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Le Topic des engins blindés (Index en page 1)


jensen
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Messages recommandés

SKODA LT vz.35 : Une bonne opportunité, surtout pour les allemands... :oops:

 

 

 

 

 

 

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Beaucoup l'ont oublié mais la Tchécoslovaquie avait une excellente réputation dans le domaine mécanique depuis la fin du XIXème siècle (et ce même si elle était alors intégrée au vieillissant Empire Austro-Hongrois sous le nom de Province de Bohême).

 

En effet des firmes comme CKD (Ceskomoravska Kolben Danek), Avia ou Skoda n'avaient strictement rien à envier aux fleurons de l'industrie occidentale dans le domaine tant de l'automobile, de l'aéronautique que du ferroviaire par exemple. :o

 

Ajoutez à cela une excellente réputation d'aciéristes et vous comprendrez que les Tchèques furent durant la première partie du XXème siècle des interlocuteurs pour le moins reconnus dans le domaine des engins à vocation militaire.

 

Depuis la fin du premier conflit mondial ce pays né sur les décombres de la guerre exporte des blindés un peu partout dans le monde, allant même jusqu'à signer des contrats au Pérou ! :oui:

 

En 1934 les bruits de bottes venant du grand voisin allemand forcent le pouvoir en place à demander la conception et la réalisation d'un char léger moderne.

 

Skoda se met à l'ouvrage et présente 2 prototypes nommés S-11 dès 1935.

 

Pour l'époque, s'ils ne sont pas à proprement parler "révolutionnaires" avec leur blindage riveté non incliné la disposition mécanique de l'engin est intéressante avec son 4 cylindres en ligne à essence (qui accepte aussi un mélange d'alcool) Skoda T11 de 8,6 litres refroidi par eau installé à l'arrière et qui entraîne des barbotins placés au même endroit : Fini l'arbre de transmission qui traverse la chambre de combat pour rejoindre une boite de vitesse placée à l'avant ! :bien:

 

 

Le moteur Skoda et l'ensemble de la transmission lors d'une restauration en 2006.

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Les 153 litres de ses deux réservoirs lui autorisent une autonomie de 195km environ.

 

Malgré quelques problèmes de fiabilité la production est lancée en 1936 pour fournir l'armée nationale mais aussi d'éventuels clients export.

 

Nous sommes devant un char léger de 10,5 tonnes mesurant 4,90m de long, 2,15m de large et 2,20m de haut baptisé LT vz.35 (Lehty Tank Vzor.35).

 

Son moteur développant 120cv à 1800Trs l'entraîne à 34km/h sur route et 16km/h en tout-terrain.

 

 

 

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Au chapitre des innovations on se doit de noter la présence à bord d'un système d'assistance à air comprimé agissant sur la direction, les freins et le passage des rapports.

En effet la boite de vitesses mécanique (6 rapports avant et 6 arrière) Praga-Wilson-Skoda est totalement assistée et donne au pilote un confort de conduite qui est sans doute à cette époque unique au monde, d'autant qu'un système de présélection prépare automatiquement le rapport supérieur au passage des vitesses, le pilote n'ayant plus qu'à actionner l'embrayage pour qu'il s'enclenche ! :sol:

 

 

Un des prototypes monte sur un camion, on remarque le débattement de la suspension.

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L'équipage est initialement de 3 hommes : Pilote, radio-mitrailleur et "chef de char-pourvoyeur-tireur" dans une tourelle qui reste à rotation manuelle... :bah:

Ce dernier n'est clairement pas à la fête et, comme sur les chars français du moment, serait vite dépassé par l'ampleur de la tâche si une situation de combat apparaissait.

 

Pourtant la tourelle serait assez vaste pour accueillir un assistant (de taille modeste), mais le constructeur semble avoir privilégié la dotation en munitions.

 

Le pilote est à droite (la Tchécoslovaquie roule encore "à l'anglaise" à cette époque, tout comme l'Autriche et la Hongrie d'ailleurs) et reçoit ses ordres via un réseau de 3 lampes de couleur qui s'allument en fonction des demandes du chef de char (il n'y a pas d'interphone à bord).

