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La Grande Guerre: Reportages et Témoignages


zygomard
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Messages recommandés

Voilà j'ai trouvé.

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/I [...] vile_russe

 

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J'ai fais le compte, après l'armistice de novembre il y avait plus de 250'000 soldats étrangers (de 14 nations différentes) sur le sol de Russie! Et les allemands du général Rüdiger von der Goltz ne sont pas mentionnés!

 

Concernant la mission de Janin j'ai un lien, c'est plus explicite, mais avec un parti pris car c'est un rapport tchèque.

http://theses.cz/id/4x720f/Bakalarka.pdf

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j'ai lu avec délectation ton reportage car justement, je connaissais très peu l'histoire

 

moi aussi, je ne crois pas Janin être un lâche, franchement, la situation était plus que compliqué avec en plus, pays inconnu et en rébellion, vivant de tout temps de leurs propres moyens et avec une complication du nombre de langues pratiquées...

 

pis quand je vois en 1914, certains généraux qui ont rien foutu, d'autres qui ont fait tuer tant d'hommes pour avoir une photo dans l'illustration ou le miroir....

 

une chose est sur par-contre, la haine de Lénine et de Trosky contre les français fut très grande, leur alliance avec les spartakistes à faillit nous coûter très cher en 1921, grand merci à la Pologne syl-en-205.gif.34deb24ed10757343afe9bd14bb061df.gif

 

question Hansi, prochain sujet de ma part est une bataille navale dont je te dédis le reportage, je le trouve d'ailleurs très réussi syl-en-205.gif.1d6fa3da81de20dd66d242d46e83b1ef.gif

 

le suivant, j'ai un sujet presque prêt, c'est quasi la suite de ton sujet, on en a déjà causer il y a un an

 

on le met ensuite? il y en a ici qui vont avoir une surprise syl-en-205.gif.796b1de1ac181539e5ead8c35fa7bc14.gif

 

 

avant goût d'ici peu

 

 

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:o de toutes façons, refaire l'Histoire sans y avoir assisté .....

 

 

Juste à titre d'exemple ... j'ai connaissance certaine d'un fait survenu durant la guerre de Yougoslavie (la + récente), je suis sûr qu'il ne sera jamais évoqué... je suis certain qu'il aurait changé pas mal de choses s'il avait abouti, mais cela n'a pas été le cas par la faute des politiques français et de l'Otan ...

 

La personne en cause sera peut-être traitée de lâche dans 70 ans, mais dans la pratique, elle n'a rien pu faire, car lâchée par tout le monde ....

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:o de toutes façons, refaire l'Histoire sans y avoir assisté .....

 

 

Juste à titre d'exemple ... j'ai connaissance certaine d'un fait survenu durant la guerre de Yougoslavie (la + récente), je suis sûr qu'il ne sera jamais évoqué... je suis certain qu'il aurait changé pas mal de choses s'il avait abouti, mais cela n'a pas été le cas par la faute des politiques français et de l'Otan ...

 

La personne en cause sera peut-être traitée de lâche dans 70 ans, mais dans la pratique, elle n'a rien pu faire, car lâchée par tout le monde ....

 

 

entièrement d'accord avec toi

 

et de penser à un certain Général Néerlandais et d'un autre général Français

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REPORTAGE: La Bataille du Dogger Bank

 

Dédié à notre ami Hansi qui aime les faits maritimes :jap:

 

 

 

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Pendant les six premiers mois de la guerre, les flottes de combat rivales s’étaient rencontré à plusieurs reprises. Les Allemands avaient participé à des "run" de pointe et des raids sur la côte de la Grande Bretagne et ils avaient été évités de justesse sur les deux côtés.

 

 

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Les Britanniques avaient minés mais suivant une mauvaise signalisation et des échecs de leur opération de décodage pour détecter que la flotte de haute mer était sorti pour soutenir les croiseurs bataille du groupe Hipper. Ils allaient bientôt avoir une chance de rattraper les erreurs du passé. Le 24 Janvier 1915, les Allemands viennent à nouveau pour une attaque. Cette fois, au lieu d'un raid de bombardement sur ​​la côte de l’Angleterre, la cible était la zone du Dogger Bank.

 

 

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Le Dogger Bank est un grand banc de sable en mer du Nord à 62 miles au nord-est de l'Angleterre. Il comprend une superficie d'environ 6800 miles carrés et est un lieu de pêche pour le cabillaud. L'eau est ici moins profonde que la mer du Nord environnante.

 

 

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Le nom Dogger dérive d'un mot néerlandais pour un bateau pêche à la morue. Les chalutiers neutres pêchaient régulièrement ce domaine. Les Allemands avaient pris conscience que les Britanniques avaient une très bonne connaissance des mouvements des navires allemands et étaient convaincus que les chalutiers de pêche ont fait état ​​de mouvements de navires à l'Amirauté britannique.

 

 

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Admiral Ingenohl avait obtenu la permission du Kaiser à prendre une position plus agressive avec la flotte, et ainsi, il a expédié l’amiral Hipper et le Groupe de soutien, de procéder à un balayage du Dogger Bank. Le von der Tann était en cale sèche en cours de maintenance, mais Hipper aurait le Seydlitz, le Moltke et le Derfflinger , plus le croiseur blindé Blucher.

 

 

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Il serait soutenu par quatre croiseurs légers et 18 destroyers. mais le Blucher était quelques nœuds plus lent que ses autres navires. Ce facteur aurait un effet sur la bataille à venir.

 

 

 

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La chambre 40 n’avait absolument aucune difficulté à décoder les messages des opérateurs de radio allemandes. Les rapports qu'ils ont envoyés à Churchill à l'Amirauté, lui ont dit quand les Allemands sortaient, où ils allaient, et comment leur flotte était composé. Ils savaient même que von der Tann manquait et que Seydlitz serait navire amiral de Hipper.

En temps de guerre, il faut toujours supposer que l'ennemi est à regarder et à écouter.

 

 

 

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la page de la « der Signalbuch Kaiserlichen Marine » (SKM) prises à partir de SMS Magdebourg au début de 1914 qui a fait commencé effectivement tout le programme de décryptage britannique.

 

 

 

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Au début de la guerre, le navire va en mer Baltique. Dans les premières semaines, il accompagne les poseurs de mines et bombarde les côtes de Liepāja. Le 25 août 1914, il est présent dans le golfe de Finlande. Le lendemain, il coule à cause du brouillard près de l'île d'Osmussaar, au large de l'Estonie. Toutes les tentatives de remise à flot échouent. Lorsque les croiseurs russes Bogatyr et Pallada s'approchent du Magdeburg, l'équipage dynamite son navire. Le torpilleur V26 et le croiseur Amazone (de) récupèrent les marins allemands survivants. 15 hommes ont perdu la vie. Le commandant Habenicht et son adjudant, restés à bord, sont faits prisonniers par les Russes.

 

 

 

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Les Russes récupèrent les dix canons et les reposent sur quatre de leurs navires dont la canonnière Krasnoï Snamja. L'épave est ensuite complètement détruite.

 

Ils retrouvent les codes secrets allemands aussi. Transmis à la Room 40 de la marine britannique, les messages radios de la marine allemande peuvent être décryptés.

 

 

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Sir Winston envoie missives et ordres aux Admirals Beatty et Jellicoe, fixant une embuscade de l'escadron allemand. Beatty aurait 5 croiseurs de bataille : son vaisseau amiral Lion et le tigre, Princess Royal, Nouvelle-Zélande, et indomptables . Cette force serait soutenu par sept croiseurs légers et 35 destroyers.

 

 

 

17 royal-navy-the-home-fleet-torbay-1914.jpg

 

 

Cependant, Jellicoe n'a pas reçu les signaux d’interceptions ou les ordres de l'Amirauté en temps et heure, et cela a causé aux cuirassés de Jellicoe d’être à environ 140 miles de Beatty quand sa vigie aperçu les Allemands. Encore une fois, l'avantage majeur de l’Angleterre avait été de connaître les plans de leurs ennemis, les dès ont été jeté.

 

 

 

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La visibilité était bonne et le temps clair et à 07h05, les navires de dépistage des deux parties sont en contact. Hipper s’est rendu compte que l'apparition des forces britanniques à l'heure exacte de ses navires sur le Dogger Bank ne pouvait que dire qu'il y avait une fuite de renseignements quelque part, mais Hipper toujours estimé que cela venait des navires de pêche.

 

 

 

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En raison de ses conditions de mer et de vent, la vue des entonnoirs de fumée fait qu'il est difficile pour les Allemands pour obtenir une image claire de la taille de la force adverse, mais quand la fumée dense provenant des navires les plus lourds a été aperçu, Hipper dû assumer qu'il allait être d’infériorité numérique, donc, il vira pour retour à la maison.

 

 

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Toutefois, en raison de la présence du Blucher (qui était le dernier navire dans sa ligne), et certains de ses destroyers âgées, sa vitesse de pointe de l'escadron ne pouvait être de 23 nœuds, et les navires de Beatty étaient quatre noeuds plus vite.

 

 

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Au début, il n’était pas inquiet. Mais il s’est vite développé que les Britanniques voulaient la fermeture de la plage, et cela ne pouvait signifier qu'une chose: c’était Beatty et sa force de croiseurs de bataille. Les britanniques sont parvenus à réduire l'écart, jusqu'à ce qu'ils soient à portée de tir.

 

 

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Beatty a choisi un cours d'interception qui provoquerait que la fumée d'entonnoir de ses navires à être emportés, laissant son observation des télescopes, claire, tandis que les Allemands auraient l’interférences de fumée.

 

 

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À 08h52, à l'immense distance de 20 000 mètres, du Lion, Beatty ordonne d’ouvrir le feu sur les Allemands.

 

 

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Pour les procédures de signalisation à cette époque, les navires des deux flottes étaient équipés de radios pour la signalisation. En fait, ils ont été appelés WT qui était pour les transmissions sans fil.

 

Et ces systèmes étaient bien loin de ce que nous sommes habitués à voir aujourd'hui, la radio était à ses balbutiements. La météo pourrait interférer avec leurs transmissions, et le choc à partir d'un navire ou canons tirant, une explosion d'un obus entrant, pourrait endommager leurs tubes fragiles et les connexions.

 

 

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les concepteurs de navires commençaient à peine à comprendre où placer l'équipement de sorte qu'il ne serait pas endommagé, mais serait assez proche du centre de commandement du navire (pont ou tourelle) pour faire l'envoi ou la réception des commandes plus rapide.

 

Donc, toutes les flottes ont recours au système qui avait été en usage depuis l'époque de la voile; les drapeaux de signalisation. L'officier de signal sur tous les navires avait un dictionnaire pour décrypter les différents palans de drapeau alors en usage par sa marine.

 

 

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Chaque palan pourrait signifier une chose différente, comme « ennemi voyante" ou "ouvert le feu sur des objectifs opposés." Si le commandant voulait donner des ordres à un certain navire, il précédait le signal avec un palan du drapeau contenant le numéro de Pendentif de ce navire. Il pourrait être comme ceci: "Pour numéro 35 de prendre jusqu'à la station de dépistage NE de Flagship." Quand de nombreux navires sont impliqués, certains navires ont été désignés comme répétiteurs, pour se assurer que l'ensemble du groupe de navires est l'ordre de guerre.

 

Voici le fameux signal que Horatio Nelson hissé à bord du HMS Victory avant la bataille de Trafalgar en 1805.

 

 

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Beatty avait compté sur la vitesse et fait signe à ses navires pour faire de la vapeur jusque 29 noeuds, ce qui était plus que très rapide! Mais le Lion, Tigre , et Princess Royal pourraient faire 27 noeuds et ils l'ont fait. Cela a créé un petit écart que les deux autres croiseurs de bataille qui ne pouvaient pas suivre ce rythme. En raison du court écart d’avec l'escadre allemande, les trois premiers croiseurs de bataille britanniques ont tous ouvert le feu sur le dernier navire dans la ligne allemande, le Blucher.

 

 

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A 9h09, le Blucher avait subi plusieurs coups vraiment dommageable. Une chaudière avait été touché, obligé de réduire sa vitesse à 23 noeuds. Deux arrière tourelles de 8,2 pouces ont également été touché. Les coups aux but ont été observés par le Lion.

 

 

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A 09h11, les Allemands ont riposté. Seulement les tourelles arrières et au milieux du navire (en Seydlitz et Moltke ) porteraient sur ​​les navires britanniques. En raison de la visibilité et de la gamme, tous les quatre des unités lourdes allemandes ont ouvert le feu sur le Lion .

 

 

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A 09h28, Blucher est frappé du Lion à la tourelle"A". Le coup n'a pas pénétrer l'armure lourde, mais l'explosion à désactivé l'équipage et endommagé le canon gauche de la tourelle. Lion déplace son feu sur le Derfflinger . Quelques instants plus tard, le Nouvelle-Zélande a rattrapé et a commencé à tirer sur le Blucher .

 

 

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En 9h35, Beatty ordonne à ses croiseurs de bataille d’engager le navire en face d'eux dans la colonne allemande. Cela aurait dû se répartir comme suit; Lion sur Seydlitz, Tiger sur Moltke, Princesse Royale sur Derfflinger, et la Nouvelle-Zélande sur Blucher

 

 

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Pour l'instant, l’Indomptable était hors de portée. Mais le capitaine Pelly du Tiger a mal compris l'ordre ou bâclé celui ci. Il pensait que le Indomptable tirait sur le ​​Blucher. Par conséquent, il a rejoint Lion en tirant sur ​​Seyditz , ce qui signifie, pas de navire britannique tirait sur ​​Moltke !!!

 

 

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Beatty avait donné l'ordre pour deux raisons.

La première, c’est qu'il a donné corrections faciles pour l'artillerie en ayant seulement une coque de navire d’éclaboussures autour de chaque navire allemand.

La seconde était que, en prenant chaque navire allemand dans la tourmente, aucun d'eux ne puisse répondre sans être inquiétés.

 

 

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Capitaine Pelly avait bâclé les tirs par son erreur. Or il y avait des éclaboussures d’obus de deux navires britanniques sur le premier navire allemand, et l'un navire allemand pouvaient tirer sans aucun obus de distraction venir le frapper.

 

 

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Et pour aggraver les choses, les observateurs d'artillerie sur Tiger confondent les éclaboussures d'obus ldu Lion pour ses propres tirs et fait des corrections basées sur eux, qui ont abouti au Tiger à tirer sur le Seydlitz par 3000 mètres. Même ainsi, les choses commencent bien pour les Britanniques.

 

 

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Comme mentionné, le Blucher a été pilonné et à 9:40,un coup direct sur la coque a provoqué une quasi-catastrophe au Seydlitz. Un obus de 13,5 pouces a frappée près de sa tourelle arrière. L'armure de la Barbette garde la coque, mais des fragments d'armures chaudes qui ont été soufflé dans la salle de manutention des obus où a commencé un grand feu.

 

 

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Ce feu embrase en bas de la Barbette, et jusque dans la tourelle. Ça enflamme les charges dans la tourelle et tue l'équipage, mais au début, le contact a été lente. Les hommes tentant d'échapper à l'incendie, ont ouvert les portes doubles qui ont conduit à la salle de manutention de la tourelle de superfiring.

 

 

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A ce moment, le frais dans la salle de traitement, les hommes essayaient de se échapper des flammes et l'incendie, la conséquence s’est propagé à travers les portes ouvertes dans l'autre tourelle. Entre les deux tourelles, plus de 62 charges antérieur, totalisant plus de 6 tonnes de propergol, s’enflamme. Mais charges de poudre allemands n’ont pas explosé, elles ont juste brûlés. su été de la cordite britanniques avec allumeurs de poudre noire, le Seydlitz aurait été vaporisé!

