Cette voiture a une histoire peu banale. (Index en page 1)

[Invité §kra162VZ]

j'en ai jamais vu en vrai, sympas et merci pour l'histoire

[rusty03]

La 4TC

 

 

Il y a eu un article dans Auto Retro l'année dernière sur un modèle qui avait couru et sauvé par son pilote de l'époque. Très instructif.

 

Sinon, une photo d'une croisée sur un rassemblement qui a perdu ses jantes TRX.

 

 

[MaxRFT]

La 4TC Encore une belle auto comme Citroën sait en faire

[PK5]

Citron avait également contacté les proprio de GS Birotor pour leur proposer une reprise, non ?

[Invité §DBS568zW]

La 4TC

 

 

Il y a eu un article dans Auto Retro l'année dernière sur un modèle qui avait couru et sauvé par son pilote de l'époque. Très instructif.

 

Sinon, une photo d'une croisée sur un rassemblement qui a perdu ses jantes TRX.

 

http://staticclub.caradisiac.c [...] _2-big.jpg

 

http://staticclub.caradisiac.c [...] tc-big.jpg

Oui j'ai oublié de le dire aussi, certains proprio ont changé les jantes

Pourquoi ?

Car les pneus Trx sont rares et chères, tous simplement

Citron avait également contacté les proprio de GS Birotor pour leur proposer une reprise, non ?

Oui effectivement

[jensen]

Citron avait également contacté les proprio de GS Birotor pour leur proposer une reprise, non ?

 

 

 

Pour autant que je me souvienne de l'affaire il s'agissait effectivement d'une reprise de la voiture au profit d'une autre GS, mais ça tournait "plus ou moins" à l'échange il me semble...

 

Menfinbon échanger une Birotor contre une 1220 Club...

[MaxRFT]

Citron avait également contacté les proprio de GS Birotor pour leur proposer une reprise, non ?

 

 

Les M35 étaient en prêt il me semble non ? (j'avais déjà vu sur la lunette arrière le stickers "Ce véhicule a été gracieusement prêté à un client Citroën" ou une connerie du genre).

[jensen]

Ah ouais mais il ne faut pas confondre.

 

La M35 était une sorte de "coupé Ami 8" avec un moteur monorotor.

 

Et elle était effectivement prêtée à des utilisateurs triés sur le volet et volontaires.

 

=====> Toutes les voitures de ce type furent donc récupérées par Citroën.

 

Par contre la GS Birotor était bel et bien proposée à la vente.

 

 

 

J'avais fait un Topic sur la GS Birotor avec Roulax il y a bientôt 10 ans, 'pouvez y retourner à l'occasion.

[MaxRFT]

Mon inculture me perdra

[Invité §s2d370qs]

Ah ouais mais il ne faut pas confondre.

 

La M35 était une sorte de "coupé Ami 8" avec un moteur monorotor.

 

Et elle était effectivement prêtée à des utilisateurs triés sur le volet et volontaires.

 

=====> Toutes les voitures de ce type furent donc récupérées par Citroën.

 

 

 

Tu es certain ?

Parce qu'il y a bien quelques exemplaires de M35 qui circulent.

 

L'article Wikipedia semble parler de vente et de rachat des modeles en circulation.

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Citro%C3%ABn_M35

[jensen]

A priori d'autres sites confirme cette situation, en particulier celui-ci qui pour moi fait référence : http://www.citromuseum.com/vis [...] -31244-km/

 

Je n'aurais pas imaginé que la firme puisse vendre des voitures dépourvues de la moindre fiabilité...

 

Perso' j'en était resté aux essais longue durée, en particulier au sein de l'armée Française.

 

 

 

Mais il y avait komme même des contraintes avant achat, en particulier au niveau du kilométrage annuel : http://leroux.andre.free.fr/h89.htm

 

C'est fou tout ce que Citroën peut faire pour nous...

[nico30]

La 4TC

 

 

Il y a eu un article dans Auto Retro l'année dernière sur un modèle qui avait couru et sauvé par son pilote de l'époque. Très instructif.

 

 

 

 

Oui, c'est Philippe Wambergue.

Il est d'ailleurs inscrit sur FA.

 

Super ce topic!

[MaxRFT]

Pour les curieux

 

que sont devenues les BX 4 TC groupe B

[Pierre99]

ALFA-ROMEO ARNA : Mais quelle idée... https://aws-cf.caradisiac.com/prod/shared/forum/i [...] s/pfff.gif

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y a un reportage complet sur l'Arna dans le Gazoline de ce moi-ci.

http://gazoline.net/article2.p [...] wJPYIUR4_A

[jensen]

Je le feuilletterais à ma boite, histoire de voir.

