Overseas 12 octobre 2017 Auteur Signaler Partager 12 octobre 2017 Mis en appétit et tout réjoui par cette belle matinée, je me compose une pizza excellente avec une croûte ultra-fine, croustillante et tout plein de bonnes choses (artichauts...) chez Mazzio's, quasi en face... ce qui n'empêche jamais d'y aller en voiture : encore jamais vu un piéton traverser une route . Route sans histoire jusqu'à Oklahoma City. Quelque part, j'ai shooté une enseigne de motel qui m'a attiré l'oeil, tant elle illustre une style très en vogue à la fin des années 50 : Oklahoma City : facile à repérer de loin, comme toutes les villes de quelque importance, une vaste banlieue pavillonnaire avec entrepôts, voitures d'occasion et concessionnaires (beaucoup, toujours), motels, le tout les uns à côté des autres le plus près possible de l'Interstate qui se dédouble, se ramifie et longe à le toucher le centre-ville planté de buildings modernes et lumineux. Pas de transition. D'un côté d'une rue, un parking, un snack ou un "petit" entrepôt, de l'autre, une tour de 50 étages. Une fois parcourue tout le côté sud, je repars dans l'autre sens à la découverte de Boot Barn, une des grandes enseignes de bottes (santiags, mais ici on dit "bottes"), jeans, chapeaux et chemises cowboy (j'ai une demande perso ). Je trouve sans difficulté aucune de quoi satisfaire ma princesse, le coup de coeur immédiat, j'achète. Et pourtant il y a des centaines de paires multicolores exposées ! Là on ne voit que l'extrême fond du magasin, mais perpendiculairement, il y a tout plein de rayonnages semblables, classés par taille. Pour moi, mais plus tard, je trouverai une paire très semblable à celle de gauche, la noire. Ca vous change un rien la démarche, mais visuellement avec le bas de pantalon par dessus, ça reste plutôt discret. De même, je ne suis pas long à lui trouver un vrai Stetson brun de cow-boy : c'est bien simple, c'est le seul à sa taille ! Le soir venu, je me prends une chambre toute bête (mais c'est le plus sûr, on n'est pas "en province", ici) au Motel 6, coté est de la ville, après avoir malgré tout tourné un peu histoire de dénicher un motel un peu plus marrant. Y'a pas . Ce qui est marrant, en revanche, c'est le petit employé dégarni qui s'évertue à recopier mon numéro de permis de conduire avec peine et soupirs . Et quand il réalise que je suis Français, il estime avec un naturel confondant que je dois assurément parler... espagnol . Pas bien saisi le rapport, mais bon, ça détend . Dîner au Waffles d'en face (et j'y vais à pied dans le noir ! ), froid et bruyant, avec comme clientèle essentiellement les paumés du coin, plutôt âgés, parfois en couple. Assez moyen, mais ambiance on ne peut plus authentique ! Manquerait plus que le cuistot désabusé ait la clope au bec, ça n'étonnerait personne... Mais ce qui est carrément bon, c'est le ketchup et la musique ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 13 octobre 2017 Auteur Signaler Partager 13 octobre 2017 [380 km] Première chose, grâce au GPS, foncer chez UPS pour envoyer les bottes et le chapeau. 10 minutes plus tard, je croise des norias de fourgonnettes brun foncé partant livrer. Plus je m'approche du site, moins il y a "d'autres" véhicules. C'est bien là . Service très pro, mais il me faut épeler tous les éléments lettre à lettre, sinon... en tout cas le carton se voit parfaitement réalisé. Revers: ça coûte les yeux de la tête et les deux bras . Mais comme c'est un cadeau (et une surprise qui plus est)... Balade en centre-ville puis au National Monument, dont on me parle à chaque évocation de quelque chose d'intéressant en ville. 168 chaises vides, pour ne pas oublier le 19 avril 1995, date de l'attentat. Y'a plus gai . Deux massifs portails de pierre encadrent un rectangle d'eau immobile. C'est sobre, net... et un peu mort. Me voila reparti au nord, non sans avoir remarqué d'anciennes enseignes sur des entrepôts, à ne pas louper, ce serait un peu dommage. Mon ambition est de rallier Wichita (pourquoi pas ?). Mais la chaussée est plutôt dégradée et très utilisée, on n'y roule pas bien vite. Donc route assez fatigante et peu agréable . D'où une petite pause à Perry, l'occasion de ressentir un vrai bled de la Plaine tel qu'il est en vrai, avec sa toute petite station-service "à vendre" (!) mais fermée depuis des lustres . Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Invité §Nic855Kt 14 octobre 2017 Signaler Partager 14 octobre 2017 Les paysages que tu nous postes sont juste magnifique, ca donne envie de venir s'incruster dans tes bagages Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 16 octobre 2017 Auteur Signaler Partager 16 octobre 2017 Je vais donner très prochainement la réponse à l'énigme... alors ? 14h30 : toujours pas déjeuné, mais me voici à Wichita ! Jamais je n'aurais osé imaginer que j'y atterrirais un jour ! Quel plaisir ! Et pourtant il n'y a pas grand-chose à voir. Même l'OldTown fait terriblement entretenu. Déjeuner (enfin !) dans l'immense Emerson Biggin's, où l'on doit bien être 1 de plus que de serveuses (elles sont 3) avec de multiples écrans sportifs aux murs (baseball, golf, football américain...). Le Transportation Museum étant fermé (!), je me déplace jusqu'au-delà la rivière Arkansas pour voir de mes yeux le "Keeper of the Plains", vilaine statue en ferraille d'un indien peu avantagé . Pas de photo (mais ça se trouve sur le web). Et ce serait leur attraction principale. Aïe. Je préfère déambuler dans les rues et m'étonner du nombre de statues, certaines neo-moyennâgeuses, on se demande pourquoi. Un petit regard à la cathédrale située sur Broadway et me voila parti à l'ouest, puisque Kansas City, à la limite du Missouri, me paraît quand même un peu présomptueux en regard d'un voyage dans... l'Ouest ! Presqu'aussitôt, le tableau de bord s'anime et m'informe de façon on ne peut plus claire d'avoir à rapidement changer l'huile moteur . Je pousse quand même jusqu'à Pratt (125 km). Pas le choix . Economy Motel, qui porte bien mal son nom : il est propre et confortable, tenu par des indiens... d'Inde. Grand lit de belle facture, ambiance cosy et reposante. Mais pourquoi l'avoir appelé "Economy" ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 16 octobre 2017 Auteur Signaler Partager 16 octobre 2017 [470 km] 8h00 : huile vérifiée, la chignole n'en manque pas, donc ça peut attendre un vrai garage. 