 

 

 

Un Lt vz.35 "toutes mitrailleuses dehors".

Ces armes de conception locale tiraient des munitions de 7,92mm, de cette façon les Allemands ne seront pas dépaysés...

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L'armement se compose d'un canon Skoda vz34 de 37mm approvisionné à 78 coups (en général 24 perforants et 54 explosifs) doté d'un système hydraulique qui permet au tube de garder toute sa précision malgré la puissance du recul lors du tir et de deux mitrailleuses zb.35 de 7,92mm (une en monte coaxiale et l'autre dans le glacis montée sur rotule) avec 2700 coups disponibles.

 

La vitesse initiale des obus est de 790m/s ce qui leur permet de percer 37mm de blindage incliné à 30° à une distance de 100m, 31mm à 500m et même encore 22mm à 1500m.

 

Pour l'époque nous sommes parfaitement "dans la norme". :jap:

 

 

Photographie prise probablement fin 1938/début 1939.

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Le blindage en acier riveté est d'une épaisseur variant entre 8 et 25mm (8mm pour le toit et le plancher, 15mm pour les flancs et l'arrière et 25mm pour l'arc avant et la tourelle), là aussi il n'y a rien de révolutionnaire mais l'engin est dans la bonne moyenne du moment.

 

Le train de roulement est assez inspiré des productions britanniques des années 20 (en particulier celles de Vickers) avec leurs 8 galets de roulement regroupés en Bogies et suspendus à l'aide de ressorts à lames semi-elliptiques.

 

A ce niveau l'endurance de cet organe est purement et simplement extraordinaire pour l'époque puisque le LT vz.35 est capable de parcourir AU MOINS 5000km sans avoir besoin de changer galets de roulement ou chenilles ! :bien:

 

Les capacités de franchissement sont bonnes, avec le passage d'une tranchée ouverte jusqu'à 2,20m de large et d'un obstacle vertical de 0,80m.

Une pente de 30°, tant en franchissement qu'en dévers, ne l'arrêtera pas.

 

 

 

 

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Le LT vz.35 n'a pas de capacité amphibie mais passe une coupure humide de 0,90m sans la moindre préparation.

 

Il est commandé par l'armée Tchécoslovaque à 298 exemplaires, mais la réputation de sérieux et de qualité de la firme lui permet d'attirer l'attention de nombreuses nations :

 

-La Roumanie, qui en commande 126.

 

 

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-La Yougoslavie, intéressée par l'engin mais à condition de l'équiper d'un autre canon et d'un moteur Diesel, l'affaire n'ira pas plus loin... :bah:

 

-La Grande-Bretagne, consciente de ses insuffisances en matière de blindés, qui souhaiterait en acheter 100 puis acquérir une licence de production avec la firme Alvis pour au moins 100 autres chars !

La commande Roumaine à honorer rapidement ne permettra pas à Skoda de répondre favorablement à la demande du Foreign Office...

 

-L'URSS était prête à acheter cash l'un des prototypes, mais les tchèques "soupçonnèrent fortement" les Soviétiques de vouloir le copier (drôle d'idée... :ddr: ), ils seront même contraints de faire garder jour et nuit l'exemplaire de démonstration et préférèrent ne pas donner suite à l'histoire. :hihi:

 

En mars 1939 le pays est envahi sans combats par l'Allemagne Nazie à la suite des déplorables Accords de Munich de 1938, année où la Grande-Bretagne et la France pourtant liées à la Tchécoslovaquie par un traité d'assistance "baisseront le pantalon jusqu'aux chevilles" afin de "sauver la paix"... :pfff:

 

Le pays disparaît alors pour devenir le Protectorat de Bohême-Moravie, seule la Slovaquie (qui n'est plus qu'un état-croupion inféodé à Berlin) subsiste.

 

Les chars dont les livraisons viennent juste d'être honorées sont répartis de la façon suivante :

 

-219 pour l'Allemagne sous le vocable de Panzerkampfwagen 35(t)

-79 pour la Slovaquie

 

Les 10 exemplaires commandés par... L'Afghanistan pourtant tous construits ne seront jamais livrés et seront cédés par l'Allemagne à la Bulgarie.