 

 

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Mais le Seydlitz pouvait encore exploser si le feu atteint le magazin où étaient stockés les obus. Wilhelm Heidkamp a trouvé les vannes pour inonder les deux magasins dans la fumée et l'obscurité. L’acier virait au rouge vif, et ses mains ont été brûlées à l'os mais il a réussi à inonder les deux magasins et sauver la Seydlitz. Cependant, 165 officiers et hommes avait été tué.

 

 

Les murs de fer blindés étaient chauds et les vannes brillaient.

Le Maître Pompe Wilhelm Heidkamp pénètre avec deux autres aides à l'intérieur du navire, où les vannes d'inondation pour l'immersion sont dans l'eau et furent ouvertes avec les mains nues. Ils pouvaient enfin entendre le bruit de hors-bord de l'eau- le danger a été éliminé.

 

 

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Heidkamp, ​​s’est déchiqueté et brûlé les mains, avalant de même du gaz de combustion à l'intérieur du navire, il fuit ensuite vers le pont supérieur, où il se effondre. On l'entraîne loin de la bataille où on le soigne et de prendre un masque anti-gaz

Après son rétablissement Heidkamp est réutilisé comme la première pompe-maître sur le Seydlitz.

 

 

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En reconnaissance de ses actes héroïques, il a été nommé premier lieutenant, a obtenu la Croix de Fer de 2e classe, la Friedrich Août Croix de 2e classe et Service Award de 1re classe.

 

 

Les Allemands avaient une qualité optique supérieure et cela fait d'eux de bons canonniers, surtout au début d'une mission, lorsque les observateurs étaient frais.

 

A 10h01, Seydlitz a marqué un coup sur Lion qui a court-circuité deux dynamo et provoqué des inondations. Certaines sources d’énergie électrique a été perdu. Suivant Derfflinger frappé Lion à deux reprises, ce qui a vraiment affecté le reste de la bataille.

 

 

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L'un des tirs contamine la nouvelle ligne d'alimentation en eau des chaudières d'eau salée, qui a finalement fini par causer le salage des chaudières. Quand c’est arrivé, le Lion devenait incapable de produire de la vapeur. L'inondation a causé au Lion de prendre un retour au port.

 

 

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A 10h52, Lion avait été touché 14 fois. À l'exception du simple tir par Blucher, tous ces résultats étaient sur ​​sa coque par les autres croiseurs allemands. Les dommages résultant démontre que Lion pouvait absorber les coups malgré les obus pénétrant une grande surface sans armure de sa vaste coque. Les risques de faire perdre électricité et vapeur sont maintenant très important. Lion avait maintenant plus de 3000 tonnes d'eau à bord, son moteur bâbord a été arrêtée, et il ne pouvait faire que15 noeuds. Le Lion est tombé sur la ligne de bataille et Beatty a continué à perdre le contrôle de la bataille.

 

 

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Comme le Lion a commencé à tomber sur la ligne de bataille, l'amiral Beatty a personnellement repéré un périscope de sous-marin et a ordonné un virage à bâbord (gauche), qui a eu un effet sérieux sur l'issue de la bataille. L'ensemble de la situation tactique a changé. En commandant ce tour, des navires de Beatty se sont déplacés par le travers de la position de l'ennemi (en d'autres termes, côte à côte) à une position légèrement à l'arrière de l'ennemi.

 

 

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Le tour signifiait que les navires de Beatty ont commencé à traverser le sillage de l'escadre allemande. Cela a pour effet à Hipper de se détacher du britannique et d'ouvrir un l'éventail certain. Il doit aussi avoir confondu les capitaines de navires britanniques. Ils n’étaient pas au courant de Beatty d’avoir vu un périscope, de sorte qu'ils ne doivent pas avoir compris la raison pour le tour. Et cela a ouvert la voie pour ce qui est arrivé ensuite.

 

A ce moment, le Blucher avait été encore frappé et était en feu. il a été à la traîne du reste de l'escadre de Hipper tout comme le Indomptable qui l’a finalement rattrapé. Pourtant, il a continué à tirer de ses canons restants. Beatty a ordonné à Indomptables de l'achever.

 

 

 

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C’était l'intention de Beatty de voir l‘Indomptables arrivé devant l’estropiés Blucher tandis que le reste de son escadron poursuit Hipper. A ce moment, la dernière dynamo du Lion est court-circuitée par l'inondation, laissant le Lion sans énergie électrique. Seule façon de Beatty à transmettre des ordres était maintenant par pavillon de signal.

 

 

A 11 heures, Beatty ordonne un autre signal à son escadron de "fermer l'ennemi" l'intention de ses navires de tirer sur le dernier navire de l'escadre de Hipper que les navires anglais ont essayé de fermer le retour avec des Allemands en déroute. Pour ce faire, ils auraient à changer de cap suite de la tournure que Beatty avait ordonné quand il a vu le périscope de sous-marin. Ils auraient à tourner un peu du Nord-Est.

 

 

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pour le capitaine de corvette Seymour, l'agent des signaux, sélectionne deux palans de drapeau. Le premier ordonne : « Cours NE » et le second ordonne: « attaque l'arrière de l'ennemi."

 

 

 

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L’Indomptable était censé de finir le Blucher , Beatty a été stupéfait de voir ce qui se est passé ensuite.

 

 

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En raison des dommages de combat, Lion n’avait que deux drisses de signaux (les lignes sur lesquelles les drapeaux de signalisation ont été exécutés). Bien que les palans de drapeau étaient « Cours NE » et « Attaquer l'arrière de l'ennemi" ce qui aurait dû arriver était que, après les "cours NE » drapeaux ont été soulevées, ils auraient dû être inversés vers le bas pour exécuter le changement de cap.

 

 

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Puis le signal suivant de diriger le feu aurait dû être soulevée. Mais les deux signaux ont été soulevées en même temps. Et bien sûr, le signal a été mal interprété comme « attaquer l'arrière de l'ennemi, portant NE" qui se trouvait être l’emplacement du Blucher!

 

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Depuis que le Lion était hors de la bataille, l'amiral Moore sur le Nouvelle-Zélande est devenu le commandant tactique, et il suppose que Beatty avait renoncé à la chasse sur les navires restants de Hipper, et allait donc juste finir le Blucher . Alors que Beatty regardait désespérément l’horizon, ses navires ont convergé sur le navire déjà fortement endommagé, Blucher et ils ont commencé la frappe.

 

 

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Beatty a réussi à se transférer à un destroyer qui l'a emmené sur le Princess Royal . Il a signalé son escadron de reprendre la chasse mais il était trop tard. Hipper avait maintenant 12 miles d'avance sur lui et à seulement 80 miles de son port d’attache et le reste de la flotte en haute mer.

 

Les britanniques déversent obus après obus sur le Blucher . On estime qu’il a pris plus de 70 coups lourds des britanniques et au moins deux torpilles. Peu après le début de l’après midi, ilse retourna et a coulé, le tir a pris fin.

 

 

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C‘est ce qui arrive quand un navire de guerre meurt. une photo a été effectivement prise pendant la bataille. En fait, sa part d'un film montrant l'équipage essayant de s’échapper comme Blucher descend.

De son équipage de 1 026 officiers et hommes, seulement 234 ont survécu dans les eaux glacées de la mer du Nord assez longtemps pour être secouru par les Britanniques.

 

 

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Le Dogger Bank était une victoire britannique. Cependant, il y eu des récriminations amères parce les croiseurs de bataille de Hipper se sont échappés. l’Amiral Moore a été blâmé pour l'échec, car il a été estimé qu'il aurait dû utiliser un meilleur jugement et être plus agressif.

Il a été tranquillement et honorablement transféré.

Et le capitaine Pelley du tigre échappe à la censure. L’Amiral Fisher l'a appelé « lâche » et a critiqué le tir de son navire. Mais Beatty a écrit un après la description de l’action du Tiger et des erreurs au capitaine Pelley, mais a terminé en disant qu'il savait le Tiger d’être un nouveau navire avec un équipage inexpérimenté, et ferait mieux la prochaine fois.

 

 

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Le Lion était le navire britannique le plus gravement endommagé. L’envahissement progressif de masse d’eau a finalement arrêté son moteur et il a dû être remorqué au port. Il fut en réparation pendant plusieurs mois.

 

 

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Il y eu des leçons apprises par les Britanniques. L'installation de l’administration de tir centralisée vers tous les navires a été accélérée. Le dictionnaire de signal de drapeau était dépassé et les signaux ont été simplifiées. Et l'augmentation de la pratique de tir a été ordonné pour tous les navires. Si les hits de Blucher , dont beaucoup se sont produits à bout portant, sont actualisés, les navires de Beatty ont seulement fait 6 coups aux buts sur les croiseurs de bataille allemands.

 

 

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Les trois navires allemands ont fait 22 tirs aux buts sur les Britanniques. L'Indomptable et le Nouvelle-Zélande ont ainsi tiré plus de 300 obus lourds de gros calibre contre le Blucher en un peu plus d'une heure. Lion a tiré 243 obus avant qu'il d’être si lourdement endommagé mais a porté trois coups au but. Le Tiger a tiré 355 obus lourds pendant la bataille et a fait deux coups aux buts sur des croiseurs de bataille. de Hipper Et Princess Royal a tiré 176 obus de gros calibre. Même si il a fait le succès qui a paralysé Blucher , il n’a frappé le Derfflinger aucune fois.

 

Il est clair que c’était mauvais des mauvais tirs. Même si ils ont pilonné le Blucher, pendant plus d'une heure, les forces des croiseurs de bataille s’échange des tirs avec l'autre adversaire. En dehors des tirs réussi sur ​​le Seydlitz, l'artillerie britannique a laissé beaucoup à désirer.

 

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Et il n'y avait toujours pas de reconnaissance par les Britanniques que leurs obus, souvent, ne fonctionnent pas comme ils le devraient. Si ils ont frappé le blindage allemand à tout angle autre qu’un point faible, ils ont souvent rompu. Les têtes d'obus étaient trop fragiles. Et ils ont également tendance à exploser immédiatement au contact. Alors qu’Ils ont été conçus pour exploser avec un léger retard, afin qu'ils puissent pénétrer dans le navire ennemi.

 

 

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Les Allemands ont aussi tiré des leçons. Sur la question du renseignement britannique de connaître leurs mouvements, les Allemands ont encore jamais considéré que leurs signaux pourraient être compromis. Ils estimaient maintenant que les britanniques avaient un agent de renseignement ou de la cellule dans les chantiers navals allemands et qui envoie des messages concernant les mouvements de navires.

 

 

 

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L'artillerie allemande a mieux géré. Le Moltke a tiré 276 obus de ses armes lourdes et fait 8 résultats. Seydlitz a tiré 390 obus et a fait huit coups au but, et le Derfflinger a tiré 234 obus et a fait 6 résultats. La distance à laquelle la bataille s’est ouverte a surpris les Allemands. Ils ont répondu en coupant une partie de l'armure sur les tourelles de leurs navires pour gagner encore trois degrés d'élévation. Cela leur permettrait de tirer à plus longue portée.

 

Les graves dommages au Seydlitz était une source de préoccupation. Dans son rapport d'action, son capitaine, Moritz von Egidy, a noté que toutes les charges qui ont explosé étaient dans des lieux autorisés conformément à la réglementation. Dans son avis, si 165 hommes ont été tués et d'autres blessés en suivant les règlements, les règlements doivent être modifiés. Et ils l’on été. Moins de charges ont été autorisés entre les chambres de manutention et les canons, et les bours en sacs devaient être maintenus dans leurs boîtes de conserve jusqu'à ce qu'ils soient effectivement chargés dans les palans.

 

 

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Des portes anti-éclair ont été installés dans divers domaines, des cloisons supplémentaires installées. Et les portes de la salle de manutention qui ont conduit à la tourelle de superfiring étaient verrouillées.

 

Le Kaiser a été encore plus insistant que sa flotte ne doit pas être risqué. Pour l'amiral von Pohl, qui a remplacé Ingenohl, il était un homme qui obéir à cette directive. Pour le reste de 1915, les Allemands ne couraient plus quelques "run" de pointe et de sorties. Mais von Pohl était un homme très malade; qu'il avait un cancer. Et en Janvier 1916, il a été remplacé par l'amiral Reinhard Scheer. L'inactivité de la flotte de haute mer serait bientôt changer.

 

 

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En termes de courage et de leadership, les deux flottes étaient bien appariés. Les commandants des deux flottes de la force de croiseur de bataille étaient des hommes très agressifs, qui ont été à la recherche d'un combat. Les Britanniques avaient l'avantage du nombre, et des armes lourdes, mais les navires allemands s’avèrent incroyablement difficile à détruire. Les Allemands avaient appris la leçon du danger de déclenchement du flash pour leurs tourelles. L’anglais n’en avait pas, tout simplement parce qu'ils n’avaient pas souffert de ce type de dommages de combat.

 

 

 

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Ils devaient payer un prix amer à apprendre, qui sera discuté dans un prochain sujet, dans plusieurs mois, la bataille du Jutland.

 

je vous souhaite une bonne lecture :jap:

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j'espère que le reportage à plu? ;)

 

prochain sujet sera encore un combat mais loin de chez nous

 

je vous laisse les liens que j'ai encore oublié de mettre :??:

 

 

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pis, faut venir ici pour inscrire svp, plus on est de fous, plus cela sera amusant

 

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Invité §pie367dg

j'espère que le reportage à plu? ;)

 

prochain sujet sera encore un combat mais loin de chez nous

 

je vous laisse les liens que j'ai encore oublié de mettre :??:

 

 

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pis, faut venir ici pour inscrire svp, plus on est de fous, plus cela sera amusant

 

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Excellent comme par habitude, une remarque, j'ai cherché un bon moment ce que pouvez bien être la " barbette " avant de finir par comprendre que

c'est tout simplement ce qu'on appelait la " Sainte-Barbe " dans la marine française à voile, là où on entreposait les poudres dans les navires sous la surveillance du capitaine.

 

Pour le vote je suis prêt à voter pour Zigomard, comme je l'aurais fait pour Jensen ( mais il ne s'inscrit pas ) mais je n'ai pas compris comment faire

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D'ailleurs Sainte Barbe est la patronne, entre autre, des artilleurs.

 

 

ok, on fini la boucle ;)

 

j'aime bien ce mot "barbette" car je l'ai vu aussi bien sur les écrits en anglais que ceux en allemand, est ce à dire

que même ses nations auraient le même saint protecteur?

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Invité §pie367dg

 

ok, on fini la boucle ;)

 

j'aime bien ce mot "barbette" car je l'ai vu aussi bien sur les écrits en anglais que ceux en allemand, est ce à dire

que même ses nations auraient le même saint protecteur?

 

 

J'ai cherché ce mot " barbette " et je suis tombé ( Wikipédia ) sur une plaque de blindage protégeant les canons sur les navires, un peu comme les

boucliers de protection sur les canons de 75 de 14/18 et cette plaque de blindage de la fin du 19° siècle a été abandonnée pour les tourelles.

Vu la date de la bataille du " Dogger Bank " je pense qu'il faut rester sur la Sainte-Barbe en tenant compte de la teneur du reportage, sauf si

quelqu'un trouve mieux évidemment.

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REPORTAGE: Les turcs attaquent!