8h15 : il y en a un juste à la sortie de Pratt. Le chef mécanicien regarde avec moi et estime (forcément !) que l'huile n'a jamais été changée depuis la sortie de la voiture des chaînes de montage . In petto, une rapide conversion me dit que 20.000 miles, c'est un peu plus de 30.000 kilomètres, (32.180, je m'en doute), et que peut-être le besoin exprimé devait se voir satisfaire . Dès qu'il comprend qu'il s'agit d'une calèche de location, il remet les paramètres à zéro : "c'est bon, ça attendra !". Pas stressé . Et j'apprends que, au bout de 1.000 miles sans intervention, j'aurais risqué de me retrouver en rideau avec une électronique tatillonne qui (qui sait ?) invaliderait le démarreur... Bon... ben... il fait frais, je remets vite un pantalon et me voila parti. Vers l'ouest . 10h00 : Ah ! la bonne odeur du grain mouillé à Dodge City... Dodge City, point de ralliement des chasseurs de bisons dont l'expansion rapide doit tout à l'arrivée du rail. 3 millions de bisons dans le coin en 1870, et pas de raison d'estimer que ça ne durerait pas. Il y a de quoi avoir envie de s'y installer ! En 1872, quand le premier train y parvient, il y a déjà tout un tas de peaux prêtes à être embarquées. Perdent pas de temps : en 2 ans, 850.000 peaux quitteront la ville. Un truc marrant : toutes les constructions d'époque ont été démolies et reconstruites 20 mètres plus loin lorsqu'on a élaboré le parking municipal. Je l'aurais pas lu, je l'aurais pas deviné ! Toujours plein ouest par la 400. Pas grand-chose à faire, on s'ennuie un peu. A part les gigantesques silos et les camions de bestiaux que l'on croise... Particularité à Ingalls, l'odeur des vaches. Des milliers, brun foncé, parquées autour de ce qui me semble être une fabrique d'aliments agricoles. Cela sent quelque chose comme de l'herbe rance longuement digérée. Du fumier poivré, quoi... Génial. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
gromiko 16 octobre 2017 Signaler Partager 16 octobre 2017 Toujours sympa les photos Pour la voiture de loc, tu peux t’arrêter dans une ville, où se trouve le même loueur et faire faire la vidange. Car si tu avais cassé le moteur, il auraient pu invoquer une négligence. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Invité §Le 753JC 17 octobre 2017 Signaler Partager 17 octobre 2017 Sympa la suite des aventures. Vu le "Keeper of the Plains" en google image, la statue en elle-même ne vaut pas le détour mais je trouve le site pas mal avec le pont assez original. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 17 octobre 2017 Auteur Signaler Partager 17 octobre 2017 13h00 : je suis bien content de me garer à Syracuse pour déjeuner au Black Bison Pub. Pile l'étape qu'il me faut, avec une petite intersection devant Main Street où virent pesamment de nombreux camions (International, mais surtout Peterbilt et Kenworth) pour pointer vers le sud. Compte tenu du lieu, qui ne paye pas de mine à l'extérieur mais se trouve bien garni à l'intérieur, je commande un steak grillé avec une Porter brune. J'ai le choix entre small (300 gr.) ou regular (700 gr.) . Heu... ouais... 700 grammes ? Au plafond, une inscription des plus réjouissantes : "Beer is proof that God loves us and wants us to be happy - Benjamin Franklin". La viande se révèle exceptionnelle, j'écrirai même "pro-di-gieuse" dans mes cartes postales (en 3 mots) , avec frites, épaisse d'un bon pouce, elle se laisse manger toute seule, dense, légère et goûteuse. Pas à dire, elle vient pas, sous film, du supermarché ! Une merveille ! Le musée, juste à côté, ne donne pas autant satisfaction, simple présentation bien rangée par thèmes de toutes les vieilleries des anciens habitants de la région. Et me voici enfin au Colorado, où je commence par faire quelques bonnes photos à partir de Lamar. Une Nash Lafayette de la fin des années 30, quasiment roulante, puisque proposée à $2.000. Tout de même... Plus raisonnable (soyons charitables), une DS noire à $1.600 : Pas été voir les hydrauliques, l'enclos étant fermé. Sinon, on peut toujours se rabattre sur la Chevrolet 1953 ou surtout la Mercury 1956, à redémarrer avec juste une batterie et un peu d'essence. Des amateurs ? Perso, je serai assez tenté par la Chevrolet, où seul un gnon sur l'aile avant droite demanderait un peu de soin, tandis que la Mercury... pourrie ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 17 octobre 2017 Auteur Signaler Partager 17 octobre 2017 A Las Animas, je surprend le solitaire garagiste désabusé et notoirement désoeuvré en m'intéressant à son Rod Ford '32 à moitié démonté... ou en cours de remontage ? Puisqu'il ne me prête qu'une attention diluée d'ennui, j'ajoute sa Ford Model A à ma quête de voitures anciennes. Entre deux bicoques suintant la médiocrité et la gêne, qu'est-ce que cette Oldsmobile peut bien attendre ? une pompe à eau ? Juste à la sortie, belle surprise qui va me hanter un bon moment, une Buick '53 aux chromes remarquablement préservés. Quant au reste... Bon, c'est une belle version 2 portes , tout est faisable, tout est imaginable, et je rêve d'une restauration à la fois stylistiquement respectueuse et d'esprit ouvert aux possibilités technologiques devenues familières (clim' automatique, leds, ordinateur de bord, moteurs actuels... ). Mais certainement pas en l'achetant $4.500 ! Peut-être 500 ? Disons 750 maxi . A Pueblo, où l'on rejoint l'I-25 North, je me laisse tenter par le Cavender's Western Outfitter et en ressors avec une belle paire de bottes noires (celles citées précédemment). Beaucoup hésité avec les brun-rouge, ou même les deux... Puis plein nord vers Colorado Springs, pour dormir un peu avant Denver. Mais là, rien, pas un motel normal : que des établissements de luxe, vaguement annoncés l'un après l'autre. Pas du tout ce qui me convient . On me connaît, je pousse évidemment plus loin, ce qui totalise rapidement 80 kilomètres de plus pour la périphérie sud de l'agglomération... Et là, à partir de là seulement, je mets plus d'une heure et demi pour trouver un vrai motel qui ne soit ni un Best Western / Hilton ni un sordide taudis (on ne rit pas, j'y suis allé voir ! ) tenu par des chinoises louches, au regard fuyant, aux mains aspirantes et au vocabulaire imprécis , tout en préférant le cash à la carte bancaire. Au final, j'ai contourné tout Denver par l'est (Aurora) et ai atterri à Brighton, soit bien une soixantaine de kilomètres (ou plus) à tâtonner les interminables rocades et remonter les axes principaux où se trouvent toujours des motels... eh bien, pas par ici. C'est presque $100, mais je peux enfin décharger, à 22 heures, au Super-8. Grâce au sourire d'une gentille vieille dame qui paraît aussi perdue que moi dans ce grand bâtiment qui ne dispose même pas d'un parking... on se gare dans le terrain vague où donne le portail d'entrée. