.I., est engagé, dans la nuit du 14 au 15 août, dans le secteur de Dinant, dont le pont est d’intérêt stratégique.

 

 

108e_chasseurs_saxon.jpg

 

Le lendemain, la bataille s’engage par l’assaut de deux divisions de cavalerie allemandes, soutenues par cinq bataillons de chasseurs. Dès 8 heures, les 10e et 12e compagnies sont envoyées s’emparer de la citadelle sur la rive droite. Pour sa part, la 11e compagnie est conservée en réserve sur la rive gauche. Le lieutenant lillois relate en ces termes son baptême du feu :

 

Extrait du récit rédigé par de Gaulle en septembre 1914 pendant son hospitalisation à Lyon.

15 août :

 

A 6 heures du matin, boum ! boum ! la danse commence, l'ennemi bombarde Dinant avec fureur. Ce sont les premiers coups que nous recevons de la campagne. Quelle impression sur moi ? Pourquoi ne pas le dire ? Deux secondes d'émotion physique : gorge serrée. Et puis c'est tout. Je dois même dire qu'une grosse satisfaction s'empare de moi :

 

Enfin ! On va les voir ? J'avale un café dans un caboulot de la route et je parcours la compagnie. Les hommes ont fait le café. Ils entendent les coups de canon et les obus qui éclatent. Ils ont commencé par être graves, puis la blague reprend le dessus et ne les quittera plus. Je plaisante avec eux. Allons ! de ce côté-là, je parle de la frousse possible, tout ira bien !

 

 

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Mais nous sommes maintenant bien mal ici. Les obus éclatent au-dessus de nos têtes. Nous nous rapprochons donc de Dinant. La compagnie est d'abord menée derrière un pâté de maisons, puis dans la tranchée du chemin de fer, de chaque côté du passage à niveau.

Là-haut, sur la citadelle, on entend une fusillade enragée.

 

Les balles commencent à pleuvoir sur Dinant même. Les obus font rage, mais pas grand mal. Les hommes rigolent toujours.

Je m'assois sur un banc dans la rue du passage à niveau et je reste là par bravade. De fait, je n'y ai pas de mérite car je ne suis nullement ému. Tous les quarts d'heure je vais blaguer avec ma section bien tranquille dans la tranchée.

 

Voici que des blessés commencent à traverser Dinant. Ceux qui sont atteints légèrement paraissent enchantés. J'admire de tout mon coeur deux brancardiers civils de Dinant qui passent la Meuse plusieurs fois sous un feu d'enfer pour aller chercher des blessés à la citadelle. Mais fichtre ! Que fait notre artillerie ? Nous ne l'entendons pas tirer un coup de canon. Et voici que, vers 8 heures, l'ennemi prend pied sur la crête de la citadelle. Nous le voyons très distinctement tirer sur la rive droite du fleuve et notamment sur le passage à niveau chaque fois qu'il y passe quelqu'un.

 

 

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Deux jeunes filles sortent d'une maison et s'approchent de moi ! « Monsieur le lieutenant, y a-t-il du danger à passer sur cette route ? » demande l'une en montrant la route de Philippeville. L'autre n'attend pas ma réponse et crie « Viens donc ! poltronne ! » Et les voilà parties toutes les deux, riant. Mon Dieu ! que j'ai eu peur pour elles ! « Oh ! mais cela va très mal à la citadelle », me dit H., sous-lieutenant de réserve et téléphoniste.

 

« Ah ! » Les blessés sont de plus en plus nombreux qui en reviennent. Ils racontent que le capitaine Carton est tué ; son lieutenant en premier, Desaint, tué ; son lieutenant en second, Allard, blessé ; son adjudant Fasquelle, blessé ; or la 12e ne vaut guère mieux. Le capitaine Bataille est blessé, le lieutenant Thuilliez blessé et pris, dit-on ; l'adjudant Riche tué…

Voici venir la 1ère compagnie (capitaine Lapertot) au galop sur la route de Philippeville. Pas moyen de se déployer à droite et à gauche de la rue. Il faut y passer et il n'y fait pas bon. En effet, l'ennemi a pris pied sur les hauteurs au nord de la citadelle. Il y a mis notamment ses mitrailleuses et crible de là tout ce qui est au-dessus du chemin de fer. Le passage à niveau notamment est battu par un feu infernal.

 

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La 1ère le franchit par section ventre à terre. « Bon sang ! me dit Bosquet en voyant ici le manoeuvre. Vous allez en voir tuer un à chaque groupe. » Cela ne manque pas. Le premier qui passe, un sergent, tombe tué raide. De Saxcé, qui commande la première section, la passe en avant, lui fait franchir le mauvais pas au galop, puis, très chic, retourne en arrière sur le passage à niveau, prend le cadavre par les pieds et le met tranquillement à l'écart. Toute la 1ère est maintenant passée.

 

Elle reçoit l'ordre de se déployer le long de la berge de la Meuse.

L'adjudant Vansteen de cette compagnie passe à côté de moi « Eh bien, Vansteen, ça va ?

Oh ! mon Lieutenant ! Je n'irai pas loin !

Mais si ! Mais si ! En voilà des idées ! Allons donc !

Mon Lieutenant, je n'irai pas loin. Mais j'irai tout de même. »

 

 

C'est son tour de se déployer avec sa section au tournant de la rue. Je le suis pour le voir faire. Il arrive au tournant ! Vlan ! Il lève les bras, fait trois pas de mon côté pour dire : « Vous voyez ! je vous l'avais bien dit ! » Et tombe raide mort.

 

Et toujours pas un coup de canon français. Ce n'est pas la peur qui s'empare de nous. C'est la rage ! Oh ! que Dieu me préserve de jamais plus être en réserve aussi près de la ligne de feu ! C'est abominable ! On a toutes les misères du combat sans pouvoir se battre. On reste immobile, les camarades se font démolir, on assiste au lamentable défilé des blessés. Comme c'est encourageant pour la troupe ! On reçoit moult mauvais coups sans en rendre un seul.

 

Mais voici que les débris des 10e et 12e compagnies, une poignée d'hommes blessés, ont évacué la citadelle par ordre. Le commandant Grasse est pâle et triste comme la mort. Il est resté là-bas jusqu'au bout. Ces tristes débris franchissent le pont de la Meuse aussi vite que peuvent les porter leurs membres blessés. Il leur a fallu d'abord dégringoler l'escalier de pierre de la citadelle et plus d'un a été pris et massacré sur place par l'ennemi. La 1ère compagnie, écrasée par le feu partant de très haut de la rive gauche, est entraînée par le flot et tout cela reflue dans la rue du passage à niveau.