 

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deux jours après la bataille de Dogger Bank, nous avons appris qu'une force turque s’avançait sur ​​l'Egypte. Pourquoi les Turcs s’apprêtent à envahir la "Terre du Nil"? Tout d'abord, parce qu'ils croyaient que les fellahs de l'Egypte étaient prêts à se révolter et à se joindre les mains avec eux contre les Britanniques. Les Egyptiens sont musulmans, et sont donc liés avec les Turcs par le lien d'une religion commune. Pendant trois cents ans, l'Égypte faisait partie de l'empire turc.

 

 

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Année 1517, l'Egypte devint une province turque, tombé sous la domination du sultan de Turquie. En 1798, Napoléon a essayé de fonder un grand empire de l'Orient, et a envahi l'Égypte comme première étape. Il a pris d'assaut Alexandrie et a remporté la bataille des Pyramides; mais Nelson détruit sa flotte dans la baie d'Aboukir, et il a été forcé de quitter le pays.

 

 

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Le pacha turc, qui a gouverné l'Egypte peu après s’est fait indépendante du sultan et son successeur, Ismaïl Pacha, est devenu vice-roi ou Khédive. La suzeraineté du sultan a été cependant, encore censé se poursuivre, même si elle devenait de plus en plus sombre alors que les années passaient.

 

 

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Ismail régie son pays très mal et quand il a fait faillite, la Grande-Bretagne et la France ont dû intervenir pour protéger les intérêts de ceux de leurs sujets qui avaient prêté de l'argent à l'Egypte . Ce qui a été appelé le Dual Control, a été créé en 1879, la Grande Bretagne et la France sont devenus les véritables maîtres de l'Egypte.

 

Le Dual Control a duré jusqu'en 1882, quand un officier égyptien nommé Arabi Pacha a soulevé une rébellion avec le mot d'ordre, « l'Egypte pour les Egyptiens." Les Français n’ étaient pas disposés à prendre part à la répression de cette révolte, de sorte que la l’Angleterre devait agir seul. Alexandrie a été bombardée, et Arabi a été défait par Lord Wolseley à Tel-el-Kebir. Ainsi, le Dual Control pris fin, et la Grande-Bretagne devint seul en Egypte.

 

 

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La Grande-Bretagne a porté le « fardeau de l'homme blanc" dans le pays du Nil. Quand elle a commencé son travail en Egypte, la seule notion de droit dans l'esprit des fellahs était la volonté incontrôlée de « l'homme fort et bien armé"

 

Il a été dit que l'Egypte a besoin de deux choses pour sa prospérité: l'eau et la justice. La Grande-Bretagne a donné à l'Egypte, à la fois l'eau et de la justice. Les lois ont été réformées. Les impôts sont lourds, mais ils ne sont pas déloyale, et l'Egypte fait maintenant son chemin. Les écoles et collèges ont été ouverts et la Grande-Bretagne s’est efforcé de toutes ses forces pour rendre le sort des gens plus heureux.

 

 

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La Grande-Bretagne a également pris soin de donner au pays une bonne alimentation en eau que dès possible. Elle a renforcé et modifié le grand barrage qui a été construit sur ​​le Nil à l'endroit où elle se divise en branches; Rosette et Damiette, dans le but de stocker de l'eau pour irriguer le delta régulièrement tout au long de l'année. L'ensemble du système de canal du pays a été revu et grandement amélioré. A Assiout, plus haut sur ​​la rivière, à Assouan, d'énormes solides barres de maçonnerie ont été jetés dans le Nil et ont été transformés en vastes lacs.

 

 

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Ces barrages emmagasinent suffisamment d'eau pour remplir les "canaux d'été" de la Haute et Moyenne-Egypte. Jamais auparavant la superficie cultivée de la vallée du Nil a eu un approvisionnement en eau pour les champs pendant l'été et l'hiver. En outre, par la conquête du Soudan, la Grande-Bretagne a pris le contrôle des eaux supérieures du Nil.

 

 

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Bien que la Grande-Bretagne a tant fait pour l'Égypte, nous ne devons pas supposer que tous les Égyptiens sont contenus avec sa règle. La grande majorité des gens sont très satisfaits de vivre et de s’épanouir sous contrôle britannique, mais il y a des pachas qui aspirent à de "bons vieux jours", quand les gens étaient à leur merci. Parmi ces personnes mécontents, allemands et agents turcs ont longtemps été occupé a essayé de les corrompre à se soulever contre le gouvernement britannique.

 

 

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Au début de la guerre, ils avaient conquis le Khédive à leur côté et en Janvier 1915, ils croyaient que les Egyptiens étaient prêts à prendre les armes contre leurs dirigeants. En fait, les Égyptiens dans leur ensemble, n’avaient pas l'intention de faire quoi que ce soit de ce genre. Ils sont restés assez calme, même quand le Turc frappait à leurs portes. Très peu d'entre eux voulaient ramener les vieux jours de la tyrannie turque et la mauvaise gouvernance.

 

 

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Une autre raison pour laquelle les Turcs sont prêt à descendre sur la terre du Nil, c’est que, le 17 Décembre 1914, nous avions annoncé à tout le monde que désormais l'Egypte était une possession britannique. Le traître Khédive avait été déposé, et un nouveau chef qui était sympathique au gouvernement britannique, avaient été mis en place à sa place. Jusqu'à ce moment, les Britanniques avaient reconnu la suzeraineté du sultan de Turquie. Maintenant, ils l’ont supprimé complètement et les Turcs ont vu que le dernier vestige de leur emprise sur l'Egypte avait disparu.

 

 

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En Janvier, nos forces en Egypte se composaient des Australiens et Néo-Zélandais, des territoriaux de la Grande-Bretagne, les troupes indiennes, et, bien sûr, l'armée égyptienne régulière. Les Allemands pensaient que si les Turcs font une attaque contre le pays, la Grande-Bretagne serait forcé de garder de grandes forces en Egypte et qu'elle serait donc pas en mesure de renforcer ses armées sur le front occidental.

 

 

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Pour ces raisons politiques et militaires, une expédition turque a été préparé en Syrie pour l'invasion de l'Egypte. C’était une force de 12 000 soldats dirigé par Djemel Pacha, qui nourrissait une haine profonde pour la Grande-Bretagne.

 

Comme on pouvait le prévoir, le canal de Suez fut un des premiers objectifs des Turcs. Il fallait, pour l'atteindre, traverser l'immensité désertique du Sinaï, franchissable par deux routes caravanières seulement : l'une au Nord, partant de Rafa (ou Raphia) sur la frontière syro-égyptienne, longeant la côte méditerranéenne à faible distance, la plus courte (265 km), la plus fréquentée et aboutissant sur le canal à El-Kantara, entre Ismaïlia et Suez.

 

 

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l'autre au Sud, partant d'Akaba sur le golfe de Suez et débouchant à Suez. Les noms de Raphia et d'El-Arish, localités situées sur la première de ces routes, rappellent deux étapes du voyage de la Sainte-Famille fuyant en Égypte.

 

 

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Le long de la première route, la plupart des puits, d'ailleurs en petit nombre, avaient été comblés ou détruits par le génie anglo-égyptien ; fussent-ils restés intacts que tout renouvellement de provision d'eau était impossible sur un parcours de 115 km. Néanmoins, au début de novembre 1914, on envisageait à Constantinople, la traversée de ces terres désolées comme ne comportant pas de délai d'exécution.

 

 

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Dans le courant de novembre, le rassemblement des troupes turques du côté de la

frontière égyptienne était à peine commencé.

 

Le délabrement des troupes turques et les autres vices inhérents à l'organisation militaire de la Turquie, joints à l'imprévoyance et au manque d'ordre dans la préparation de la guerre contre les Alliés devaient faire de l'expédition d'Égypte la plus pitoyable des aventures. Les officiers allemands eux-mêmes, associés à l'entreprise pour la direction des opérations, ne craignent pas de la désapprouver.

 

 

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Enfin, l'aide que la Sublime Porte avait espérer trouver dans la propagande allemande pour susciter aux Anglais d'insurmontables embarras en soulevant contre eux le monde mahométan, lui faisait complètement défaut.

 

L'armée turque (environ 12.000 hommes) commandée par DJEMAL PACHA, effectue péniblement sa concentration en novembre et décembre 1914. Ses principaux points de rassemblement sont : à l'Est de la frontière égyptienne, dans le sud de la Palestine, Bir-es-Seba, et à l'Ouest, au débouché du torrent d'Égypte, El-Arish.

 

 

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Le gros des troupes se met en marche dans la plaine sablonneuse du nord du désert du Sinaï ; quelques contingents s'engagent dans la zone montagneuse du Sud, sur la route d'Akaba à Suez. Le premier contact des patrouilles turques et des reconnaissances anglo-égyptiennes a lieu dans la région de Katia.

 

Du 30 janvier au 4 février 1915, l'offensive des Turcs sur le canal de Suez subit de sérieux échecs à El-Kantara, El-Ferdan, Ismaïlia et Toussoum. L'emploi qu'ils ont fait de la surprise comme moyen tactique, à l'exemple des Allemands et peut-être par leur avis, n'a pas eu les heureux effets sur lesquels ils comptaient.

 

L'avance de l'ennemi était connu depuis quelques jours, et nos troupes étaient en position prêt à y répondre. Ils étaient pleins de confiance, et étaient tout à fait sûr que les Turcs ne pourraient jamais entrer en Egypte qu’enregistrer comme prisonniers. Comme le soleil se couchait dans un ciel enflammé le 2 Février, nos patrouilles ont vu l'ennemi se déplaçant vers les monticules de sable qui bordent le canal.

 

 

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c'est ainsi qu'une tentative de passage du canal à l'aide de pontons et de radeaux est restée infructueuse. Le large et profond fossé constitué par le canal (sa largeur minima est de 70 mètres) et les solides défenses organisées sur les rives défiaient, d'ailleurs, tout succès décisif des assaillants.

 

 

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Quand la nuit est tombée, les Turcs poussent leur force principale dans le maquis et les dunes vers un espace qui leur a donné une route facile vers le canal opposé: Toussûm. Les Turcs avaient traîné à travers les déserts dans des charrettes, quelque vingt-cinq ou trente pontons de fer galvanisé, pesant chacun environ 450 kilo. Quand ils approchèrent du canal, les pontons ont été épaulés par les hommes et transportés vers l'eau. Au moyen de ces pontons, et quelques radeaux fabriqués à partir de bidons de carburant avec un cadre en bois, les Turcs ont commencé de traverser le canal.

 

 

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Le premier avertissement de l'approche de l'ennemi a été donnée par une sentinelle d'une batterie de montagne, qui a entendu des voix à travers l'eau. Bientôt le bruit a augmenté. Les Turcs ont été fort encourageants l'autre en criant en arabe, "Frères, mourir pour la foi; nous pouvons mourir mais une fois », et ainsi de suite. Les défenseurs étaient en alerte, mais ils n’étaient pas pressés de tirer. Ils n’ont même pas tirer leurs déclencheurs lorsque les envahisseurs portaient les pontons vers le canal.

 

Ce n’est que quand un grand nombre d'ennemi c’est entassé sous la berge et poussaient leurs pontons dans l'eau, que les mitrailleuses et les fusils de les Britanniques commencent à vibrer. Puis le feu fut mortel; les Turcs ont été rapidement fauchés et les pontons, criblés de balles, étaient bientôt au fond du canal.

 

 

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Sur le deuxième colonne, les Turcs essayent vainement de lancer des bateaux et par la gauche, ce sont les Punjabis qui résistent à l'attaque. Les Turcs furent repoussés à ce point, et une tentative de traverser à Ismaïlia subi un sort similaire. Les Turcs alignent désormais les barques, et redoublent d'efforts pour faire passer les troupes.

 

 

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Lorsque le jour se leva, la bataille devint générale le long du canal. L'ennemi a élevé des canons de campagne mais les navires de guerre britanniques et français dans le canal on rejoint la mêlée. Quelques Turcs qui avaient traversé à la nage le canal ont commencé à canarder nos hommes de l'arrière, mais ils ont été rapidement éliminés. Ceux qui ont nagé en travers étaient des déserteurs désireux de se rendre.

 

Le croiseur anglais Hardinge et deux navires français, le garde-côte Requin

et le croiseur d'Entrecasteaux ont participé à l'action. A aucun moment, le transit sur le canal n'a été interrompu. Sur un effectif de 12.000 hommes environ, l'ennemi en a eu plus de 3.000 hors de combat.

 

 

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Tôt le lendemain matin, les troupes britanniques ont traversé le canal et ont commencé le travail de réduction de l'ennemi. De nombreux Turcs ont été trouvés dans un creux, un trou, et certains d'entre eux levèrent les mains quand nos hommes se sont approchés. Comme un officier britannique a progressé pour prendre la reddition, il a été abattu.

 

 

 

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Un violent combat à froid s’engage au cours de laquelle un de nos officier engage un officier turc en combat singulier et le transperça. Environ 400 morts ont été comptés, plus de 600 prisonniers ont été pris, et le total des pertes turques étaient probablement bien plus de 2000 soldats. Dans les jours suivants, les déserteurs ont dérivé dans la désert et pour le 8 Février il n'y avait plus un seul Turc à moins de 40 km autour du canal.

 

 

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Malheureusement, la majeure partie de l'ennemi, avec ses bagages et des armes, s’ est enfui en toute sécurité. Une lourde tempête de sable est venue sur les poursuivants et de notre corps de chameaux ont été incapables de suivre l'ennemi, bien que battu et découragés. Y aurait il arrivé, il est probable que toute la force ennemi aurait été capturé ou détruite.

 

Le Caire a reçu de nombreux prisonniers ; pendant quelques jours, des nuées de corbeaux se sont abattues sur le terrain aux abords du canal.

 

 

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Le décousu de l'offensive et le tir défectueux de l'artillerie n'ont pas peu contribué à la défaite turque. Le 6 février, l'armée de DJEMAL PACHA battait en retraite pour regagner dans le plus misérable état, à travers le désert sinaïtique, le sud de la Palestine.

 

Les Turcs ont déclaré que leur avance sur le canal était simplement dans le but de découvrir la force de l'ennemi et le caractère de ses défenses. Quel que soit l'objet véridique, il n'a pas été répété au cours de 1915; L'Egypte est restée sans encombre pour le reste de l'année.

 

 

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Les Anglais mirent à profit l'interruption des opérations causée par les chaleurs en établissant quelques défenses dans la région qui sépare le désert des abords du canal de Suez. Ils se trouvèrent ainsi en mesure de s'opposer, à la fin de juillet, à un retour offensif des Turcs

 

bonne lecture :jap:

 

 

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Vraiment, quelle débilité quand même la guerre..

 

 

Faire venir des Australiens (d'origine anglaise et volontaires pour la plupart je suppose) pour combattre en Egypte, surtout à cette époque ou il fallait bien partir pour 30 jours de bateau au minimum simplement pour rejoindre une terre jamais vu...

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REPORTAGE: L'affaire de Soissons

 

 

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Depuis la fin de 1914, le secteur au nord de Soissons est sous le feu permanent de l’artillerie allemande, tandis que la rivière de l’Aisne ralentie le ravitaillement des troupes qui tentent de se maintenir sur les plateaux aux abords du Chemin des Dames.

 

Les offensives allemandes à Chavonne et à Vailly, à l’automne 1914, ont montré la précarité des positions défensives françaises et la faible efficacité de l’artillerie bloquée sur la rive gauche de la rivière. L’état-major français cherche alors à renforcer ses positions sur la rive gauche de l’Aisne, notamment pour pouvoir y installer son artillerie, se refusant à tout repli sur la rive droite.