 

Gazoline j'ai arrêté il y a à peu près 2 ans : Trop de reportages à suites et à rallonges, je finissais par ne plus savoir où j'en étais...

[Pierre99]

Je le feuilletterais à ma boite, histoire de voir.

 

Gazoline j'ai arrêté il y a à peu près 2 ans : Trop de reportages à suites et à rallonges, je finissais par ne plus savoir où j'en étais...

 

 

Je l'ai trouvé dans le train!

 

J'ai juste lu l'article sur l'Arna pour comparer avec le tien.

[Invité §DBS568zW]

 

Je l'ai trouvé dans le train!

 

J'ai juste lu l'article sur l'Arna pour comparer avec le tien.

Y'en a qui ont de la chance

[rusty03]

Oui, c'est Philippe Wambergue.

Il est d'ailleurs inscrit sur FA.

 

Super ce topic!

 

 

 

FA a son lot de célébrités.

 

Pour les curieux

 

que sont devenues les BX 4 TC groupe B

 

 

Merci, je vais aller y jeter un oeil.

[jensen]

 

 

 

J'ai juste lu l'article sur l'Arna pour comparer avec le tien.

 

 

Et ????

[Invité §DBS568zW]

Jensen tu n'a plus d'histoire en stock ?

[jensen]

Meuh si !

[jensen]

 

 

 

Rolls-Royce Camargue : Flop à Crewe !

 

 

 

 

 

 

 

Ahhh... Rolls-Royce !

 

Que n'a t-on pas encore dit sur cette marque qui, depuis sa création en 1904 par Charles Royce et Henry Rolls, avait décidée une bonne fois pour toute de proposer à ses clients la meilleure voiture au monde.

 

Les peausseries raffinées issues de bovins élevés en plein air sans fils de fer barbelés alentour pour ne pas laisser de cicatrices sur le cuir, la calandre en forme de "temple Grec", la Spirit Of Ecstasy qui la surmonte (qui n'a jamais été en "argent massif" sauf à de très rares exceptions et à la demande de clients excentriques) et bien entendu cette garantie du fait main voire même du sur mesure si son Altesse en à les moyens…

 

Pourtant à la fin des années 60 la marque traverse une mauvaise passe.

 

La trésorerie n'est pas au top, la Silver-Shadow lancée en 1965 fait, d'après les "experts" de tous poils, trop voiture de grande série.

Quand à la filiale Bentley, acquise en 1931, elle ne fabrique plus que des "Rolls sans la calandre".

 

On s'aperçoit du côté de Crewe que les carrossiers Italiens ont le vent en poupe depuis une bonne dizaine d'années, et l'on n'hésite pas à demander à Pininfarina s'il peut faire quelque chose pour les carrosseries de la firme.

 

En 1968 le carrossier présente la T1, une étude de coupé sur base de Bentley série T (alias Rolls-Royce Silver-Shadow... ).

 

 

Bentley T1, elle restera unique.

 

 

 

 

La voiture est fraîchement reçue, on lui trouve une ligne trop banale, des phares rectangulaires ratés etc etc...

 

Bref on en reste là pour l'instant et la voiture, qui restera unique, rejoint la collection d'un homme fortuné.

 

Pourtant le groupe n'abandonne pas son fameux "Projet Delta" et continue ses échanges avec la grande maison Turinoise.

 

C'est Paolo Martin, styliste qui a déjà signé la Fiat 130 objet de notre précédente étude, qui s'y colle.

 

Il reprend dans les très grandes lignes le projet T1 mais avec des formes plus tendues, un pare-brise beaucoup plus grand et des vitres latérales bombées.

 

 

Vous noterez que les esquisses portent la calandre Bentley, et non Rolls-Royce.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On commence donc à entrevoir la future Rolls des années 70 lorsque, le 4 février 1971, une nouvelle ébranle le monde : Rolls-Royce est en faillite !

 

En fait la branche automobile n'y est pour rien (même si elle ne gagnait à l'époque pas grand-chose), c'est la filiale aéronautique qui a plombé la firme, cette dernière avait réussie à imposer son réacteur RB211 aux USA pour motoriser le futur gros porteur Lockheed Tristar, le seul soucis étant que le contrat fut signé… A perte !

 

 

Le Lockheed Tristar, souvent confondu avec le Douglas DC-10, seulement disponible avec des moteurs Rolls-Royce RB211.

Non seulement le Britannique perdait de l'argent à chaque vente mais ce triréacteur fut un échec commercial avec seulement 250 exemplaires construits entre 1972 et 1985.