 

 

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C'est à nous d'intervenir. Car nous sommes une suprême réserve destinée avec deux sections du 148e à exécuter, si l'ennemi tente de passer le pont sur les talons de nos compagnies massacrées, une contre-attaque à la baïonnette !

 

« Sac au dos ! Baïonnette au canon ! » Pour me rendre à ma section il me faut franchir le passage à niveau. Je décide de le passer au pas. Et effectivement je le passe au pas ! Mais bon Dieu ! Quelles fourmis dans les jambes !

 

Quelques mots aux hommes : « Attendez un peu ! La l le va donner. On va les f... à la Meuse. » Tous sont pleins de résolution. On les conduira où on voudra.

Il faut, pour aller de la tranchée du chemin de fer où nous sommes à la rue où nous devons aller, franchir le terrible passage. Je le fais franchir quatre par quatre et au galop. C'est fait !

 

 

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Maintenant dans le bout de rue c'est un entassement ! La 1 le, une compagnie du 148e, les débris de la 1ère. Tout cela avance résolument à la baïonnette jusqu'au bout de la rue. L'ennemi voit nos baïonnettes et ses groupes qui s'engageaient déjà sur le pont font demi-tour et filent ventre à terre à la citadelle.

 

Le capitaine Bosquet nous crie : « La lle en avant ! Sur leurs calons ! De l'autre côté du pont ! La 1ère section en tête ! »

 

Je hurle : « Première section ! Avec moi en avant ! » et je m'élance, conscient que notre seule chance de réussite est de faire très vite avant que l'ennemi, qu'on voit refluer précipitamment, n'ait eu le temps de se retourner. J'ai l'impression que mon moi vient à l'instant de se dédoubler : un qui court comme un automate et un autre qui l'observe avec angoisse.

J'ai à peine franchi la vingtaine de mètres qui nous séparent (le l'entrée du pont que je reçois au genou comme un coup de fouet qui me fait manquer le pied. Les quatre premiers qui sont avec moi sont également fauchés en un clin d'oeil. Je tombe, et le sergent Debout tombe sur moi, tué raide ! Alors c'est pendant une demi-minute une grêle épouvantable de balles autour de moi. Je les entends craquer sur les pavés et les parapets, devant, derrière, à côté !

Je les entends aussi rentrer avec un bruit sourd dans les cadavres et les blessés qui jonchent le sol. Je me tiens le raisonnement suivant : « Mon vieux, tu y es ! » Puis, à la réflexion : « La seule chance que tu aies de t'en tirer, c'est de te traîner en travers de la route jusqu'à une maison ouverte à côté par bonheur. »

 

La jambe complètement engourdie et paralysée, je me dégage ( mes voisins, cadavres ou ne valant guère mieux, et me voici rampant dans la rue sous la même grêle qui ne cesse pas, traînant mon sabre par sa dragonne encore à mon poignet.

 

Comment je n'ai pas été percé comme une écumoire durant le trajet, ce sera toujours le lourd problème de ma vie. Enfin je parviens à la maison. Elle est pleine de gens qui, pris par la rafale, s'y sont rués en la voyant ouverte. Presque tous sont blessés ! Il y a là le capitaine et l'adjudant-chef de la compagnie : Béthune, un lieutenant du 148e et quelques soldats.

 

L'artillerie ennemie, jusque-là modérément harcelante, se manifeste maintenant violemment au-dessus de nos têtes et dans les rues, écrasant les nôtres sans contrepartie.

 

L’ordre de repli est donné, mais ne peut concerner que les hommes valides et assez agiles pour éviter la grêle de plomb. Isolé dans la maison avec d’autres blessés, Charles de Gaulle vit une longue heure d’angoisse. Il craint l’arrivée de l’avant-garde allemande et une inévitable capture. Cependant, de nouveaux canons font entendre leur voix. Ils ne sont pas allemands mais français.

 

L’espoir renaît et les 73e R.I. et 8e R.I. parviennent à reconquérir le terrain perdu et du coup à dégager les malheureux survivants du 33e R.I. Victime d’une « fracture du péroné par balle avec éclat dans l’articulation », Charles de Gaulle est successivement évacué sur les hôpitaux de Charleroi, Arras, Saint-Joseph à Paris, où il subit une intervention chirurgicale, et enfin Desgenettes à Lyon.

 

 

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Remis de sa blessure et de nouveau apte au service en campagne, le lieutenant de Gaulle retrouve son régiment arrageois, à Pontavert, dans le département de l’Aisne, le 18 octobre 1914. Il y prend le commandement de la 7e compagnie et surtout fait connaissance avec la guerre de position. Cette dernière provoque en lui une grande déception. L’inaction domine et les opérations, limitées à de simples coups de main, n’apportent que des gains illusoires, parfois au prix de lourdes pertes.

 

Cet état d’esprit est traduit par une lettre du 15 novembre :

 

« Nous faisons la guerre de sape et occupons de temps en temps une tranchée ennemie, mais à cinquante mètres derrière, il y en a une autre. De temps en temps, la nuit surtout, ou au moment des relèves, fusillades épouvantables d’une tranchée à l’autre, sans aucun résultat bien entendu. »

 

Le militaire de 24 ans attache un soin particulier à fortifier ses positions. Il souhaite tout autant obtenir les meilleures conditions pour mener une défense efficace que de maintenir ses hommes occupés et en forme physique. D’ailleurs, l’officier veille à ce que la discipline soit stricte et à ce que les hommes restent disciplinés et ne négligent pas leur tenue vestimentaire. Les inspections, suivies de punitions, ne sont pas rares. Il n’est cependant pas insensible au quotidien dramatique des Poilus. Il s’en ouvre sans fard à sa famille :

 

« Nous vivons dans l’eau comme des grenouilles, et pour en sortir, il faut nous coucher dans nos abris sur nos lits suspendus. » La période des fêtes est la plus pénible à vivre et même le caractère le mieux trempé peut être pris de mélancolie: « Noël. Quelle triste nuit de Noël nous avons passé. Il pleuvait à verse. »

 

Son appréciation de la situation générale est toujours marquée par une véritable foi en la victoire :