 

De La Bassée, à Arras, à Noyon, de là, vers l'est le long de la vallée de l'Aisne, dans une grande courbe autour de la forteresse de Verdun, de l'ouest de la Meuse, par la Moselle, par la Lorraine aux crêtes des Vosges , et au sud vers les frontières de la Suisse, tout cela en ligne longue et variée a été détenu par les français. Tout au long de Janvier , ils ne cessent de grignoter les tranchées allemandes.

 

 

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En Champagne, dans la section entre la Meuse et la Moselle et en Alsace, ils étaient en mesure de faire plus que grignoter, ils étaient en mesure de saisir de nombreux points de vue, et de faire progresser leur front, lentement mais sûrement.

 

L’heure est encore à l’esprit offensif. Ce secteur de Soissons intéresse également les Allemands, qui veulent refouler les Français sur la rive droite de l’Aisne, dans la continuité du front entre Soissons et Vailly.

 

Vous vous souviendrez que les Alliés avaient capturé la ville, et les plaines au nord de celui-ci, lors de la grande avance en Septembre 1914. Une attaque est donc planifiée pour le 14 janvier 1915, principalement sur le plateau de Vregny.

 

 

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Côté français, c’est la 55e division d’infanterie qui participe à la bataille. Elle est composée des 204e, 282e, 289e et 231e RI – dernier régiment dans lequel vient d’arriver le soldat Henri Barbusse avant de devenir brancardier au 246e puis au 276e RI. Dans son roman Le Feu (prix Goncourt 1916), l’auteur témoigne de la vie et de la mort de ses camarades dans la terrible bataille qui s’engage au début de l’année 1915 dans l’Aisne.

 

Sur la route de Soissons à Laon, et entre Cuffies et Crouy, vous remarquerez un éperon du plateau marquée cote 132. Pour le sud-est de Crouy il y a un autre éperon, marqué 151. Le 8 Janvier Les Français veulent attaquer sur ces deux collines. Ils voulaient capturer spécialement la colline 132, parce que ce serait pour eux une position de tir à partir de laquelle ils pourraient commander la route de Laon.

 

 

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Le 8 janvier 1915, le général Berthelot lance les troupes à l’attaque de l’éperon 132, qui domine la ville de Soissons. Sous la pluie inondant, les Français sont poussés vers l'avant, traînant leurs fusils avec grande difficulté sur la pente glissante. Ils ont passé trois lignes de tranchées allemandes, et furent bientôt en possession de la colline. Pendant ce temps d'autres troupes avaient saisi la colline 151. Les combats sont acharnés. Les contre-attaques sont multiples

 

 

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Rien ne se est passé le dimanche 9 Janvier; mais lundi 10 janvier, vers midi, pas moins de deux corps allemands, sous le commandement de von Kluck, ont été lancés contre les Français, qui tenaient les collines.

 

Le 10, à 5 heures du soir, après des assauts acharnés (35 et 47ème Régiment d’infanterie de ligne) nous parvenons à occuper deux nouvelles lignes de tranchées, en prolongement vers l'est. Grisés par leur ardeur, nos soldats se laissent même entraîner au-delà des objectifs indiqués. Une centaine de chasseurs perdent contact avec la ligne française, et sont bientôt cernés. Sommés de se rendre, ils répondent par un refus héroïque et succombent sous les coups redoublés des assaillants.

 

 

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Le 11, la violence de nos obus détruit de fond en comble les tranchées de la Dent-de-Crouy, à l'est de la cote 132.

Malgré la pluie qui ne cesse de tomber, malgré la boue où ils enfoncent, nos fantassins, zouaves et chasseurs accourent avec une fougue irrésistible, maîtrisent les mitrailleuses, et enlèvent des prisonniers.

 

L'ennemi bombarde en vain ses propres tranchées, pleines de cadavres feldgrau. Nous les organisons rapidement pour y passer la nuit. Mais les Allemands, ressaisis et renforcés, résistent âprement à notre progression.

 

 

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Au nord-est de Soissons, le village de Crouy constitue une position importante et violemment disputée. Bientôt ses maisons croulent sous la tempête de feu, ainsi que celles des villages environnants : Pommier, Bucy-le-Long, Missy-sur Aisne.

 

Cependant, grossie par les pluies torrentielles des derniers jours, l'Aisne, qui coule à l'arrière de nos positions, vient d'accuser tout d'un coup une montée de niveau des plus inquiétantes.

Subitement, dans la nuit du 11, son cours déborde. La situation de nos troupes sur la rive droite va devenir d'autant plus aventurée que la force du courant menace d'emporter les ponts de bateaux. Puis la mauvaise nouvelle: Les ponts et les passerelles sont détruits et le passage des troupes et du ravitaillement est sérieusement compromis.

 

 

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Le 12 janvier, les Allemands déclenchent une contre-attaque générale autour de Crouy, à laquelle assiste le Kaiser en personne depuis un observatoire situé au Moulin de Laffaux. La riposte française est confiée à un officier, tout juste promu général, Robert Nivelle, à la tête de la 14e DI, et qui associera à jamais son nom, en 1917, à celui du Chemin des Dames situé à quelques kilomètres plus au nord.

 

 

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la situation s'aggrave. Les Allemands, au petit jour, donnent l'assaut à l'éperon 132 dont nous tenions la croupe (44e et 60ème Régiment d’infanterie de ligne), s'en emparent, descendent vers Crouy qu'ils enlèvent, et dirigent de là un feu infernal sur nos positions. Puis leur infanterie continue à progresser, et vers midi, elle réussit à enlever trois lignes de nos retranchements.

 

Dans la soirée, notre contre-attaque rejette l'adversaire sur la route de Soissons à Laon. Mais de puissants renforts accourent du côté de l'ennemi. Nous sommes bousculés, et l'avalanche gris-vert dévale jusqu'à nos positions d'artillerie de campagne.

Déjà, des batteries lourdes, nombreuses et bien dissimulées, avaient mis la plupart de nos pièces hors de combat. Les servants n'en opposèrent pas moins une magnifique résistance.

Un sous-lieutenant, dont tous les hommes avaient été tués ou blessés, continua, avec son maréchal des logis, de servir ses deux canons de 75, tirant à zéro sur l'infanterie qui les encerclait. Les munitions épuisées, cet officier encloua les canons, et chargeant à la tête de quelques fantassins, il réussit à rallier nos lignes.

 

 

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La situation n'était pas désespérée si des renforts pouvaient surgir.

Mais la crue de l'Aisne vient d'emporter les ponts de Villeneuve et de Soissons.

Nous n'avons plus, pour organiser la retraite, que le pont des Anglais, à Soissons, le pont de Venizel et une passerelle qui se trouve à 1500 mètres en aval. Notre retraite devra s'opérer par échelons, tandis qu'une contre-attaque contiendra l'ennemi et le trompera sur nos véritables intentions.

 

Cette contre-attaque est confiée au général Nivelle. Celui-ci se porte au-devant de l'ennemi avec un effectif d'environ deux divisions.

Tandis que les débris de l'infanterie et de l'artillerie qui défendaient le plateau de Crouy rétrogradent lentement et gagnent la rive gauche de l'Aisne, des troupes fraîches (dont le 352e RI) gravissent les pentes entre Crouy et Bucy le Long et occupent le bois de Crouy, situé à flanc de coteau.

 

 

 

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Le 13 janvier

 

A la faveur de la nuit ces troupes se déploient dans la plaine ; vers 3 heures du matin, elles atteignent les positions défensives, d'ailleurs assez précaires, sur lesquelles elles ont reçu l'ordre de se maintenir pendant quelques heures.

Il fallait agir avec d'autant plus de circonspection et de prudence que les tranchées allemandes se trouvaient à moins de six cents mètres des nôtres. Une compagnie du 2e régiment mixte de zouaves et de tirailleurs, qui cherchait des renseignements, se heurta, dans la nuit, à ces positions.

 

Sans hésiter elle attaqua, et trouva, dans une éventualité si périlleuse, l'occasion d'un succès. Mais la lutte s'étendit. Des forces ennemies commençaient à nous déborder de partout. Un seul parti nous restait : le repli le plus lent possible vers l'Aisne, en tenant tête à l'ennemi.

 

 

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A six heures du matin, une assez faible partie de nos troupes avait pu repasser la rivière. Nos soldats, cependant, ne se laissaient pas abattre. Dans cette phase suprême du combat, la 55e division perdit beaucoup de monde.

 

Un de ses régiments, le 289e d'infanterie, fut à peu près anéanti.

Le 246e, le 276e, le régiment marocain et le 124e territorial souffrirent cruellement du feu des canons ennemis.

 

Mais nous étions du moins parvenus à empêchez les Allemands, de s'accrocher à nos arrières, et nous eûmes le temps de faire sauter le pont de Soissons, qui aurait pu leur permettre de nous poursuivre sur la rive gauche. Sous l'effort persistant de l'Aisne, le dernier de nos ponts de bateaux menaçait de se disloquer. Il ne nous restait que le pont de pierre de Venizel pour assurer nos communications.

 

 

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Encore fallait-il à tout prix empêcher l'adversaire de le franchir. Dans ce but, nous nous renforçons en hâte sur la rive gauche, dans les villages de Billy et de Venizel. Rues et ruelles, cours et jardins se couvrent de retranchements de fortune édifiés à l'aide de herses, d'échelles et de charrues.

Il faut aux travailleurs autant de bravoure résignée que d'activité et d'efforts, car le bombardement ennemi fait rage autour d'eux.

 

Le cimetière de Billy, refuge des fantassins du 289e régiment d'infanterie, se trouve ainsi accablé par une pluie d'obus qui fait voler en éclats les croix des tombes et les murs des caveaux.

Nous occupons solidement la ferme de la Demoiselle, d'où le pont de Venizel peut être pris d'enfilade par nos feux.

Cependant, sur la rive droite, le combat tirait à sa fin. Nos arrière-gardes ne tenaient plus les crêtes et luttaient à mi-pente contre l'ennemi solidement installé à Bucy le Long, au Moncel et à Sainte-Marguerite.

 

 

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Les canons allemands étaient déchaînés contre nous et nous interdisaient le passage du pont de Venizel.

Par malheur, notre dernier pont de bateaux venait d'être emporté par la crue

Sous la pluie froide et serrée, les derniers défenseurs du plateau de Crouy cherchaient vainement à traverser l'Aisne. Les obus fauchaient des sections entières, impitoyablement.

A Venizel, les infiltrations de la rivière minaient les murs de terre, et nos retranchements s'éboulaient.

Nos soldats déployaient partout des efforts surhumains.

En face d'eux brûlaient Bucy le Long, Le Moncel et Crouy.

 

L'ennemi cherchait à gagner de vitesse les dernières troupes françaises qui tentaient de refluer vers la rive gauche de l'Aisne. Quand la nuit vint, ses canons lourds ne cessèrent pas de couvrir les berges de projectiles, ainsi que les abords immédiats du pont de Venizel.

 

 

 

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Un peu avant l'aube du 14 janvier, l'infanterie allemande descend du plateau, se rapproche de la rive droite, et, formée en colonnes de bataillon, s'apprête à tenter le passage de la rivière.

 

Vainement, ces colonnes tentent d'aborder le pont de Venizel. Nos batteries de la rive gauche font d'énormes trouées dans les masses feldgrau, qui, après une demi-heure d'efforts inutiles, évacuent les pentes et se retranchent prudemment derrière les crêtes. Cette poussée allemande réussit à progresser seulement vers Soissons où elle s'empare du faubourg de Saint-Paul. Sur le plateau de Crouy, nous ne laissons pas l'adversaire s'installer à sa guise; nos canons ne cessent de bouleverser ses positions.

Le gros de nos forces, qui n'avait pas réussi à franchir l'Aisne, s'établit dans la boucle que forme la rivière au nord-est de Soissons. De là, nous pouvions assurer la protection de la ville.

Notre recul avait atteint dix-huit cents mètres, sur une largeur de quatre kilomètres et demi.

 

Les inondations n’avaient pas atteint Soissons, donc les Français étaient en mesure de verser des renforts dans la ville. Une grande lutte a eu lieu dans le village de Saint-Paul, sur la rive droite de la rivière, à environ 1.5km à l'est de Soissons. Les Allemands avançaient en masses denses, et a remporté le village; mais l'artillerie française rapidement les chassa, et von Kluck a découvert qu'il pouvait plus avancer.

 

Les Français ont dû reculer et le front est désormais aux portes de Soissons. Côté français, le bilan de la bataille est lourd. On compte environ 11 000 soldats hors de combat, dont un très grand nombre de disparus et 5400 prisonniers (certains soldats n’ayant pas pu se replier à temps). Parmi les tués, on compte plusieurs artistes et hommes politiques, comme le poète du Périgord, Louis Gendreau, lieutenant au 44e RI ; le poète et musicien, Robert le Marchand ; ou encore Claude Casimir Perier, capitaine au 276e RI, fils du Président de la République, Jean Casimir Perier (1894-1895).

 

 

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En France, la défaite devient « l’affaire de Soissons » : les répercussions sont considérables dans l’opinion publique comme chez les politiciens. Dans l’armée française, plusieurs généraux et officiers sont évincés, dont le général Berthelot. Joffre est même ouvertement remis en cause. Les articles de presse sont partout censurés afin de minimiser l’échec et la crue de l’Aisne devient la cause principale de la débâcle française. Or, la bataille de Crouy s’est avérée être « le choc fortuit de deux plans offensifs à l’issue duquel l’état-major le plus réactif et le plus audacieux l’a emporté » (F. Beauclerc).

 

Les Allemands claironné à l'étranger ce petit succès en tant que victoire écrasante; mais c’ était sans conséquence particulière, car ils n’avaient amélioré que légèrement leur position, et ce faisant, avait subi une perte d'au moins 10 000 hommes.

 

 

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La nature avait aussi combattu pour les Allemands, mais ils ne pouvaient pas "faire bon." Certains auteurs ont pensé que c’était très habile de von Kluck de reporter sa grosse contre-attaque jusqu'à ce que ses ennemis aient une rivière en crue et les champs inondés derrière eux; mais le fait est qu'il ne pouvait pas attaquer plus tôt, parce que ses renforts étaient en retard pour arriver. Les Allemands doivent leur succès non à une bonne tactique, mais pour beaucoup à la bonne chance.

 

 

 

 

****************************************************

Voici un extrait de l'Historique du 276ème RI concernant les combats de Crouy de janvier 1915. (anonyme, Berger-Levrault, 1922)

 

AUX TRANCHÉES DEVANT SOISSONS

 

Le mouvement de poursuite est arrêté et la guerre de tranchées commence.

Jusqu'au 10 janvier, le régiment restera en première ligne, passant alternativement six jours sur la rive droite entre la Montagne-Neuve et la dent de Crouy, et six jours sur la rive gauche, à Mercin et Pernant. Les hommes s'adaptent très vite à ce nouveau genre de guerre, travaillant sans cesse pour améliorer leurs positions et faisant preuve d'un calme stoïque sous le bombardement.

 

L'organisation définitive de la Montagne-Neuve (cote 132) demande un gros travail : il s'agit de progresser à la sape pour donner à la défense une assiette qui lui manque au début.

Officiers et soldats font preuve d'une intelligente ardeur et de beaucoup d'endurance.