 

 

Le gouvernement Britannique n'a pas le choix, il laisse la division automobile au groupe Vickers et nationalise la branche aéronautique, l'ambiance est à la morosité.

 

Le prototype du projet Delta fait tout de même ses premiers tours de roues début 1972, le dessin ayant été figé fin 1970.

 

Probablement prévu pour être un véhicule vendu sous le label Bentley la firme se ravise vers 1973-74 après le premier choc pétrolier, n'étant peut-être plus certaine de continuer l'aventure avec les deux emblèmes.

 

La voiture sera donc officiellement une Rolls-Royce, et c'est ici qu'est sans doute commise la plus grosse erreur car Bentley a bel et bien une tradition avec ce style de carrosserie, rappelons-nous les fameuses S3 Continental dont la production fut stoppée en 1966.

 

 

Fabuleuse Bentley S3 Coupé "Chinese eyes", la Camargue en était la descendante directe.

 

 

 

Il est clair que le projet Delta en serait la continuation, mais on s'obstine à vouloir y apposer sur le capot la Flying Lady…

 

La nouveauté, baptisée Camargue, est présentée au Salon de Genève en mars 1975.

 

 

Photo de lancement, avec une couleur à la mode de l'époque : "Kaki/Reine-Claude"...

 

 

C'est un coupé de 5,16 m de long, 1,91 m de large et 1,47 m de haut qui pèse… 2,23 tonnes !

 

Propulsé par le V8 maison de 6,75 litres équipé cette fois-ci d'un carburateur Solex quadruple corps en lieu et place des deux SU traditionnels on pense qu'il développe aux alentours de 225 ch (à cette époque Rolls, Bentley et Aston-Martin ne donnaient aucune indication concernant la puissance de leurs produits, l'estimant très officiellement "suffisante").

 

La boite de vitesse est une GM automatique à 3 rapports.

Les freins sont à 4 disques ventilés à l'avant, les 4 roues indépendantes et le train arrière à correction d'assiette automatique.

 

Dessinée par la maison Pininfarina la production en est confiée au carrossier anglais Mulliner Park-Ward.

 

 

 

 

 

 

Sur le stand Rolls-Royce de Genève en ce début de printemps l'atmosphère est assez étrange.

Certes il s'agit ici d'une voiture de grand prestige, à l'intérieur de cuir fin, aux sièges moelleux à souhait et à la moquette en pure laine, mais les journalistes et autres "clients potentiels" font la gueule.

 

 

 

 

Soyons clairs, la Camargue est alors la voiture de série la plus chère du monde (elle est proposée en France au prix astronomique de 453 600Frs, en comparaison une Mercedes 600 est à 255 000Frs et une Ferrari BB512 à "seulement" 210 000Frs... ) et sa ligne laisse pantois.

 

Trop osée ?

 

En fait pas vraiment…

 

La clientèle trouve cette voiture tout simplement banale voire pire : Inaboutie !

 

On retrouve dans son profil le Coupé Fiat 130 du même dessinateur mais en bien moins gracieux.

 

 

L'arrière était d'une affligeante banalité, n'importe quelle Peugeot ou Opel faisait mieux pour 20 fois moins cher !

 

 

L'arrière est sans la moindre recherche, avec de petits feux dignes d'une Toyota ou d'une Mazda contemporaine, mais le pire est sans doute à l'opposé…

On se demande encore qui a eu l'idée d'incliner la fameuse calandre en avant de 4 degrés, de la sorte on a l'impression que le propriétaire de la voiture vient de remplir un constat amiable !

 

 

Malgré tous les artifices réalisés ça et la les stylistes n'ont jamais pu intégrer la calandre à la voiture.

 

 

Quand aux quatre phares posés à la va-vite, ils sont entourés d'une plaque de plastique bon marché, tout comme à l'intérieur les différents compteurs et manomètres entourés de Bakélite.

Il paraît qu'il s'agissait de donner une impression "aéronautique" au tableau de bord, en fait cela ressemblait plus à du Jacky-tuning avant l'heure qu'à autre chose !

 

 

La planche de bord en ronce de noyer se mariait mal avec l'entourage "aviation" des compteurs et des buses de ventilation.

 

 

En vérité la voiture est surtout mal proportionnée, posée sur une plateforme de Silver-Shadow la caisse est trop large et "déborde" sur les bords, donnant l'impression d'avoir des trains roulants sous-dimensionnés.

 

Les roues, "enfoncées" dans la caisse, paraissaient minuscules par rapport à la taille de la voiture.

 

 

Bon point pour l'intérieur, digne des meilleures réalisations de la firme qui a toujours placée à ce niveau la barre très haut.