 

« Depuis que la bataille de la Marne a montré la supériorité française, la guerre est décidée en notre faveur. Le reste est une question de temps et de sacrifice à consentir. »

 

Même s’il ne l’exprime pas clairement, ne pas avoir pu prendre part à l’entreprise de redressement de la France sur la Marne, est sans doute un véritable déchirement pour lui. Conforme à la hauteur de vue et à sa parfaite connaissance de la « mondialisation des conflits » qui guide son action tout au long de sa carrière, il ne néglige pas les autres fronts :

 

« Décembre verra donc sans doute la suprême grande bataille des Russes contre les Allemands renforcés et les Autrichiens reformés. Il est certain que ce sera pour nos alliés une troisième victoire suivie d’une invasion désormais rapide. »

 

Il n’a, cependant, pas une confiance absolue dans le haut commandement des alliés, et peut se montrer très critique sur la manière dont les opérations sont dirigées. Ses critiques à l’encontre du pouvoir politique, sont encore plus acerbes :

 

« L’issue est moins que jamais douteuse. Sans doute l’ennemi pourra la prolonger encore grâce à son énergie et à sa discipline, grâce surtout à l’extrême et irrémédiable infériorité de notre régime. »

 

Il faut dire que Charles de Gaulle n’est pas un partisan du régime parlementaire de la IIIe République. Une partie des conceptions qui président à la rédaction de la constitution de 1958 par le général de Gaulle, sont déjà celles du lieutenant de Gaulle.

 

Le 18 janvier 1915, il est cité à l’ordre de la 2e D.I. et peut donc arborer une croix de guerre avec étoile d’argent :

 

« A exécuté une série de reconnaissances des positions dans des conditions périlleuses et a rapporté des renseignements précieux. »

 

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En février 1915, nommé capitaine à titre temporaire, de Gaulle participe à la vaine offensive de Champagne, dans le secteur de Mesnil-les-Hurlus. Il est l’adjoint du commandant du 33e R.I., le lieutenant-colonel Boud’hors. Sa tâche n’est pas sans risque et le mène souvent en première ligne.

 

Le 6 mars, il est légèrement blessé par un éclat à l’oreille droite. Le 10 mars, c’est sa main gauche qui est atteinte par balle. Ses espoirs de rester au front sont anéantis par une violente infection. Il est hospitalisé au Mont-Dore, en avril suivant. Il retrouve ses camarades, en juin, dans l’Aisne, secteur de Pontavert-Berry-au-Bac.

 

A peine prend-il le commandement de la 10e compagnie, que Boud’hors, fin août, le rappelle à ses côtés en tant qu’adjoint. Le 3 septembre 1915, il est promu capitaine à titre définitif. Du 16 au 21 octobre, il est en permission. A son retour, le capitaine reprend le commandement de la 10e compagnie. Envoyé avec son unité dans la fournaise de Verdun, le chef de compagnie est capturé au village de Douaumont, le 2 mars 1916.

 

 

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Dans une lettre du 8 décembre 1918, adressée à son ancien colonel, Charles de Gaulle revient sur les circonstances de sa capture :

 

« Voyant que l’ennemi accablait de grenades le coin où je me trouvais avec quelques hommes et que, d’un moment à l’autre, nous allions y être détruits sans pouvoir rien faire, je pris le parti d’aller rejoindre la section Averlant. Notre feu me paraissait avoir dégagé de boches un vieux boyau écroulé qui passait au sud de l’église. N’y voyant plus personne, je le suivis en rampant avec mon fourrier et deux ou trois soldats.

Mais, à peine avais-je fait dix mètres que dans un fond de boyau perpendiculaire, je vis des boches accroupis pour éviter les balles qui passaient. Ils m’aperçurent aussitôt. L’un d’eux m’envoya un coup de baïonnette qui traversa de part en part mon porte-cartes et me blessa à la cuisse. Un autre tua mon fourrier à bout portant. Une grenade, qui m’éclata littéralement sous le nez quelques secondes après, acheva de m’étourdir. Je restai un moment sur le carreau. Puis, les boches, me voyant blessé, me firent retourner d’où je venais et où je les trouvais installés… En ce qui me concerne, le reste ne mérite plus aucune considération. »

 

Le court récit du capitaine de Gaulle transmet pleinement l’atmosphère dramatique de la destruction de sa compagnie. Pour comprendre comment de Gaulle et ses hommes ont pu se retrouver encerclés et submergés, il convient de revenir sur les modalités et conditions d’engagement du 3e bataillon du 33e R.I. dans le village martyr de Douaumont, le 2 mars 1916.

 

Pour un compréhension de la bataille:

 

 

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La bataille allumée depuis le 21 février par la V. Armee du Kronprinz Guillaume, dans le secteur de Verdun, s’apparente rapidement à une dévoreuse d’hommes. Pour contenir la poussée adverse, le commandement français effectue de nombreux prélèvements sur le reste du front de France.

 

C’est dans ce contexte que, le 25 février, le 33e R.I. du lieutenant-colonel Boud’hors, dont la 10e compagnie a pour capitaine un certain Charles de Gaulle, quitte l’Aisne en direction de la Meuse. Le 1er mars, l’unité reçoit ordre de relever le 110e R.I., dans le secteur « chaud » du village de Douaumont, entre le Calvaire (route Douaumont-Bras, à 800 m ouest de Douaumont) et l’ouvrage en dent de scie (sud-est de Douaumont) du fort de Douaumont.

 

L’opération ne devant s’effectuer qu’à la nuit, pour d’évidentes raisons de discrétion, le lieutenant-colonel profite des dernières heures avant la manœuvre pour se renseigner sur sa future zone de combat. Les contacts pris avec les officiers du 110e R.I. et le commandant de la 4e brigade, malgré les assurances données, lui causent quelques inquiétudes.

 

Pour obtenir une appréciation juste et objective de la situation, il sollicite le capitaine de Gaulle, son ancien adjoint. Il réalise une reconnaissance minutieuse sur le terrain. Son rapport est sans équivoque. Si la liaison à gauche, avec le 146e R.I. est assurée, elle ne l’est aucunement à droite. Sur cette dernière aile, le contact devrait être établi avec une unité de Zouaves. Or le capitaine de Gaulle estime la brèche dans la continuité des lignes françaises, à 700 mètres. Pire, le « trou » se situe juste au niveau du fort de Douaumont, dans lequel, toujours selon l’avis du capitaine de Gaulle, l’ennemi effectue des concentrations en vue d’une attaque imminente.

