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Les Anglaises

MG RV8 Quand une vieille Anglaise se repoudre le nez...


kaprice773

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Les Anglais n’ont jamais rien fait comme le reste du monde.

Il en a toujours été ainsi sous le soleil (et la pluie…) de sa Gracieuse Majesté.

Là-bas, les solutions les plus excentriques ont été privilégiées depuis la nuit des temps, surtout quand il s'agissait de relancer l'une de leurs hélas ! trop nombreuses marques disparues…

 

En 1962, Morris Garage lançait la MG B dont la production n’a cessé de croître jusqu'en 1980. Ce petit roadster 4 cylindres a été construit à plus de 500.000 exemplaires. Sa longue vie compta également des déclinaisons break de chasse (GT), 6-cylindres (MG C) et même 8-cylindres.

En dépit de ce succès commercial, MG n'a pas trouvé le budget pour la remplacer efficacement, se contentant des Maestro et Montego, des Austin rebadgées, avant de sombrer lamentablement. Mais à la fin des années 80, la direction de Rover a décidé de ressusciter Morris Garage. Mais au lieu de développer une nouvelle voiture rappelant si possible le passé prestigieux de la marque, quelque chose de beaucoup culotté a été tenté...

Rajeunir et remettre en vente… la MG B !

 

La nouvelle petite Anglaise s'appellerait désormais RV8.

Esthétiquement, avec ses jantes nid d'abeille BBS, la RV8 ne pouvait pas laisser indifférent. Les chromes avaient disparu et les bas de caisse et les boucliers étaient peints dans la teinte de la carrosserie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le moteur, lui, serait l’increvable V8 3.9 Buick qui équipait déjà le Range Rover.

Un V8 « agricole » assorti à la voiture : c'est-à-dire au moins aussi vieux qu'elle !

 

Racheté à Buick en 1967, c'est sans doute l'un des moteurs les mieux amortis par le groupe Rover. Non seulement il a été monté sur les Morgan +8 et autres TVR Griffith ou Chimaera mais également sur les Triumph TR8, les MG B V8, les Range Rover et Land Rover Defender ou Discovery.

 

 

La seule pointe de modernisme a été d’y adjoindre une injection électronique.

Pour le reste, on restait dans le rustique : deux soupapes par cylindre et un seul arbre à cames central…

Comme dans les années cinquante !

 

 

Il ne développait que 190 chevaux mais le vieux châssis de la B n'en aurait probablement pas encaissé beaucoup plus. En revanche, il offrait une plage de couple camionesque culminant à 32.4 mkg. Cette omniprésence de l’accélération à tous les régimes était idéale pour un roadster.

 

Mis à part quelques renforts de caisse ajoutés ci et là, la conception du châssis remontait à une quarantaine d’années.

A l'arrière par exemple, l’essieu rigide était suspendu par une paire de ressorts à lames. En 1992, même le rustique Land Rover n'utilisait plus depuis longtemps cette architecture archaïque. Pour compenser les pertes de motricité, un différentiel autobloquant équipait le train arrière. Les puristes appréciaient sa présence, tandis que les néophytes avaient quelques surprises quand le couple débarquait sur route mouillée ou grasse…

 

Pas question ici d'ESP bien entendu.

Ni d’ABS, encore moins de freins à disques à l'arrière.

C’était une voiture d’homme : l'embrayage se révélait dur comme une enclume et la direction n'était pas assistée.

Et avec le poids du V8, il fallait des bras…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette voiture ne s'adressait qu'à de stricts connaisseurs.

Les ladies étaient priées de se contenter de la place passager.

 

 

Aujourd’hui, elle est devenue un collector.

L'ultime évolution de la MG B, et de loin la plus rare.

 

 

Elle n'a en effet été produite qu'à 1963 exemplaires.

Pas un de plus !

Et uniquement avec la conduite à droite.

 

1581 exemplaires (79% de la production) ont immédiatement pris le chemin du Japon.

Paradoxalement, la Grande-Bretagne n'en a gardé que 311 pour sa consommation personnelle (16.5%). Les 91 exemplaires restants (4,5%) ont été répartis en Europe de l'Ouest, la France n'ayant eu droit qu'à deux exemplaires.

 

Autant vous armer de patience si vous en cherchez une !

 

 

La RV8 n'est pas avare de ses charmes.

 

 

Une ligne agréable, une mécanique de caractère.

De plus, elle chouchoute ses occupants.

Les sièges recouverts de cuir Connolly crème associés à l’épaisse moquette et au tableau de bord en loupe d'orme, offrent l'ambiance so british d’un salon de thé londonien. Le petit volant cuir et le court levier de vitesses revêtu du même cuir tombent idéalement sous la main et donnent immédiatement envie de tourner la clef et d'écouter le feulement caverneux du V8. Derrière les sièges se trouve la petite capote à commande manuelle.