Le lieutenant LACAUX occupe, de sa propre initiative, un petit bois situé à 100 mètres en avant des lignes, bois qu'il trouve momentanément évacué en faisant une patrouille de nuit. Notre position en est grandement améliorée.

 

Le secteur de Mercin-Pernant, couvert par l'Aisne, est plus calme ; mais il demande une surveillance très active, les Allemands tenant une tête de pont en avant de Pommiers et faisant preuve, par de fortes patrouilles de nuit, d'esprit d'entreprise.

Les pertes sont peu importantes, mais quotidiennes.

 

COMBATS DE CROUY (10-12 janvier 1915)

Le commandement a décidé d'enlever les lignes allemands situées en avant du secteur de la cote 132.

Pour cela, le secteur a été divisé en deux sous-secteurs.

Celui de gauche, allant du ravin de Pasly au petit bois inclus, a été l'objet, le 8 janvier, d'une attaque réussie faite par un régiment marocain ; celui de droite, allant du petit bois à la dent de Crouy, sous les ordres du lieutenant-colonel LEJEUNE, est réservé au 6ème bataillon du 276ème, qui doit attaquer le 10.

Le régiment occupe ses positions dans la nuit du 9 au 10 janvier : le 5ème bataillon, en réserve à la Montagne-Neuve (sous-secteur de gauche), le 6ème bataillon à côté du 204ème.

A 16 heures, le 6ème bataillon se précipite à la baïonnette et s'empare de son objectif. Seule, une portion de tranchée à contre-pente, au centre de la ligne, reste aux mains de l'ennemi. Nos hommes s'organisent dans leur conquête, mais l'artillerie ennemie réagit d'une manière intense et les pertes sont lourdes. Plusieurs contre-attaques sont énergiquement repoussées.

Le bombardement sur toutes nos lignes continue sans interruption le 11. Une tentative, faite dans la journée pour s'emparer de la portion de tranchée occupée par les Allemands, échoue.

Dans la nuit du 11 au 12, le bataillon du 204ème est relevé, en deuxième ligne, par le 64ème bataillon de chasseurs ; dans le sous-secteur de gauche, un bataillon du 60ème relève le bataillon du 231ème dans la tranchée prise aux Allemands le 8.

Le temps est détestable ; il y a une boue affreuse dans les boyaux et les tranchées.

Le matin du 12 janvier, la disposition des troupes est la suivante :

a ) Sous-secteur de gauche : un bataillon du 60ème dans les tranchées allemandes, le 5ème bataillon du 276ème dans les anciennes tranchées françaises ;

b ) Sous-secteur de droite : le 6ème bataillon du 276ème dans les tranchées allemandes ; le 64ème bataillon de chasseurs dans les anciennes tranchées françaises.

Le tir de l'artillerie allemande devient de plus en plus intense ; un coup de gros calibre fait effondrer l'abri du colonel du 60ème, qui est tué avec ses agents de liaison.

A 10 heures, une attaque formidable de l'ennemi se déclenche sur toute la ligne depuis le ravin de Pasly jusqu'au ravin de Crouy inclus.

A gauche, les compagnies du 60ème sont submergées ou se replient sur nos anciennes lignes, qui sont également envahies ; le 5ème bataillon, dont le commandant ( BRU ) est blessé dès le début, fait preuve d'une vigueur extrême.

Le capitaine LEMESLE, qui est tué presque aussitôt, puis le capitaine FLOQUER, organisent la défense, et, par leurs contre-attaques, empêchent l'ennemi de déboucher des boyaux, mais nos anciennes lignes sont en son pouvoir.

A droite, le 6ème bataillon a tenu bon. Afin d'empêcher l'ennemi de s'infiltrer dans nos organisations, le lieutenant-colonel place une compagnie du 64ème chasseurs en potence face à gauche dans un boyau qu'elle aménage en tranchées.

La situation se maintient sans modification jusqu'à 16 heures, malgré les tentatives de l'ennemi.

A ce moment, les chasseurs, impressionnés par l'intensité du bombardement, cèdent à la pression ;l'ennemi s'infiltre dans nos organisations ; le 6ème bataillon du 276ème est pris à revers ; toute résistance est devenue impossible.

Le lieutenant-colonel, chassé de son poste de commandement, se porte en arrière, sur la route de Soissons, pour rallier ses unités. A la nuit, il avait constitué un barrage sur la route de Crouy à la Verrerie, avec trois compagnies de chasseurs et une compagnie de 120 hommes, débris du 6ème bataillon du 276ème .

La nuit du 12 au 13 et la journée du 13 janvier se passent dans cette situation : le 5ème bataillon tenant toujours à la Montagne-Neuve ; le 6ème bataillon en position au bas de la pente.

A 22 heures, le régiment est replié et va se reformer à l'arrière.

L'affaire de Crouy lui a causé les pertes suivantes : 750 tués, dont 11 officiers ; 600 prisonniers, la plupart blessés

 

***********

 

Historique du 64ème BCA (Anonyme, Berger-Levrault, sans date)

 

 

 

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Crouy.

Le commandant ARDISSON vient prendre le commandement du bataillon en remplacement du capitaine ROZIER.

Dans la nuit du 11 au 12, il prend position sur le rebord est de la cote 132, à l'ouest de Crouy ; la brigade marocaine a pris deux lignes de tranchées et un lacis impénétrable de boyaux, où il ne sera pas possible de se reconnaître avant le jour.

Dès la pointe du jour, une préparation formidable d'artillerie ennemie bouleverse toutes les tranchées, coupe les communications ; à 7 heures, les Boches s'avancent en colonnes par quatre, précédés par des hommes sans armes et levant les bras; ces colonnes sont prises sous le feu des 75 qui font un carnage terrible et dispersent les assaillants, mais l'ennemi, disposant d'importantes réserves dans les carrières souterraines de Pasly, revient toujours à la charge.

A 10 heures, le régiment qui est à notre gauche cède sous la pression de l'ennemi qui arrive au bord du plateau.

Le bataillon résiste quand même sur place, dans l'espoir de voir déboucher une contre-attaque qui le dégagera.

Mais l'ennemi, qui connaît parfaitement les lieux, continue son infiltration. Ordre est donné d'abandonner la position ; le repli s'opère sous le feu des positions que l'ennemi occupe sur la gauche du bataillon et une centaine d'hommes ne peuvent se replier avant l'encerclement de la position ; ils résistent quelques heures, mais n'ayant plus de munitions, ils sont obligés de se rendre.

Le bataillon, réduit à l'effectif de 230 hommes, reçoit la mission de tenir coûte que coûte la route Crouyla-Verrerie. L'ennemi, qui ne se doutait pas qu'il avait devant lui des effectifs aussi réduits, ne tente pas l'attaque qui lui aurait permis de prendre Soissons sans aucune difficulté.

Dans la journée du 14, le 35e R.I. vient renforcer le bataillon et contre-attaque ; il reprend le plateau, mais reçoit l'ordre de se retirer, l'ennemi ayant percé le front dans le secteur de Sainte-Marguerite d’où avait été retiré le bataillon.

La plupart des ponts sont coupés par la crue de l'Aisne et la retraite des troupes au nord de cette rivière s'opère dans des conditions très difficiles ; l'ennemi vient occuper la berge nord de l'Aisne de Villeneuve à Missy.

Le bataillon, qui a perdu près de 500 hommes dans cette attaque, est ramené à l'arrière, à Parcy-et-Tigny, où il se repose, s'amalgame quelques renforts venus du dépôt….

 

 

**************************

 

A propos de la bataille de Crouy en 1915, voici ce qu'écrivais à sa sœur un soldat du 44e RI de Lons le Saunier qui avait combattu à Crouy

Il sera un peu plus tard affecté début 1916 comme conducteur au 107e d'artillerie lourde (envoi de Michel-Jacques DU…)

Puisieux (Marne) le 21 janvier 1915 :

Je viens répondre à votre lettre qui m'a bien fait plaisir d'avoir de vos bonnes nouvelles.

Je vous dirais d'abord que je suis toujours en bonne santé malgré que nous avons passé de bien mauvais jours ces temps.

Nous sommes partis brusquement d'Hastines où nous étions en repos, nous avons marché deux jours et deux nuits sans repos ni nourriture, on a pris à peine le temps de faire du café. Il y avait depuis le 8 janvier de grandes attaques sur Soissons, nous avons été rappelés pour renforcer les troupes qui occupaient les tranchées, mais malheureusement cela a mal tourné pour nous.

Dans la nuit du 13 au 14 on a traversé l'Aisne, les 1er et 2e bataillons étaient en avant, et nous nous sommes restés en arrière, on a passé la nuit derrière un mur percé de créneaux prêts à tirer, mais nous n'en avons pas eu l'occasion.

A 4 heures du matin on vient nous prévenir qu'il fallait repasser l'Aisne, qu'on était sur le point d'être cerné, nous n'avons eu que le temps de se retirer sans pertes, mais il n'en a pas été ainsi pour les 1er et 2e bataillons qui ont été presque entièrement détruits, surtout le 2e, il est revenu 150 hommes sur 1200.

Henri MAROT y est resté, je pense qu'il sera que prisonnier, je n'ai pas pu savoir ce qu'il était devenu.

Sur 6 conducteurs qui étaient partis avec moi il en est revenu rien qu'un, c'est bien triste de voir ça, c'est la 5e fois que le 44e est éprouvé comme ça!

On compte les hors de combat à 6 ou 7 mille. On nous a ramenés en arrière pour reformer le Régiment après 8 jours que nous avions passés aux alentours de Soissons, sans repos et sans abris par la pluie.

Nous avons fait 12 heures de marche , jamais je ne me suis senti aussi fatigué, ça va bien maintenant, nous sommes logés dans une grande ferme, je voudrais bien que l'on y reste le reste de la campagne, le 44e a bien fait sa part, mais hélas on ne sait pas encore ce que l'avenir nous réserve.

Espérons que la fin de toutes ces tueries viendra bientôt. Dans l'espoir que ma lettre vous trouvera tous en bonne santé, je vais vous quitter en vous embrassant bien affectueusement. Tu diras bien des choses à toute la famille et à Maman quand tu iras à M...... Tu diras aussi à Tante Victorine ce qui est arrivé à Henri, tu diras qu'il est prisonnier quoiqu'il peut bien être blessé ou tué, ils sont tous restés aux mains des boches.

En attendant le bonheur de vous revoir et de recevoir de vos nouvelles je vous embrasse tous encore une fois.

Paul.

*****************************

conclusion

 

C'est chez les politiciens de l'époque que la bataille de Crouy prit le nom de "L'affaire de Soissons". En six jours, les Allemands avaient mis hors de combat 161 officiers et 12.250 hommes et Paris se mettait à trembler de nouveau à l'idée d'une percée allemande. A la base, les Français avaient décidé, dès le 25 décembre 1914, de lancer une attaque sur les positions allemandes dominant Crouy afin de les dégager du plateau et de prendre également position sur la route menant à Laon (l'actuelle N2). Mais l'assaut échoua malgré l'utilisation d'armes nouvelles destinées à détruire les rangées de barbelés (chariots porteurs de bombes et tringles porteuses de pétards).

 

Par une contre-attaque allemande lancée le 12, le peu de terrain gagné fut perdu et les troupes françaises furent rejetées au sud de l'Aisne, devant Soissons. C'est en souvenir de ces terribles combats qu'Henri Barbusse dédia son livre, "Le feu", à ses camarades tombés à ses côtés. Des combats auxquels auraient assisté l'empereur Guillaume II, venu "en visite" au château de Pinon.

 

 

Côté français, c'est la 55ème division d'infanterie qui participa à la bataille. Elle était composée des 204ème, 282ème, 289ème - celui d'Albert Tastu, inhumé là où il est tombé, sur les hauteurs de Crouy - 231ème - celui d'Henri Barbusse où il était soldat avant de devenir brancardier - 246ème et 276ème régiments d'infanterie. Cette 55ème D.I. fut soutenue le 13 janvier par la 14ème. Parmi les chefs de cette dernière, le général Nivelle qui, en avril 1917, associera à jamais son nom à celui du chemin des dames situé à une poignée de kilomètres au nord.

 

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BONNE LECTURE

 

 

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Invité §pie367dg

Tout ça pour finalement défiler ensemble 100 ans plus tard...... lafee.gif.a414ae110d15be0d5e9088fe5d4e9c69.gif

 

 

On ne va tout de même pas refaire la guerre , il vaut mieux défiler ensemble et s'occuper de nos problèmes actuels la main dans la main.

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Invité §pie367dg

J'ai remarqué " un s/lieutenant avec un mdl " après avoir épuiser les munitions ont encloués leurs canons de 75.

Le 75 de 1914 étant une arme à culasse fermée avec percuteur, je ne comprends pas cette action.

Pendant les guerres napoléoniennes, par exemple, l'enclouage se faisait en enfonçant un clou à force dans la lumiére de mise à feu ( une erreur

commise en ne le faisant pas à la bataille de Waterloo ) mais avec une culasse je ne vois pas.

Pour info, même si c'est un peu HS, dans les AMX 30 en temps de guerre il était prévu des grenades au phosphore à mettre dans le canon pour souder

la culasse et mettre également dans le compartiment moteur pour rendre le véhicule inutilisable en cas d'abandon.

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+ de 22 000 morts en quelques jours tout de même, des milliers de prisonniers de part et d'autres, des milliers de blessés pour ce fait d'arme méconnu.

 

en plus, la mise en avant d'un nouveau général dont son surnom sera: le boucher de Verdun, nos soldats n'ont vraiment pas de chance.

 

j'avais vu aussi le truc sur la destruction du canon , je pense qu'ils ont gardé le terme, 1870 était pas si loin que ça

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toujours d'aussi belles paroles que notre Brassens national

 

je me demande parfois si aujourd'hui, cent ans après le premier conflit mondial, irions nous aussi facilement à la bagarre

alors que le mot patriotisme est passé en désuétude.

 

je rappelle de plus qu'a cette époque, qu'un français du nord était très souvent incapable de parler à un français du sud, "barrière de la langue".

 

tenez, le prochain sujet sera un état des potins sur le front et médias

 

après, on fera un état des lieux des lignes de front entre janvier et avril 1915

 

des lieux vont vous rappeler des souvenirs sans connaitre la raison, tenez, un exemple: l'affaire de Soissons, les lieux seront plus connus par "le chemin des dames"

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Merci juluch :jap:

 

C'est une de mes préférée de George qui repose à Sète.

 

Oui, comme il dit,

Il est fou de perdre la vie pour des idées.

Mais ce qu'il ne dit, ce ne sont pas les idées des combattants,

Mais de leurs dirigeants fous et avides de gloire!

Les mobilisés, eux, les suppliciés, ils n'avaient pas le choix.

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Invité §pie367dg

Je ferai une réponse pour tous,

ce que j'ai voulu dire, c'est que on s'est tapé dessus avec les germains depuis le traité de Verdun et à cause de lui, ensuite on s'est tapé dessus avec

les anglais depuis la guerre de cent ans probablement à cause de Guillaume le conquérant, donc aujourd'hui il me semble qu'on pourrait passer à

autre chose et s'occuper de nos problèmes actuels qui sont préoccupants pour notre avenir, même si je ne suis pas un européen totalement convaincu

 

Maintenant, quitte à m'attirer vos foudres, moi Brassens :non::ange::bah:

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je crois que Hansi prépare un sujet sur les Dardanelles, tes suppositions vont être encore plus réelles quand tu vas lire ses reportages

 

 

Non. Désolé, il ne paraitra pas.