 

 

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Bien que convaincu par les dires de son subordonné, le colonel du 33e R.I. n’a qu’une faible marge de manœuvre. Il se contentera de faire transmettre ces renseignements au niveau de la brigade, mais ne peut aucunement sursoir à la relève. A leur arrivée dans les tranchées de premières lignes, les hommes du 33e R.I. sont très surpris par la nature des positions :

 

pas de tranchées mais de simples trous d’obus reliés les uns aux autres par des boyaux peu profonds et hâtivement creusés. On est loin des organisations du front de l’Aisne avec ses multiples lignes de défenses avec fils de fer et tranchées au tracé parfaitement étudié. En outre, la situation tactique du 33e R.I. est mauvaise, comme le signale le lieutenant colonel Boud’hors :

 

 

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« nos premières lignes n’ont aucune vue et que, devant elles, un dos d’âne empêche de dépister ce qui se passe en avant d’elles et, en particulier, dans ce ravin dont la tête aboutit près de l’église de Douaumont ».

 

Les deux lieux évoqués par l’officier sont le massif du Chaufour et le ravin de Helly. La 10e compagnie du 33e R.I. relève la 12e compagnie du 110e R.I., dans la partie gauche du village, où se situe l’église. L’emplacement du poste de commandement du capitaine de Gaulle n’est pas connu avec certitude. Toutefois, on peut avancer l’idée que, placé quelques dizaines de mètres en retrait de la ligne de feu, il se situe dans une cave ou un bâtiment en ruines du village de Douaumont. Au-delà de l’église, dans les différents replis de terrain, les troupes allemandes fourbissent leurs armes. Les 5. et 6. Infanterie-Divisionen du III. Armee-Korps ont pour mission de s’emparer, le 2 mars, du village de Douaumont.

 

Aux premières lueurs du jour, le Trommelfeuer allemand s’abat sur l’infanterie française. D’une redoutable efficacité, il a marqué de manière indélébile l’esprit du lieutenant-colonel Boud’hors :

 

« Dès 6 heures 30, bombardement effroyable d’artillerie lourde uniquement (380, 305, 210, 150, 105) dru et serré, sans interruption, sur toute la largeur du secteur et sur une profondeur de trois kilomètres. […] toute liaison vers l’avant comme vers l’arrière est impossible ; tout téléphone est coupé ; tout agent de liaison envoyé est un homme mort. Malgré cela, il faut pourtant savoir et on envoie toujours et toujours – et cela en vain jusque vers 17 heures du soir, des agents de liaison qui ne reviennent pas. » Les pertes sont extrêmement lourdes.

 

A la 10e compagnie, les hommes aptes à résister ne sont plus que quelques dizaines. En début d’après-midi, les troupes d’assaut allemandes surgissent du ravin de Helly, pour se porter à l’assaut des lignes du 3e bataillon du 33e R.I. L’ensemble des compagnies parviennent à repousser toutes les tentatives allemandes. A peine le capitaine de Gaulle a-t-il la satisfaction de voir que ses hommes, isolés, abrutis par le bombardement et entourés de camarades morts et blessés, mènent une résistance héroïque qu’il aperçoit des troupes allemandes, déboulant à quelques mètres de son poste de commandement. Il n’est pas long à comprendre que ces Allemands sont parvenus à s’engouffrer par le flanc droit découvert du 33e R.I. Ils investissent par le sud-est le village de Douaumont, vide de défenseurs puisque les premières lignes françaises sont situées à une trentaine de mètres en avant du village. Avec la poignée de soldats attachés à son modeste « état major »

 

 

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le capitaine décide de tenter de rallier le gros de ses hommes, en tentant une percée vers le nord, pistolet au poing. C’est alors qu’à l’image de nombreux survivants français, il est fait prisonnier, quelque part entre la grande rue est-ouest de Douaumont et l’église.

 

Au cours de l’attaque du 2 mars, les gains du III. Armee-Korps se limitent à la conquête du seul village de Douaumont. En effet, le 1er bataillon du 33e R.I., à la gauche du 3e, parvient à couvrir défensivement son flanc droit et à bloquer l’exploitation allemande. Le 3 mars, le village de Douaumont est repris par les troupes françaises, puis à nouveau perdu, le 4 mars. Dans la nuit du 5 au 6 mars, le 33e R.I. est retiré des premières lignes, ses pertes se montent, pour quatre jours de combat, à 32 officiers et 1442 hommes tués, blessés ou disparus. A l’issue des hostilités, le village de Douaumont n’est pas reconstruit. Aujourd’hui, une émouvante visite est possible. Sur l’ancien emplacement de l’église, se trouve une chapelle, permettant de situer grossièrement le lieu de la capture du capitaine de Gaulle.

 

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Bonne lecture

:jap:

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REPORTAGE-TÉMOIGNAGE: Son histoire méconnue II

 

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Avant d’être un prisonnier, Charles de Gaulle est avant tout un blessé. Il est convenablement soigné à l’hôpital de Mayence. Si la blessure physique est rapidement oubliée, la plaie au cœur est bien plus grave. L’officier ressent sa capture, en partie, comme une humiliation, lui qui rêvait déjà très jeune d’achever sa vie sur le champ de bataille. Pourtant, elle n’a rien d’une reddition. Il tombe aux mains de l’ennemi, non seulement blessé, mais également inconscient. C’est seulement à son réveil « au milieu de jeunes troupiers hagards de la garde prussienne », qu’il découvre son nouveau statut.

A cela s’ajoute l’impuissance à aider sa patrie en danger et l’éloignement des camarades qui continuent de mettre quotidiennement en jeu leur existence. Profondément ébranlé moralement, sa douleur ne s’éteindra d’ailleurs jamais. Il en rend compte dans une lettre au lieutenant colonel-Boud’hors, datée du 8 décembre 1918 :

« la catastrophe qui pour moi, a terminé la campagne […] N’avoir pu assister, comme vous, à cette Victoire, les armes à la main, c’est pour moi un chagrin qui ne s’éteindra qu’avec ma vie ».