 

Pour le Troisième Reich l'arrivée dans ses effectifs de plus de 200 chars récents est à la limite de la bénédiction, la Wehrmacht n'ayant à cette époque qu'une poignée d'engins vraiment modernes (plusieurs dizaines de Pz.III aux problèmes récurrents de suspension et environ 220 Pz.IV plutôt à considérer comme des chars de présérie), elle va donc s'empresser de les modifier par le rajout d'un poste de radio FuG national et surtout par la présence à bord d'un quatrième homme ayant fonction de chargeur (et ce au détriment de la capacité d'emport en munitions).

 

Ils seront utilisés dès septembre 1939 pour l'invasion de la Pologne où ils se comporteront bien.

 

 

Dans les rues de Radom en septembre 1939.

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Tous intégrés à la 6.Pz Division ils participent à la campagne de France de mai-juin 1940, on s'aperçoit alors que les pièces détachées commencent à manquer.

 

 

Cet engin se comportera honorablement au combat, mais l'évolution des techniques condamnera son canon de 37mm dès la fin de 1940.

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Remis en état (pour ne pas dire reconstruits) en Allemagne les engins survivants auront pour dernière mission l'invasion de l'URSS juste avant leur remplacement prévu par des engins "nationaux".

 

La tournure des événements obligera les Allemands à les garder en ligne, mais en 1941 le canon de 37mm est totalement dépassé et le blindage riveté de plus en plus dangereux pour l'équipage si touché par un projectile...

 

L'hiver Russe démontrera aussi que le système interne à air comprimé est totalement inadapté aux grands froids.

 

 

La campagne de Russie mettra un terme à la carrière opérationnelle du LT vz.35 dès l'hiver 1941-42.

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Les exemplaires survivants sont alors refondus en engins de ravitaillement ou cédés aux nations alliées, en particulier la Bulgarie déjà équipée de tels engins.

 

Le dernier LT vz.35 en état de combattre est à priori sabordé par l'armée Roumaine en mars 1945.

 

 

Roumanie.

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Ce dernier pays mettra en ligne durant la dernière partie du conflit le TACAM : Un LT vz.35 débarrassé de sa tourelle et doté d'un canon ZIS-3 Soviétique de prise.

Cette pièce de 76mm approvisionnée ici à 30 coups avait pour qualité une performance balistique très supérieure à la pièce Skoda d'origine. :jap:

 

 

Le TACAM Roumain : plus un bricolage qu'autre chose... :o

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Fait de bric et de broc (les plaques de blindages qui protégeaient le canon et ses servants étaient des pièces récupérées sur des épaves de chars), on pense que 21 exemplaires de cet hybride Tchéco-Russe verront le jour entre avril et juin 1944, et ce sans faire d'étincelles sur le terrain.

Incapables de faire face à un IS-2, ces engins aux optiques de très mauvaise qualité pouvaient juste mettre hors de combat un T34 à 500m, et encore !

 

La production totale des LT vz.35 sera de 434 exemplaires.

 

De nos jours quelques exemplaires ont survécu (la Bulgarie conservera ses engins en ligne jusque vers 1952), on en trouve en particulier à Lesany (CZ), Sofia (BG), Belgrade (SRB) et Bucarest (RO), cette dernière ville ayant aussi dans son musée des blindés le seul TACAM subsistant au monde.

 

 

Belgrade.

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Vidéo Tchèque avec un exemplaire restauré de A à Z :

 

 

 

 

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:coucou:

 

 

 

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Invité §vik883zR

Encore une fois un super sujet tonton, j'avais commencé à posté mais vraiment tes connaissances filent des complexes.....

Zygomard je confirme "sublime" me semble approprié. ..... même si je trouve que miss France est une chouette fille.....

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Invité §pie367dg

Dis-moi Jensen, si je comprends bien ta prochaine idée de visite ce serait le musée des blindés de Bucarest ?

 

;):p

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Ce n'est pas pour tout de suite... :buzz:

 

Je crois que l'an prochain il y a déjà une destination de prévue. :oui:

 

 

Ouai, mais tout reste faisable.

Et pourquoi pas les deux? :crazy:

 

Au fait, félicitation: 200 pages :bien:

 

Deux photos prises lors de mes vacances.