Cela fait des mois que je suis en apnée dans le sujet 1870, 1914-19, 20, 21 ...39 40-45 et ... suite

Concernant les Dardanelles je lis depuis 3 mois des livres, des études, des analyses...

J'ai fait des "pauses" de 2 ou 3 semaines, pour Janin notamment, à acheter des livres et lire, lire, analyser.

Autre pose, un chantier, les offres/propositions de paix dés 1915 qui hélas, sont restées sans suite...

Autre chantier, les 36 traités d'après 1918. Une CATA, je n'en dis pas plus... Aujourd'hui encore, l'on en subit les conséquences!

Là, maintenant, je suis saturé, écœuré, je n'admets et ne comprends les conneries et couardises dont ont fait preuve, tous ces pimpants dirigeants de l'époque (1911-1921) en méprisant leurs peuples, leurs forces vives!

 

En remontant de ma petite plongée dans l'Histoire, comptant reprendre un peu d'air et voir un peu de soleil, je lis les journaux d'aujourd'hui, fais un tour d'horizon, analyse et vois les montagnes, que dis je, les tsunamis de problèmes!

 

Nous, européens, cela fait plus de 100 ans que laissons mijoter notre véritable avenir dans le même chaudron sans savoir quels goûts ou saveurs lui donner à force d'y ajouter du sang, des larmes, de l'arrogance, des dettes, des pincées de désespoir et je ne sais quoi encore.

Oui, d'accord, c'est moins pire qu'avant, mais...

Le pire, c'est que ce chaudron "Europe" n'est plus seul à bouillir au bivouac du Monde et ses multiples peuples, troupes et armées sans véritable but.

Vous l'aurez compris, je me mets en congé et retourne à mes amours d’antan, la poésie.

De temps en temps, les jours de beau temps, je passerai vous voir et, pourquoi pas, certainement, vous laisserai un sujet sur ce qui nous passionne tous ici, notre passé, en l’occurrence, 14-18 et plus.

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Non. Désolé, il ne paraitra pas.

Cela fait des mois que je suis en apnée dans le sujet 1870, 1914-19, 20, 21 ...39 40-45 et ... suite

Concernant les Dardanelles je lis depuis 3 mois des livres, des études, des analyses...

J'ai fait des "pauses" de 2 ou 3 semaines, pour Janin notamment, à acheter des livres et lire, lire, analyser.

Autre pose, un chantier, les offres/propositions de paix dés 1915 qui hélas, sont restées sans suite...

Autre chantier, les 36 traités d'après 1918. Une CATA, je n'en dis pas plus... Aujourd'hui encore, l'on en subit les conséquences!

Là, maintenant, je suis saturé, écœuré, je n'admets et ne comprends les conneries et couardises dont ont fait preuve, tous ces pimpants dirigeants de l'époque (1911-1921) en méprisant leurs peuples, leurs forces vives!

 

En remontant de ma petite plongée dans l'Histoire, comptant reprendre un peu d'air et voir un peu de soleil, je lis les journaux d'aujourd'hui, fais un tour d'horizon, analyse et vois les montagnes, que dis je, les tsunamis de problèmes!

 

Nous, européens, cela fait plus de 100 ans que laissons mijoter notre véritable avenir dans le même chaudron sans savoir quels goûts ou saveurs lui donner à force d'y ajouter du sang, des larmes, de l'arrogance, des dettes, des pincées de désespoir et je ne sais quoi encore.

Oui, d'accord, c'est moins pire qu'avant, mais...

Le pire, c'est que ce chaudron "Europe" n'est plus seul à bouillir au bivouac du Monde et ses multiples peuples, troupes et armées sans véritable but.

Vous l'aurez compris, je me mets en congé et retourne à mes amours d’antan, la poésie.

De temps en temps, les jours de beau temps, je passerai vous voir et, pourquoi pas, certainement, vous laisserai un sujet sur ce qui nous passionne tous ici, notre passé, en l’occurrence, 14-18 et plus.

 

 

alors là, je suis totalement en phase avec tout ce que tu écris!!

 

conneries et couardises, les mots sont trop faibles, j'espère faire voir le vrai terme, "assassinat" quand nous seront en 1917

 

moi aussi j'ai manqué de tout laisser tomber sur au moins deux gros sujets, celui sur les chinois et celui sur les russes, c'était une découverte pour moi et j'y pense

souvent encore: vais je trouver d'autres sujets pareils?

 

on comprendra pourquoi je veux pas mettre, ou le moins possible, le nom des généraux... tenez, avec les prochains sujets, vous allez découvrir que le plan tactique pour les prochains

mois, les prochaines années, c'est d'envoyé des hommes à la mort pour en tuer le plus possible en face! ça fait peur!

 

je ferai un truc sur les Dardanelles, mais d'abord, un sujet sur les manipulations anglaises pour avoir un engagement là bas...

 

Hansi, je demanderai juste une faveur, une seule car tu es le plus à même de le faire: un sujet sur "Hansi"

tout le monde le connait sans le connaitre, fait nous le découvrir avec toute ta sensibilité, stp :jap:

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TEMOIGNAGE: Antoine Delattre

 

 

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1913. Antoine Delattre est licencié en sciences. Il s’est fiancé en mai et compte préparer ses examens de médecine, puis sa thèse. Mais la guerre éclate... Le 13 août 1914, il est mobilisé, affecté au corps médical d’un régiment d’infanterie. Qu’à cela ne tienne, le futur anthropologue, professeur et doyen de la faculté libre de médecine de Lille, préparera sa thèse... dans les tranchées.

 

« Jeudi 13 août 1914: départ pour la Champagne, gare de Saint-Quentin. (...) Au départ du train, les soldats entonnent La Marseillaise et... nous, nous allons vers l’inconnu. De loin, je jette un dernier coup d’œil sur la vieille collégiale. Quand la reverrai-je? S’il plaît à Dieu... »

 

Ce premier jour de mobilisation, comme tous les jours qui suivront, Antoine Delattre le consigne dans un petit carnet. Qui deviendra Le Carnet de route d’un médecin auxiliaire et qu’il tachera de tenir quotidiennement, sans toujours y parvenir.

 

« Ce premier jour de guerre a été un bouleversement dans sa vie, raconte aujourd’hui sa nièce. Il a dû interrompre ses études et puis il devait se marier en septembre. Même plus âgé, il nous parlait souvent de ses fiançailles, comme elles lui avaient paru longues... »

 

Quotidien de Poilu

 

Cette attente, il la couche dans son petit carnet, la perd entre les lignes du récit de son quotidien de Poilu. 21 septembre 1914 : « J’ai le grand bonheur de recevoir enfin des nouvelles de ma fiancée. Comme j’ai relu avec plaisir ces lignes où j’entrevoyais un amour constant et une confiance inébranlable. » Plus loin: « 24 septembre: jour projeté de notre mariage. ».

 

17 octobre: « Voici un nouvel anniversaire de nos fiançailles. Je ne l’oublie pas et j’écris à ma fiancée avec un médiocre espoir de voir parvenir ma lettre. »

 

De pudiques parenthèses dans un récit de guerre dont l’horreur se révèle au jeune aide du médecin-chef, avec une réalité crue. Ainsi, dès le 24 août 1914:

« J’arrive devant un spectacle d’horreur, le premier de cette guerre. Combien y a-t-il de morts parmi ces débris humains? Voici un tronc calciné, une face sans crâne, un bassin sans jambe, une capote sans manches, des débris de fusils plaqués de cervelle et de sang (...) J’ai tremblé, je l’avoue, cette première fois où j’ai rempli mes fonctions en pleine bataille, dans le bruit infernal et l’effroi de la nuit qui tombe et va masquer notre retraite. »

 

Malgré l’abomination, les privations, malgré la boue, l’épuisement, le jeune homme « ne perdait pas de vue (ses) études médicales ».

« Et, même, dès 1915, note-t-il dans son carnet, je travaillais avec acharnement. Les livres de médecine trouvaient place dans une musette portée en bandoulière, avec les pansements, lors des séjours dans les tranchées. Dans les abris souterrains, plus ou moins précaires, sans chauffage l’hiver, je poursuivais l’étude des matières des 3e et 4e examens, à la lueur d’une bougie ou parfois avec un éclairage d’infortune. J’utilisais l’huile des fonds de boîtes à sardine, avec une rondelle de liège découpée dans un bouchon, et une mèche prélevée dans un bout de ficelle me servait de veilleuse. C’est de cette façon que dans les tranchées, situées en face du Chemin des Dames et plus tard, en Champagne, je préparais les examens. »

 

Il se passera encore bien des batailles, Verdun – « qu’aucun drame, pour ceux qui l’ont vécu, ne peut surpasser » – une captivité, avant qu’Antoine Delattre n’entame le manuscrit de sa thèse. C’est un neuropathologiste parisien, le docteur Lhermitte, rencontré en octobre 1914 alors qu’il venait d’être nommé médecin-auxiliaire, qui lui souffle son sujet: « Les lésions commotionnelles de la moelle cervicale ».

 

« À vrai dire, j’avais pu, durant un court séjour à l’hôpital de Bourges, en octobre 1916, observer quelques cas de commotionnés de la moelle dans un service où se trouvait le docteur Lhermitte. » C’est avec lui, « par correspondance » et « de vive voix, pendant les permissions » que « j’écrivis cette contribution aux lésions nerveuses dont la guerre, hélas, avait provoqué de multiples exemples. »

 

La thèse rédigée, Antoine Delattre obtient signée, le 20 mars 1918, une permission de 15 jours pour aller la soutenir à Paris. Las, le lendemain, une offensive allemande inattendue, près de Meaux, l’oblige à repousser son départ. Le précieux document est rangé dans sa cantine, chargé dans la voiture hippomobile de l’état-major, et envoyé vers le Nord. Huit jours se passent quand le Poilu retrouve le convoi. Or, l’arrivée des Allemands étant jugée imminente, le général ordonne de mettre le feu aux bagages des officiers du bataillon, allant jusqu’à « montrer l’exemple, en brûlant lui-même ses propres bagages » !

 

Antoine Delattre est dévasté, calculant déjà les efforts qu’il lui faudrait fournir pour tout réécrire. Sans doute le futur médecin, très croyant, y vit-il une grâce de Dieu quand il apprit finalement que la voiture de l’état-major où se trouvait son manuscrit avait été... accidentée et, « demeurée en arrière, sauvée des flammes » !

 

Antoine Delattre présentera sa thèse, avec succès, le 11 juillet 1918. Et, six ans après son départ sans qu’il ait pu lui dire au revoir, il reverra sa fiancée Agnès, trois jours seulement avant leur mariage, le 11 janvier 1919.

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REPORTAGE: Nouvelles du front I

 

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Nous devons revenir sur le devant des champs de batailles dans l'Ouest et de voir comment s’en tirent les Alliés pendant le premier trimestre, voir le mois d’avril. Vous vous souviendrez que dès novembre 1914, les armées rivales se faisaient face dans les tranchées qui s’étendaient sur ​​presque 800 km, de la mer du Nord à travers les plaines de Flandre, à travers le bassin houiller du Nord de la France, ainsi que les hauts, les bas du Val d'Oise, les hauteurs de l'Aisne, à travers la forêt d'Argonne en Lorraine, le long de chaque vallée haute des Vosges, en passant par l'Alsace à portée de vue des neiges alpines. Les tempêtes de l'hiver avaient mis fin aux opérations à grande échelle, mais pas un jour de passé sans un duel d'artillerie ou des attaques locales.

 

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Quand on a demandé au général Joffre pour décrire ses opérations pendant les mois d'hiver, il a répondu, "Nous sommes là pour grignoter sur eux." Il n’était pas encore assez fort pour percer les lignes allemandes sur une grande échelle, même si le temps l'avait autorisé à le faire.

 

Sa politique était de porter vers le bas les Allemands en provoquant des attaques dans lesquelles ils étaient susceptibles de perdre plus d'hommes que les Alliés. Vous savez que les Allemands croient en l’attaque, et qu'ils considèrent comme la meilleure forme de défense. Dans la guerre moderne, les attaquants perdent toujours plus d'hommes que les défenseurs.

 

 

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Penchons-nous un instant sur la position des Allemands dans le mois de Janvier. Ils avaient envahi la Belgique et ils tiennent une partie très précieuse de Nord de la France, mais sinon, ils avaient fait beaucoup d'erreurs, et n’avaient pas réussi à accomplir ce qu'ils avaient prévu de faire.

 

Ils avaient visé Paris, mais n’étaient jamais arrivés là; ils avaient tout tenté pour atteindre les ports de la Manche, mais n’en avaient pas capturer; ils avaient voulu une guerre courte, mais ils sont désormais confrontés par une longue lutte.

 

 

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Chaque jour, les Alliés ont apporté de nouvelles troupes sur le terrain et faisaient combler leurs nombreuses lacunes. Pendant ce temps, les Allemands, par leur traitement brutal des pauvres gens qui étaient tombés entre leurs mains, avaient perdu la sympathie de tous les pays civilisés.

 

L’Allemagne était maintenant au sommet de sa force sur le terrain. Il a été calculé qu'elle perdait quelques 260 000 hommes chaque mois, et que le temps passé, elle serait de moins en moins en mesure d'apporter des réserves avec lesquelles réparer le gaspillage de la guerre. Les experts ont déclaré que d'ici la fin de l'année, ou par la fin de la Janvier suivant (1916), l'approvisionnement en réserves allemandes échouerait, les armées dans le terrain devraient alors commencer à diminuer en nombre et comme en qualité.

 

 

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D'autre part, les Alliés n’avaient pas encore fait venir le plus gros de leur force possible. Les nouvelles armées britanniques, qui avaient été en formation depuis Septembre, seraient prêts au printemps. La France a entamé la formation d'au moins trois nouvelles armées, et les Russes espère être en mesure d'équiper leurs troisième et quatrième millions de soldats et les envoyé sur les fronts en Avril. De grands efforts ont été déployés par les Alliés pour augmenter leur artillerie et il était prévu que dans le début de l'été, ils seraient en mesure de frapper un coup décisif.

Dans ces circonstances, il était de l'intérêt de l'Allemagne de gagner pendant les premiers mois de l'année.

 

 

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Il a été pensé par les Alliés que le grand effort allemand serait fait dans l'Ouest, mais, ils se sont trompés. Les Allemands lancent leurs principales attaques contre les Russes, qui par le milieu de l'année ont vécu si cruellement le défaut dans les munitions qu'ils ont été forcés de prendre leur retraite vers l'est de la Vistule sur environ 300 km et grâce à ce malheur, la « grande poussée » des Alliés à l'Ouest, a dû être reportée.

 

 

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Voyons maintenant ce qui s’est réellement passé à l'Ouest au cours de Janvier et Février dans le secteur BEF. vous savez déjà que, jusqu'à ce que les nouvelles armées des Alliés soient prêtes à prendre le terrain, les gros canons et des obus a été grandement augmenté.

 

Telle étant la politique des Alliés, on ne serait attendre à entendre de grandes batailles. L'histoire des combats au cours de Janvier et Février est le record de petites choses- « une dune a gagné l'est de Nieuport, une tranchée ou deux près d'Ypres, un coin d'une briqueterie près de La Bassée, quelques centaines de mètres près d'Arras, une ferme dans l'Oise, 2 km en Champagne Nord, un taillis dans l'Argonne, un monticule sur la Meuse, qui fait partie d'un bois sur la Moselle, certains des hauts vallons dans les Vosges, et un village ou deux en Alsace.