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Cet état d’esprit explique son acharnement, pendant trois longues années, à tenter de s’échapper malgré les dangers et les punitions. Seule l’espérance de pouvoir à nouveau servir au front, entretenue par l’organisation de la prochaine tentative d’évasion, lui permet de « tenir ». De 1914 à 1916, il n’a jamais fait preuve de résignation face aux tranchées et mitrailleuses allemandes, il ne verse pas plus dans ce sentiment, face aux murs et barbelés de 1916 à 1918.

Une fois guéri, Charles de Gaulle gagne le camp de prisonniers d’Osnabrück, en Westphalie. Dès cet instant, il élabore une évasion à l’aide d’une barque pour descendre le Danube. Mais le prisonnier de Gaulle du printemps 1916 n’est pas encore le maître de l’automne 1918. Il néglige la règle essentielle de la discrétion et les gardiens ont vent du projet. Le « potentiel fuyard » est donc transféré dans un camp de Lituanie, à Sczuszyn, le 18 juin 1916.

 

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Dans sa chambrée, il s’attelle à percer le mur donnant sur l’extérieur. Les gardes s’aperçoivent des « travaux » entrepris par de Gaulle. La sanction ne se fait pas attendre et est terrible. Le camp lithuanien étant dissous, le capitaine de Gaulle est expédié, le 9 octobre 1916, au fort IX d’Ingolstadt en Bavière, résidence des « récidivistes de l’évasion ».

De Gaulle comprend que s’échapper du lieu n’est pas une mince affaire. Pour lui, la seule chance de réussite passe par l’annexe de l’hôpital militaire d’Ingolstadt, réservée aux prisonniers souffrants. La structure est implantée dans la ville même d’Ingolstadt, à huit kilomètres du camp. Par sa mère, Charles de Gaulle obtient un flacon d’acide picrique, officiellement pour soigner ses engelures.

 

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Au mépris des graves dangers pour sa santé, il absorbe le contenu du flacon et présente rapidement les symptômes de la jaunisse. Le 17 octobre, soit quelques jours seulement après son arrivée, il est admis dans l’annexe de l’hôpital militaire. Là, il se met à observer avec attention toutes les allées et venues. Certains prisonniers sont amenés, sous la surveillance d’un infirmier, à l’hôpital militaire pour y subir des examens ou soins particuliers.

Cet établissement médical, normalement destiné aux soldats allemands, ne fait pas l’objet de surveillance stricte. Les entrées et sorties des civils venant rendre visite aux patients se font le plus normalement du monde. Le plan du jeune captif est donc de se faire conduire, sous la garde d’un complice déguisé en infirmier, jusqu’à l’hôpital militaire proprement dit. De là, vêtus d’effets civils, les deux compères quitteront l’établissement par la grande porte. La conception du plan est d’une simplicité géniale, mais sa réalisation est autrement plus ardue.

 

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Le camarade de « belle » est rapidement recruté, il s’agit du capitaine Emile Dupret. Pour dénicher un uniforme allemand, les deux amis ne s’embarrassent pas de scrupules. Parmi les deux infirmiers affectés à la surveillance des prisonniers, plus ou moins malades, l’un semble être accessible. Pourquoi n’améliorerait-il pas sa modeste solde avec l’argent d’officiers français ? d’ailleurs, fournir de l’alcool et des timbres, ne peut pas nuire à l’effort de guerre du grand Reich…

Naïvement, l’infirmier se laisse corrompre, mais rapidement les demandes des deux Français changent de nature : carte de la région et…uniforme allemand. Le premier sentiment du soignant allemand est de refuser, ce qu’avaient prévu les deux compères. Ces derniers exercent alors un chantage et menacent de dénoncer le soldat à ses supérieurs, dont la sanction terrible serait au mieux une mutation sur le front ! Il n’a pas d’autre choix et s’exécute…

 

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La stratégie patiemment mise en place par les deux candidats à l’évasion a parfaitement fonctionné, même si elle n’est pas forcément conforme avec les tactiques de Saint-Cyr ! Le cas des vêtements civils pose moins de difficultés. De nombreux camarades prisonniers fournissent les éléments nécessaires. Reste à trouver un lieu pour que les deux acteurs puissent changer discrètement de déguisement. La chance est de leur côté! Un prisonnier français, faisant office d’électricien de l’hôpital, dispose d’un petit atelier dans la cour de l’hôpital, la loge idéale! Approché, le technicien accepte de courir le risque d’entreposer les vêtements civils dans sa cabane et d’en confier la clé à de Gaulle et Dupret.

Le grand jour intervient le 29 octobre 1916 (le 6 novembre selon les documents allemands), à la tombée de la nuit, un dimanche pour profiter des nombreuses entrées et sorties des civils dans l’hôpital militaire. Le succès est au rendez-vous et l’opération se déroule sans anicroche. En quelques minutes, les deux hommes sont en civils et déambulent dans la ville d’Ingolstadt. Mais le plus dur est-il fait ?

Pas si sûr quand on sait que la seconde étape du plan consiste à traverser 300 kilomètres de territoire hostile pour gagner l’enclave suisse de Schaffhouse… Ils ne marchent que de nuit et restent cachés le jour… La saison de l’automne n’est pas idéale : les températures sont très basses la nuit et le jour la pluie règne en maître sans faiblir. La faim est également un compagnon d’infortune bien importun. Après une semaine de ce traitement, les deux évadés, atteignent le 5 novembre, la commune de Pfaffenhofen, à environ deux tiers du parcours.

 

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Malgré l’heure avancée, 21 heures 30, la place du bourg est bien fréquentée et les deux Français ne passent évidemment pas inaperçus : « En arrivant sur la place centrale, nous nous trouvâmes au milieu de la jeunesse du bourg qui polissonnait dans la rue. Une semaine de vie sauvage nous avait donné une mine patibulaire qui fut aussitôt remarquée. La foule nous poursuivit, bientôt rejointe par le garde champêtre à bicyclette et par des gendarmes en permission. Arrêtés, nous fûmes conduits au violon municipal où l’on n’eut pas de peine à découvrir notre identité. »

De retour au fort IX d’Ingolstadt, les deux hommes écopent de 60 jours d’arrêt de rigueur, dans des conditions qui feraient s’effondrer le mental de plus d’un homme résolu : « fenêtres closes par volets métalliques, pas de lumière, régime alimentaire spécial, rien pour lire, ni pour écrire, une demi-heure de promenade par jour dans une cour de 100 mètres carrés. » A l’issue de ce « séjour », de Gaulle décide de suspendre ses tentatives. La punition serait-elle parvenue à briser sa volonté et à en faire un prisonnier modèle, se faisant une raison d’attendre le terme des hostilités ?