Magny-Foch_014.jpg

Le représentant du "Foch" de Magny

 

 

Roscoff_014.jpg

Et presque le même, toujours en rade, à Roscoff

 

Article de Jensen sur le Sherman en page 27

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Invité §wit375IU

impressionnante cinématique du jeu vidéo War Thunder, un simulateur de vol de combat en mode free to play multijoueur . Durant plus de 3 minutes, cette vidéo nous plonge au cœur d'une bataille de la Seconde Guerre Mondiale, lors de l'avancée des troupes allemandes en direction de Moscou au cours du mois d'octobre 1941. La chanson est une reprise du titre "Do not hurry", écrit par le poète russe Yevgeny Yevtushenko et interprété par la chanteuse polonaise Anna German.

presence de chars , c'est pas mal............

 

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Invité guest527

Sham II ou le tank low-cost Syrien :buzz:

 

http://www.theblaze.com/wp-content/uploads/2012/12/Syria-Tank-ShamII.jpg

 

Conçu à partir d’un châssis de vieille voiture diesel, ce tank de fortune est un drôle d’engin de guerre.

 

En effet, ce char que l’on dirait tout droit sorti d’un film de science-fiction est dirigé par une manette de PlayStation !

 

Fabriqué par quelques pros de la mécanique issus de la brigade rebelle al-Ansar en Syrie, ce tank aux allures de char de la Seconde Guerre mondiale possède tout ce qu'il faut pour combattre de manière efficace.

Selon ces mêmes ingénieux concepteurs, un mois aurait suffit à l'assembler :bien:

 

http://i.dailymail.co.uk/i/pix/2012/12/10/article-2245815-166D1D6C000005DC-63_634x379.jpg

 

http://i.dailymail.co.uk/i/pix/2012/12/10/article-2245815-166D1EEE000005DC-460_634x379.jpg

 

Équipé d’une mitrailleuse "lourde" de 7.62 mm et de cinq caméras reliées à l'intérieur de la cabine à des écrans LCD, ce char baptisé Sham II se pilote surtout

et avant tout avec une manette de console de jeu vidéo.

Possédant un blindage de 2,5 centimètres, ce char d’assaut peut ainsi encaisser des tirs ennemis pouvant aller jusqu'à des projectiles de calibre 23 mm.

Véritable arme de guerre à l’esprit très "système D", ce char, dont le coût de fabrication revient à moins de 10 000 dollars (environ 7 600 euros), permet ainsi à ses concepteurs issus des zones contrôlées par les rebelles de la région d'Alep de partir au combat à bord d'un engin totalement improbable.

 

 

Je ne peux intégrer de vidéo depuis mon bureau, cependant vous pouvez voir quelques vidéos de son fonctionnement ici :

 

http://www.huffingtonpost.com/2012/12/10/syria-rebels-playstation-tank-sham-ii-video_n_2272930.html

 

 

 

:o

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Sham II ou le tank low-cost Syrien :buzz:

 

http://www.theblaze.com/wp-con [...] ShamII.jpg

 

Conçu à partir d’un châssis de vieille voiture diesel, ce tank de fortune est un drôle d’engin de guerre.

 

En effet, ce char que l’on dirait tout droit sorti d’un film de science-fiction est dirigé par une manette de PlayStation !

 

Fabriqué par quelques pros de la mécanique issus de la brigade rebelle al-Ansar en Syrie, ce tank aux allures de char de la Seconde Guerre mondiale possède tout ce qu'il faut pour combattre de manière efficace.

Selon ces mêmes ingénieux concepteurs, un mois aurait suffit à l'assembler :bien:

 

http://i.dailymail.co.uk/i/pix [...] 34x379.jpg

 

http://i.dailymail.co.uk/i/pix [...] 34x379.jpg

 

Équipé d’une mitrailleuse "lourde" de 7.62 mm et de cinq caméras reliées à l'intérieur de la cabine à des écrans LCD, ce char baptisé Sham II se pilote surtout

et avant tout avec une manette de console de jeu vidéo.