Nous retiendrons ici la toute première commercialisation d'une climatisation automatique bi-zone, ce sera d'ailleurs le fait le plus marquant lors du lancement de la voiture.

 

 

 

 

 

 

Par contre concernant les performances… 

On cherche en général dans un coupé (et surtout à cette époque) un "certain niveau", or le V8 est réputé pour son couple à bas régime, pas pour sa capacité à monter dans les tours.

Assisté d'une boite automatique ancienne et peu réactive ceux qui vont tenter la conduite musclée à son volant en seront pour leurs frais (on ne parlera pas de la consommation qui dépasse alors les 30 litres, quand on a les moyens en 1975 de mettre "45 plaques" dans une voiture c'est un soucis insignifiant) et les plus de deux tonnes sur la balance feront vite comprendre aux sacrilèges que Ferrari c'est sur le trottoir d'en face !

 

Même si la Camargue est surtout destinée aux marchés Américains et Moyen-Orientaux les ventes ne décollent pas, les prévisions qui étaient de 300 voitures vendues par an seront très rapidement revues à la baisse…

 

 

Une calandre massive, des antibrouillards "posés" devant le spoiler et un crochet de remorquage même pas dissimulé : Pour 45 briques t'as vraiment plus rien !

 

 

Côté modifications au fil des millésimes il n'y aura pour faits marquants qu'une direction à crémaillère en 1977 et l'adoption du train arrière de la nouvelle Silver-Spirit fin 1979.

 

Même la suppression au catalogue de la Corniche Coupé en 1982 que de nombreux clients préféraient car plus statutaire n'améliorera pas les ventes.

 

On trouvera même un client en 1985 pour refuser la célèbre calandre sur sa Camargue au profit de celle d'une Bentley, plus à sa place d'après lui.

 

Ce sera la seule Bentley Camargue au monde.

 

Quand un client tape du poing sur la table… 

La "seule et unique" Bentley Camargue, en fin de compte plus réaliste dans son concept.

 

 

En 1986 la firme souhaite fêter en beauté ses 8 décennies de présence sur le marché américain en lançant une série spéciale de la Camargue produite à... 12 unités.

 

-Teinte blanche y compris les entourages de phares et les rétroviseurs

-Toit vinyle

-Jantes alu dérivées de celles des Bentley Mulsanne

-Intérieur en cuir rouge

 

Kitschissime à souhait… 

 

 

Le rideau tombe juste après, définitivement.  

 

Le nombre d'autos produites sera de 530 (plus la "Bentley" qui n'entre pas dans le décompte), c'est à dire en onze ans à peine plus de 18 mois de la production initialement prévue…

 

 

La Camargue gagnera même en fin de carrière des essuie-phares mal intégrés à la ligne, ceux de ma Lada 2107 étaient plus discrets !

 

 

En 1985 le tarif avait suivi l'inflation et il ne fallait pas compter sur la respectable maison de Crewe pour vous faire un rabais malgré des chiffres de vente des plus moroses : 1 421 333Frs TTC, alors qu'une Silver Spirit était vendue pour 909 000Frs et une Mercedes 500SEC autrement plus performante pour 455 000Frs...

 

La Camargue reste de nos jours assez méconnue, il faut dire que la marque elle-même n'a jamais vraiment communiqué dessus depuis l'arrêt de sa fabrication et la cote s'en ressent avec des voitures disponibles en parfait état pour bien moins de 40 000€.

 

Elle ne fut même pas un placement pour ses acheteurs, quelle époque !

 

Hésitant entre le Flop magistral et le Bide retentissant la Rolls-Royce Camargue est de nos jours très bien placée dans les classements des "voitures les plus laides du monde" très fréquents chez nos amis Anglo-Saxons.

En général elle n'est jamais bien loin du Fiat Multipla au palmarès !

 

Il suffisait de pas grand-chose pourtant, genre un style "un peu plus inspiré" et une commercialisation sous la marque Bentley par exemple…

 

Jolie vidéo : 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jensen.

 

 

 

 

 

Modifié 17 novembre 2022 par jensen

[breizhman44]

merci

[Invité §sal517dx]

Elle m'était inconnu.

Merci pour ce récit parfaitement rédigé, comme toujours.

Vivement la prochaine !

[Invité §DBS568zW]

Super merci Jensen

[neophyteenhonda]

merci jensen,

 

tes histoires sont toujours concises, claires et surtout lisibles

 

un plaisir de te lire

[misato]

la seule raison pour laquelle je connais la RR camargue : j'ai de la famille à arles

 

merci pour les histoires, comme d'habitude

[anthony74]

Toujours le même plaisir de lire tes histoires

[Pierre99]

 

Et ????