 

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C’est ce que souhaite faire croire le capitaine de Gaulle… Cette attitude est le fruit d’un froid raisonnement. Il a épuisé la seule manière de s’évader du camp bavarois. Il faut donc changer de camp et c’est ce qu’il réclame continuellement aux autorités allemandes, se prévalant de son comportement irréprochable. En attendant qu’une décision en ce sens intervienne, il se consacre à l’étude de la langue de Goethe et globalement de l’ensemble de la culture d’Outre-Rhin.

Les connaissances acquises lui seront d’une grande utilité pour le rôle qu’il tiendra trois dizaines d’années plus tard, à la tête de la nation française… Ne perdant pas de vue le conflit en cours, le capitaine étudie tous les communiqués officiels allemands et les récits paraissant dans la presse. Enfin, conscient qu’il reste un officier français, il s’attache à réaliser au profit de ses camarades toutes sortes de conférences sur la conduite des opérations, le rôle d’un officier,…

 

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Il en profite pour y glisser, de manière implicite pour ne pas éveiller les soupçons des auditeurs allemands, des conseils aux éventuels « préposés à l’évasion ». Au fil des années de captivité, il tisse des liens avec d’autres détenus, promis également à des destins d’exception : le futur maréchal Toukhatchevski, le futur général Catroux, Roland Garros ou encore l’éditeur Berger-Levrault. Enfin, au terme de huit mois de ce « stage de sagesse », le 20 juillet 1917, arrive la nouvelle tant attendue : de Gaulle est transféré au camp de Rosenberg, en Franconie.

En fait de camp, il s’agit d’un ancien château planté sur un piton rocheux. De Gaulle bénéficie d’un confort autre qu’à Ingolstadt avec une chambre dans l’aile du château destinée aux prisonniers et même une fenêtre donnant sur l’extérieur. Mais il en faut plus pour faire perdre le goût de la liberté au bouillant capitaine. L’expert en évasion dresse rapidement un état des lieux. Le corps de logis est ceint d’un profond fossé, auquel succèdent un rempart intérieur, un second fossé, un rempart extérieur et enfin l’à-pic rocheux de quelques dizaines de mètres.

 

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Le chemin de ronde du premier rempart est garni de sentinelles permanentes alors que le second n’est parcouru que par des patrouilles. Les conditions d’évasion semblent donc problématiques mais pas insurmontables pour un homme expérimenté et imaginatif… Au fil des jours, toujours aidé par son don hors norme d’observation, le capitaine de Gaulle trouve une solution à chacun des obstacles dressés sur le chemin de la liberté. Il remarque que le bâtiment des prisonniers communique avec le premier étage d’une vieille tour.

La partie basse de cette dernière est au niveau du fond du premier fossé. Crocheter la porte reliant le logis des prisonniers à la tour, et desceller patiemment, nuit après nuit, une pierre des fondations noyées sous les broussailles, permettrait, au moment choisi, d’accéder au fossé. De là, pour gagner le second fossé, il faut franchir une porte voûtée perçant le rempart intérieur. Prendre une empreinte de la serrure au cours de la promenade quotidienne et concevoir un passe est à la portée d’une main habile.

 

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Quant aux sentinelles, le climat pluvieux de l’automne devrait les confiner dans leurs guérites, au champ de vision extrêmement réduit… L’accès au sommet du rempart extérieur est possible à l’aide d’une échelle fabriquée de toutes pièces… Une fois en haut, entre deux patrouilles, une corde doit permettre au capitaine de se laisser descendre le long de la paroi rocheuse. De Gaulle a besoin d’aide pour mener à bien ce nouveau projet et trois codétenus sont recrutés : les lieutenants Tristani, Angot et Prévot.

Quelques heures avant l’exécution de l’opération, le capitaine Montéty se joint au petit groupe. Tristani est parvenu à forger un outil crochetant la serrure de la porte du rempart intérieur. Au sujet de l’échelle, elle est conçue avec du bois normalement obtenu pour fabriquer une armoire. Chaque membre de l’expédition en emporte un élément démontable.

 

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La nuit du 15 octobre, les fugitifs parviennent sans incident jusqu’au sommet de la muraille extérieure. La corde, faite à l’aide de draps, est jetée dans le vide. L’ennui est qu’elle est trop courte d’une dizaine de mètres. La hauteur de la paroi rocheuse avait été estimée à une trentaine de mètres au lieu de quarante. Gardant leur sang froid, les cinq français se mettent à la recherche d’un endroit plus propice. Un peu plus loin, ils découvrent une plateforme dans le dernier tiers de la paroi rocheuse. La descente peut donc se faire en deux temps. Le seul problème est qu’un membre de l’équipée doit se sacrifier pour rester sur le rempart et jeter la corde à ses complices déjà descendus sur la plateforme intermédiaire. Montéty se porte volontaire et autorise la fuite de ses quatre camarades.

A nouveau le point de mire des quatre marcheurs est l’enclave de Schaffhouse, cette fois distante de plus de 450 kilomètres… Après dix jours d’aventure, les évadés trouvent refuge dans un pigeonnier. Des paysans ayant aperçu la scène, font appel à un soldat chargé de la garde de prisonniers russes travaillant dans les champs. Fort de l’appui d’un homme en armes, les paysans cernent le pigeonnier et contraignent les fugitifs à se rendre. De Gaulle est réexpédié sans ménagement à la forteresse de Rosenberg.

 

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Le capitaine de Gaulle, après cette tentative très sérieuse, craint d’être transféré à Ingolstadt. Il décide d’échafauder un nouveau plan, rapidement exécutable. Pour la seconde fois, la manœuvre consiste à exploiter le fait que les garnisons ne peuvent se passer des civils. En effet, si une aile du château est réservée aux prisonniers, une autre à l’est, à des ménages civils, employés à l’entretien du fort. Les deux ailes donnent vue sur la cour intérieure, qui permet, par une porte gardée, de quitter l’enceinte de la forteresse.