Possédant un blindage de 2,5 centimètres, ce char d’assaut peut ainsi encaisser des tirs ennemis pouvant aller jusqu'à des projectiles de calibre 23 mm.

Véritable arme de guerre à l’esprit très "système D", ce char, dont le coût de fabrication revient à moins de 10 000 dollars (environ 7 600 euros), permet ainsi à ses concepteurs issus des zones contrôlées par les rebelles de la région d'Alep de partir au combat à bord d'un engin totalement improbable.

 

 

Je ne peux intégrer de vidéo depuis mon bureau, cependant vous pouvez voir quelques vidéos de son fonctionnement ici :

 

http://www.huffingtonpost.com/2012/12/10/syria-rebels-playstation-tank-sham-ii-video_n_2272930.html

 

:o

Très fort d'avoir construit cet engin en plus pas cher et vite fait c'est super mais ...faut pas croiser l'ennemi avec un char moderne sinon :non: :non: :non: :non:

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Invité guest527

Très fort d'avoir construit cet engin en plus pas cher et vite fait c'est super mais ...faut pas croiser l'ennemi avec un char moderne sinon :non: :non: :non: :non:

 

 

ça dépend du char :cyp:

Si c'est un char moderne de la WW1 :lol:

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(modifié)

 

 

 

Jagdpanzer IV : Pas vraiment indispensable mais quand même efficace...

 

 

 

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C'est à l'issue du désastre de Stalingrad fin 1942 que l'Etat-Major de la Wehrmacht décide de l'étude et la mise en service d'un chasseur de chars qui pourrait supplanter les Sturmgeschütz III et qui serait doté d'un blindage plus important et, surtout, équipé du canon à haute vélocité Pak 42 L/70 aussi prévu pour être monté sur le Panther.

 

Il souhaite également remplacer avec ce nouvel engin la fameuse série des Marder, des engins à vocation antichars équipés d'un 75mm mais monté sur des chassis de diverses origines (Pz.II, chenillettes Lorraine capturées et surtout des engins Tchèques de type Panzer 38(t) ) tous dotés d'une casemate haute et ouverte beaucoup trop vulnérable pour leurs servants. :sic:

 

Les travaux d'étude commencent dès février 1943, une maquette en bois est même présentée à Hitler au mois de septembre. :jap:

 

Le canon Pak 42 L/70 étant "réservé" au Panther du fait d'une production insuffisante il est décidé de présenter le prototype définitif avec le canon Pak 39 L/48, une pièce au calibre identique mais moins puissante, elle a par contre pour avantage d'être disponible en quantité.

 

Le char définitif est officiellement présenté en décembre 1943.

Il s'agit d'un engin basé sur le châssis et la mécanique du Pz.IV mais sur lequel a été greffée une casemate fermée à l'inclinaison prononcée afin de faire ricocher les projectiles ennemis.

 

La mise en service de l'engin est prévue pour janvier 1944 sous le vocable de Sturmgeschütz neuer art mit 7,5cm Pak 39 L/48 auf Fahrgestell Panzerkampfwagen IV... :buzz:

(Comme les Germanophones ne sont pas si nombreux ici on va simplifier en Jagdpanzer IV, c'est déjà bien assez compliqué hein ! :D )

 

Son blindage frontal est de 60 mm (80 mm pour le masque du canon) et de 30 mm pour les flancs et l'arrière.

 

Les exemplaires de présérie, appelés Jagdpanzer IV 0-serie sont mêmes équipés d'une casemate frontale aux bords arrondis qui facilitent le ricochet des projectiles, mais un usinage problématique de cette dernière imposeront la construction de plaques soudées à angle droit pour les versions définitives de série.

 

 

Un des tout premiers exemplaires de présérie (O-série) avec sa cuirasse aux bords arrondis et ses deux tapes de tir pour MG-42.

Les versions ultérieures ne conserveront que celle de droite.

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La production du Jagdpanzer IV L/48 débute chez Vomag à Plauen.

 

Il s'agit donc d'un dérivé du Pz.IV équipé du V12 Maybach HL120 TRM à essence refroidi par eau développant 300 ch à 2 600Trs.

Il permet de donner au char une vitesse de pointe sur route de 40 km/h et encore de 18 km/h en tout-terrain.