 

 

Eux disent que c'est Alfa qui est allé chercher Nissan mais sinon c'est idem en infos. Mais je préfère ton style plus sympa.

[jensen]

Ouais, Alfa est allé chercher quelqu'un qui ne demandait qu'à entrer de toute façon...

[jensen]

 

 

 

 

 

LAMBORGHINI LM002 : Démesure mégalomaniaque !

 

 

 

 

 

 

Difficile d'imaginer que Lamborghini, de nos jours rentable division "Sport et Prestige" du groupe VAG, fut à une époque en proie au doute et aux difficultés.

 

En effet, cette firme lancée en 1963 par Ferrucio Lamborghini, un entrepreneur qui fit fortune dans les climatiseurs et les engins agricoles, doit son existence à son mauvais caractère !

 

Ce brave homme fut outré d'être éconduit en 1958 par Enzo Ferrari alors qu'il énumérait les (nombreux…) défauts constatés sur la 250 GT qu'il avait récemment acheté.

La sanction sera sans appel : "Puisque Ferrari n'est pas capable de m'entendre je vais lui montrer ce que je sais faire en construisant moi-même une voiture concurrente !"

 

 

Ce sera la 350 GT qui apparaît au milieu des années 60.

 

 

 

 

Son moteur V12 de 270 ch est dessiné par l'ingénieur Bizzarini et sa ligne est signée Bertone.

 

Produite à environ 120 exemplaires cette voiture, globalement réussie, permet à Mr Lamborghini de prendre pied sur le marché des autos de Grand Tourisme.

 

S'ensuivront d'autres monstres sacrés, à commencer par la fabuleuse Miura qui fera vieillir de 10 ans les productions de Marannello !

 

 

Mr Lamborghini et sa Miura, une des plus fantastiques machine terrestre de tous les temps !

 

 

 

Ferrucio tient sa "vengeance", c'est désormais un constructeur reconnu et concurrent des Ferrari sur toute la planète (Enzo a donc perdu ce fameux jour de 1958 une excellente occasion de se taire… )

 

Jusqu'en 1973 tout va "à peu près bien", mais le choc pétrolier consécutif à la Guerre du Kippour fait chuter les ventes de GT et Lamborghini, dont le fondateur avait déjà vendu la majorité de ses parts, voit ses chiffres de production chuter malgré l'arrivée en 1974 de la démoniaque Countach.

 

La firme va alors traverser une grosse période de turbulences.

Ferrucio vend les actions qu'il lui reste et se retire définitivement, la marque passant alors de dépôts de bilan en rachats par des individus plus ou moins compétents, qu'ils soient Italiens ou Allemands d'ailleurs…

 

En 1977 les dirigeants de l'époque décident de répondre à un appel d'offre de l'Armée US pour un véhicule 4X4 destiné à remplacer les Jeeps.

Le cahier des charges stipule que l'engin doit être un vrai tout-terrain capable de transporter quatre soldats entièrement équipés en plus du conducteur.

 

Un prototype, baptisé Cheetah (Guépard), est présenté dans la foulée.

 

 

 

 

 

 

Il s'agit d'un monstre de 2 tonnes propulsé par un V8 Chrysler 5,9 litres développant 180 ch et assisté d'une boite automatique à 3 rapports.

 

On a voulu faire "original" en installant le tout à l'arrière !

 

Rançon de la formule : L'engin est totalement instable en tout-terrain…

Il tombe même en panne la seule fois où il est convoqué par l'armée US !

 

 

 

 

Vous connaissez sans doute la fin de l'histoire avant que je ne vous la livre : Le Cheetah est prestement rejeté et c'est L'AM General Humvee qui sera retenu (il était difficile au demeurant d'imaginer que les Américains puissent choisir un véhicule d'origine étrangère pour transporter leurs troufions de par le monde )…

 

La marque touche le fond en 1979 et change encore de propriétaires en janvier 1980, cette fois-ci ce sont les deux frères Français Jean-Claude et Patrick Mimran qui s'y collent.

Ces derniers, peu connus dans l'hexagone, ont fait fortune en Afrique Noire dans l'agro-alimentaire et sont les discrets propriétaires de la marque Olida.

 

Croyant au produit, ils présentent à Genève en 1981 une nouvelle version mieux finie nommée LM001 toujours équipé d'une mécanique V8 180 ch à l'arrière mais cette fois-ci de marque AMC.