 

La ligne de la voiture laisse supposer un grand coffre.

Mais la présence du pont arrière fait qu'il est peu profond, d’autant moins qu’une roue de secours est posée là en toute simplicité dans une petite housse… Vous pouvez donc définitivement abandonner vos grandes valises familiales.

 

Avec un poids tournant autour des 1300 kg pour 190 chevaux et une très bonne motricité (sur sol sec et plat, il est vrai), cette MG B gonflée aux stéroïdes américains fait parler la poudre. D’après les chiffres communiqués par l'usine, le 0 à 100 km/h est annoncé en 5,9 secondes. Sans doute très optimiste… Il convient vraisemblablement d'ajouter une bonne seconde.

Quant au kilomètre départ arrêté, il serait compris entre 29 et 30 secondes et la vitesse de pointe aux alentours de 215 km/h. Mais que sont les chiffres en face des sensations éprouvées au volant de cet étrange jouet qui ne s’est jamais prétendu une pure sportive… ?

Avec sa 4° en prise et sa 5° surmultipliée, elle joue plutôt la carte de la balade à l'anglaise.

 

Tout comme feue la Morgan +8, la MG RV8 proposait d'acheter en neuf une voiture ancienne…

Pour bien moins cher, soit dit en passant.

Malgré l’absence de concurrence (et pour cause !), MG a eu beaucoup de mal à en écouler un peu moins de 2.000 exemplaires.

 

Aujourd'hui c’est devenu un must have pour MG addict.

Qui donne à chaque tour de roue le sourire à ses heureux propriétaires.

D’autant que sa cote, vu la rareté, ne peut que monter…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Spécifications

Moteur

8 cylindres en V à 90° 16 soupapes

Position: longitudinal avant

Alimentation: injection électronique Bosch-Lucas LH Jetronic

Cylindrée: 3946 cm3

Alésage x course (mm): 94 x 71,1

Taux de compression: 9,32 pour 1

Puissance maxi: 190 ch à 4750 tours/minute soit 48 ch/l

Couple maxi: 318 Nm à 2900 tours/minute

Transmission et suspension

Suspension avant: indépendante, double triangle, ressorts et amortisseurs télescopiques avec barre stabilisatrice

Suspension arrière: essieu rigide + autobloquant, ressorts à lame et amortisseurs télescopiques, doubles biellettes avec barre stabilisatrice

Boîte de vitesses manuelle à 5 rapports Rover LT77-5

Rapports:

1e=3,32

2e=2,09

3e=1,40

4e=1,00

5e=0,79

Rapport final: 3,31 pour 1

Roues

Jantes alu 15" x 6J

Pneus: 205/65 x VR15

Freins avant: Disques ventilés 270 mm

Freins arrière: Tambours 9" servo-assistés

Dimensions

Longueur: 4010 mm

Hauteur: 1320 mm

Largeur: 1694 mm

Empattement: 2330 mm

Entraxe avant: 1260 mm

Entraxe arrière: 1330 mm

 

Poids

Poids avec plein d'huile et d'essence: 1090 kg

Poids maxi autorisé: 1380 kg

Capacité du réservoir: 12,1 gallons anglais (51 litres)

Rapport poids/puissance: 8,02 kg/ch

Performances

Vitesse maxi: 135 mph (216 km/h)

0 - 60 mph (100 km/h) = 5,9 secondes

Consommation moyenne: 12 l/100 km

Prix neuf (1994)

26.000 livres sterling

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kordialement,

K

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Invité §May611Eo

Le 3/4 arrière est super sympa! Je ne connaissais pas cette voiture :)

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Invité §Phi208xU

Bravo pour l'article de caprice 773

Vous avez bien résumé la carrière de cette magnifique voiture, collector en devenir.

J'en ai acheté une en Hollande, déjà convertie en LHD et équipée d'une direction assistée. Après quelques difficultés légales franchies pour l'immatriculation, ce bel exemplaire, de couleur British Racing Green en état concours , arpente maintenant les routes.

Le prix à payer était élevé ( plus de 30000 euros) mais en valait la peine.

Pour ceux qui sont intéressés, les RV8 Register et V8 Register fourmillent d'informations.

A titre d'information supplémentaire, 1411 exemplaires (70% de la production) sont actuellement enregistrés, dont seulement 12 LHD en Europe et aux Etats-Unis.

IMG_0129.jpg

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Invité §Phi208xU

Bonsoir,

 

Je suis de Bruxelles.

 

Je t'envois des photos dans deux albums (MGRV8 et Divers).

 

Bien à toi,

 

Philippe

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Mon dieu j'avais totalement oublié l'existence de cette voiture au point que le titre du topic m'a laissé tout con... je voyais pas du tout ce que c'était que cette RV8. Mais c'est bien sur ! Le dernier avatar de la MGB et à mon avis un de plus réussi. Belle auto et belle présentation :love:

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