 

 

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Le réservoir de 470 litres autorise une autonomie de 210 km sur route (moins de 130 en tout-terrain).

 

Cet engin mesure 6,85 m de long, 3,17 m de large et 1,85 m de haut pour un poids de 24 tonnes.

 

 

 

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Ils seront équipés pour la plupart des fameuses Schürzen : Des jupes latérales dont la fonction était de faire détonner les projectiles à charges creuse.

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La pression au sol est de 0,86 kg/m2.

 

Il grimpe des pentes de 30°, franchit une tranchée de 2,20 m, un obstacle vertical de 0,60 m et une coupure humide de 1,00 m.

 

L'équipage est classiquement composé de 4 hommes : Pilote, chef de char, tireur et radio-chargeur.

 

 

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Le canon est approvisionné à 79 obus, en l'occurrence des Panzergranatpatrone 39 (perforants) capables de percer 82 mm d'acier à 1 000 mètres sous une incidence de 60° , l'armement secondaire comprend une mitrailleuse MG-42 de 7,92 mm chargée à 1 200 coups.

Des obus explosifs Sprenggranatpatronen 37 peuvent également être tirés et permettent donc au char de jouer le rôle d'un canon d'assaut en soutient d'infanterie.

 

 

 

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Concernant le canon ce dernier était équipé d'origine d'un frein de bouche, mais la disposition très basse du tube avait pour effet de générer un gigantesque nuage de poussière à chaque tir, rendant non seulement le char repérable à des kilomètres mais gênant terriblement le tireur pour l'acquisition d'autres cibles…

Il fut donc décidé de supprimer purement et simplement cet accessoire en profitant de l'absence de tourelle, en effet cette dernière n'aurait que très difficilement supportée la force de recul supplémentaire générée par l'absence de frein de bouche…

 

 

Le frein de bouche du canon sera vite supprimé par les équipages, la poussière générée par les tirs étant trop gênante.

Par contre le châssis encaissera l'essentiel de la puissance du recul...

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En cours de production le blindage sera renforcé, passant à 80 mm en frontal et 40 mm en latéral, le poids dépassant alors largement les 25 tonnes.

 

La production cesse en novembre 1944 après la production de 780 exemplaires environ.

 

 

Les Schürzen ne restaient pas longtemps en place dans la furie des combats.

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Depuis trois mois Vomag produisait déjà en parallèle le Jagdpanzer IV/70 doté du canon Pak 42 L/70 prévu initialement.

 

Cette pièce est parfaitement capable de percer avec un obus Panzergranate 39/42 110 mm d'acier à 1 000 mètres sous 30° d'incidence !

Pour parler clairement aucun char allié ne résiste à un coup direct, IS-2 mis à part et encore : Uniquement dans son arc frontal.

 

 

Le canon Pak 42 L/70 était une réussite totale, l'une des meilleures pièces montée sur un blindé du dernier conflit mondial.

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Le char est plus lourd et tutoie dorénavant les 26 tonnes, de plus le canon beaucoup plus long (le char passe de 6,85 m à 8,50 m !) déplace le centre de gravité du Jagdpanzer IV le rendant difficile à piloter sur terrains accidentés, ce dernier "piquant du nez" à la première occasion.

 

 

 

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Les performances liées à une mécanique semblable aux versions précédentes sont logiquement en baisse, avec une vitesse de pointe qui ne dépasse plus les 35 km/h sur route.

 

 

 

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Autre souci pour les techniciens : Les galets de roulement frontaux dont les bandages s'usent de manière exagérée du fait d'un poids "trop sur l'avant".

On trouve une solution au problème en installant à cette place des galets en acier renforcés, le bruit de roulement est amplifié mais le problème de l'usure est réglé ! :ddr:

 

 

 

 

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935 engins de ce type seront produits entre août 1944 et avril 1945.

 

 

Pour beaucoup leur existence se finira dans les ruines du "Vaterland", des forêts Ardennaises ou du bocage Normand...

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La production étant jugée insuffisante pour fournir toutes les unités demandeuses (mais quelle production est "suffisante" en temps de guerre ? :o ) la société Alkett est sollicitée pour épauler Vomag pour la production du char.