 

"Même motif même punition" pour un engin qui n'est au mieux que médiocre en tout-terrain, l'hypothèse de l'équiper d'un V12 maison est d'ailleurs très vite abandonnée…

 

 

Plus "civilisé" (si l'on peut dire…  ) le LM001 reste un véhicule sans le moindre équilibre.

 

 

Les quelques photos disponibles sont claires : C'est surtout un 4X4 militaire que l'on cherche à vendre.

 

 

La marque récidive l'année suivante avec le LMA002 (Lamborghini Militare Anteriore) et soumet au public du Salon Genevois de 1982 un engin radicalement différent puisque nanti d'un V12 Lambo' cette fois-ci placé à l'avant.

 

Toujours destiné à la clientèle militaire, en l'occurence l'armée Saoudienne, le véhicule impressionne avec son moteur de Countach LP500S...

 

 

La version quasi-définitive présentée à Genève en mars 1982.

On reste dans le "Bidasse" à peine dégrossi !

Bien que présent lors de cette édition je n'ai pas gardé le moindre souvenir de cette voiture… 

 

 

 

Continuant leurs démarches pour obtenir des contrats avec les armées du Moyen-Orient (la Libye fut aussi très intéressée mais des différents d'ordre "politiques" empêcheront la conclusion de l'affaire) les frères Mimran entrevoient la possibilité de commercialiser une version civile de LMA002 à destination des princes du Moyen-Orient voire des Peoples de toute la planète.

 

La mise au point continue à petite vitesse faute de budgets conséquents, et ce jusqu'à la présentation officielle du LM002 lors du Salon de Bruxelles de janvier 1986.

 

 

 

 

 

 

On se pose alors beaucoup de question devant cette "voiture" de 4,90 m de long, 2,04 m de large et 1,85 m de haut d'un poids tutoyant les… Trois tonnes et capable de passer de 0 à 100 en 10,5 secondes !

 

Est-ce un 4X4 de luxe, un petit camion de prospection pétrolière ou une automitrailleuse améliorée ?

 

Beaucoup sont curieux d'essayer un tel engin mu par le V12 de 5 167 cm3 à six carburateurs de la Countach Quattrovalvole délivrant ici la "modeste" puissance de 450 ch et autorisant le bidule à pointer à 210 km/h sur route et même encore à 180 km/h dans les sables du désert !

 

 

 

 

Le pont avant est enclenchable depuis le poste de conduite, en temps normal le véhicule est une propulsion.

 

Disposant d'une suspension moderne à quatre roues indépendantes (leviers triangulaires à l'avant et bras oscillants à l'arrière) à grand débattement et d'une boite mécanique à cinq rapports ZF le LM002 va vite trouver sa clientèle en la personne de Sa Majesté le Roi Hassan II du Maroc.

 

Ce dernier, grand amateur d'automobiles, donne le coup d'envoi en recevant le premier exemplaire commercialisé, suivi de près par le pilote de Formule 1 Finlandais Kéké Rosberg.

 

En cette année 1986 on aura la surprise de constater que 23 véhicules seront vendus, compte-tenu de son prix (un million de Francs chez nous…) et de sa taille pour le moins hors-normes c'est assez inespéré.

 

Et effectivement cette fois-ci le positionnement marketing est le bon puisque les vedettes du Show Biz' et autres Princes du désert vont se bousculer devant la porte (cette dernière étant très étroite cela explique le terme "bousculer" hein ! )

 

Le LM002 sera vite l'engin des superlatifs mais aussi l'objet de pas mal de critiques (en général venus de gens incapables de se le payer au demeurant, les sots ! ).

 

En fait cet Ovni sur roues cumule à peu près tous les records :

 

-Celui de la consommation avec 30 litres aux cent sur la route et pas loin de 50 en off-road !

 

-De l'aérodynamique avec un Cx de coffre-fort du à une carrosserie dessinée taillée à coups de serpe et de hache.

 

-De la discrétion (on vous remarque sans problème dans la circulation puisque vous dépassez le Vulgus Pecus ambiant d'au moins 50 cm)

 

-De la "modularité" : En plus des 4 places intérieures le LM002 dispose d'une "benne" arrière qui vous permet d'embarquer 4 autres personnes sur 2 strapontins latéraux sans confort ni communication possible avec l'intérieur, la vitre arrière restant fixe. Bref la place des domestiques…  

 

 

Il est clair que les "places" arrières sont juste la pour faire joli.

Il y a tout de même de belles barres pour se maintenir, comme dans l'autobus !

 

 

 

L'intérieur est traité à la mode Lamborghini avec donc un cuir d'une qualité indiscutable et une finition catastrophique, faute d'études ergonomiques poussées les boutons sont disposés sur le tableau de bord "là où il y a de la place" !