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 18 octobre 2017 Auteur Signaler Partager 18 octobre 2017 le nombre de voitures immatriculées en Oklahoma était de 9.000 en 1914. Combien y en avait-il en 1920 ? Combien y en avait-il en 1930 ? Voici les bonnes réponses, et nos amis lecteurs et participants évalueront en toute objectivité leur finesse de flair : 1920 : 144.500 1930 : 576.000 Rien qu'en Oklahoma ! Je dois dire que l'explosion de ces chiffres m'a un peu scotché... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
meiji851 18 octobre 2017 Signaler Partager 18 octobre 2017 Voici les bonnes réponses, et nos amis lecteurs et participants évalueront en toute objectivité leur finesse de flair : 1920 : 144.500 1930 : 576.000 Rien qu'en Oklahoma ! Je dois dire que l'explosion de ces chiffres m'a un peu scotché... 50 millions de véhicules dans le monde en 1930, donc 1% du parc auto mondial rien qu'en Oklahoma (pour une population de 2.3 millions d'habitants a l'époque) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 18 octobre 2017 Auteur Signaler Partager 18 octobre 2017 Rien que du point de vue industriel, j'ai du mal à imaginer l'adaptation de l'outil de production à l'augmentation inouï des cadences... parce qu'il y a bien du y avoir aussi quelques voitures vendues dans les autres États. Pas vrai ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
n-bx 18 octobre 2017 Signaler Partager 18 octobre 2017 Rien que du point de vue industriel, j'ai du mal à imaginer l'adaptation de l'outil de production à l'augmentation inouï des cadences... Va en vacances en Chine pour te rendre compte (mais c'est peut être un peu tard). En 2000 moins de 2 millions de ventes par an vs. 22 millions en 2016... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 19 octobre 2017 Auteur Signaler Partager 19 octobre 2017 [843 km] 9h : une demi-heure pour rallier le centre-ville et parker tout simplement la voiture en sous-sol, bien au calme. Je note que c'est un parking dont le règlement s'effectue uniquement par carte bancaire. Soit. Comme nous sommes dans une grande ville, il y a des passants (et même au moins une rue piétonne). Comme ça me change ! Je visite le Money Museum, une fois le contrôle de passeport validé par l'uniforme de rigueur. Plutôt bien fait, avec beaucoup d'exemples de vieilles coupures, anciennes (forcément) et originales. On peut aussi se créer son propre billet de banque, avec différents logotypes, enjolivements et... le portrait de l'auteur ! Nez au vent, je me rends ensuite au Rockmount Ranch Wear's, LA boutique où les gens connus s'achètent (ou s'achetaient) leurs fringues western (dont Paul Mc Cartney, Cary Grant, Paul Newman, Sylvester Stallone...). Ouh là ! je mets mes pas dans ceux de héros, là... Une demi-douzaine de jeunes adultes dévalisent consciencieusement les rayons, essayant telle chemise au look hawaïen, tel chapeau à la Charles Bronson, les filles excitées et pépiantes. Sympa ! Visiblement, c'est en prévision d'une fête de mariage, y'a de l'argent dans l'air pour les accessoires. ça bouchonne en caisse, mais on me fait gentiment doubler le groupe, pour mes deux bandanas originaux sur le thème de la Route 66 ($9.49 l'un ). Heu, oui... c'est exorbitant ! Bière à l'Ice House Tavern, dans le quartier historique, où la gare centrale me rappelle la gare de l'Est, elle aussi disposée en centre ville, au bout d'une avenue. L'Ice House, c'est (ou c'était) un immense entrepôt réfrigéré (pour la viande sans doute), mais qui aujourd'hui semble effectivement plutôt héberger un resto et le présent pub. Gaffe, la bière à l'orange... ben c'est agressif question acidité ! La jeune serveuse tout droit issue de sa salle de sport, débardeur noir moulant à fines bretelles, cheveux longs et sourire ravageur, me la convertit vite fait en Porter noire . Ouf ! J'avais soif . Bon... ben... retour à la voiture, dans son magnifique parking tout neuf à $2 les... 10 minutes . Et là... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
gromiko 19 octobre 2017 Signaler Partager 19 octobre 2017 Denver (Colorado) ça vaut le coup de rester une journée , voir un peu plus dans le coin, ou il n'y a rien de spécial?? Peut être Colorado Springs?? 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 20 octobre 2017 Auteur Signaler Partager 20 octobre 2017 Denver (Colorado) ça vaut le coup de rester une journée , voir un peu plus dans le coin, ou il n'y a rien de spécial?? Peut être Colorado Springs?? Denver, ça vaut certainement le coup de rester une bonne journée ! Aussi bien du point de vue musées que parc floral, architecture, historique... Rien que dans le guide du Routard il y a des suggestions... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
gromiko 20 octobre 2017 Signaler Partager 20 octobre 2017 Merci. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 21 octobre 2017 Auteur Signaler Partager 21 octobre 2017 Et là, disais-je... une fois de plus, ma carte est déclinée . Déjà que c'est courant dans les station-services, mais alors là, c'est la fois de trop. J'appuie sur le bouton d'appel à l'assistance. S'ensuit 5 à 8 minutes (c'est long ! ) de discussion avec l'employée bouchée qui me demande le numéro du ticket (écrit petit en gris pâle... ), l'heure d'arrivée à la minute près... bref ! Et je peux certifier que je comprends tout et qu'on discute ! Pendant ce temps, plusieurs véhicules s'empilent derrière et mettent le frein à main. Je suis partagé en le fatalisme et la légitime irritation d'être confronté à une telle bêtise inamovible. Je vais même jusqu'à proposer de me rendre à son desk pour traiter directement le problème. Réponse : "Hold on" (Attendez). Comme efficacité, j'ai déjà vécu mieux . Je profite du silence qui s'éternise pour aller expliquer la situation aux voitures derrière, dans la pente : ils sont tous d'un calme exemplaire. Petit rappel : $2 les 10 minutes . Le jeune conducteur stationné juste derrière moi envoie sa copine courir dehors pour exiger l'ouverture de la sortie. Où elle va, ça... Mais soudain la barrière se lève. Un grand geste du bras pour remercier de la patience rare des automobilistes coincés, je sors vite la Malibu, tourne à droite tout doucement cherchant où se trouve ce foutu bureau pour régler le stationnement. 