 

La situation durant l'été 1944 étant déjà pour le moins "compliquée" pour l'Allemagne Alkett va faire au mieux et surtout au plus rapide pour répondre à la demande et va proposer une variante simplifiée du Jagdpanzer IV/70 avec son Jagdpanzer IV/70(A) "Zwischenlösung" ("version provisoire" en Français).

 

La recette est simple : Prendre un châssis de Pz.IV et y greffer directement une casemate fabriquée localement.

 

 

 

 

 

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L'armement reste le même mais le char est plus haut de 50 centimètres, la furtivité en prend donc un coup… :sic:

De plus on passe à un poids de 28 tonnes, ce Jagdpanzer devient un véritable veau sur le terrain nécessitant un pilote confirmé pour ne pas trop faire souffrir les organes mécaniques de l'engin.

 

 

Le IV/70(A) du musée de Saumur.

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On remarque que la casemate a été fortement endommagée par un coup direct sur un angle de la cuirasse.

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Un examen plus approfondi montrera que le cordon de soudure était pour le moins bâclé.

Une construction réalisée avec les moyens du bord dans l'urgence ou par un soudeur "plus ou moins volontaire" pour aller travailler chez Nibelungenwerke, ou peut-être même une combinaison des deux ! :D

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Le même engin en décembre 1944 à Rudlin (Vosges) lors de sa capture par la 5ème DB Française.

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Quand aux galets de roulement la moitié d'entre-eux sont dorénavant en acier, complètement déséquilibré par construction l'engin donne même l'impression de se dandiner sur mauvais terrains.

 

La production de cette variante prend fin en mars 1945 après la sortie de 278 exemplaires des usines Nibelungenwerke, Alkett ayant d'autres productions à assurer cette dernière fut sous-traitée dès le départ.

 

 

Le IV L/70(A) ne sera qu'un pis aller, aussi repérable qu'un char à tourelle sans en avoir l'efficacité

On note la présence de galets de roulement en acier sur l'avant.

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Il n'est pas interdit de penser que les derniers engins produits le furent peut-être avec des châssis de Pz.IV Ausf.J reconditionnés, les casemates étant littéralement "posées" sur ces derniers.

 

Ce sont donc environ 2 000 exemplaires qui seront fabriqués avant la fin du conflit, on les verra se battre sur le front de l'Est bien entendu, mais aussi en Normandie et durant la bataille de Ardennes fin 1944.

 

 

Un "classique" de l'immédiat après-guerre en Europe : On fait poser Madame sur l'épave du monstre terrassé.

Ici il s'agit d'un L/48 détruit à Jouy en Josas le 24 août 1944 par un TD M10 de l'armée Française.

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Globalement le Jagdpanzer IV laissera un bon souvenir à ses servants car facile à camoufler, bien protégé et capable de détruire pratiquement tout ce qui passait à sa portée même avec la pièce Pak L/48 des premières séries.

 

Le Général Heinz Guderian était opposé à la sortie de ce char, estimant plus intelligent de continuer à améliorer le Stug.III et de ne pas compliquer plus encore la chaîne logistique avec la mise en service de nouveaux engins, mais l'Etat-Major en décidera autrement…

 

 

 

j09.jpg

 

 

Bien entendu l'absence de tourelle imposait un déplacement complet du char par son pilote pour l'acquisition d'autres cibles en situation de combat rapproché, quand à son instabilité chronique liée à un centre de gravité beaucoup trop avancé les équipages devront… "Faire avec" ! :bah:

 

 

Une vingtaine de Jagdpanzer IV ont survécu jusqu'à nos jours dans toutes les versions, on peut désormais les admirer à Saumur, Münster, Aberdeen, Thoune

j02.jpg

 

 

 

 

:coucou:

 

 

Modifié par jensen
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Invité §pie367dg

J'ai bien reconnu celui de Saumur ;)

Bon, mais ce qui ressort de tout ça, c'est que Guderian avait raison une fois de plus, sans avoir été écouté résultat, dispersion de la production industrielle sans réels bénéfices, heureusement ( en un sens ) qu'il a été

écouté quand il a soulevé le problême du poids et du gabarit pour traverser les fleuves avec certaines élucubrations :lol:

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Invité §pie367dg

Un bon engin anti chars pour l'embuscade. :a3_isa:10

 

Nos messages se sont croisés, mais là je crois que tu te trompes, Jensen a bien écrit que Guderian était opposé à la

sortie de cet engin ;)

 

Gudérian était loin d’être bête. Il avait dit la meme chose pour le Tigre.