 

 

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Une caricature publiée dans un journal comique allemand en Janvier a montré deux officiers du personnel français de mesurer l'avance de la journée avec un mètre dépliable. Nul doute que les gains étaient de petites tailles, mais nous devons nous rappeler que notre but n’était pas tant de gagner du terrain à prendre qu’a faire payer à deux millions d'Allemands détenant les tranchées, de les mener proche de l'épuisement, à les faire périr.

 

Au cours de Janvier, les Allemands ont bombardé farouchement les principaux centres urbains dans le peu de Belgique sur laquelle le roi Albert régnait encore.

 

Le poids allemand repose sur les dunes bordant la mer et de leurs gros canons qui ont Nieuport à leur merci. Le 28 Janvier, les Alliés ont attaqué la Grande Dune, qui se trouve juste à l'est de Nieuport, et ont réussi à gagner une bonne position à partir de laquelle ils pourraient balayer la rive est de l'Yser et de protéger leur propre aile gauche. Rien d'autre d' importance qui s’est passé dans cette section pour les deux prochains mois.

 

 

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Sur le saillant d'Ypres, les tranchées ont été prises et reprises au cours de Janvier et la première quinzaine du mois de Février. Le dernier jour de Février, c’est le régiment Princess Patricia Canadian Light Infantry de se distinguer dans une petite affaire brillante. Ce régiment, qui se composait presque entièrement de vieux soldats, dont beaucoup possédaient les médailles pour service de la guerre précédente, avait été équipé par M. Hamilton Gault de Montréal. Le lieutenant-colonel FD Farquhar a été nommé colonel, et le fondateur du régiment est devenu commandant en second, avec le grade de major. Le régiment a été nommé d'après la princesse Patricia, la plus jeune fille du duc de Connaught, alors gouverneur général du Canada.

 

 

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L'anniversaire de l'empereur d'Allemagne se produit le 27 Janvier, et ses soldats étaient impatients de lui présenter un succès afin de commémorer l'événement. A l'est du hameau de Cuinchy, au sud du canal, un quartier marqué "Brickfields." Encore plus à l'est , on observe un triangle de terrain délimitée par trois lignes de chemin de fer. La 3ème Brigade britannique tenait un fort saillant dans ce quartier. Sa gauche reposait sur ​​le canal, son centre a été poussé vers l'avant vers le « triangle de fer », et son droit était sur ​​la route allant de Béthune à La Bassée.

 

 

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Tout le sol était couvert de vieux fours et des cheminées, et quelques centaines de mètres derrière notre première ligne, nous avions construit un gros abri de briques.

 

Le 24 Janvier, les Allemands ont bombardé notre position, espérant briser la serrure du canal et ainsi inonder nos tranchées. Vers six heures le lendemain matin, un déserteur allemand est venu dans nos lignes et nous a prévenu qu'une attaque serait faite dans environ une demi-heure. Les déserteurs avaient si souvent dit et contés des faits semblables que nous avons pris aucun avis de lui.

 

 

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L'homme, cependant, avait dit à la vérité, et la demi-heure s’était à peine terminé quand un énorme bombardement a commencé. Nos tranchées de première ligne, ont été soufflées et avant que les dommages puissent être réparé, les Allemands jetèrent en avant un grand nombre d'hommes pour une attaque. Après une lutte sévère, dans laquelle nos hommes ont utilisé la baïonnette avec beaucoup d'effet, ils ont été forcés de se replier dans les briqueteries. Le London Scottish et le 1er Cameron, avec le reste des Coldstream et Scots Guards, ont reçu l'ordre de tenir jusqu'à la deuxième ligne.

 

 

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Ses troupes se sont battus et ont punis sévèrement les Allemands avec leurs fusils et à la mitrailleuse mais, si nombreux étaient les assaillants qu'ils ont réussi à obtenir au milieu des piles de briques et dans les tranchées de communication, de garder un semblant de tête de pont, et même plus à l’ouest.

 

 

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Les renforts bien nécessaires ont été poussés en avant et une heure après, une contre-attaque a commencé. Ensemble avec les Français sur leur droite, nos troupes avançaient , courses rapides, se mettre à couvert derrière des piles de briques ou couché sur le sol détrempé, ils ont bien progressé sur les flancs, mais le centre ne pouvait avancer. Tard dans l'après-midi, un autre bataillon a été envoyé comme soutien et la lutte a continué toute la nuit.

 

 

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Au matin du 26, nous avions franchi l'ennemi entre le gros abri et nos tranchées, et nous avions partiellement récupéré le terrain perdu dans la matinée. Les Allemands avaient payé un lourd tribut pour leur gain minime. Cinquante-trois prisonniers ont été capturés, et plus d'un millier de morts allemands jonchaient les briqueteries.

 

 

 

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Pendant ce temps, un combat tout aussi grave se passait au nord du canal. Les Allemands ont lourdement bombardé le village convoité de Givenchy que nous avions tenue depuis la deuxième semaine d’Octobre précédent. à 8h15, ils sortirent de leurs tranchées, passèrent sur nos tranchées de première ligne et ont fait irruption dans le village, où une lutte acharnée fit rage dans les rues et dans les maisons pendant plus d'une heure.

 

 

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"Nos hommes », dit un témoin oculaire, « dans de nombreux cas, se sont battus à coups de baïonnettes dans leurs mains, et même assommèrent beaucoup d'Allemands avec leurs poings. On raconte l'histoire d'un homme qui fait irruption dans une maison tenue par huit Allemands. Il en tua quatre à la baïonnette et captura le reste ».

 

 

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Cinq fois séparés, les Allemands ont attaqué le coin nord-est de Givenchy, mais à chaque fois ils furent repoussés avec de grandes pertes. "Dans l'ensemble," continue le témoin oculaire, "le 25 Janvier a été un mauvais jour pour l'ennemi dans cette partie de leur ligne." Le cadeau d'anniversaire allemande au Kaiser était un tas de sa propre mort.

 

 

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les dix prochains jours, la lutte continue. Le 29, les Allemands attaquaient de nouveau au sud du canal, et ont essayé d'entrer dans le gros abri au moyen d'échelles mais ont été battus avec des pertes sévères. Le 1er Février, très tôt le matin, les Coldstreams ont été chassés de leurs tranchées au sud du canal, et deux contre-attaques n’ont pas pu les récupérer. Comme la lumière s’éclaircit, notre artillerie est entrée en action et un tir précis a été maintenu sur les tranchées perdues que les Allemands n’ont pas pu les tenir.

 

 

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A dix heures, cinquante hommes de la 2e Coldstreams et trente hommes des Irish Guards, avec sapeurs transportant des sacs de sable et des barbelés, se précipitèrent, et pas seulement pour récupéré les tranchées perdues, mais saisir l'un des messagés de l'ennemi sur le remblai de le canal. C’est durant cette attaque que Lance-Caporal Michael O'Leary a gagné la Croix de Victoria par un exploit remarquable.

 

 

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"Nos hommes », dit un témoin oculaire, "se sont employés pour prendre de flanc l'une des tranchées ennemies au sud, et ils se frayèrent un chemin le long de lui, jetant des grenades à main, jusqu'à ce qu'ils délogent les Allemands sur une longueur considérable. Nous avons donc solidement établi une bonne position sur la berge du canal et dans les tranchées adjacentes. Pendant l'action, nous avons capturé quatorze prisonniers et deux mitrailleuses et également de nombreux blessés. Nos pertes n’étaient pas graves, mais l'ennemi a beaucoup souffert, surtout de notre feu d'artillerie .... Nos hommes étaient d'excellentes humeur après la rencontre et d’être soulagé un peu plus tard ".

 

 

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Dans la nuit du 5 au 6 Février, l'artillerie britannique et française tourna leurs obusiers lourds sur le « triangle de fer », et a commencé un bombardement féroce. Le boom des canons et le grondement des explosions d'obus ont été clairement entendu à 30 km de là, le bruit était terrible. Un obus de lyddite souffle un corps de maison dans l'air tandis que d'autres, explosant parmi les piles de briques, forgent d’affreux ravages parmi l'ennemi.

 

 

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A 02h15, une attaque a été lancée sur une position forte détenue par les allemands au milieu des piles de briques. Nos colonnes d'assaut se sont précipités sur la position de trois côtés à la fois, et eurent très peu de pertes. Les prisonniers dirent ensuite que le bruit des obus qui éclatent et les épais nuages ​​de poussière qui se reposent, les ont empêchés d'entendre ou de voir nos hommes jusqu'à ce qu'ils soient presque sur eux.

 

 

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D’autres tranchées ont été capturés, et le lendemain, les Allemands ont essayé de récupérer le terrain perdu. Nos artilleurs reprirent les tirs et ont réussi à détruire un de leurs batteries lourdes, c’en était trop pour les Allemands.

 

 

 

 

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Un matin, six fins chevaux arabes se sont égarés, comme par hasard, entre les lignes françaises et allemandes. Les Allemands n’ont pas ouvert le feu sur les chevaux parce qu'ils espéraient les capturer quand ils sont venus assez près de leurs tranchées.

 

Les animaux, cependant, s’éloignèrent à nouveau. Vers la tombée du jour, le lendemain, vingt-quatre nouveaux chevaux arabes sont apparus sur le même terrain. Dans la pénombre les Allemands pouvaient tout juste distinguer les formes des animaux, et de percevoir qu'ils étaient démontés. Ils se préparaient à les saisir quand tout à coup un cri aigu a été entendu, et les chevaux, soulevant leurs talons, galopèrent vers les lignes françaises.

 

 

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Presque immédiatement vingt-quatre formes grises s’élevèrent de terre et se précipitèrent vers la tranchée allemande. Ils étaient Algériens, ils étaient cachés sous les corps de leurs chevaux et ont ainsi obtenu d’approcher près de la ligne allemande. Ils se précipitèrent sur l'ennemi et une lutte furieuse ont eu lieu. Les Allemands dans la deuxième ligne, n’osaient ouvrir le feu de peur de tirer leurs propres camarades.

 

 

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Les Algériens ont réussi à prendre pied dans la tranchée allemande et peu de temps après, des fantassins français se sont précipités à leur soutien. A dix heures du soir une partie de la Grande Dune avait été gagnée.

 

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Le 31 janvier, le 4è régiment de zouaves quitte la région de Bergues – Quaedypre, et, en deux étapes, par Hondschoote et Furnes, gagne la région des Dunes. Avec quelle joie, officiers et hommes virent les premiers monticules de sable qui, à leurs yeux, et après l'expérience de Pypegaele et d'Ypres, représentaient surtout des tranchées propres, exemptes de boue et d'eau où l'on pourrait enfin se coucher, dormir.

 

Leur bonheur fut cependant de courte durée; le secteur des Dunes était affecté au 1er régiment de Zouaves. Au 4e, à droite, fut confiée la garde du Polcer entre les Dunes et la route de Lombaertzyde - NieuportVille. La fameuse Brigade de marins de l'Amiral Ronarc'h continuait la ligne vers Saint-Georges et Rarnscapelle.

 

 

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Dans la nuit du 4 au 5 février, après avoir traversé Nieuport en ruines, deux bataillons du régiment, les 3e et 11e prenaient possession de leur nouveau domaine.

 

 

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Sous un ciel bas, gris, délavé, s'étend une plaine monotone que ponctuent quelques rares maisons de maraîchers; elle s'allonge toute unie, sans arbres, sans rien qui arrête la vue entre la Dune et l'inondation tendue par les Belges dans leur retraite. Le sol en est spongieux, tout imprégné d'eau; on ne peut creuser, et de fait, aucune tranchée n'existe. Les organisations défensives se réduisent à un parapet fait de sacs de sable, à peine assez épais pour arrêter les balles, et derrière lequel on doit circuler courbé en deux.

 

Pas de parallèles de soutien, pas d'abris : le secteur est neuf, il faudra l'organiser; voilà du travail pour de longs mois !

 

 

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Les cantonnements de repos de Coxyde-Plage et du Camp de Mitry, près d'Oost-Dunkerque se présentent mieux et ceci compensera cela. Coxyde surtout, avec ses villes, ses magasins, sa population sympathique, sa belle plage d'où l'on peut jouir du spectacle sans cesse varié de la flotte anglaise montant la garde devant la côte Belge, deviendra le séjour de prédilection des Zouaves, une sorte de petit paradis où ils reviendront périodiquement, toujours avec la même joie, reprendre leurs flâneries au bord de la plage, les promenades à la Panne, la partie de football ou l'intrigue interrompue.

 

 

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Ce fut dans la nuit même de leur prise de possession du Secteur de Lombaertzyde que les Zouaves firent connaissance avec les « Minens » allemands. Les effets en étaient terribles, extraordinaires; des portions entières de parapet disparaissaient, emportées, balayées par le souffle puissant de l'engin; les hommes atteints étaient broyés, déchiquetés. La nuit venue, les morts enterrés, il fallait fiévreusement, sous les balles de mitrailleuses, remplir, amonceler les sacs de terre, boucher les brèches et le lendemain de nouveau assister impuissant à la démolition du travail si péniblement fait la veille.

 

 

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Dans cette lutte d'usure, entre les Boches qui démolissaient et les Zouaves qui voulaient organiser, ceux-ci finirent par avoir le dessus; petit à petit, en dépit des torpilles, l'épaisseur du parapet augmenta, il fut surélevé, doublé d'un parados, garni de pare-éclats; des dépôts de munitions apparurent, une seconde parallèle était même en voie d'achèvement.

 

 

 

tout liens seront dans le dernier reportage sur les nouvelles du front

 

Bonne lecture :jap:

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REPORTAGE: Nouvelles du front II

 

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Nouvelle du front sur main de Massiges, (30 km à l’est de Reims)

Du côté Allemand :

2 février 1915 :

On prépare l’attaque de la côte 191 (occupée par les Français depuis le 15 septembre 1914)

3 février 1915 :

Assaut sur les hauteurs près de Massiges et la côte 191.

A 6 h00, début du feu concentré d’artillerie et de mines sur la position française ; pause à 11 h 30.

A 12 h 00 précises, explosion des mines.

 

La terre tremble et branle comme lors d’une explosion volcanique ou d’un tremblement de terre. Le ciel s’obscurcit.

Des morceaux de craie, de sable, d’argile, sont projetés jusqu’à 100 m de haut.

Sur la côte 191 apparaissent deux énormes entonnoirs, profonds de 20 à 30 m.

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Immédiatement après les explosions, les troupes d’attaque s’élancent des tranchées et pénètrent dans les positions françaises en contournant les profonds entonnoirs.

 

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De nombreux Français épouvantés, qui ont survécu aux explosions, courent vers les hommes du 80e.

Parmi les prisonniers se trouvent beaucoup de Parisiens, qui rapidement entament une conversation animée avec les Allemands en fumant une cigarette.

Par les déclarations des prisonniers, on apprit que les Français avaient également rempli leurs fourneaux de mines et voulaient les faire sauter dans l’après-midi.

Ceci explique l’effet terrible des explosions : les mines françaises avaient sauté en même temps que les Allemandes.

 

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La prise d’assaut de la côte 191 était d’une grande importance tactique.

De là on dominait ou on surveillait la vallée de la Tourbe, toutes les positions françaises du secteur et l’ensemble de l’arrière pays.

(Historique Allemand-Les combats pour la côte 191, Massiges)

4 février 1915

Le champ de bataille présente un aspect épouvantable. La plupart des tranchées se sont effondrées sous l’effet des secousses provoquées par les explosions, partout gisent des centaines de morts, des masses de fusils, de matériel, de munitions.