On passera un voile pudique sur l'installation Hi-Fi encastrée au-dessus du pare-brise (certains propriétaires la cherche encore).

 

 

 

 

 

Quatre places à l'intérieur, pas plus !  

 

 

La carrosserie est sous-traitée en Espagne chez Irizar, un nom très connu dans le monde des autocars.

La structure est en acier et les panneaux de carrosserie sont en aluminium.

 

Elle est ensuite transportée jusqu'à Sant'Agata Bolognese où elle reçoit sa mécanique.

 

C'est enfin à l'heureux client de se faire au caractère du monstre, car en plus de ses dimensions pour le moins exceptionnelle l'homme va vite s'apercevoir qu'il n'a pas acheté la voiture de Mr Toulemonde !

 

Déjà avant la mise en route la mauvaise visibilité saute aux yeux, en fait on ne sait pas vraiment ce qui se passe à moins de 5 mètres devant et derrière le monstre et il n'était pas rare de voir le conducteur, ou un passager, descendre pour reconnaître l'éventuelle zone de manœuvre !

 

 

Preuve que je n'exagère pas : On a rajouté sur les ailes avant de ce Lamborghini des feux de position de poids-lourd !

Au moins comme ça son propriétaire sait où il va poser les roues…

 

 

Deuxième "bonne surprise" : Le rayon de braquage, absolument nul !

 

Pour faire demi-tour il faut la largeur d'une avenue (pas de problème pour les marches de trottoir ou les Twingo aux alentours on passe par dessus…)

 

Cette fois-ci on roule !

 

Pour s'apercevoir que ce Lambo' est un tapecul de première catégorie…

 

 

Il était souvent nécessaire, pour manœuvrer avec ce tank véhicule, que le chef de char passager descende pour guider le pilote conducteur…

Sérieusement, ce 4X4 format XXL était parfaitement inapte à une utilisation au quotidien sur les routes européennes.

 

 

Quand à sa taille de guêpe nourrie aux hormones OGM mieux vaut partir en vacances du côté de Doha ou de Tataouine plutôt que dans les petits chemins des Vosges où les "plus de deux mètres de large" ont vraiment du mal à se frayer un passage.

 

Il est clair que cet engin est celui de tous les excès et qu'à moins d'être Roi du Pétrole ('vaut mieux car l'essence est chère de par chez nous…) qui bombarde à 180 sur les pistes à Dromadaires ce Lamborghini n'a non seulement aucun intérêt pratique mais surtout il tourne vite au pensum, sans parler du freinage (disques ventilés à l'avant mais… Tambours à l'arrière !) qui avoue très rapidement ses limites si on le sollicite un tantinet !

 

 

Le sable, seul terrain de prédilection du LM002.

 

 

Quand aux frais d'entretien…

 

Il suffit de se dire que les pneus ont été conçus spécifiquement par Pirelli pour le LM002, des 345/60VR17 disponibles en deux profils : Mixte ou sable et dont le coût à l'unité dépasse de nos jours largement les 2 000€ ! (et à la seule condition de les trouver…)

 

Changer l'embrayage ? 10 000€ !

 

Le reste est à l'avenant…  

 

 

Compte-tenu des tarifs pratiqués il aurait été appréciable d'être à 100% original et de ne pas récupérer les feux arrières d'une Alfa-Roméo Alfetta...

 

 

Pourtant cela ne rebute pas une clientèle fortunée et pressée de se montrer dans "le plus grand et le plus gros".

 

On verra au volant des gens comme Sylvester Stallone (qui donnera involontairement au LM002 son surnom de Rambo-Lambo), Mike Tyson, Malcom Forbes, Tina Turner ou encore Van Halen.

 

 

Le poste de conduite de la voiture de Tina Turner.

La Rockstar ne s'est pas faite à la boite mécanique et fera transformer son LM002 avec le montage d'un V8 et d'une boite auto Mercedes !

 

 

 

On n'oubliera pas que des individus bien moins fréquentables ont eux aussi signé un chèque conséquent : Pablo Escobar, Mouammar Kadhafi et Uday, le fils maléfique du déjà ténébreux Saddam Hussein.

 

 

Ce LM002 ayant appartenu à Uday Hussein a une histoire : Récupérée en mauvais état après les combats dans lesquels l'individu fut tué elle servira de "banc d'essai" pour un nouveau concept de protection par merlonage.

Remplie d'explosifs à la façon d'un attentat kamikaze la voiture est mise à feu par le Génie US.

Officiellement les GI's ne s'apercevront du prestige de la voiture qu'après coup, personnellement j'ai du mal à le croire.