 

Merci Tonton. :jap:

 

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Invité §pie367dg

Il me semble qu'il y a un problême pour répondre à un message, auparavant je cliquais sur " WYSIWYG " pour séparer ma réponse et là elle se retrouve inserrée dans le message auquel je réponds, j'ai eu le même tour sur un

autre topic.

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Invité guest527

Concernant le canon ce dernier était équipé d'origine d'un frein de bouche, mais la disposition très basse du tube avait pour effet de générer un gigantesque nuage de poussière à chaque tir, rendant non seulement le char repérable à des kilomètres mais gènant terriblement le tireur pour l'acquisition d'autres cibles...

Il fut donc décidé de supprimer purement et simplement cet accessoire en profitant de l'absence de tourelle, en effet cette dernière n'aurait que très difficilement supportée la force de recul supplémentaire générée par l'absence de frein de bouche...

 

 

Marrant ça ...

Si le frein de bouche a vocation a rendre plus efficace le projectile, il me semble pourtant que son petit-frère (le StugIII) en était équipé ...

ça devait bouger dedans :buzz:

 

Le IV L/70(A) ne sera qu'un pis aller, aussi repérable qu'un char à tourelle sans en avoir l'efficacité...

On note la présence de galets de roulement en acier sur l'avant.

j24.jpg

 

 

La tourelle me rappelle un peu la partie supérieure du Ferdinand :w:

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Marrant ça ...

Si le frein de bouche a vocation a rendre plus efficace le projectile, il me semble pourtant que son petit-frère (le StugIII) en était équipé ...

 

:o le frein de bouche n'est pas destiné théoriquement à rendre un projectile plus efficace, mais a stabiliser le canon et amoindrir le recul ...

 

Même si sur le FRF2, en virant le frein de bouche, on constatait une notable dispersion des projectiles (amplification de l'effet de "fouettement" du canon :??: , car aucun effet sur le recul ...)

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Jagdpanzer IV : Pas vraiment indispensable mais quand même efficace...

 

Le même engin en décembre 1944 à Rudlin (Vosges) lors de sa capture par la 5ème DB Française.

j18.jpg

 

 

:coucou:

 

On dit Le Rudlin :q

C'est à coté du chalet

Et le char est un peu avant l'étang en direction de Gérardmer :jap:

 

Par contre la largeur de la route n'a pas tellement changée :spamafote:

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Et je dois dire quoi alors : "A Le Rudlin" ou "Au Rudlin" ? djanvers.gif.f76ac7e893539b09aa485f2db66661a6.gif

 

 

:buzz:

 

 

Edit : Ils ne pouvaient pas le capturer dans les rues de Colmar ou d'Epinal ce bouzin... :sic:

Cela aurait été trop simple sans doute ! :o

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Et je dois dire quoi alors : "A Le Rudlin" ou "Au Rudlin" ? djanvers.gif.f76ac7e893539b09aa485f2db66661a6.gif

 

 

:buzz:

 

 

Edit : Ils ne pouvaient pas le capturer dans les rues de Colmar ou d'Epinal ce bouzin... :sic:

Cela aurait été trop simple sans doute ! :o

 

 

Ben on dit "Au Rudlin"

 

D'ailleurs j'ai maintenant comme un doute sur cette photo, t'es sur qu'elle a été prise la bas :??:

C'est le virage qui me fait dire ça car normalement il y a une maison qui date de 1.....

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Ouais, avec Bad Pitre et chie la bouffe... :oui:

 

 

Sortie en France le mercredi 22 octobre.

 

Nouvelle bande-annonce :

 

J'y serais certainement lors de la première séance...

 

Attendez que je revienne pour retenir vos places, je crains un truc grand spectacle avec de l'eau de rose par dessus. :o

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