(Historique Allemand-Les combats pour la côte 191, Massiges)

 

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Pour les seules journées du 3 et 4 février 1915, à la Main de Massiges, les 2 régiments coloniaux engagés dans ces combats ont perdu la moitié de leur effectif soit 41 officiers et 2135 hommes.

Sur le front de Champagne, Le général Rouquerol évaluera les pertes pour la IVe armée pour les mois de décembre, janvier, février et mars à 25 000 hommes.

Les raisons invoquées seront le manque d’instruction de la troupe dans l’emploi des grenades, les liaisons incertaines entre l’infanterie et l’artillerie, l’insuffisance du ravitaillement de l’artillerie lourde, l’épuisement des combattants, et pour finir, la saison.

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Lettre du père de Raymond Bonnenfant, 21 ans, soldat au 21e RIC. Blessé et fait prisonnier, il décédera le 10 février 1915 à l'hôpital allemand de Vouziers. Sa famille restera sans nouvelles jusqu'en avril 1915.

Chers enfants,

Nous venons de recevoir que Raymond est disparu depuis le 3 février au combat de Massiges

Nous sommes dans la désolation.

Adieu à tous

P. Bonnenfant

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Le bien émouvant témoignage d’un soldat du 8e RIC qui écrit à la famille de son ami Joseph Igou, décédé au Cratère (côte 191) lors de l’attaque du 3 février. Ils ont partagé l’insoutenable fraternité de la Guerre de 14.

Cher Monsieur Vigne

Si je vous écris, c’est pour m’acquitter d’une mission que m’avait confié mon regretté ami.

J’ai peut-être un peu tardé, mais vous comprendrez aisément qu’il est particulièrement douloureux pour moi d’accomplir une telle mission et en effet, je ne puis le faire sans avoir les larmes pleins les yeux car c’était mon meilleur ami.

Un peu avant les combats du 28 Décembre, ma compagnie recevait l’ordre d’enlever un petit poste Allemand.

Je voyais cette opération difficile sinon impossible.

Je me disais moi-même cette fois-ci ça y est, tu vas y rester. J’accours voir mon ami Joseph.

Je lui donne tout ce que j’avais sur moi et je lui dis :« si je ne reviens pas tu feras parvenir tout ceci à ma femme » , et avant de se quitter on s’embrasse non sans émotion.

Quelques jours après, on était à Hans au repos, quand on nous apprend qu’on devait prendre l’offensive (attaque du 28 Décembre). C’est là qu’avant de partir, il me fit la recommandation suivante :

« Si je ne reviens pas » me dit-il, « tu écriras à mon cousin Alphonse Vigne ».

« Tu lui diras » (tout à coup je le vis pleurer et laisser tomber ce mot « qu’il n’abandonne jamais ma Mère ».

Puis il reprit :

« et sur la lettre, tu mettras dans quelles conditions l’accident m’est arrivé »

Mais cette fois ne devait pas être pour mon ami l’heure de sa fin.

Chaque fois qu’on était au repos et qu’on remontait aux tranchées, Il me répétait toujours : « tu sais Gabriel, s’il m’arrive quelque chose, même recommandation ».

Voici maintenant dans quelles conditions il a été tué d’après les renseignements que j’ai recueilli auprès d’un témoin de l’accident, seul rescapé.

Le trois Février de neuf à dix heures du matin, ils se trouvaient dans une tranchée…de repos au cratère ( !) Joseph venait de changer de petit linge. C'est-à-dire chemise, tricot , chaussettes etc.

Et il dit ceci : « maintenant je me sens bien, je vais écrire ».

A peine avait-il prononcé ces mots qu’il tombe dans la cabane un gros obus de 210.

Joseph n’était plus. Ce projectile avait tué cinq hommes il en avait blessé quatre et un seul s’est échappé.

D’après ce dernier, la mort de ces cinq héros a été foudroyante, c’est vous dire que Joseph n’a pas souffert.

Je n’ai appris sa mort que le quatre Février quand j’ai rencontré sa compagnie à Courtemont cela m’ a fait beaucoup de peine de ne pas l’apprendre le jour même car j’aurai voulu l’enterrer moi-même et y planter une petite croix pour repérer son tombeau.

Et maintenant , vous Madame Igou, la mort héroïque de votre cher fils doit vous consoler puisqu’il a succombé au poste d’Honneur en luttant pour la France.

Je ne veux pas dépeindre ici ce qu’était mon cher ami parce qu’il était au-dessus de tous mes éloges, mais laissez-moi vous dire Chère Madame Igou, que Joseph faisait l’admiration de tout ceux qui l’approchaient.

Il possédait l’estime de tous, même de ses Chefs.

Certes on lui avait offert maintes fois les galons de Caporal pour en faire un sous-officier ensuite, mais il préférait laisser les galons pour nos camarades de l’active.

Son courage équivalait à son sang-froid : le soir de l’attaque du 28 Décembre, il monta au-dessus de notre tranchée et alla chercher tout près des lignes allemandes, un caporal mitrailleur qui était tombé le matin même, pour le porter dans notre tranchée.

Mais Madame Igou, ce qui doit particulièrement adoucir votre peine, c’est que chaque fois que nous étions à Courtemont, il en profitait pour aller à la messe et y faire la communion.

Je l’ai vu souvent aller s’agenouiller particulièrement à la chapelle de St Joseph et faire sa petite aumône. Ah quelle belle âme dans le ciel.

Cependant chère Madame, je ne doute pas du terrible coup droit que ce grand malheur a porté à votre cœur de mère, ce cœur bien souvent meurtri et si re-meurtri encore par la perte cruelle de votre fils adoré.

Chère Madame Igou et cher Monsieur Vigne, je prends une large part au terrible malheur qui vous frappe.

Puisse Dieu vous consoler et adoucir vos souffrances.

Gabriel Gazay

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A propos des pieds gelés: une importante découverte du Dr Témoin

Dans le Figaro du 3 février 1915

Depuis le mois de novembre, le nombre des soldats envoyés du front aux hôpitaux parce qu’ils ont les pieds gelés, – qu’il gèle ou non, – est si considérable que le docteur Témoin, de Bourges, s’est demandé si ces soldats souffraient bien en réalité de gelures.

Il les a examinés attentivement et il a fait une découverte qu’il s’empresse de communiquer à l’académie : ces soldats n’ont jamais eu les pieds gelés !…

De quoi souffrent-ils donc ? Le docteur Témoin est arrivé à la conclusion qu’ils sont atteints de gangrène par arrêt de la circulation du sang, dû à la compression.

Le froid peut jouer un rôle, il est vrai, en favorisant l’accident ; mais il n’est que facteur secondaire. Les agents responsables sont les bandes jambières, les chaussures et l’eau.

Sous l’influence de l’eau, les bandes compriment le bas de la jambe, ralentissent la circulation en retour, le pied gonfle et, en même temps, la chaussure rétrécit.

Gelure ou arrêt de la circulation aboutissent au même résultat. Mais la distinction est de la plus grande importance, car si on ne peut empêcher la gelure, il est au contraire facile de supprimer la contriction de la jambe et du pied.

Et le docteur Témoin indique ces deux moyens d’enrayer un mal qui devient un danger et qui diminue le nombre de nos combattants : supprimer les agents de contriction et forcer les hommes à se déchausser assez souvent ; par surcroît, diminuer, si possible, le séjour dans les tranchées de première ligne.

Sur proposition des docteurs Pozzi, Quénu, Monod et Schwartz, l’Académie, à l’unanimité, décide de transmettre au ministre de la guerre l’intéressante communication du docteur Témoin.

On passe ensuite à la discussion de la récente communication du docteur Delorme sur les blessures de guerre.

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« Notre succès des Éparges », L'Action française, vendredi 26 février 1915.

Nos soldats lisent les journaux, publiée dans le Matin du 3 février 1915

L'investissement de Verdun a toujours été l'un des objectifs de l'état-major allemand. Il y a employé de grands moyens.

C'est à l'Est de ce village [des Éparges] que sont creusées les premières tranchées allemandes. Sur la crête de la colline, l'ennemi a organisé dans une position très forte, une sorte de grande redoute, bastionnée aux deux extrémités Ouest et Est, et dont la courtine est formée par deux lignes de tranchées.

 

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Cet ouvrage défend les deux cols qui, du village des Combres à la lisière de la Voivre, conduisent, l'un aux Éparges, l'autre à Saint-rémy.

Le village des Éparges est entre nos mains, Saint-rémy a été enlevé aux Allemands par un coup de main, le 9 février. Une progression de notre part dans cette région menace donc la position des Allemands de la forêt de la Montagne et indirectement leur occupation de Saint-Mihiel.

Ainsi s'explique l'acharnement mis par nos adversaires à défendre leur redoute des Éparges.

Notre attaque avait été préparée par une avance méthodique à la sape. Par des boyaux, nous avions cheminé depuis le fond du vallon vers les tranchées ennemies, devant lesquelles des fourneaux de mines avaient été installés.

 

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Le 17 février au matin, le feu était mis aux mines. Une ligne d'entonnoirs bouleversait le glacis, offrant une première protection à nos troupes d'assaut.

Celles-ci attendirent que le canon leur ouvrît la route.

Notre préparation d'artillerie particulièrement intense obtint des résultats remarquables. Toutes les défenses accessoires furent détruites ; la rapidité et la précision du tir produisirent en même temps une impression de terreur sur l'ennemi.

Un officier du 8e bavarois fait prisonnier a déclaré qu'il n'avait pu prévenir la panique de ses hommes ; la plupart s'étaient enfuis : presque tous ceux qu'il put retenir furent tués, et lorsque les Français apparurent baïonnette au canon, ils se rendirent. Ils n'étaient plus que vingt-cinq.

 

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Dès que notre artillerie eut allongé son tir, nos troupes d'assaut s'avancèrent vers le bastion Ouest, objectif désigné de l'attaque. Elles avaient occupé d'abord les entonnoirs d'explosion de mine, puis, successivement, la première et la deuxième ligne de tranchées. Tout le bastion Ouest était à nous.

En face du bastion Est, profitant de l'effet de surprise produit sur l'ennemi, nous avions également enlevé une partie de l'ouvrage. Au total, notre gain représentait 500 mètres de tranchées et nos pertes en hommes étaient très minimes.

 

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Dans la nuit du 17 au 18, l'ennemi commença à bombarder les positions qu'il avait perdues. Le 19 au matin, il tenta sans succès une contre-attaque. Dans l'après-midi, le bombardement redoubla d'intensité. L'ennemi avait concentré le feu de plusieurs pièces de 210 et de 150 sur ce point qu'il lui était facile de repérer. Le commandement fit évacuer momentanément le bastion Ouest.

À la fin de la journée, ordre fut donné de reprendre la position. Nos batteries rouvrirent le feu sur les tranchées de l'ennemi avait de nouveau garnies. Puis nos troupiers complétèrent leur succès à la baïonnette par un corps à corps d'une extrême violence.

Dans une seule tranchée, un de nos officiers compta 200 cadavres allemands. Les survivants, vingt-cinq, s'étaient rendus.

 

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La journée du 19 est marquée par cinq contre-attaques allemandes ; la première, dès le matin, la cinquième vers midi. Elles sont toutes, soit enrayées par l'artillerie, soit repoussées par l'infanterie. L'ennemi y éprouve de lourdes pertes.

Le 20 février, nous déclenchons une nouvelle attaque sur le bastion Est. Nous nous emparons d'un bois de sapins où les tranchées allemandes formaient le saillant avancé du bastion. Nous y faisons plus de 200 prisonniers, dont deux officiers. Dans la tranchée, nous trouvons trois mitrailleuses et deux minenwerfer.

Sur la courtine, nous avons également tenté une attaque. Nous perçons la ligne, mais nous ne réussissons pas à nous y maintenir.

Une contre attaque ennemie sur le bastion Ouest n'a pas plus de succès que les précédentes. De nombreux cadavres allemands gisent sur le glacis.

 

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Pendant la nuit, les Allemands jettent des bombes et des pétards pour gêner nos travailleurs qui organisent la position conquise. Le 20 au matin, ils déclenchèrent sur le bois de sapins une attaque massive – la septième – sous le poids de laquelle nos fantassins fléchissent un instant. Mais, par une contre-attaque vigoureuse, ceux-ci reviennent à la lisère Ouest du bois et gagnent les tranchées formant courtine entre les deux bastions une longueur d'une centaine de mètres.

 

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Le 21, nous repoussons encore une contre-attaque allemande – c'est la dernière – l'ennemi est manifestement épuisé.

Dans une partie de l'ouvrage conquis, nous avons enterré les cadavres allemands. On en a déjà enseveli trois cents. Il en reste au moins autant autour de l'ouvrage et sur les pentes ; jusqu'à Combres, on en aperçoit encore.

Les pertes ennemies peuvent être évaluées à trois mille hommes ; soit la moitié des effectifs engagés.

 

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Au cours de ces combats se sont affirmées la maîtrise de notre artillerie et les incomparables qualité offensive de notre infanterie.

Après cinq mois de tranchées, celle-ci n'a rien perdu de sa bravoure et de son entrain ; mais elle a appris à être prudente et manœuvrière et l'efficacité de notre artillerie lui donne une confiance qui est un des meilleurs éléments du succès, la parfaite liaison.

Ce résultat est à l'honneur du commandement. Il a préparé avec méthode et lancé avec énergie une attaque qui nous a assuré une position avantageuse, en même temps qu'un réel ascendant moral sur l'adversaire.

 

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« Une commande de 500 000 rasoirs », Le Petit journal, 16 février 1915.

 

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Le consortium des couteliers de Thiers vient de recevoir une commande de 500 000 rasoirs. L'origine en est intéressante et vaut la peine d'être contée.

On sait quel souci de correction nos amis de l'armée britannique apportent dans leur tenue et l'on peut affirmer que chaque soldat a dans son sac, sinon son bâton de maréchal, du moins sa pair de rasoir.

Or, nos alliés se sont aperçus que la plupart des instruments de leurs trousses de toilette provenaient de maisons allemandes et portaient la marque « Made in Germany ». D'un commun accord, pendant la traversée, ils ont jeté tous leurs objets de provenance germanique.

C'est pour combler les vides ainsi faits qu'on a résolu de s'adresser aux coutelleries françaises de vieille réputation et voilà comment le consortium des couteliers de Thiers remporte une des premières de ces victoires industrielles que l'avenir réserve aux maisons françaises.

 

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à suivre

 

bonne lecture

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Pas mal cette histoire de rasoir....

 

 

oui, c'est pour cela que je l'ai mis, par contre, j'ai pas trouvé de photo du rasoir

 

alors, j'ai mis celui du couteau qui avait été aussi commandé en 1915, on peut supposer qu'ils se rasaient avec ;)

 

cause de ma panne d'ordi il y a quelques mois, je vais mettre un peu plus de témoignages (dont un qui va surprendre tout le monde) et des reportages

pour rejoindre mai 2015 dans les circonstance de 1915

 

certains seront durs à lire, pour qu'il y aura des spoilers, désolé

 

A+

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Fa-Bu-Leux....................................http://staticclub.caradisiac.c [...] gif?f-ed=1

 

 

ouais, c'est mon topic préféré avec celui des tracteurs

 

si tu reviens dès le début, tu vas apprendre beaucoup de choses, ça, c'est promis :jap:

 

voilà un autre topic tenu par un type génial, là, tu vas savourer :lol:

 

Le Topic des engins blindés (Index en page 1)

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