 

 

A aucun moment une armée ne signera de contrat avec Lamborghini…

 

Une tentative de lancer le monstre en compétition fut essayé à deux reprises : Au Rallye de Grèce et aux Pharaons en 1988 aux mains de l'équipage Munari/Balducci dans un LM002 modifié avec un V12 de 600 ch.

Le moins que l'on puisse dire c'est que l'engin n'y fera pas d'étincelles et le constructeur mettra très vite un terme à l'aventure, faute de financement.

 

Une autre tentative aura lieue en 1996 lors du rallye Grenade-Dakar, mais le LM002 engagé (fabriqué en 1987) abandonnera très rapidement.

 

 

 

 

Cet engin sera produit au moins jusqu'en 1990 et, à priori, sur commande spéciale jusqu'en 1993.

 

En 1992 les USA auront droits à une ultime série spéciale à moteur V12 injection catalysé de 425 ch, les 60 construits seront tous livré en gris foncé métal, jantes alu OZ et cuir blanc.

 

Le nombre total d'engins construits serait de 301 (d'autres sources parlent de 328), dont un break réhaussé pour le Sultan de Bruneï.

 

Un LM003, doté d'un Turbo-D VM à cinq cylindres de 150 ch fut essayé mais jamais commercialisé, les performances étant considérées comme très insuffisantes.

 

 

Exemplaire unique, le LM002 break du Sultan de Bruneï ne restera pas dans les annales…

 

 

 

 

 

 

La seule voiture au monde qui vous fait passer l'Audi Q7 pour une miniature Norev au 1/43 et son conducteur pour un sympathique garnement.

 

Bon, le LM002 est aussi mauvais en franchissement que ce dernier mais est-ce bien cela le plus important en fin de compte ?

 

Parfois il y a du bon à être fortuné et avoir envie de jouer les Matuvus, les souvenirs engrangés à bord doivent être inoubliables…

 

 

 

 

 

Un tour de manège ?  

 

 

 

 

Jensen.

 

 

Modifié 16 novembre 2022 par jensen

[Mouss-35]

Toujours de bon sujet Jensen

[Invité §MAX512Tj]

Bon, le LM002 est aussi mauvais en franchissement que ce dernier mais est-ce bien cela le plus important en fin de compte ?

 

Désolé d'être mauvais, mais le Q7 est en fait très, très bon en franchissement...

 

Mais très bon article au demeurant.

[Clampinus]

Ça faisait longtemps que je n'avais pas traîné par ici, je vois qu'il y a toujours de l'excellent niveau !

 

Bravo Jensen pour toutes ces découvertes automobiles.

 

Ce brave homme fut outré d'être éconduit en 1958 par Enzo Ferrari alors qu'il énumérait les (nombreux...) défauts constatés sur la 250 GT qu'il avait récemment acheté.

La sanction sera sans appel : "Puisque Ferrari n'est pas capable de m'entendre je vais lui montrer ce que je sais faire en construisant moi-même une voiture concurrente !"

 

 

J'avais lu un truc à ce sujet. Il paraît que Lamborghini a pris la mouche parce que Ferrari lui aurait dit : "Le problème vient du fait que tu sais sûrement conduire un tracteur, mais pas une Ferrari !"

 

Complexe de supériorité inside...

 

Très bon ce LM002, la démesure à l'état pur. C'est gros, ça ne sert à rien, et pour assumer de rouler là-dedans... mais ça doit être quelque chose, au moins à essayer !

[Invité §dav512aL]

Désolé d'être mauvais, mais le Q7 est en fait très, très bon en franchissement...

 

Mais très bon article au demeurant.

 

 

Moué

 

Ça faisait longtemps que je n'avais pas traîné par ici, je vois qu'il y a toujours de l'excellent niveau !

 

Bravo Jensen pour toutes ces découvertes automobiles.

 

 

 

J'avais lu un truc à ce sujet. Il paraît que Lamborghini a pris la mouche parce que Ferrari lui aurait dit : "Le problème vient du fait que tu sais sûrement conduire un tracteur, mais pas une Ferrari !"

 

Complexe de supériorité inside...

 

Très bon ce LM002, la démesure à l'état pur. C'est gros, ça ne sert à rien, et pour assumer de rouler là-dedans... mais ça doit être quelque chose, au moins à essayer !

 

 

Enfaite, plusieurs version existe "Retourne à tes tracteurs, et laisse les voitures..." fin bref change pas grand chose...

 

En noir il est très classe pour l'avoir vu au musée Lamborghini

 

 

Sinon toujours bien écrit ces histoires Jensen