Une sentinelle effectue une ronde dans la cour et une seconde est affectée à la porte d’entrée. De sa fenêtre, le capitaine de Gaulle observe le va et vient, sans contrôle, des civils pour entrer et sortir de la forteresse. Tristani est partant pour tenter l’aventure avec de Gaulle. Le principe est à nouveau simple, même s’il nécessite matériel et complicité. A la nuit tombée, le 30 octobre 1917, alors que la porte est encore ouverte, les deux hommes profitent des quelques dizaines de secondes pendant lesquelles la ronde de la sentinelle ne lui permet pas de garder un œil sur les fenêtres de l’aile des prisonniers.

 

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Ils descendent à l’aide d’une corde par une fenêtre dont l’un des barreaux a été préalablement scié. Un complice retire la corde et replace le barreau. Les deux français, déguisés en simples civils avec fausse barbe et lunettes, se dirigent vers la sortie, dont la porte est ouverte en permanence de jour. La sentinelle de faction à la voûte ne prête aucune attention particulière aux deux « civils ».

Une fois dehors, plus question de gagner la Suisse à pied. La Hollande est la destination finale du voyage, qui doit se faire en train ! Ils parcourent sans difficulté les 25 kilomètres jusqu’à la gare de Lichtenfels et y arrivent à minuit. Dépourvus de papiers, ils sont cependant « cueillis » par les gendarmes chargés des contrôles d’identité, à 5 heures, le 31 octobre. L’alerte d’évasion avait été rapidement donnée par un civil allemand ayant observé l’échappée par la fenêtre.

Lors du débarquement du train des deux compères, une échauffourée éclate entre de Gaulle et le sergent Heinrich Meyer. Ce dernier ordonne aux deux prisonniers de monter dans un wagon de troisième classe. De Gaulle, arguant de son statut d’officier, exige de voyager, au minimum, en seconde classe. Le ton monte entre les deux hommes et les civils commencent à s’attrouper. Heinrich Meyer, pour en finir, entreprend de faire embarquer le capitaine de force. De Gaulle l’interpelle vertement :

« Ne me touchez pas avec vos mains sales », le mot « cochon » est également prononcé. Quelques heures plus tard, le capitaine de Gaulle est de retour à…Ingolstadt. Mais l’affaire du quai de la gare de Lichtenfels n’en reste pas là car le sergent Meyer a déposé une plainte. Une enquête est ouverte et de Gaulle est auditionné par un officier de justice militaire, le 8 janvier 1918. Il choisit de manier l’humour et l’ironie. Les comptes rendus du conseil de guerre d’Ingolstadt prennent l’apparence de ceux d’un conseil de discipline scolaire !

Selon le prévenu français, les mains du sergent Meyer étaient réellement sales et le mot « cochon » s’adressait en réalité à Tristani, dans le contexte suivant :

« il pense pouvoir embarquer les officiers français comme des cochons ».

 

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En 1927, lors de la rédaction de son rapport pour l’obtention de la Médaille des Evadés, au sujet de cet incident, de Gaulle prit une hauteur « olympienne » :

« arrêté par les gendarmes en gare de Lichtenfels et bousculé par eux, je les avais rappelés au sentiment des distances ».

Le verdict tombe en avril 1918, de Gaulle est condamné, pour outrage, à 14 jours de prison. Transféré à la prison de Passau, il a l’effroi de constater qu’il est en compagnie de condamnés de droit commun. S’insurgeant contre ce fait, il écrit au général allemand Peter, responsable des camps de prisonniers d’Ingolstadt. Il menace d’entreprendre une grève de la faim.

Finalement, il est renvoyé, au bout de trois jours, à la forteresse de Magdebourg, où il termine de purger sa peine avec d’autres officiers français. Néanmoins, la « lettre insolente » adressée au général Peter, lui vaut une nouvelle condamnation.

Le camp de prisonnier d’Ingolstadt est dissout, le 18 mai 1918. Charles de Gaulle intègre la forteresse de Wülzburg. En compagnie d’un nouveau complice, le lieutenant Meyer, il opte pour une version « revue et augmentée » de l’exploit de l’hôpital d’Ingolstadt. Meyer, déguisé en soldat allemand doit accompagner de Gaulle à la sortie, comme s’il s’agissait d’un simple transfert du prisonnier vers un autre camp.

 

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Pour accentuer la crédibilité de la scène, il est prévu que l’Abbé Michel, vieux camarade de détention de Charles de Gaulle déjà du temps d’Ingolstadt et futur curé de Varennes en Argonne, simule des adieux jusqu’à la grille. L’uniforme allemand est subtilisé dans l’atelier du tailleur du camp. Quant aux vêtements civils, indispensables pour poursuivre l’aventure au-delà des murailles du camp, ils parviennent par le « service logistique » dirigé par la mère de Charles de Gaulle.

Grâce à un officier français rapatrié en France pour raison de santé, Charles a pu transmettre à Jeanne un code pour déchiffrer des demandes insérées dans les textes anodins de ses lettres. Au fil des colis familiaux, il reçoit, pièce par pièce, le nécessaire pour constituer deux tenues anodines. Le plan se déroule selon les prévisions, en fin d’après midi du 10 juin 1918. Une fois à l’extérieur, les deux compères revêtent les effets civils dissimulés dans une valise et prennent le chemin de Nüremberg. Deux jours plus tard, ils sont interpellés par des gendarmes ayant dressé un barrage routier. Ils reprennent la direction des geôles de Wülzburg.

Avant le terme des hostilités, de Gaulle a le temps de concevoir et d’exécuter un ultime essai d’évasion. Une fois par semaine, deux prisonniers français, accompagnés du même nombre de sentinelles allemandes, sont chargés de la corvée de linge. Il s’agit d’assurer le transport d’un panier à linge jusqu’à la blanchisserie de la localité de Weissenburg. Un point retient l’attention du capitaine français : le panier est assez volumineux pour contenir un homme de taille normale à l’aise, un peu moins pour les presque deux mètres de Charles de Gaulle…

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Il pousse ses investigations et interroge les prisonniers français affectés à la tâche du transport. Le panier est cadenassé par le fourrier allemand ? Truquer les charnières est possible. S’introduire et s’extraire du paquet ? Des espaces temps de quelques minutes au cours desquels le panier n’est pas surveillé semblent favorables. Le matin du 7 juillet 1918, de Gaulle passe à l’action. Comme à l’accoutumée, le fourrier cadenasse le panier et quitte la buanderie pour aller solliciter deux sentinelles d’escorte. A peine a-t-il fait quelques pas que de Gaulle et deux « serruriers » se glissent dans la pièce.