5 mètres, 10, 25... évidemment impossible de s'arrêter en pleine rue, je zyeute pourtant. Bon, ben... hop... parti. Pas trop fier, mais comment aurais-je pu faire autrement ? Comme quoi sa stupidité a fait perdre au moins $20 à l'administration du parking. Vue rapide du Capitol, je stationne (rapidement, donc), le long d'un parcmètre qui, honnêtement, ne me fait ni chaud ni froid (je suis quand même parisien, ça aide... ) Puis remontée de la 16th North jusqu'au n° 2026 : minuscule boutique de glaces réputées dans un... pot à lait géant. Rigolo. C'est Little Man Ice Cream. Comme il y a un grand parking juste de l'autre côté de la rue, j'y colle la voiture quasiment à la première place une fois entré (détail qui aura son importance). Savoureuses les glaces. Vaut effectivement le déplacement. Tranquille et content, je récupère la Chevrolet et lit, en manoeuvrant pour sortir, un truc du style "Allez régler votre dû pour le parking auprès du receveur dans le coin". Quel coin ? Fallait peut-être m'en parler à l'entrée, non ? Conclusion : A Denver, stationner où que ce soit est "normalement" payant . Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 22 octobre 2017 Auteur Signaler Partager 22 octobre 2017 Transportation Museum près de la sortie Nord de la ville. De très belles voitures, mais les éclairages leur créent des reflets peu propices aux photos. Et comme il n'y a aucune lumière naturelle, ça fait très artificiel. Un musée, quoi . Pour les amateurs, il y a aussi toute une pièce consacrée aux motos anciennes et, dans le fond, plusieurs wagons anciens aménagés avec le décor de l'époque (voiture-restaurant des années 30 avec personnages). Bien, mais on ne peut pas y monter. 16 h : sortie plein nord en direction de Cheyenne (Wyoming). Route chargée (très chargée dans l'autre sens), ce qui se comprend puisque nous sommes vendredi, donc veille de week-end. Mais comme je ne comprends pas où on pourrait passer le week-end dans cette direction, ça reste un peu obscur : où vont-ils donc ? Plein d'essence, il était grand temps, avec mes détours imprévus d'hier soir ($26,50). Ma carte est encore refusée [:9912:9] , mais j'ai dorénavant toujours au moins $100 en cash sur moi, pour parer à toute éventualité. Comme celle-ci. Dans les rétroviseurs, Denver se drape dans un grand voile violacé grisâtre, il doit y avoir de l'orage là-bas. Mais il fait gris aussi à Cheyenne. 17h30 : je prends tout de suite une chambre en arrivant, au Lariat Motel. Simple de chez simple, la chambre est minuscule, plus petite que la salle de bains. Mais confortable et intimiste. ça me va. Fatigué, car il faut dire que la chaussée de l'I25 North est particulièrement dégradée, rendant la conduite assez pénible. Une fois mon package déchargé, je m'aperçois que... j'ai perdu les clés de la voiture . Instant difficiles, sachant que je m'applique à respecter une rigueur forcenée pour pallier à ce genre d'aléas... Rien dans les poches (toutes les poches) de jeans, veste... la cata totale : je ne peux plus ouvrir le coffre ni surtout verrouiller la voiture . Relax Max. J'entreprends de fouiller la bagnole de fond en comble et miracle, je les vois sur la banquette arrière . Elles ont dû m'échapper quand j'y ai jeté ma veste, en arrivant, ou glisser de la poche extérieure de cette dernière dans le mouvement. Quelle leçon ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 22 octobre 2017 Auteur Signaler Partager 22 octobre 2017 [233 km] 7h30 : soleil ! quelle chance ! Mais 16°, ça demande un peu d'accoutumance. Frais. Belle journée en perspective. Un petit tour dans le centre ville, caractérisé par le pont routier qui dessine une bosse énorme au-dessus des voies ferrées et la dissémination de grosses bottes peintes dans toute la ville pour attirer la curiosité des visiteurs. Sinon, je sais bien qu'on devrait y trouver un max d'évocations sur les chevaux, mais en fait... heu... ah si ! vaste magasin Wrangler. On parle en fait très peu de Levis, mais par ici Wrangler, c'est incontournable. Par hasard, en trottant autour des principaux pâtés de maison, je découvre un mur peint plutôt original au fond d'une cour. Eh bien voila, ça c'est étonnant et esthétique. Pourquoi ne pas en parler ? Je fais bien de partir vers l'ouest, les formations nuageuses dérivent mollement au sud. 11h : Essence à Rawlins ($18.50). Un billet jeté sur le comptoir et récup' de la monnaie ensuite. Même pas cherché à utiliser la carte bancaire. Juste devant, une Cadillac qui a été proprement coupée en deux et doublée par son exact miroir. On ne sait pas trop si les deux moteurs ont été conservés, mais les deux tableaux de bord, si. En face, de l'autre côté du boulevard, un pick-up Chevrolet à vendre pour $9.000 au lieu de 10.000. Des preneurs ? 13h : déjeuner au Broadway Burger Station (dinde & milkshake hot fudge), tout au bout du petit centre dit "historique". La dinde est très correcte et ma voisine s'en assure, une dame entre deux âge qui louche discrètement dans mon assiette. Par contre, niveau hot fudge, pourtant préparé sous mes yeux par les jeunes serveuses à queue de cheval, on sent pas trop le goût. Moyen . Vu une Plymouth de la Police stationnée contre leur Police Station. On espère juste qu'ils disposent aussi d'autres voitures... Toujours une belle route rectiligne bien agréable, comme on en voit partout dans les Grandes Plaines, reposante si j'ose dire, surtout comparée à celle reliant Denver à Cheyenne. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 22 octobre 2017 Auteur Signaler Partager 22 octobre 2017 Juste comme ça, mais l'évocation est trop forte, y'a pas comme un air de famille entre cette bonne vieille Plymouth 1938 et, de ce côté-ci de l'Atlantique, la Simca 1200 de la même année (1938) ? Enfin, moi je dis ça... s'il y en a qui trouvent plus d'affinités avec un autre modèle de la même année... Au lieu de continuer assez logiquement vers Salt Lake City, je bifurque sur la 30 au nord-ouest car le Bear Lake me paraît esthétique (sur la carte). Sa situation juste à la frontière entre Utah, Wyoming et Idaho m'amuse : en bordure des frontières d'Etat, il y a parfois des changements amusants, panneaux originaux ou limitations de vitesse modifiées. Planant, quoi . Mesurant environ 30 kilomètres du nord au sud et 6 km d'est en ouest, il accueille sur plus de 10 km, au sud-ouest, toute une série de camps de vacances, pensions familiales, scouts, location de petits bateaux à moteur, kayaks... c'est donc certainement la plus jolie route, avec vue et panorama. Il a même de fines plages de place en place, d'où l'on peut s'adonner à la pêche à la ligne dans les herbes hautes épousant le rivage. Plus loin, ce sont surtout de petites résidences de week-end, privées. Accolées côte à côte sur des miles, elle forment une barrière continue entre la route et l'accès au lac. A Garden City, le village regroupant les principaux commerces, l'ambiance est bon enfant : on se regroupe en souriant et dans la bonne humeur devant la baraque à hamburgers ("Bienvenue, on va à la baraque à frites ?" non, ça c'est ailleurs ). Sans prétention surtout, en bermuda et polo. Idyllique, quoi. Comme je le disais ci-dessus, la situation géographique du lac fait que, étant déjà passé de Wyoming en Utah, me voici (déjà !) en Idaho. Et le plus cocasse, c'est que, pour la première fois de ma vie, je traverse Paris en 5 minutes ! Plus fort encore, je rejoindrai ensuite Montpelier en... un quart d'heure ! D'accord, avec un seul "L". Mais alors, Paris (479 habitants), établi le 26 septembre 1863, on me la copiera . Quand, en plus, le seul truc à y voir, c'est le vaste et imposant Temple Mormon, Tabernacle pour être précis... il faut dire que nos bons amis ont cru jusqu'en 1872, soit pendant 10 ans, qu'ils s'étaient installés en Utah, comme les copains. Tout faux . En revanche, Montpelier, aucun intérêt. Mais je garde précieusement les photos de la Buick Century parisienne ! Il me reste à rallier Pocatello à 19 heures, avec le soleil dans les yeux et le rire aux lèvres. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 23 octobre 2017 Auteur Signaler Partager 23 octobre 2017 Difficile d'y trouver une place où dormir (!), pourtant je connais un peu le coin et j'en avais le souvenir d'une bourgade pas spécialement surchargée... L'explication vient du Super 8 où je m'étonne auprès du jeune sympa à l'accueil : "congrès en cours, tout a été réservé". A Pocatello ? Un congrès ? Mais grâce à lui, j'ai une chambre réservée à 50 mètres de là, au Clarion Inn. Vaste et imposante bâtisse au porche se la jouant luxueuse façon palais neo-romain, j'y pénètre on ne peut plus modestement, en baskets éculées, t-shirt improbable et veste informe aux insignes métalliques épinglés sur les poches de poitrine... la classe . A 12 bonnes coudées de la double porte vitrée, les deux jeunes filles en uniforme noir du desk m'ont déjà jaugé. Autant dire que le sourire est aux abonnés absents. C'est avec un dédain palpable qu'on me concède une chambre au premier "sur la galerie, par-là sur la droite" ($100 ). Jusque-là, rien d'anormal . En fait, la galerie, elle surplombe... la piscine intérieure de l'hôtel . Et il n'y pas de fenêtre à la chambre bien qu'elle soit de taille respectable, nantie de deux grands lits. Tout simplement, sur le mur qui pourrait en disposer, il n'y a de fenêtre à aucune chambre. C'est tout. Bref, on ouvre la porte et c'est le sauna immédiat tout le long de la galerie susdite... Bizarre tout de même. Et pour parfaire la sérénité et la qualité de l'accueil, je n'ai pas réussi à mettre la main sur la machine à glaçons en me basant sur leurs explications fumeuses et c'est la serveuse du bar, très sympa elle, qui m'a dépanné avec gentillesse, confirmant que pour localiser cette satanée machine, fallait quasiment être né à l'hôtel . [907,5 km] Tiens, j'ai pas mal roulé, hier. 7h : Réveil. J'ai oublié mon chargeur de smartphone et l'adaptateur à Cheyenne. Ah ben oui, il y a plus de 810 km par la route la plus rapide... Je ne vais peut-être pas retourner le chercher alors... 7h15 : à la station-service du bas de la rue (Gas : $18), la mince patronne rousse à la natte virevoltante me vend un câble USB/smartphone d'un mètre, dont j'ai pu choisir la couleur (orange, comme ça je le verrai le matin ). Trop facile ! 8h : le front nuageux m'a retrouvé et me poursuit, venant de l'est. Et au nord, c'est pas terrible. Donc je pointe toujours vers l'ouest et poursuit dans le bas de l'Idaho. Et voyez comme c'est sournois la météo : en une heure, c'est tout un plafond gris qui me recouvre le capot, venant du nord. Mais ça s'allège nettement derrière, à l'est donc. Et toujours, presque régulièrement, ces tubes sur axe pivotant (ça fait dans les 2 bons mètres de diamètre) pour arroser les cultures de... mais au fait, quelle est LA culture emblématique de l'Idaho ??? Pédalons allègrement, allons voir Jérôme ("c'est qui Jérôme ?" ), sur la route de Boise (prononcer "Boy-Zi"). Jerôme = aucun intérêt, enfin pas plus que Montpelier... hormis la boutade du nom. ça fait peu . Les nuages finissent enfin par se décider à mollement aller voir ailleurs, au sud dirait-on, et j'ai grand beau temps pour arriver déjeuner à Boise. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
cardrawer 24 octobre 2017 Signaler Partager 24 octobre 2017 ... Et toujours, presque régulièrement, ces tubes sur axe pivotant (ça fait dans les 2 bons mètres de diamètre) pour arroser les cultures de... mais au fait, quelle est LA culture emblématique de l'Idaho ??? ... Pommes de terre. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 24 octobre 2017 Auteur Signaler Partager 24 octobre 2017 Pommes de terre. Vrai ! Ils en sont fiers et j'en atteste avec dorénavant un porte-clef arborant une petite patate dorée ! Donc les frites qu'on trouve partout, elle proviennent probablement d'Idaho. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 25 octobre 2017 Auteur Signaler Partager 25 octobre 2017 Ne pas rater, à gauche du Capitole mais sur l'avenue (donc pas en bas des marches, hein), la réaliste représentation en bronze de Lewis et Clark discutant avec un chef indien Nez Percé. On se concentre un peu, on se déplace d'un pas, oui... avec les feuillus derrière, le regard qui évolue avec l'exposition à la lumière, la gestuelle naturelle, on y est ! Le Capitol donc, puisque capitale d'Etat, mais aussi un bon burger frites un peu trop cuit en dépit de ma demande. A peine à 5 minutes à pied, Boise dispose d'un petit quartier d'affaire très moderne avec zone piétonne et jet d'eau au centre. Pas laid. C'est sûr que, vue comme cela, la Wells Fargo (à gauche) n'a plus grand-chose à voir avec son ancêtre aux coffres cloutés transportés par les diligences du Far West ! Deux blocks plus loin on est déjà de retour downtown : Assez curieusement, une étroite ruelle entre deux bâtiments de ce centre-ville animé a été dédiée au Street Art. Là, les oeuvre sont plutôt torturées et donc... peu épanouies . Pas (à mon sens) de recherche esthétique, du beau et du créatif (comme à Cheyenne), mais l'expression de souffrances, d'incompréhensions et, disons-le, de tags . Je choisis l'oeuvre la moins déplaisante. Il faut aimer. Admettons . Mais la proximité récurrente des vastes poubelles pas trop nettes n'aide pas. Allez, on va voir ailleurs, par exemple en périphérie, au Warhawk Air Museum, où l'on trouve étrangement peu d'avions (!) mais surtout des centaines de témoignages et d'objets d'époque (de la Seconde Guerre Mondiale) et... quelques voiture en état remarquable, avec papillons "do not touch" : Lincoln Zephyr, DeSoto et même, pour me faire plaisir, Buick Century 1955. Dont j'ai retiré le susdit papillon pour la photo : Allez, on la démarre ? Les quelques avions, lustrés et brillants, sont quand même des chasseurs américains mythiques (Thunderbolt, P40...) : Je sors sur l'aire cimentée, suivant le mignon biplan jaune vif manoeuvré à la main et qui, en plein soleil, se prête idéalement aux photos. Pendant ce temps, le gigantesque vantail pivotant du hangar se referme dans mon dos . No souci, la petite porte sur le côté n'était pas fermée à clé et je réintègre tranquillement l'ombre climatisée du hall d'exposition . Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 27 octobre 2017 Auteur Signaler Partager 27 octobre 2017 Route au paysage aride sur la 95 pour, assez étonnamment, passer en Oregon (mon 15ème Etat de l'Ouest ). Pour ceux que ça intéresse et amuse, on passe effectivement par... Rome. Comme d'hab', on rigole, mais imaginer un instant y vivre, ça ne prête pas trop à rire... Exceptionnellement cette illustration n'est pas de moi, mais elle donne un bon aperçu de tout ce qu'il y a à y voir : Cherchez pas, le reste, c'est... hors de l'agglomération. Et le type, assis par terre (!) et levant une main molle à mon passage, il est donc... paumé. Au moment où je le frôle, mon oeil enregistre a) il est jeune b) il a un chien. Donc a) pas forcément un évadé de prison b) un pur routard En un éclair, j'ai instinctivement compris que sans moi, ce soir (il est 18 heures), il n'avait strictement aucune chance d'être entendu, vu, compris, emmené ailleurs enfin. Je pile. Elle ne freine pas si mal, cette Chevrolet (dont il faut toujours changer l'huile) . La chienne monte sans façon à l'arrière sur la banquette, une espèce de croisé au museau pointu, oreilles pendantes, poil très ras et queue battante. Sait se rendre tout de suite sympathique en tout cas. Lui, 20-22 ans, en vaste pantalon de treillis beige et casquette carrée, barbe naissante et moyennement entretenue, exprime sa reconnaissance avec conviction . Dans les faits, il vient du Wisconsin et se rend chez son frère, à Reno. C'est le chemin effectivement. Mais pas facile de respecter un horaire, dans ces conditions ! Nous allons, pendant une heure, plaisamment échanger sur les voyages, son goût pour la la route, sa prise de conscience progressive que ça ne va pas être trop facile pour lui s'il continue dans cette voie. Il regrette que, dans les grandes villes, les flics le matent systématiquement d'un sale oeil. Bon, il ne fait pas super-net avec sa longue dégaine, ses vêtements mal ajustés et tachés (il a dû souvent dormir par terre, dehors), ses cheveux longs et son sac à dos usé . Mais à part ça... il a le droit non ? Sa chienne fauve a fini par passer devant et, coincée contre ses genoux, me flaire consciencieusement la main droite . Bifurcation à gauche verse le sud et, grâce au franchissement du fuseau horaire local, nous avons gagné une heure de rab' (Pacific Time), bien utile pour aboutir tranquille à Winnemucca à la nuit tombante. Nous nous séparons au carrefour de la I-80, en pleine ville. L'I-80, c'est l'immense ligne droite qui relie Salt Lake City à Reno et, accessoirement, pousse jusqu'à Sacramento. Bien, non ? Au moins, là, il pourra trouver une opportunité de continuer vers l'ouest, probablement avec un camion. Je commence, à l'entrée est de la ville, par solliciter le Frontier Motel, mignon et pourvu d'une piscine. "Pas de place" me dit la rebondie propriétaire qui ajoute "faites-moi plaisir, n'allez PAS en face (au Budget Inn, à 100 mètres), c'est (très) sale. Evitez". Compris. Et merci ! Je me loge au Scott Shady Court Motel, aimablement reçu par une petite vieille dame qui regardait la télévision dans son living... l'accueil en fait, avec plantes vertes et (fausse) cheminée. A part le comptoir, sur la droite, on entre dans un intérieur chaleureux. Joli ! Je me fends d'un compliment, apprécié. Ma chambre n'est pas énorme mais bien agréable, confortable, tout comme la salle de bain, nette et traitée façon boudoir avec grand miroir devant la console. Chouette. On n'oubliera pas de recommander sur TripAdvisor. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