Les axes des charnières du couvercle du panier sont chassés et le panier vidé. Le contenu est dissimulé par les deux détenus préposés à la corvée de linge. Charles de Gaulle prend place et le couvercle est rabattu. Les deux extrémités d’un câble, soigneusement peint de couleur osier et passant par les charnières, sont fermement tenues entre les mains du capitaine français et permettent de maintenir le panier fermé. Au retour du fourrier, tout lui parait normal et il ordonne l’acheminement.

 

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Une fois déposé dans le couloir de la blanchisserie, de Gaulle attend un moment de calme pour retirer le câble, surgir et s’éclipser vers l’extérieur. Il parvient à gagner Nüremberg pour prendre un train de nuit, direction Aix-la-Chapelle. Seulement, une violente grippe intestinale le contraint à accélérer son programme et à s’embarquer de jour. Pour éviter de devoir adresser la parole à qui que ce soit, il se couvre la bouche d’un bandeau, pour simuler une fluxion. Deux policiers effectuent une inspection des papiers et l’inévitable se produit. De Gaulle reprend le chemin de Wülzburg avec une nouvelle peine de 60 jours d’arrêt de rigueur.

Le soir même du 11 novembre, la nouvelle de l’Armistice atteint les prisonniers du camp. Conformément aux termes de la convention, de Gaulle quitte les lieux, le soir même. Cette fois personne ne se met en travers de son chemin et il regagne le sol de France, à Lyon, le 3 décembre 1918.

Le parcours de Charles de Gaulle durant la Grande Guerre est marqué par un énorme courage physique et moral, tendu vers un seul but : servir la France. Estimant n’avoir fait que son devoir, le capitaine, devenu général, ne tenta jamais d’exploiter son passé à des fins politiques. Ce n’est que dans les années 90 qu’une véritable redécouverte s’est produite.

 

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L’étude de l’action du capitaine, montre qu’une bonne partie des principes et traits de caractères du dirigeant de la France Libre des années 40 et de la Ve République des années 60, sont déjà présents au début du XXe siècle. L’apport essentiel de l’épreuve de 1914-1918, sur la personnalité de Charles de Gaulle, est à rechercher dans sa captivité. La profonde connaissance de la société et de la mentalité allemande qu’il acquiert pendant trois ans, lui permit d’amorcer une improbable réconciliation franco-allemande, moins de vingt ans après la capitulation de mai 1945…

******

Pour son action, le capitaine de Gaulle obtient une première citation à l’ordre de l’armée, dès la fin mars 1916, signée du général Pétain :

« Le capitaine de Gaulle, commandant de compagnie réputé pour sa haute valeur intellectuelle et morale, alors que son bataillon, subissant un effroyable bombardement, était décimé et que les ennemis atteignaient la compagnie de toute part, a enlevé ses hommes dans un assaut furieux et un corps à corps farouche, seule solution qu’il jugeait compatible avec son sentiment de l’honneur militaire. Est tombé dans la mêlée. Officier hors de pair à tous égards. »

Une seconde lui est décernée, en 1919, à l’occasion de l’attribution de la légion d’Honneur :

« Le 2 mars 1916 à Douaumont, sous un effroyable bombardement, alors que l’ennemi avait passé la ligne et attaquait sa compagnie de toutes parts, a organisé, après un corps à corps farouche, un îlot de résistance, où tous se battirent jusqu’à ce que furent dépensées les munitions, fracassés les fusils et tombés les défenseurs désarmés. Bien que grièvement blessé d’un coup de baïonnette, a continué à être l’âme de la défense jusqu’à ce qu’il tombât inanimé sous l’action des gaz. 2 blessures antérieures, 2 citations. »

 

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bonne lecture :jap:

 

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un petit coucou, je suis assez surpris de voir si peu de réaction sur cet homme, j'aurai pas cru :??:

 

un petit mot tout de même, j'ai fait les sujets après avoir lu le livre électronique montré plus haut, il est a lire en parallèle avec celui de Barthas où l'accent est autour des choses et non de soi même.

 

déjà, la surprise fut qu'on découvre un homme nouveau que nous connaissions pas, tout est tiré de lettres envoyées entre ses frères, son père et sa mère et aussi, un carnet où il écrivait son jour le jour à lui

 

il est aussi très bien écrit, l'auteure l'a très bien étagé, beaucoup de recherches en Allemagne comme elle le précise et on fini par comprendre que se Capitaine est pu devenir Général et même Président de notre République

 

tout les ingrédients sont là

 

j'ai même découvert qu'il parlait allemand courrement

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un petit coucou, je suis assez surpris de voir si peu de réaction sur cet homme, j'aurai pas cru :??:

 

:o Désolé, j'ai tout lu, mais pas mis de commentaire ...

 

Joli boulot ... je connaissais pas mal de choses, mon défunt père étant un admirateur du grand Charles, qu'il avait eu l'occasion de cotoyer (de même que mon grand-père, compagnon de la Libération ...)

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:o Désolé, j'ai tout lu, mais pas mis de commentaire ...

 

Joli boulot ... je connaissais pas mal de choses, mon défunt père étant un admirateur du grand Charles, qu'il avait eu l'occasion de cotoyer (de même que mon grand-père, compagnon de la Libération ...)

 

 

t'inquiètes, j'incrimine personne :p

 

mais c'est moi qui fut surpris, dommage que ton père ne soit plus là, il aurait aimé ce livre et j'aurai pu lui dire que moi aussi je reste un grand admirateur du bonhomme :jap:

 

gamin, à partir de 1969, j'adorai le voir et surtout l'écouté à l'ORTF, pourtant, j'étais tout petit

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t'inquiètes, j'incrimine personne :p

 

mais c'est moi qui fut surpris, dommage que ton père ne soit plus là, il aurait aimé ce livre et j'aurai pu lui dire que moi aussi je reste un grand admirateur du bonhomme :jap:

 

gamin, à partir de 1969, j'adorai le voir et surtout l'écouté à l'ORTF, pourtant, j'étais tout petit

:o j'ai du l'écouter par défaut vu mon jeune âge, mais j'apprécie de le réécouter quand des émissions passent ...

 

Un Grand Homme d'Etat, avec des majuscules à tout les mots, faisant preuve d'abnégation, d'honnêteté, en un mot, de grandeur :jap:

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