n-bx 27 octobre 2017 Signaler Partager 27 octobre 2017 Une ville à voir (?): http://www.curbsideclassic.com/uncategorized/curtis-perry-visits-goldfield-nevada/ Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 28 octobre 2017 Auteur Signaler Partager 28 octobre 2017 Goldfield ? Pour sûr ! sa superficie est loin d'être gigantesque, c'est tout près au nord de la Vallée de la Mort, j'y étais passé avec des souvenirs émus sur l'hospitalité dans le seul motel à l'entrée de la bourgade (voir le bas de la page 1 du présent topic). Et effectivement, c'est tout plein d'épaves en tout genre... mais quelle tristesse suinte de cet endroit ! Incomparable avec Bodie, juste de l'autre côté de la fontière, à l'ouest, mais dans les montagnes. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 29 octobre 2017 Auteur Signaler Partager 29 octobre 2017 [814 km] 7h30 : Je commence par refaire de l'essence ($19). Je quitte presque à regret mon joli motel confortable. En fonction des nuages blanchâtres, pas très engageant, ma décision est vite prise : 50 minutes vers l'est jusqu'à Battle Mountain puis plein sud vers Austin. Route chaude et très agréable, très représentative du Nevada . Austin me paraît plus restreint et confiné que par le passé. Bien sûr, la Packard de la rue principale n'est pas revenue. Je m'octroie une pause amusante au Trading Post local pour y acquérir un t-shirt bleu foncé et un pin's mentionnant que "j'ai survécu à la la route la plus isolée (la 50), celle uniquement fréquentée par le Pony Express" . Montée raide vers l'est, mais je suis vite bloqué pendant 20 minutes pour cause de gravillonnage. C'est là que je prends unilatéralement la décision de repartir dans l'autre sens et, après avoir retraversé Austin (toujours sans la Packard on s'en doute), bifurquer au sud-ouest. Alors là, ce n'est plus la "Loneliest Road" ! C'est pire ! Près de 2 heures sans croiser le moindre véhicule. Après avoir parcouru en ligne droite tout le fond, plan, de la vallée, ce sont des lacets montagneux. Jusqu'à ce que je sois, tout seul cette fois, contraint à l'arrêt pour... gravillonnage. Coup de bol, il me suffit de patienter quelques minutes pour voir arriver le pick-up pilote. Et me voila parti pour une dizaine de kilomètres à 35 miles/heure, derrière mon guide pour moi tout seul. "Loneliest" ? C'est ça, quoi . Expérience amusante. Déjeuner sans surprise à Middlegate, bien content que le snack-bar soit toujours de ce monde, même si on me refuse les oeufs au plat ou en omelette, ceux-ci étant réservés au petit-déjeuner. On sent qu'on ne vient pas ici uniquement par hasard, vu le côté bon enfant de l'accueil et l'attitude nonchalante des habitués (je mets le pluriel car ils sont au moins deux... à part moi). En sortant, je m'offre le Peterbilt rouge planté au milieu de l'immense terrain vague qui sert d'aire de stationnement. Si après cela, on m'affirme qu'il fait toujours un soleil écrasant au Nevada, je me fais moine . Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 30 octobre 2017 Auteur Signaler Partager 30 octobre 2017 Coincé entre deux orages qui se prélassent mollement sans décider lequel ira affronter l'autre, je choisis celui du sud. Par Gabbs (cherchez pas, c'est une minuscule route blanche en plein centre du Nevada, si vous connaissez du monde là-bas pour jouer au bridge, ça m'étonnerait ! ) et la 361, je rejoins Luning. Excellent chemin pour anticiper Death Valley (la bien nommée "Vallée de la Mort", juste de l'autre côté de la frontière, en Californie) et bien entendu Las Vegas . Mais pour l'instant, je suis surtout occupé à photographier une DeSoto Fireflite 1959 tout à fait sympathique devant une modeste cabane grisâtre à l'entrée du hameau . Le temps que je me tourne vers l'à peine moins intéressante Ford 1957 à 30 mètres de là, j'entends comme un grondement de V8. Pas faux, un pick-up GMC surélevé contourne la presque masure de planches, habité par un bedonnant moustachu, casquette militaire et ray-bans bombées façon pilote d'hélicoptère. En gros, moteur tournant et caisse vibrante au ralenti sur les boudins qui m'arrivent au poitrail, il me demande ce que je fais là. - c'est bien simple, je prends en photo des (heu... vos !) voitures anciennes que je trouve intéressantes . - oh bon, alors s'il n'y a que ça, vous pouvez prendre ce que vous voulez ! Et il me donne sa carte, m'encourageant à prendre un cliché d'une épave déglinguée de Ford A pick-up, tellement démolie que je m'en abstiendrais . Mais je n'oublie pas la Ford 1948, offerte à sa fille pour la restaurer. Mais il ne faut pas me la faire : il ne va jamais la restaurer ! J'adore son adresse, différente suivant que l'on vienne de l'est ou de l'ouest... Réfléchi ! Evidemment, puisqu'il n'y a pas de nom de rue et encore moins de numéro... Mon hôte rentre chez lui : soit 25 mètres dans chaque sens en V8 surélevé uniquement pour avoir le plaisir de discuter 10 minutes avec moi. Nul doute qu'il avait une arme chargée sur la banquette côté passager . Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 31 octobre 2017 Auteur Signaler Partager 31 octobre 2017 Plein d'essence à Tonopah, que j'avais connu dans une brûlante atmosphère de poêle à frire. Mais quand c'est nuageux... c'est moins gai. La gasoline est chère par ici ($2.89 le gallon, au lieu des $2.39 souvent constatés). J'imagine que je pourrais crécher à Goldfield même si le coin, quel qu'en soit l'éclairage, n'a jamais franchement brillé par sa joie de vivre. En plus je serai (je le sais bien) idéalement positionné pour me faire la Vallée de la Mort . Pas de chance, "mon" motel a fermé, et pas du mois dernier. Dans la cour où je frissonnais le matin au soleil réfrigéré au ras des collines, un container comme on voit sur les cargos, abandonné . Bref, il n'y a plus de motel à Goldfield. Rien à faire, mais j'arrive en fait trop tard (lumière) pour en visiter les recoins et trouver les intéressantes voitures que j'y subodore . La soirée s'avançant vite, j'écourte à regret mon séjour et m'appuie une bonne heure de route dans la nuit tombante pour rejoindre Beatty, il est vrai encore plus près de Death Valley, mais aussi beaucoup plus chère ! ça, pour conduire en ligne droite, je conduis ! Pendant toute la durée de la route, mon orage s'est lourdement intensifié à l'ouest, justement là où je vais aller, et produit de gigantesques éclairs visibles à des dizaines de kilomètres à la ronde . Comme il doit y pleuvoir à tonneaux, on verra bien si c'est encore mouillé demain : phénomène exceptionnel à prévoir ! Très brièvement, lourdes et pesantes gouttes par 30° quand je m'achète mon dîner. Je réintègre vite fait le Motel-6, insipide mais sec et propre. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 1 novembre 2017 Auteur Signaler Partager 1 novembre 2017 [751 km] 7h30 : et c'est parti pour la Vallée de la Mort ! $25 l'entrée (non contrôlée) par borne, c'est pas donné... et personne pour s'assurer qu'on dispose de suffisamment d'eau. Les traditions se perdent . En revanche, chaussée luisante de propreté, quasi neuve en dépit de l'orage d'hier soir qui a laissé de nombreuses traces sous forme de langues de terre sableuse sur les bas-côtés et... des flaques d'eau ! Rare. La poussière ne décolle plus au passage des voitures . Du jamais vu. Je commence par BadWater (tout au sud), ce qui me permettra de faire un aller-retour quasiment tout du long de la vallée et donc de la visualiser sous différents angles. Lieu bien préservé par une large chaussée en bois devançant l'étendue de sel proprement dite. Je dois y être le seul être humain à... y courir ! Mais quel pied ! (sans jeu de mot) Réhydraté, je m'en vais circuler à petite vitesse dans Artist Drive ; ça vaut le coup, les teintes des strates n'ont pu que surprendre et réjouir les premiers géologues intéressés, mais les photos apparaissent systématiquement surexposées (la chaleur ?). Quant à la route, elle serpente assez sec dans les creux mais quelle douceur de goudron ! Golden Cañyon, toujours du côté droit (est) de la vallée en remontant. Un défilé plutôt large mais terriblement séduisant, avec une atmosphère à la fois complexe (l'entassement et la découpe des roches) et dépouillée (il n'y a que du caillou crème à la vanille). Vraiment on s'y sent bien . Ce qui ne devait pas tout à fait correspondre au ressenti des colons qui s'appuyaient, au prix d'une épreuve dans l'extrême (40°, c'est la norme ), la traversée du lieu (environ 100 km dont 60 au fond de la vallée...) avec ce genre de paysage pour tout réconfort : La matinée passe vite et j'entre à Furnace Creek pour me rafraîchir au minuscule Trading Post, sévèrement englué par un car de retraités français... aïe. Ils ont tout vécu, s'interpellent par-dessus la tête des autres et on leur doit le privilège de minimiser au mieux leur attente dans la queue (l'un d'eux y resquille effrontément :kaola: ). Agaçant et pas du tout américain. Je ne me fait pas reconnaître ! Au Saloon, je me commande un bon cocktail léger en écrivant des cartes postales qui partiront directement d'ici. Astucieux et flatteur. Sur le parking, juste devant mon capot, après Toyota entrevu, c'est Bentley qui vient éprouver ses nouveaux modèles masqués ! 3 au total, garés en plein avec les voitures de tout le monde. Pas stressés les testeurs ! Et pas si masqués que ça en fait, pas terriblement difficile d'en comprendre les évolutions de style, non ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 2 novembre 2017 Auteur Signaler Partager 2 novembre 2017 Visite rapide à une éphémère mine de borax et son unité de retraitement, qui n'a fonctionné que le temps (5 ans) de faire faillite, en dépit du travail inhumain de chinois payés $1.30 par jour , pas logés ni nourris . Mesquin ! Il suffit de se retourner et de considérer l'espèce d'enfer oscillant entre 36° et 45° au quotidien pour évaluer le contexte. D'accord le marché n'était pas aussi porteur qu'on aurait pu le souhaiter, et avoir à transporter des centaines de kilos de minerais par de pesants chariots tractés par des mules auxquelles on n'avait pas demandé leur avis sur 150 kilomètres (la citerne d'eau tiède puis chaude était comprise dans l'attelage... elle est au bout à gauche sur la photo) explique en partie, mais quand même... Mesquite Dunes, très visité. Il n'y a qu'à constater la multitude de traces de pas un peu partout sur le site. Pour le côté sauvage, on va dire que ça étiole un peu... Vous savez, ce genre de mini-désert de sable ultra fin façon Sahara, perpétuellement recomposé en raison de la convergence des vents au centre de la vallée. Deux jeunes Françaises se distinguent encore, en se mettant juste devant moi au moment où je cadre mes angles de prise de vue. Elles se font des mines, m'ignorent complètement, se trémoussant contre l'arbre sec, là. La France, décidément, ce n'est pas une nation à inviter... Agaçant. Stove Pipe Wells, où l'on peut se rafraîchir au (grand, cette fois-ci) Trading Post et surtout au Saloon en face. Bière brune au bar, dans le calme feutré et sombre qui tranche avec la fournaise extérieure. Et je ressors en direction de Beatty, comme à l'aller ce matin. Note : oui, je sais, la photo est de travers, je me suis amusé à en essayer l'effet. Et pour les pointilleux, oui, j'ai la même à l'horizontale ! Je fais drôlement bien, car, à peine ai-je eu le dos tourné qu'un volumineux orage (encore !) ne tarde pas à s'abattre. Fuyons avec courage ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
mejean 2 novembre 2017 Signaler Partager 2 novembre 2017 Je sais que je suis sur le point d'être redondant avec les commentaires semés tout au long des quelque 30 pages, et plus, que je viens de lire, mais quel(s) beau(x) reportage(s), quelle fluidité dans le style... un roman-feuilleton sur FA, qui pis est, au cœur d'une Amérique sauvage et perdue qu'on rêverait tous de toucher, ne serait-ce qu'un jour, du bout du pneu... Par ailleurs, j'approuve à 100% ton approche du voyage, que j'ai découverte dans tes premières narrations, qui remontent déjà à quelques années, mais que tu sembles continuer de cultiver. A titre perso, j'ai toujours adoré la solitude de la conduite, de l'immersion dans ce type de décor. Et, malheureusement, pour avoir moi-même beaucoup bourlingué (et habité) à l'étranger autrefois, je confirme qu'il n'y a pas plus insupportable que les Français hors de France, à tel point qu'à côté, on fait tout pour rester anonyme et s'en distancier. Bref, en un mot : la suuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuite ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
Overseas 2 novembre 2017 Auteur Signaler Partager 2 novembre 2017 Je sais que je suis sur le point d'être redondant avec les commentaires semés tout au long des quelque 30 pages, et plus, que je viens de lire, mais quel(s) beau(x) reportage(s), quelle fluidité dans le style... [...] Bref, en un mot : la suuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuite ! Bonsoir mejean et merci pour ta contribution ! Je m'y reconnais bien là . Et puis ça fait du bien, je commençais à m'inquiéter de n'avoir aucun commentaire depuis déjà plusieurs jours... Avec celui-ci, je sais que je peux continuer à raconter tranquille au bénéfice de mes lecteurs. Merci ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'options de partage...
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